CR Grand Raid du Guillestrois - Queyras - La Grande Traversée 100k 6200m D+
Je me cherchais un trail dans les 100k avec D+ finn juin début juillet pour préparer l'UTMB.
Je voulais pas refaire l'UTHG et j'ai bien fait
Et je remercie Perrout qui m'a proposé celui-ci.
Ne connaissant pas le massif c'était l'occasion de découvrir tout ça.
Quelque semaine avant la course on apprend que le parcours est modifié a cause de la neige encore fortement présente en altitude. Et crampons obligatoires.
Le nouveau parcours est bien et ça conserve a peut près la même distance et le D+.
J'arrive sur place un peu moins d'une semaine avant la course histoire de profiter un peu du coin.
Pendant le voyage je me retrouve bloqué comme un con parce que je n'avais pas pensé que le tour de France passait par le col du Lautaret en même temps...
J'arrive finalement a ma location. C'est le confort ! Je vieillit et j'en ai marre de me pointer la veille des course et dormir comme un clodo dans la voiture.
Le lendemain (Mardi) je me fait une sortie rando vers le col du Lauzet
https://www.strava.com/activities/11789662571
C'est chouette il y a personne.
Enfin si je croise juste un touriste avec son chien …
… Et son con de chien me mort a la jambe …
J'ai croisé des milliers de Patous sans jamais me faire mordre … Et il faut que ce soit un con de chien d'un connard de touriste qui me morde…
J'ai des bonnes marques de dents … Mais rien de grave.
Le mercredi je part en reconnaissance pour faire la dernière montée/Descente de la course.
https://www.strava.com/activities/11804746766
Ca me semble moins compliqué qu'anticipé (la descente semblait longue et raide sur le papier)
Le jeudi je referais deux autres petites sorties dont un bout correspond au départ de la grande course (le 170km) et c'est très chouette même si les coureurs doivent y passer un peu avant le levé du soleil.
https://www.strava.com/activities/11808617331
Le vendredi c'est repos !
Je récupère mon dossard et prépare le sac d'allègement.
Je ne suis pas sur d'en avoir besoin mais j'y met chaussures/chaussettes et un peu de bouffe "au cas ou".
Pendant tout ce temps je scrute toute les 5 minutes la météo pour le Samedi et c'est hyper variable … Ça passe a du plus de 20mm de pluie avec gros orages a du 0-10mm de faible pluie.
Le prévisions au dernier moment ce sera de la pluie a partir de 14h-15h et pas trop violent … Donc ça s'annonce pas trop mal !
La navette part à 4h45 pour un départ à 6h.
Donc levé à 2h30 … C'est un peu tôt pour faire un parfait caca.
L'attente n'est pas trop longue après la navette et il ne fait pas trop froid. Il y a du café et un peu de bouffe. Ça manque de chiottes quand même …
Je démarre en fond de peloton comme d'hab et je me fait bloquer comme d'hab quand ça commence a grimper… Pas grave.
Sur le parcours revu, on arrive rapidement sur le premier ravito (5km) que tout le monde zap.
Mais du coup ça fait peu de ravitos avec pour certains beaucoup d'écart entre deux.
Ça aurait été la canicule ça aurait pu être problématique. Mais là vu le temps ça ne m'a pas posé trop de problèmes.
D'ailleurs niveau temps ce debut de course est très bien légèrement nuageux et pas trop chaud.
Ça se gattera avec les première goutte de pluie vers 9h et le passage du col d'agnel à un peu plus de 2800m
Ça se transformera en grosse averse un peu plus tard au Col de Longet (2700m).
Donc largement plus tôt qu'annoncé.
Ça s'améliorera un peu ensuite.
Mais le terrain est maintenant bien trempé et c'est un peu casse gueule en descente.
A partir de là je serais donc tout le temps trempé.
Et en plus les secouses dans les descentes me rappellent que j'ai pas bien complété mon caca ce matin.
Ravito de St Véran. J'y reste très peu, je ne mange pas beaucoup depuis le début, mais ça ne me manque pas… Je cherche surtout des chiottes que je ne trouverais pas.
Et direction Col des Estronques (2650m)
Je crois que c'est là qu'a été prise cette photo pour vous donner une idée des conditions.
Il ne faisait pas froid et j'étais plutôt bien pour tout dire (a par mon envie de chier)
C'est juste que je n'ai pas pu profiter des paysages comme j'aurais voulu.
Le ravito suivant est celui de Ceillac.
C'est le ravito de mi-course ou on récupère les sacs d'allègements.
Que je n'ouvrirais même pas. J'ai encore du stock de bouffe, il me semble, dans mon sac.
Et les pieds vont bien et je ne sent pas le besoin de changer de chaussures/Chaussettes.
L'arrêt sera plus long ici.
Déjà parce que je pourrais faire caca !
Et ensuite qu'on m'a servi un gros plat de pâtes bolognaise et que je me refuse de partir sans finir.
A la sortie du ravito, mon gps est complètement dans les choux et il mettra un bon moment a se recaler.
En plus la trace/balisage est différente de ce qui avait été fourni en GPS par les organisateur … Du coup j'ai eu un peu peur de m'être pommé.
Il pleut, il pleut pas … C'est un peu chiant … Je sais pas si je dois mettre ma veste ou pas …
Finalement a force de monter on rentre dans le nuage et on voit rien.
Je devine des lacs à ma droite…
A priori il y avait un photographe aussi…
On monte jusqu'au col Girardin et la pluie se fait de plus en plus forte. Et se transforme en déluge.
La descente est très raide et se fait dans des torrents de boue.
