Ben moi on me dit que je suis trop altruiste.
Un exemple : Je sors du stage de sensibilisation pour récupérer des points sur le permis de conduire. J'ai expliqué que je ne pensais pas faire quelque chose de mal mais parcontre que je me faisais quand même alignée au même titre que quelqu'un qui prend des risques inconsciemment et non mesurés. Le gendarme formateur m'a fait les gros yeux. Ensuite, à la question : Quelles sont vos attentes de ce stage : J'ai dit qu'on me convainc que le permis à points français est un bon système. Sur le coup, tout le monde m'a pris pour une grande rebelle qui pense qu'elle fait mieux que tout le monde...
Puis, au fur et à mesure du stage, j'ai eut à m'expliquer. J'ai perdu 9 points pour des excès de vitesse à maxi 10 km/h au-dessus, donc petites contraventions avec perte d'un point à chaque fois.
A la question quelles sont les avantages de cette conduite à risque (Excès de vitesse), les réponses des gens étaient : le plaisir de la vitesse, arriver à l'heure au boulot, gagner ou rattraper du temps... Quant à moi, j'étais la seule à dire que c'était pour : dégager de l'espace de sécurité derrière moi quand quelqu'un est trop prêt sans s'en rendre compte, ne pas stresser les gens en roulant doucement, ou par exemple, quand je suis en train de dépasser un camion et que je vois qu'il met son clignotant, accélérer pour être sûre qu'il m'ait bien vu avant qu'il déboite...
A la question quels sont les inconvénients : les réponses principales étaient perdre des points en cas de contrôle, perdre de l'argent, provoquer des accidents...Quant à moi, encore la seule à le dire, j'ai dit entre autres : si je roule vite, je consomme plus donc je pollue plus.
Le gendarme formateur a été incroyablement agréablement surpris de mes réponses. Il m'a félicité de penser au delà de moi-même...
Mais je n'ai pas été si heureuse que ça. J'ai réalisé qu'être trop altruiste était un défaut. Je suis tellement altruiste que je suis prête à prendre des contraventions pour ne pas déranger les autres.
Puis je me suis tournée sur ma vie, j'ai réalisé que dans mon travail (je tiens une association et une entreprise), je m'occupe plus de l'association qui consiste à former des gens à un métier, leur trouver un boulot, faire des centrales d'achat pour qu'ils aient les meilleurs prix, défendre ce qu'ils sont en train de créer mais je ne m'occupe pas assez de mon entreprise qui consiste à me faire gagner de l'argent pour bouffer. Du coup, j'ai jamais un sou, je ne prends aucun plaisir dans la vie et je travaille énormément. Je n'ai donc pas de copain, pas d'enfants... Je n'ai finalement rien fait pour construire ce que j'aurais aimé avoir. Je n'ai pas non plus de belles fringues, ou des choses jolies qui me feraient plaisir d'avoir.
Alors ça m'a rendu heureuse dans ma vie d'avoir compris que le plaisir se prend, tandis que le bonheur se donne. Mais maintenant que je me regarde dans une glace, tout ce bonheur que j'ai pris m'a donné des yeux horribles pleins de rides (celles du sourire mais pleins de rides quand même), j'ai des cernes et des poches énormes car j'ai travaillé comme une taré pour aider et rendre heureux les autres. Je me suis tellement souciée des autres, que j'en suis devenue insomniaque chronique. Et maintenant que les années ont passé, je constate que ce dont j'avais toujours rêvé, je ne l'aurais jamais car je ne plais plus physiquement et que mon rythme de vie ne correspond à celui de personne, ma façon de penser non plus...
Bref, tout ça pour dire que le tout est de savoir doser le bon équilibre : facile à dire car je n'ai moi-même pas réussi. Mais, flirter avec les extrêmes est toujours un défaut, que ce soit dans l'égoïsme, ou que ce soit dans l'altruisme. A partir du moment où tu constates que tu es trop quelque chose : un conseil : Lève le pied et essaie d'aller un petit peu dans l'autre sens pour faire la balance. On peut pas changer certes, mais on peut toujours évoluer. Enfin ce n'est que mon opinion.. Vous en faites ce que vous voulez...
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Flojos