Enfin !! J'en ai mis du temps mais j'ai fini par lire toutes les pages de ce topic ! ça m'en aura pris des temps de compilation, des moments pendant les réunions... mais j'ai fini par atteindre cet objectif !
Avant d'apporter ma petite contribution pour participer à l'effort collectif, je voudrais remercier tous les ratalés d'avoir posté un petit bout de leur vie ici (bon, on passera sur les moments un peu trop beau pour être vrai...)
Des ratals, j'en ai pas eu beaucoup dans ma vie (je sais rester prudent ) mais parmi ceux là, y'en a surtout un qui m'a fait trèèèès mal ! Je ne sais pas encore comment je vais le raconter alors je vais commencer par une catégorie peu répandue ici : le ratal que tu n'as pas demandé !
Dans cette catégorie, j'en ai 3 dont 2 par la même personne (dans une autre vie, j'ai dû lui faire des crasses, je vois que ça ! )
N.B: comme souvent, dans un soucis d'anonymisation, les prénoms seront changés et le multi compte créé (et pardon pour le pavé !
)
Attachez vos ceintures car nous allons remonter le temps et pas qu'un peu !
Pour bien situer le contexte de ces 2 ratals, je suis obligé de résumer la manière dont nous nous sommes rencontrés : nous sommes en 1993, aucun smartphone à l'horizon, le minitel est toujours vu par les parents comme le summum de la technologie française et je suis sur les flots en train de naviguer vers l'Angleterre dans le cadre d'un voyage linguistique avec une autre classe de Première dont je ne connais pas grand monde.
Le voyage se déroule de nuit, la mer est formée et certains sont déjà en train de vomir leurs tripes alors que nous sommes toujours au port (les pauvres...). Avec mon pote Marcel, nous faisons le tour du ferry à la recherche d'une quelconque activité à faire plutôt que de dormir au milieu des effluves gastriques de nos camarades de classe.
Au détour d'une coursive, nous croisons 3 filles de l'autre classe qui avaient eu la même idée que nous: s'éloigner des profs pour être tranquilles. Dans ce groupe, il y a Véronique : petite brune pas vilaine... mais comparée à ses 2 comparses, c'est un canon! On sympathise, on reste discuter entre nous et je vois que le courant passe bien entre elle et Marcel. N'étant pas un chien (et ayant de mon côté des vues sur quelqu'un au lycée), je fais en sorte que nous restions ensemble pour le reste de la traversée tout en laissant le champ libre à Marcel.
Arrivant sur le sol ferme et au lieu d'hébergement, nous sommes régroupés par chambre et j'en profite pour lui en toucher 2 mots : il est sous le charme ! ... mais ne sait pas si il doit faire un move. Voulant le bousculer un peu, histoire qu'il se bouge un peu, je lui dis que si il n'y va pas, j'irai ! Il ne m'a pas cru au départ, préférant en rire mais mon petit sourire en coin lui mit le doute... alors, dès le lendemain, j'ai commencé à me positionner à côté d'elle, ce qui acheva de convaincre ce cher Marcel de se bouger les miches.
J'avoue que c'est une période que j'ai bien apprécié : dès que je sentais qu'il prenait un peu de recul avec la Véronique, je revenais vers elle avec une connerie pour la faire rire et aussitôt il raccrochait les wagons.
Cependant elle n'était pas dupe de ce petit jeu et m'a très vite démasqué, j'en ai alors profité pour lui confirmer qu'il était plus qu'open pour elle.
La suite fut assez classique pour des ados avant leur première fois: ils se tournèrent autour pendant le voyage sans concrétiser.
De retour dans notre contrée, on se programma une petite sortie tous les 3 durant laquelle je m'éclipsai au milieu de l'après-midi pour les laisser seuls (tenir la chandelle ça va un moment hein ! ) : le lundi suivant, gros remerciement de Véronique qui m'indiqua que cette fois, ça y est, ils étaient ensemble !
Victoire ? pas vraiment... la fin de l'année scolaire se profilait mais je restais invité pour des sorties à 3, sorties où là aussi, je les quittais pour les laisser seuls, sauf que il y a un truc qui n'allait pas entre eux : ils étaient mignons mais quand tu es en couple à 16/17 ans, tu le montres un peu... là, en dehors de se tenir la main, y'avait rien ! Quelques regards appuyés, des privates jokes mais rien de "croustillant". Marcel était très peu locace là-dessus, esquivant la question à chaque fois que j'abordais le sujet, alors que Véronique, elle, était complètement amoureuse et sous le charme.
