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Auteur Sujet :

Hitchcock cinéaste surcôté ?

n°9960187
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 16-11-2006 à 18:17:18  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Ok au niveau du charme désuet, d'ailleurs j'aime beaucoup certains fils en noir et blanc, Hitch maîtrisait parfaitement le clair/obscur, je pense, notamment aux ombres des Enchaînés. Au délà des années 60, ses films couleurs sont moins réussis et sentent un peu le rance !

mood
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Posté le 16-11-2006 à 18:17:18  profilanswer
 

n°9960921
HomerSexue​l
Posté le 16-11-2006 à 19:46:31  profilanswer
 

Il a fait avancer le cinéma et la socièté .

n°10007381
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 22-11-2006 à 18:52:09  profilanswer
 

HomerSexuel a écrit :

Il a fait avancer le cinéma et la socièté .


 
En quoi a-t-il fait évoluer le cinéma ? Et la société ? Je ne vois en quoi le cinéma très compassé et classique de Hitch a fait évoluer le cinéma ...

n°10007796
Fab2bdx
Posté le 22-11-2006 à 19:53:55  profilanswer
 

ecoute tu aimes pas (et on commence a le savoir) ok:) tu as le droit
mais il y en a d'autres qui aime bien...je pense qu'il n'a pas ete surnommé le maître du suspense pour rien...il a ouvert la voie a plein
de realisateurs...de plus c'etait le debut de la couleur....il avait ptet pas la maitrise total...mais c'est pas bien grave...il faut le remettre dans son epoque;)...il a fait avancer le schmilblik

n°10040581
charlie 13
Posté le 27-11-2006 à 15:08:29  profilanswer
 

Vu l'autre jour "Marnie", c'est pas fracassant, mais bien mené, même si un peu abracadabrant, on comprend mal la subite passion d'un fricard pour une voleuse, et la raison pour laquelle il l'épouse instantanément.
Ça se laisse voir sans ennui, mais ça doit beaucoup à la classe de Sean Connery.

n°10041381
Koko90
L'éternité plus 10%
Posté le 27-11-2006 à 17:01:44  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

Ce sont mes collègues qui sont devenus séniles ou toi, Koko ? Mais bon, ma grand-mère aime bien Vertigo.


J'ai pas encore 30 ans ni les cahiers du cinéma comme référence, moi.
 
 
Depuis le début tietie006 à renoncé à l'argumentation, faisant tout reposer sur le fait qu'à un moment donné on le considérait comme un "filmaker" (je déteste ce snobisme séparant les "auteurs" des simples "fabricant de films", comme si on pouvait faire un film sans être un auteur).
 
Cette position se défend. Après tout Hitchcock n'a pas expérimenté des choses aussi folles que Lars von Trier, et tantpis s'il y a plus de talent dans la scène du verre de lait de Suspicion que dans tout Les idiots. Hitchcock est trop abordable et peut encore faite peur, donc traitons le "filmaker" (phouaaaa).

Message cité 1 fois
Message édité par Koko90 le 27-11-2006 à 17:11:12
n°10085724
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 04-12-2006 à 15:21:18  profilanswer
 

Koko90 a écrit :

J'ai pas encore 30 ans ni les cahiers du cinéma comme référence, moi.
 
 
Depuis le début tietie006 à renoncé à l'argumentation, faisant tout reposer sur le fait qu'à un moment donné on le considérait comme un "filmaker" (je déteste ce snobisme séparant les "auteurs" des simples "fabricant de films", comme si on pouvait faire un film sans être un auteur).
 
Cette position se défend. Après tout Hitchcock n'a pas expérimenté des choses aussi folles que Lars von Trier, et tantpis s'il y a plus de talent dans la scène du verre de lait de Suspicion que dans tout Les idiots. Hitchcock est trop abordable et peut encore faite peur, donc traitons le "filmaker" (phouaaaa).