J'avance pas … Et manque de me casser la gueule a chaque pas. Je m'aide de mes batons … Sinon je crois que j'aurais tout fait sur le cul …
Et finalement j'arrive au ravito de La Barge sous des trombes d'eau.
C'est un petit ravito sous des gazebos et tout le monde est agglutiné dessous. Il n'y a plus de places et on nous dit que la course est stoppée et qu'ils autorisent personne a partir… Trop dangereux de passer le prochain col dans ces conditions, les helicos ne peuvent pas décoller en cas de soucis.
Ils encouragent/conseille donc le monde a abandonner ici…
Moi j'aurais bien voulu mais ils ont pas de navette. Il y a une pauvre cammionnete pour toute la course et on est au pire endroit pour abandonner (plus d'une heure de route par le col de Vars …).
Bref je suis pas prêt de me faire ramener. J'ai demandé si c'était loin à pieds par la route en évitant les cols difficiles d'accès … Et on s'est fouttu de ma gueule …
Que le plus rapide à pied c'est le trajet de la course.
Un camping car arrivera un peu plus tard et déploiera son par-soleil pour abritter les courreurs restant qui n'arrivaient pas à se trouver une place sous le gazebo du ravito.
Ce genre de truc :
Les rares voitures qui passent se font prendre d'assaut par les coureurs pour se faire ramener.
Après quasiment une heure, je suis trempé et commence a avoir bien froid et ça me fait un peu paniquer… Je ne suis pas le seul …
La pluie commence a se calmer et on se retrouve à 4 à aller voir les secouriste voir si on peu pas repartir.
A priori il y a une petite fenêtre météo avant la prochaine averse.
Ils regardent si on est en état et nous autorisent a condition de rester ensemble.
On part donc avec les meilleures intentions du monde en restant groupé.
Peut après un des gars s'arrête parce qu'il a oublié ses flasks. On l'attend donc le temps qu'il fasse l'aller retour.
On repart a son retour. Et ça part fort ! C'est une longue descente roulante avant d'attaquer le prochaine col.
Tout le monde n'arrive pas a suivre notre meuneur d'allure. Moi je décide de m'arrêter pour virer mes couches… J'ai trop chaud …
Et au final on est plus du tout ensemble …
Je commence a les rattraper au pieds du col.
C'est hyper raide comme montée et j'aime bien.
Je monte fort (pas loin de 1000 de VAM) alors qu'ils sont tous scotchés.
Du coup je les dépose et me retrouve tout seul. J'ai pas envie de me trainer la bite et de me trouver en haut du col en même temps de la prochaine grosse pluie…
Bon et je rattraperais pas mal de monde de toute façon avant de basculer.
En haut c'est super beau, la lumière est folle.
Il y a des trous de lumière qui éclairent la montagne avec le soleil rasant de fin de journée, et deux énormes bouquetins.
Il pleuviotte mais rien de méchant, par contre énormément de vent et ça caille.
La descente est roulante au début mais il faut traverser un lac qui a mon avis ne devrais pas être là … Mais avec toute la flotte qui est tombée… Bref j'ai les pieds complêtement trempés.
La fin de la descente, avant d'atteindre le ravito, se fait un peu plus technique et je sens que les pieds commencent à avoir du mal avec toute cette eau.
Dernier ravito. A partir de là je connais vu que c'est ce que j'avais fait en reconnaissance.
J'étais un peu trop confiant et je part sans trop manger en faisant confiance à ce qui me restait dans le sac.
Sauf que a mis pente après le ravito, je me rend compte qu'il me restait pas grand chose dans le sac… Et que ce qui prenait de la place c'est des emballages vides.
Je galèrerais bien pour finir de monter (alors que c'est pas bien compliqué).
La nuit est tombée et la pluie recommence un peu plus fort.
En haut il y a un énorme vent et j'ai froid...
J'avais du mal à tenir debout sur la partie sur la crête avant d'attaquer la descente (Merci les bâtons !)
C'est cette partie on arrive au fond là haut (Photo prise pendant la reco alors qu'il faisait beau )
Dans la descente j'attend une partie protégée pour prendre un peu de temps a fouiller le sac pour trouver un reste de barre à manger.
Et c'est la longue descente jusqu'à l'arrivée… C'est interminable (1500m de D-) c'est pas compliqué … C'est juste long. Je sens que les pieds, il leur faudrait pas beaucoup plus pour se transformer en énorme ampoule.
Une fois arrivé je recupère juste mon t-shirt finisher et ne m'arrête pas … Je rentre direct a mon appart j'ai encore pas mal de route à pieds et j'ai pas envie de m'arrêter alors qu'il pleut des cordes … (j'ai connu mieux comme célébration )
J'arrive à l'appart vers minuit. Douche, je regarde les dégats sur les pieds … Ils sont détrempés avec des énormes crevaces. Mais c'est pas si mal. Pas d'ampoules, sauf aux petites doigts de pieds … Mais c'est systématique chez moi et ça ne me gène pas.
Bon je pense qu'il m'en fallait pas beaucoup plus quand même pour que ça se détériore rapidement.
Au final il y aura 120 finisher sur 300. Les conditions, bien que compliquées, ce n'était pas l'horreur non plus. Je dois faire 30.
Je crois que je préfère ça a la canicule … Par contre j'ai pas vu grand chose du massif.
J'étais plutôt bien pendant toute la course. Même le coup de moins bien sur la dernière montée, j'étais pas complètement scotché.
Comme d'hab je suis parti tranquille et j'ai ramassé les morts.
Ça reste positif et rassurant.
Bon et il faudra que je retourne là bas avec des conditions meilleures ! Sans doute me faire le tour du Queyras en Rando bivouac.
Le strava :
https://www.strava.com/activities/11827683180