Chers amis,
 
Je ne peux m'empêcher de vous appeler ainsi, tant vous avez compté dans la vie de toute l'équipe d'Arrêt sur images, au cours du mois écoulé.
 
Vous êtes près de 175 000 qui avez signé la pétition initiée spontanément par l'un d'entre vous, Anthony, et réclamant le maintien de votre émission sur France 5.
 
175 000 ! Ce mouvement, sans précédent, nous a emplis de fierté et de gratitude. Il justifie pleinement le travail accompli, tout au long de ces années, par notre équipe. Je veux d'abord, du fond du coeur, vous remercier. Nous vous avons beaucoup donné. Vous nous le rendez aujourd'hui, et de quelle manière! Nous vous donnerons encore.  
 
Anthony va clôturer cette pétition le 18 juillet prochain (tout le monde a droit à des vacances). Il la remettra alors à la direction de France Télévisions. Si certains de vos proches n'ont pas encore signé, c'est le moment !  
 
Malheureusement, il est peu probable que votre mobilisation soit couronnée de succès. La direction du groupe public a donné maints signes publics de son refus de revenir sur sa décision. Je ne la commente pas ici. Je l'ai assez fait, au cours des semaines écoulées.  
 
Mais ne pensez pas pour autant que votre mobilisation aura été vaine.
 
Elle aura d'abord montré la force de la demande sociale d'une critique des médias, exercée au sein même des médias. Cette demande, nous la connaissions. Elle vient de crier, paisiblement, qu'il faudra compter avec elle. Malheur à ceux qui l'oublieraient !  
 
Votre mobilisation aura ensuite poussé puissamment à la résurrection d'une émission comparable à Arrêt sur images.
 
A l'heure où je vous écris, des discussions se poursuivent avec plusieurs médias, français et étrangers, susceptibles d'accueillir notre travail dès la rentrée prochaine. Ne m'en veuillez pas, pour une fois, de rester un peu plus discret que d'habitude, et de faire violence à mon tropisme de la transparence: ces discussions ont besoin d'une certaine tranquillité. Vous serez informés aussitôt que possible sur le big bang blog. Laissez-moi seulement vous dire que tout est encore possible. Vous n'avez peut-être pas fini de vous arrêter sur les images avec nous, sur les écrans de votre téléviseur, ou...de votre ordinateur (ou des deux).  
 
Bon été à tous. N'abusez pas de la télévision !
 
Pour toute l'équipe d'Arrêt sur images,
 
Daniel Schneidermann

Tribune de Genève
La TSR envisage de reprendre «Arrêt sur images»
Botté en touche par France 5, Daniel Schneidermann pourrait rebondir sur la TSR.
 
 
DAVID MACCABEZ | 10 Juillet 2007 | 00h05
 
Le couperet est tombé le 18 juin dernier. La direction des programmes de France 5 annonçait que l’émission Arrêt sur images ne serait pas reconduite la saison prochaine. Ce programme de décryptage de la télévision existait depuis douze ans et se présentait comme une valeur sûre du paysage audiovisuel français.
 
Trop critique envers le pouvoir en place et certains confrères? Emission dépassée et n’intéressant plus les téléspectateurs? Toujours est-il que Daniel Schneidermann, présentateur et producteur de l’émission a été remercié en date du 30 juin pour «faute grave».
 
Une affaire à suivre
 
On lui reproche notamment d’avoir trop communiqué sur son «big bang blog» avant la décision définitive et surtout d’avoir donné son avis et ses sentiments sur la direction de la chaîne et sur ses choix. Les réactions ne se sont pas fait attendre et les 140’000 messages de soutien ont très vite envahi son blog et les boîtes aux lettres des patrons de France Télévisons. En vain…
 
Sous le coup de son licenciement et profitant d’une visite en Suisse pour une conférence devant le conseil des programmes des SRT (sociétés romandes des auditeurs et téléspectateurs), Daniel Schneidermann aurait demandé l’asile médiatique (sic) à la TSR. De son côté, le conseil de programmes aurait sollicité la présence d’une émission dans la veine d’Arrêt sur i mages dans la grille des programmes.
 
Selon Katia Staeli, la TSR «attend un projet d’émission à vocation francophone, peut-être avec le soutien de la RTBF ou de Radio Canada. Nous ne voulons en aucun cas d’un programme franco-français sur les ondes suisses». Une solution qui semble convenir à Daniel Schneidermann, lequel voit la solution internationale comme «un enrichissement» qui lui permettrait de se renouveler, ainsi qu’il l’a déclaré au quotidien La Liberté. Le projet en est à ses balbutiements. Affaire à suivre, donc. Quant à savoir si l’émission sera présentée par Schneidermann lui-même, rien n’est joué non plus.

Et le 177 579 ème soutien s’appelle...François Bayrou.  
Et non seulement il soutient, mais il conseille  
jeudi 12 juillet 2007.  
   
Je sors de table. Je viens de déjeuner avec François Bayrou. Il m’a appelé la semaine dernière. J’étais en voiture. Mon portable sonne. "Allo, est-ce que je peux vous passer François Bayrou ?" Ben oui. Musique d’attente. "UDF MoDem, ne quittez pas. Nous allons vous mettre en relation." Vous imaginez l’excitation dans la voiture (mais non, je ne conduisais pas). Puis : "bonjour, c’est François Bayrou. Comment allez-vous ?" "Mal". Un silence. "Je sais. Je voulais vous inviter à déjeuner". On avait fixé la date d’hier, mais il a annulé au dernier moment. Dans les messages enregistrés sur mon portable, en ce moment, j’ai un message de Ségolène Royal, et un message de François Bayrou. Dommage que le message de Ségolène soit promis à l’autodestruction exactement demain. J’adore l’idée de ces deux messages qui dorment ensemble, là, dans ma poche. Ca fait combien de millions de voix, au total ? Je vous laisse calculer. Tiens, à propos, sur les trois premiers de la présidentielle, il n’en manque qu’un. Quelle discrétion, celui-là. Une vraie violette. Il est passé où ? Quelqu’un a des nouvelles ? Mais non, Nicolas, c’est pour rire.  
 