 
Hitchcock lui-même se voyait comme un artisan du cinéma, comme les Ford, Hawks et consorts ! Ce sont les critiques européens qui lui ont donné une aura d'auteur ! "Filmmaker" n'est pas spécialement péjoratif, c'était le statut des réalisateurs à l'époque des grands studios et celà ne les empêchait pas de faire des bons films !
Je n'ai pas dit que je n'aimais pas Hitchcock, j'ai simplement souligné que ses films me semblent un peu surcôtés, et que c'est surtout Truffaut qui a consacré Hitch comme "auteur", dans les années 60, après son bouquin d'entretiens avec lui, voir d'ailleurs l'anecdote de JL Bory dans le Masque et la Plume, alors que le réalisateur anglais se voyait plutôt comme un bon artisan !
D'ailleurs Truffaut me fait bien rire ! Lui qui critique violemment le cinéma français de qualité, et qui magnifie des cinéastes américains tout autant académiques ! Difficile de faire plus académique qu'Hitch, qui filme la plupart du temps des histoires dans des milieux aisés, avec des personnages assez stéréotypés !
 

n°10085784
Koko90
L'éternité plus 10%
Posté le 04-12-2006 à 15:30:50  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

Hitchcock lui-même se voyait comme un artisan du cinéma, comme les Ford, Hawks et consorts ! Ce sont les critiques européens qui lui ont donné une aura d'auteur ! "Filmmaker" n'est pas spécialement péjoratif, c'était le statut des réalisateurs à l'époque des grands studios et celà ne les empêchait pas de faire des bons films !


La distinction Filmmaker/Auteur est artificielle et relève d'un niveau de pédanterie que je ne peux atteindre.

n°10103258
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 06-12-2006 à 21:52:39  profilanswer
 

Koko90 a écrit :

La distinction Filmmaker/Auteur est artificielle et relève d'un niveau de pédanterie que je ne peux atteindre.


 
La notion d'auteur est avant tout européenne ! Les cinéastes ricains étaient avant tout des techniciens et se voyaient comme ça ! C'était le cas de Ford, Hawks et Hitchcoock ! C'est la Nouvelle Vague qui les a consacrés, ce que j'ai toujours trouvé assez curieux, dans la mesure où il n'y a rien de plus opposé que la NV et ces réalisateurs hollywoodiens !

n°10103279
Profil sup​primé
Posté le 06-12-2006 à 21:57:12  answer
 

Ce n'est pas parce quelqu'un se voit d'une certaine façon, que les autres devraient forcément le voir de la même façon. J'arrête ici, pas envie de débattre avec un mur.

mood
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Posté le 06-12-2006 à 21:57:12  profilanswer
 

n°10103296
Koko90
L'éternité plus 10%
Posté le 06-12-2006 à 21:59:53  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

La notion d'auteur est avant tout européenne ! Les cinéastes ricains étaient avant tout des techniciens et se voyaient comme ça ! C'était le cas de Ford, Hawks et Hitchcoock ! C'est la Nouvelle Vague qui les a consacrés, ce que j'ai toujours trouvé assez curieux, dans la mesure où il n'y a rien de plus opposé que la NV et ces réalisateurs hollywoodiens !


Des tas de grands auteurs se voyaient comme des artisans de la littérature. Il ne faut pas forcément être un con prétentieux se classant lui-même dans une catégorie d’élite pour être un grand.

n°10276750
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 02-01-2007 à 13:29:01  profilanswer
 

Koko90 a écrit :

Des tas de grands auteurs se voyaient comme des artisans de la littérature. Il ne faut pas forcément être un con prétentieux se classant lui-même dans une catégorie d’élite pour être un grand.


 
Donc on est d'accord, cette appelation est purement subjective et a été consacrée par la Nouvelle Vague et plus particulièrement par Truffaut et Chabrol ! Mais je ne dis pas que j'aime pas Hitch, je souligne simplement que le terme "génie" me paraît largement galvaudé ! Quant à l'assertion de Goret qui ne veut pas dialoguer avec un mur, je pourrais lui rétorquer la même chose ! Mais il est difficile de remettre en cause ses idôles, et plus aisé de suivre le courant confortable de la pensée unique !

n°10295044
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 04-01-2007 à 15:50:19  profilanswer
 

Ce soir, L'homme qui en savait trop et le Rideau déchiré, regardez-les, et vous me direz ce que vous en pensez ...

n°10295533
MrFreeze
Don't Panic
Posté le 04-01-2007 à 16:27:33  profilanswer
 

L'homme qui en savait trop est genial, dans mon top 10 de Hitch, la scene finale qui se marie avec la musique du concert est enorme, apres ca je comprend pas comment vous pouvez dire que c'est academique. De meme la scene dans le rideau dechiré ou ils se prennent a 2 pour tuer un homme ou on comprend que non tuer qq un n'est pas un acte simple.
 