L'été arriva, ils continuèrent à vouloir m'inviter dans des sorties mais j'ai fini par ne plus y aller, étant de plus en plus gêné en ayant l'impression de servir de caution pour qu'ils se voient. J'espaçais donc mes présences, je me faisais plus distant (et ça, sans internet, c'était facile ! ) et je vaquais à mes occupations.
La rentrée scolaire sonna: même bahut, mêmes personnes avec un an de plus mais Véronique faisait la gueule... Je l'ai chopée à la sortie du lycée, curieux de la voir seule et voilà qu'elle me raconta qu'après plus de 5 mois à être "ensemble", elle en avait eu marre d'attendre qu'il l'embrasse ! Oui oui, vous avez bien lu... ils n'étaient pas encore au stade du bisou !
Elle l'a donc coincé sur le chemin du lycée et l'a emballé : et là, rien, aucune émotion, aucun retour ! son monde s'est écroulé.
A ce moment là de l'histoire, je me suis donc retrouvé pris entre 2 feux : l'amoureuse déçue et le Marcel qui refusait d'en parler.
Le choix fut vite fait cependant : alors que je pensais que, naturellement, je retournerai vers mon pote, celui-ci vrilla complètement, changeant brusquement de style, de comportement pour devenir un pseudo branleur (démarche chaloupée, il se mit à fumer et insulter les gens sans raison, cherchant les embrouilles du haut de son mètre 70 etc...)
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Je suis donc resté ami avec Véronique et ça tombait bien puisque nous partagions des passions communes, y'avait 0 ambiguité, j'étais bien au chaud dans la friendzone, j'étais son confident, son pote de sortie pour le sport, les bars, le lycée et (attention, alerte pré-internet !) nous communiquions par petites lettres entre les cours.
Vers la fin de l'année scolaire, nous nous faisons une petite journée tous les 2, à passer de bar en bar (sans trop d'alcool), à jouer au billard, flipper, baby, à raconter des conneries, à profiter du soleil bref une journée vraiment tranquille. Sa mère venant nous récupérer, nous nous posons au point de rendez-vous pour continuer de papoter :
intérieurement, je me félicitais d'avoir une amie comme elle, aucun sous entendu, pas mal de points communs... bon, il manquait une copine intéressante à présenter et c'était bon ! (je venais de mettre fin à une relation de 3 semaines... j'aurais bien voulu qu'elle me présente une de ses copines cachées) et c'est pile à ce moment là, qu'elle me parla d'une lettre qu'elle avait dans la main. Une lettre qu'elle avait écrite pour moi (comme tant d'autres pendant l'année scolaire) mais qu'elle ne me donnerait pas puisqu'elle avait changé d'avis. J'ai essayé d'insister mais la demoiselle, ayant des origines italiennes, sait être "légèrement" obstinée et quand elle me dit que donner cette lettre signifierait qu'elle ne m'adresserait plus jamais la parole, je savais qu'elle ne déconnait pas.
Mon cerveau de matheux ne comprend pas...
on vient de passer une excellente journée, cette lettre elle l'a écrite pour moi et elle aurait changé d'avis après cette excellente journée... j'en arrive donc à la seule conclusion logique qu'il s'agissait d'une lettre de reproches ou un truc négatif (ouais... avec le recul... GSNALF quoi ! ). En bon pote qui ne lui en tiendrait pas rigueur, je lui propose de jeter moi même la lettre sans la lire pour lui prouver qu'elle pouvait me faire confiance. Je fus sans doute persuasif puisqu'elle me donna le bout de papier que je jeta fièrement dans la poubelle la plus proche, pile au moment où sa mère arriva pour nous ramener. Je ne pus voir sa tête à ce moment là, ça aurait pu m'aider à comprendre par la suite...
Je la revis la semaine suivante mais elle était carrément distante, elle me faisait la gueule ! Je la revis au moins 3 fois cette semaine là et ça ne variait pas d'un pouce : quasiment pas un sourire (et encore, fallait l'arracher), des soirées terminées très vite, il y avait donc un problème avec ma théorie concernant cette fameuse lettre... J'avoue que je ne croyais pas du tout à une lettre de déclaration, ça ne collait pas : j'étais son BF et elle était (avait été ?) amoureuse de mon ancien pote mais j'ai eu de plus en plus de doute, tellement cette théorie expliquait sa réaction.
Ne me sentant pas spécialement partant pour aller plus loin avec elle, j'essayais tout de même d'aborder le sujet la fois suivante avec elle : je pense que je n'ai pas eu le temps d'articuler un mot concernant cette lettre qu'elle me fusilla du regard et me balança un "y'aura jamais de Nous ! faut pas rêver !" et elle se barra aussitôt ! et BIM! un premier ratal sorti de nulle part !