Bref, un déjeuner très sympa. On a parlé des amis communs : Colombani, Plenel, Arnault, Bouygues, Nicolas, etc. Il s’est excusé de ne pas nous avoir soutenus plus tôt, mais il a traversé lui aussi quelques légers soucis, depuis le 6 mai dernier. Je l’ai assuré que je comprenais parfaitement. Entre gars qui vont traverser le désert, on ne va tout de même pas s’engueuler pour si peu. Il vaut mieux se prêter des gourdes, et se donner des conseils, des trucs, des ruses. Lui, par exemple, il nous suggère de créer un site Internet, pour Arrêt sur images. Il a eu cette jolie phrase : "si vous créez votre site, vous allez être obligés d’inventer des choses pour le meubler. Sinon, c’est vous qui serez un meuble chez les autres". Bien trouvé. Pas faux.  
 
D’autant plus que "les autres" ne se bousculent pas, pour accueillir Arrêt sur images. Je ne vais pas vous faire la liste des portes fermées, c’est déprimant. Juste un mot sur ARTE, puisque beaucoup d’entre vous placent leurs espoirs dans ARTE (je n’ai pas eu le temps de vous valider tous, cette semaine, et pardon, mais je lis tout). L’autre jour, le patron d’ARTE, Jérôme Clément, a déclaré sur RTL qu’il aimerait bien avoir Arrêt sur images dans sa grille. Ni une ni deux, je l’appelle, je demande à lui parler. Il me fait rappeler par un responsable de la chaine, Jean Rozat. Diable ! On ne parle pas à Jérôme Clément aussi facilement qu’à François Bayrou. Et Rozat m’explique que tout ça, c’était des paroles verbales, sentimentales, Clément adore l’émission, c’est un fait, mais enfin, la grille de janvier est bouclée, ce qui nous mettrait au plus tôt à la rentrée 2008. D’ici là...  
 
Sinon ? Ségolène est en Corse, et s’occupe pour l’heure à faire un procès à Match, qui l’a photographiée en maillot de bains. Depuis que j’ai demandé aux reponsables cinéma de la région Poitou-Charentes en quoi consistait concrètement sa proposition, j’attends toujours. Mais on ne sait jamais. Au retour de Corse, on verra bien.  
 
Restaient les Suisses, de la TSR. Après avoir discuté avec le directeur général Gilles Marchand, j’ai rédigé à sa demande une note d’intention pour la TSR. Mais Marchand m’a répondu (très vite. D’où vient donc cette réputation de lenteur des Suisses ?) qu’ils étaient plutôt intéressés par une émission "francophone". Francophone, c’est à dire avec des bouts de télé belge, et de télé québecoise dedans. Honnêtement, je ne sais pas comment on fabrique un machin pareil. Et je sais encore moins qui regarderait ça. Donc, pour l’instant, côté suisse, c’est bloqué.  
 
Reste, donc, Internet.  
 
Le grand saut.  
 
L’inconnu.  
 
Une émission auto-produite, et diffusée sur Internet, seulement sur Internet.  
 
Là aussi, plusieurs fées se penchent sur nous, depuis quelques semaines. Toutes sortes de fées. Pour l’instant, on discute, on explore. Beaucoup de ces fées ont des idées. Toutes ne sont pas compatibles entre elles. Faut-il faire l’émission comme on la faisait pour la télé ? Faut-il inventer autre chose ? Faut-il lancer une souscription ? On peut rêver : si chacun des 177 579 signataires donne dix euros, on a de quoi faire l’émission (dans sa formule de l’an passé) pendant un an. Faut-il de la pub ? Faut-il des formules d’abonnement ? Combien de personnes sont nécessaires, pour faire tourner correctement un machin pareil ?  
 
Contrairement à ce que je pensais au début, l’affaire n’apparait pas irréalisable. L’enthousiasme est là. Partout. Chez les fées, chez les copains des fées. Chez tous ceux que je croise dans la rue, et qui me crient "inventez quelque chose !" A les voir, à les entendre, je sais qu’ils ne lâcheront pas. Que vous ne lâcherez pas. Hier, je lisais le paquet de courrier, de vieux courrier papier, qu’a suscité l’arrêt de l’émission. Tout celà ne s’évanouira pas. Reste à construire le puzzle.  
 
Dans l’immédiat, je vais prendre un peu de recul (comme disent les gars qui ne veulent pas dire qu’ils partent en vacances). Mais grâce aux moyens de communication moderne, les gamberges vont continuer. Donc, des nouvelles nouvelles très bientôt. L’avantage de la météo actuelle, c’est qu’on a tout le temps de se lire, et de s’écrire.
 

Pourtant son texte est vraiment spécial, et je pense qu'il a efffectivement un complexe paranoïaque...

le presentateur de la nouvelle emission de decryptage des medias de france 5 devrait etre paul amar

Il présente pendant près de 10 ans les JT de Antenne 2, FR3 puis France 2. Il sera contraint de quitter son poste après avoir animé un débat entre Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie le 1er juin 1994 pour les élections européennes. Il avait sorti des gants de boxe pour les 2 contradicteurs