Faudrait peut etre se replacer dans le context, hitch a donner enormement au cine, surtout dans la mise en scene et dans les plans cameras, aujourd'hui ca semble academique mais quand il a fait ses films dans les annees 20 ils avaient jamais vu ça. Apres on peut critiquer ses obsessions et les 'redondances romantiques' dans certains de ses films, mais Hitch le disait lui meme, ce n'est que du cinéma, il racontait une histoire et faisait ce qu'il fallait pour embarquer le spectateur dans les emotions qu'il voulait leur procurer, ce que personne n'a jamais mieu reussit que lui a mon avis. Le genie s'exprime parfois dans la simplicité.
 

n°10295986
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 04-01-2007 à 17:04:41  profilanswer
 

MrFreeze a écrit :

L'homme qui en savait trop est genial, dans mon top 10 de Hitch, la scene finale qui se marie avec la musique du concert est enorme, apres ca je comprend pas comment vous pouvez dire que c'est academique. De meme la scene dans le rideau dechiré ou ils se prennent a 2 pour tuer un homme ou on comprend que non tuer qq un n'est pas un acte simple.
 
Faudrait peut etre se replacer dans le context, hitch a donner enormement au cine, surtout dans la mise en scene et dans les plans cameras, aujourd'hui ca semble academique mais quand il a fait ses films dans les annees 20 ils avaient jamais vu ça. Apres on peut critiquer ses obsessions et les 'redondances romantiques' dans certains de ses films, mais Hitch le disait lui meme, ce n'est que du cinéma, il racontait une histoire et faisait ce qu'il fallait pour embarquer le spectateur dans les emotions qu'il voulait leur procurer, ce que personne n'a jamais mieu reussit que lui a mon avis. Le genie s'exprime parfois dans la simplicité.


 
Je ne dis pas qu'Hitch est dénué de talent, je souligne, simplement, que lui-même se voyait comme un bon artisan, loin des délires d'éloges qu'ils suscitaient en France, notamment sous l'impulsion de Truffaut, qui l'a consacré comme auteur ! Pour moi, ce n'est pas un génie, qualificatif que je reserverais à un cinéaste comme Welles, qui lui, était vraiment révolutionnaire !

n°10302749
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 05-01-2007 à 12:46:23  profilanswer
 

MrFreeze a écrit :

L'homme qui en savait trop est genial, dans mon top 10 de Hitch, la scene finale qui se marie avec la musique du concert est enorme, apres ca je comprend pas comment vous pouvez dire que c'est academique. De meme la scene dans le rideau dechiré ou ils se prennent a 2 pour tuer un homme ou on comprend que non tuer qq un n'est pas un acte simple.
 
Faudrait peut etre se replacer dans le context, hitch a donner enormement au cine, surtout dans la mise en scene et dans les plans cameras, aujourd'hui ca semble academique mais quand il a fait ses films dans les annees 20 ils avaient jamais vu ça. Apres on peut critiquer ses obsessions et les 'redondances romantiques' dans certains de ses films, mais Hitch le disait lui meme, ce n'est que du cinéma, il racontait une histoire et faisait ce qu'il fallait pour embarquer le spectateur dans les emotions qu'il voulait leur procurer, ce que personne n'a jamais mieu reussit que lui a mon avis. Le genie s'exprime parfois dans la simplicité.