Je resta un peu con sur le moment, me demandant si tout ça valait bien la peine d'un tel accès de colère et de haine (car oui, jamais on ne m'avait regardé comme elle venait de le faire).
L'été passa sur cette histoire, ce fut très "agréable" de se retrouver avec d'autres potes en soirée avec cette fameuse Véronique qui parle de vous comme si vous n'étiez pas là, juste pour être sûr de ne pas m'adresser la parole. Perso, je m'en foutais et je restais avec les autres potes, certains me demandant comment j'avais fait pour la faire enrager de la sorte.
La rentrée scolaire arrivait et c'était la fac pour moi... et elle ! Bien que située dans notre ville, nous ne connaissions à priori personne dans la promo du DEUG (réf de vieux ! ) et, sans doute dans un soucis d'apaisement, nous avons commencé à nous reparler histoire d'aborder cette année scolaire sous de meilleurs auspices.
Pensant la hache de guerre enterrée et toute ambiguïté levée, je lui proposa d'aller voir notre sport préféré un samedi soir, ce à quoi elle répondit positivement et ajouta que par la suite, on pourrait dormir chez ses parents pour éviter que j'ai de la route à faire (mes parents ayant déménagé à 1h de route de là).
Le début de soirée se passe bien, on rigole et elle propose comme un défi de faire une nuit blanche. Aïe... je suis déjà rincé et faudrait tenir jusqu'au matin ? Pour lui faire plaisir, j'accepte et ça repart de plus belle à discuter, raconter ses vacances d'été, comme quoi l'Italie c'est trop magnifique, que là bas, n'importe quel mec sait jouer au foot avec minimum le niveau ligue2 Française, etc... Elle me saoule de paroles... je regarde les aiguilles qui avancent lentement, je suis même sûr de les avoir vu aller en arrière tellement ça paraissait long !
Enfin, au travers de la fenêtre, j'aperçois les premiers rayons du soleil !
Victorieux et soulagé, je lui indique que nous avons gagné, que la nuit blanche est terminée ! Elle me sort alors une vieille excuse pourrie comme quoi, pour finir la nuit, il fallait attaquer le petit déj' et qu'elle a très envie d'aller dans une boulangerie ! Je ne me sens pas bien, j'ai froid, pas faim, je sens que j'ai la bouche toute pâteuse et sans doute l'haleine qui va avec... mais je fais encore une fois un effort, histoire de vraiment relancer notre amitié.
Nous voilà donc partis à 8h du mat dans un bus direction le centre ville (et oui, non seulement elle voulait une boulangerie mais en plus, une située bien loin !! ). Le bus est vieux, avec une bonne odeur de mazout, ça me prend tellement le nez que je me dis que je suis directement au dessus du moteur, c'est pas possible... On descend du bus, on marche, j'ai toujours super froid, le bus m'a donné mal au crâne, le bonheur total !
On arrive à destination: "la brioche dorée" ! putain, même pas une vraie boulangerie, merde !
j'hésite entre le café et le grand coca histoire de me réveiller un peu: j'opte pour le coca en me disant que le coup de fouet serait plus rapide à venir (et n'étant pas spécialement amateur de café).
On s'installe à une table et là, mon corps me lâche : je vois des points partout, j'ai la tête qui tourne, je n'arrive à rien fixer... je rassemble mes esprits pour lui dire "je ne me sens pas bien, je crois qu'il va falloir que tu m'aides" ça sonne plutôt bien pour un appel à l'aide non ? nan, parce que comme seule réponse j'ai eu droit à : "Ah ! si c'est ça..." dit sur un ton très sec et elle s'est barrée sans rien rajouter, me laissant semi-comateux là à lutter pour ne pas me fracasser au sol.
Après quelques minutes à lutter, j'ai réussi à ne pas sombrer, la caféine a fini par faire effet (ou bien le coup de pute que je venais de prendre en pleine face ? ).
Nul besoin de préciser que c'était la dernière fois que je lui parlais, la seule explication que je pourrais donner à son comportement, serait que j'ai mal articulé "va falloir que tu m'aides", on pourrait confondre le "d" avec un "m"...
C'est vraiment la seule explication logique que je vois, je pense qu'elle a toujours cru que j'avais le "béguin" pour elle et qu'elle a décidé de couper court à la discussion, ne voyant même pas qu'en fait j'étais clairement au bord de la syncope.