 
Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu L'homme qui en savait trop et le Rideau déchiré, qui ne m'avait d'ailleurs pas laissé un souvenir impérissable ! Et bien, je dois dire qu'en les regardant, celà confirme ce que je pense de Hitch. L'homme qui en savait trop est "gentillet", très académique dans sa forme, avec un jeu des acteurs très théâtral et une histoire invraisemblable ! Le tournage en studio est bien trop visible, avec des films qui passent pour faire l'arrière plan !! Je m'étonne qu'on désigne ce film comme un chef d'oeuvre, j'y vois encore l'influence d'un Truffaut qui a sanctifié le réalisateur. Quant au Rideau déchiré, c'est un des pires Hitchcock, longuet, ennuyeux, à la limite du grotesque !

n°10320108
Profil sup​primé
Posté le 07-01-2007 à 23:18:44  answer
 

Tietie006 a écrit :

Donc on est d'accord, cette appelation est purement subjective et a été consacrée par la Nouvelle Vague et plus particulièrement par Truffaut et Chabrol ! Mais je ne dis pas que j'aime pas Hitch, je souligne simplement que le terme "génie" me paraît largement galvaudé !


L'influence des critiques de la Nouvelle Vague est-elle si forte pour qu'Hitchcock soit considéré comme un cinéaste majeur dans d'autres  pays du monde ? Cf. les "tops" de la revue Sight & Sound, par exemple, qui interroge cinéastes et critiques internationaux.
 
Que Hitchock ne soit pas le plus grands, je ne le contesterais pas. De là à le descendre systématiquement, je penses que tu fais erreur, et que tu t'enfonces (sur un certain nombre de points) surtout dans un certain dogmatisme. De même, d'ailleurs, que ceux qui encensent systématiquement un auteur (et, au final, lui causent plus de tort qu'autre chose).
 

Citation :

Quant à l'assertion de Goret qui ne veut pas dialoguer avec un mur, je pourrais lui rétorquer la même chose ! Mais il est difficile de remettre en cause ses idôles, et plus aisé de suivre le courant confortable de la pensée unique !


Tu serais donc capable d'auto-dérision ? :whistle:
 
Miroir, et tentative de dialogue pour voir ce que ça donne.
 

Tietie006 a écrit :

Je ne dis pas qu'Hitch est dénué de talent, je souligne, simplement, que lui-même se voyait comme un bon artisan, loin des délires d'éloges qu'ils suscitaient en France, notamment sous l'impulsion de Truffaut, qui l'a consacré comme auteur !


Que l'on se voie comme un génie ou comme le dernier des cons, ça ne signifie pas pour autant qu'on le soit.
 

Tietie006 a écrit :

L'homme qui en savait trop est "gentillet", très académique dans sa forme, avec un jeu des acteurs très théâtral et une histoire invraisemblable !! Le tournage en studio est bien trop visible, avec des films qui passent pour faire l'arrière plan !! Je m'étonne qu'on désigne ce film comme un chef d'oeuvre, j'y vois encore l'influence d'un Truffaut qui a sanctifié le réalisateur.


A mon avis, c'est agréable mais loin d'être du niveau des meilleurs films de la deuxième période américaine d'Hitchcock.
 
Je note que tu critiques les aspects théâtraux du jeu d'acteurs et l'aspect tournage en studio. A mon avis, cela relève quand même de certains dogmes: à mon avis, le cinéma n'a pas forcément pour vocation de restituer fidèlement la réalité, ce que tu sembles impliquer par tes critiques. Dans les films d'un auteur comme Mizoguchi, par exemple, le jeu des acteurs est très souvent "théâtral", je ne pense pas pour autant que ça rendrait ses films mauvais. Quant au studio, c'est un moyen, qu'il soit visible ne me dérange pas tant que le résultat final est cinématographique.
 
Pour ce qui est du réalisme de l'histoire, je pense qu'un TRES grand nombre de films montre une histoire peu vraissemblable. La question est plutôt de savoir quel montant d'invraissemblance on peut accepter. Je note que théâtre comme opéra sont souvent très, très peu "vraissemblables" - ils comptent pourtant parmi les cousins du 7ème art.

Message cité 1 fois
Message édité par Profil supprimé le 07-01-2007 à 23:19:02
n°10345097
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 10-01-2007 à 19:46:54  profilanswer
 


 
L'influence des critiques de la Nouvelle Vague a été fondamentale pour consacrer Hitchcock en tant qu'auteur. Dans les années 60, il était considéré aux States comme un bon "artisan" du cinéma, ce qui n'est pas péjoratif, là-bas. D'ailleurs, je te renvoie au passage du livre sur le "Masque et la Plume", où JL Bory parle de changement de statut après le bouquin de Truffaut. D'ailleurs cette passion du réalisateur des 400 coups est assez étonnante, dans la mesure où je trouve Hitch très académique ...Quand tu vois les polars produits par Mark Hellinger, dans les années 40, les films noirs de Dassin ou Siodmak, à côté, Hitch c'est très "gentillet", pour anciens qui aiment bien Agatha Christie ...et il m'étonne qu'un Truffaut n'est jamais parlé de ces cinéastes ...
 
Je ne descends pas systématiquement Hitchcock ...j'ai osé critiqué le "Maître", nuance ! J'aime surtout le Hitchcock en noir et blanc, et je trouve que Psychose est un chef d'oeuvre, et j'aime beaucoup Les enchaînés ou La Mort aux trousses (un des rares fims en couleur qui trouve grâce à mes yeux !) Par contre, dans la masse, beaucoup de films sont moyens, pour être sympa, et certains comme L'Homme ... ou Vertigo, ont pris un horrible coup de vieux  (Je trouve assez hallucinant que beaucoup de critiques parlent de chef d'oeuvre, à propos de ces deux films!) Je ne parle pas des Rideau ... ou Complot ... qui sont inregardables ! En fait, globalement, le style un peu vieux jeu a pris un coup de barre dans les années 60, où le réalisme était plus de mise !  
 
Le côté "studio" est tellement visible dans L'homme qui en savait trop, (c'est quasiment un film documentaire en arrière-plan), que ça en devient limite ...
 
Sur le réalisme, évidemment que la vocation d'un film n'est pas spécialement de l'être, il suffit qu'il soit "vraisemblable". Ce que je conteste, c'est qu'on dise qu'Hitch faisait du polar ou du film noir, qui doivent, normalement, s'ancrer dans la réalité de la ville ! (voir Hellinger). Or Hitch fait plutôt des films d'atmosphère, dans des milieux  aisés ou alors des films d'espionnage. Il y a bien sûr quelques exceptions, comme Psychose, un OVNI dans sa filmographie ! Mais la majorité de ses films sont des histoires à la Agatha Christie, sans problèmatique sociale (comme dans le polar américain), politique (comme dans le polar italien), urbaine (peu d'extérieur chez lui !), horrifique (comme dans le giallo), mais avec, c'est vrai, des thématiques psychanalytiques, qui me semblent, un peu surfaites et simplistes, mais qui apparemment, ont beaucoup plu à Truffaut ! D'ailleurs Truffaut était comme Hitch, un cinéaste qui a évacué quasiment dans tous ses films toute problématique sociale et politique.
 
En fait je suis devenu critique envers Hitchcock depuis deux ans, quand je me suis retapé presque tous ses films ! J'en avais gardé de très bons souvenirs, mais en vieillissant, tu es peut être moins sensible à la pensée dogmatique cinématographique et tu peux porter un regard plus critique sur des "auteurs". En ayant plus de culutre cinématographique, je trouve que certains cinéastes américains, sont beaucoup plus talentueux que lui ...et ont été oubliés !

n°10531672
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 01-02-2007 à 10:06:24  profilanswer
 


 
Hmm, ça sent tout droit du réchauffé de la fac de ciné, mon cher Goret ... Enfin ta dernière phrase, il me semble, illustre bien un peu la vacuité de ton analyse. Le vieux cliché qui affirme qu'Hitchcock fait du spectacteur, dans sa relation dialectique avec le film ( ...j'imite un peu ton style ... :p ), un voyeur, me semble d'une évidence absolu. Pourquoi, dans un autre film, le spectateur n'est pas un voyeur ? Le cinéma c'est avant tout du voyeurisme ! Alors certes, dans Rear Window, le spectateur mate un film où le voyeurisme est scénarisé, mais bon, je ne vois pas ce qu'il y a de très "métaphysique" dans tout ça ! Rear Window est l'archétype du film hitchcockien qui a mal vieilli. Style académique, tourné en studio, avec des dialogues gentillets, des gens bien proprets, avec une intrigue vaguement psychanalytique, bref, un bon Agatha Chritie sans Poirot. Ce film date de 1955, et je le trouve déjà "vieux" pour l'époque ! Par rapport à un Siodmak qui avait tourné Criss Cross, en 1948 (Burt Lancaster et Yvonne de Carlo c'est quand même un peu plus sensuel que James Stewart et Grace Kelly ...), ou à un Jules Dassin qui met en scène Brute Force, vers ces années-là, les films de Hitch sentent bon le parfum distingué d'une aristocratie vieillote, des beaux objets que l'on trouve dans un boudoir bourgeois bien propret !
 

n°10537100
Fab2bdx
Posté le 01-02-2007 à 19:53:44  profilanswer
 

"les films de Hitch sentent bon le parfum distingué d'une aristocratie vieillote, des beaux objets que l'on trouve dans un boudoir bourgeois bien propret !"...eeh ben!!!....ou tu vas chercher tout ca..:d....fais les brocantes..sais pas moi...sinon dire que Grace kelly n'est pas sensuelle..c'est gonflé!!

n°10537518
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 01-02-2007 à 20:29:01  profilanswer
 

Et bien regard Yvonne de Carlo ou Lana Turner et tu verras ce que veut dire la sensualité ...Excuse moi, mais Grace Kelly était plutôt l'archétype de la femme BCBG ...

n°10562725
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 04-02-2007 à 23:42:11  profilanswer
 

Ungeduld a écrit :

Ed Wood aurait influencé Tim Buron maintenant ... :D  
 
Disons-le, ton point de vue est en effet très très subjectif ! Je me suis retapé une bonne partie de la filmographie d'Hitchcock l'année dernière, et j'ai trouvé, au contraire, que ses chef d'oeuvres n'ont pas vieilli . Je crois que beaucoup de choses t'échappent chez Hitchcock, dont son humour . Hitchcock n'essaie pas de dépeindre des personnages hors du commun, mais a l'art de mettre en scène des personnages souvent ordinaires et conventionnels, et de les confronter à des situations extraordinaires, non sans humour .  
 
On retouve ce thème dans North by northwest par exemple, où un publiciste tout ce qu'il y a de plus bourgeois est pris pour un espion et devient la cible de tueurs; dans Psychose, c,est une petite employée de bureau qui perd la tête en mettant la main sur une grosse somme d'argent, et son vol précipitera son destin . Il y a une certaine perversité chez Hitchcock, qui a l'art d'introduire dans une univers très conventionnel, très bourgeois, des éléments qui viennent peu à peu pervertir cet univers . Le sommet est atteint avec Rear window, où un journaliste, par désoeuvrement, se met à épier ses voisins et nous entraîne dans son voyeurisme un brin pervers, l'amenant à être mêlé malgré lui à un meurtre . Ce n,est pas le personnage de journaliste qui est important ici, mais son regard en quelque sorte, il devient un support pour notre propre regard - ce qui nous permet de nous identifier d,autant plus à l'action en faisant de nous des voyeurs, ce qui se révèle d'une redoutable efficacité - je pense à la scène où la copine du journaliste se retrouve coincée dans l'appartement du tueur au moment où celui-ci arrive .
 
Ça ne veut pas dire que tout le films d'Hitchcock soient des chefs d'oeuvre, mais dans ses meilleurs, il y a un humour noir, une perversité et une efficacité qui en font de grands films .


 
Je pourrais te retourner cet argument ... toi aussi tu es subjectif ...Genre de propos qui n'apporte pas grand chose au débat ...
 
Agatha Christie aussi injecte de la perversité dans un univers bourgeois ... mais bon, ça reste très gentillet chez Hitch, quand même, à part dans Psychose, qui est une singularité, dans sa filmographie.  
Pour Rear Window, je vais être très subjectif, je trouve que ce film est "inregardable" ! Quant au fameux discours sur l'identification, ou à la célèbre dialectique personnage-spectateur, il me semble que tous les films jouent avec ce procédé, c'est l'essence même du cinéma ...
 

n°10755060
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 25-02-2007 à 15:39:23  profilanswer
 

megalom a écrit :

Autant j'adore Psychose, Les Oiseaux et Fenêtre sur Cour (malgré un grand académisme, magistral tour de force), autant j'ai du mal devant Vertigo et ses autres films. Quand à La Mort aux Trousses, j'ai été plutôt déçu.  
Bref. Ce que je ne comprends pas, c'est l'admiration de Truffaut pour Hitchcock, alors que dans le même temps il fusillait Clouzot... pour son académisme. Pourquoi? Parce que c'était francais? Si ce n'est toujours pas fait, regardez donc Le Salaire de la Peur, qui égale les plus grands films d'Hitchcock.


 
Tout à fait d'accord avec toi !


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°10955073
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 19-03-2007 à 19:36:42  profilanswer
 

Koko90 a écrit :

La distinction Filmmaker/Auteur est artificielle et relève d'un niveau de pédanterie que je ne peux atteindre.


n°10969785
Vincent334
First Blood
Posté le 21-03-2007 à 11:18:26  profilanswer
 

Si Hitch n'était qu'un simple artisan il n'aurait pas eu une telle influence sur le cinéma moderne (voir le cinéma de Brian DePalma par exemple, la vague des slasher movies, etc.)
On peut certes discuter de la côte parfois surestimée de certains cinéastes mais celle d'Hitchcock me semble indiscutable.

n°10973510
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 21-03-2007 à 18:42:49  profilanswer
 

Vincent334 a écrit :

Si Hitch n'était qu'un simple artisan il n'aurait pas eu une telle influence sur le cinéma moderne (voir le cinéma de Brian DePalma par exemple, la vague des slasher movies, etc.)
On peut certes discuter de la côte parfois surestimée de certains cinéastes mais celle d'Hitchcock me semble indiscutable.


 
Vu le nombre de films qu'il faisait ...je le trouve plus artisan qu'auteur ! Qu'il ait fait des films qui ait marqué l'histoire du cinéma, certes, je pense à Psychose surtout, je soulignais simplement que le délire d'éloges dont bénéficie l'oeuvre de Hitch me semblait un peu déplacé, alors que je trouve qu'elle est très inégale, voire très mauvaise dans la dernière période de sa vie !
 


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°10973687
Vincent334
First Blood
Posté le 21-03-2007 à 19:04:00  profilanswer
 

La vieillesse est un naufrage... Certes, son dernier film, Family Plot, est très mauvais mais combien de chef d'oeuvres ? Mes préférés sont l'Ombre D'un Doute, Fenêtre Sur Cour, Vertigo, La Mort Aux Trousses, Psycho... Je persiste et signe, aucun autre cinéaste n'a eu pareille influence sur le cinéma moderne. Dire qu'il est académique est une hérésie. Revois Vertigo, tu me diras si c'est académique. Son cinéma fourmille d'idées de mise en scène, tout y est pensé, rien n'est laissé au hasard. Qu'il fasse l'objet de tant d'analyses n'est pas étonnant tant ses films sont riches et inépuisables.
D'ailleurs, je ne comprends pas bien ce que tu entends par "académique". Le terme me parait mal choisi. Hitchcock n'est pas un réalisateur de clips pour MTV, ça c'est certain, mais l'académisme n'est pas le contraire de l'esbrouffe et du tape-à-l'oeil.

n°10973986
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 21-03-2007 à 19:38:27  profilanswer
 

Vincent334 a écrit :

La vieillesse est un naufrage... Certes, son dernier film, Family Plot, est très mauvais mais combien de chef d'oeuvres ? Mes préférés sont l'Ombre D'un Doute, Fenêtre Sur Cour, Vertigo, La Mort Aux Trousses, Psycho... Je persiste et signe, aucun autre cinéaste n'a eu pareille influence sur le cinéma moderne. Dire qu'il est académique est une hérésie. Revois Vertigo, tu me diras si c'est académique. Son cinéma fourmille d'idées de mise en scène, tout y est pensé, rien n'est laissé au hasard. Qu'il fasse l'objet de tant d'analyses n'est pas étonnant tant ses films sont riches et inépuisables.
D'ailleurs, je ne comprends pas bien ce que tu entends par "académique". Le terme me parait mal choisi. Hitchcock n'est pas un réalisateur de clips pour MTV, ça c'est certain, mais l'académisme n'est pas le contraire de l'esbrouffe et du tape-à-l'oeil.


 
Mince mais tu as déjà vu du Welles ? J'ai vu et revu tous les films d'Hitchcock, et celà depuis peu, donc arrête de me balancer toute cette liste ! Sueurs froides je l'ai même revu au ciné, l'année dernière,  et tout le monde a été frappé par le côté désuet, pour ne pas dire plus de ce film !
C'est une hérésie de dire que le cinéma de Hich est académique ? Encore du vocabulaire "religieux" qui dénote bien que ce n'est pas la raison qui vous guide mais une croyance ! Il n'y a pas plus académique que son cinéma ...Je te conseille de voir La Soif du Mal, de Welles, Criss Cross de Siodmak ou Chair de Poule de Duvivier, et tu feras vite la différence ! Par académique j'entends classique, respectant les codes narratifs de l'époque (contrairement à un Welles !). Je trouve que sa direction d'acteur est très sage, très "correcte", et manque singulièrement de modernité... Quand je vois ce que Brando faisait à l'époque, ou même un Burt Lancaster, je me dis que les acteurs d'Hitch était bien "sages" et aseptisé !
Il faut dire que j'aime plutôt le "polar" et que je trouve les films d'Hitchcock assez superficiels, peu ancrés dans la réalité urbaine et sociale de son époque. Le côté Agatha Christie si tu veux. Des producteurs comme Hellinger qui sévissaient à la fin des années 40 c'est quand même autre chose que le cinéma "bourgeois" et "psychologisant" du cinéaste anglais....mais ça c'est une question de goût. Je préfère Ellroy ou Bunker à Agatha Christie ou Mary Higgins Clark !
Je trouve que Criss Cross de Siodmak, avec Lancaster et la magnifique Yvonne de Carlo, totalement oublié (on se demande pourquoi ...) était hyper-novateur à la fin des années 40, et loin des "vieilleries" hitchcockiennes !


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°10974459
Koko90
L'éternité plus 10%
Posté le 21-03-2007 à 20:29:32  profilanswer
 

Je ne vois pas quel mal il y a à décrire la bourgeoisie banale ?
Seuls les ouvrires, les drogués et les super héros méritent d'être montrés c'est ça ?

n°10974490
Vincent334
First Blood
Posté le 21-03-2007 à 20:32:59  profilanswer
 

Comme tu y vas ! "Désuet", "superficiels", "bourgeois", "vieilleries" !!! Sans doute la passion t'aveugle-t'elle et te fait tenir des propos très exagérés et outranciers !
Evidemment La Soif du Mal est un chef d'oeuvre mais pourquoi vouloir l'opposer au cinéma d'Hitchcock ?  
De Siodmak je n'ai vu que The Killers et je ne connais pas Chair de Poule, mais je ne crois pas que Duvivier ou Siodmak peuvent prétendre avoir influencé autant de cinéastes modernes qu'Hitchcock. Si Hitchcock était si académique que tu le prétends, comment expliques-tu que DePalma, Carpenter, Spielberg, Argento le citent en permanence ? A ma connaissance, aucun d'eux n'a jamais évoqué le nom de Duvivier (qui n'est pas académique, lui, puisqu'il a réalisé Don Camillo !!!).
Quant à la direction d'acteurs, le but d'Hitchcock n'était pas de coller au réel. Brando, sorti de l'Actor's Studio, aurait certainement été malheureux sous la férule du Maître. Celui-ci ne l'aurait pas laissé exprimer tout son talent explosif, car tel n'était pas le but. Tout y est calculé, millimétré, contrôlé et ne laisse aucune place à l'improvisation.
Si tu vois un film de Bresson, avec ses acteurs modèles aux voix atones et monocordes, vas-tu les opposer à un James Dean dirigé par Kazan ?
Leurs intentions ne sont simplement pas les mêmes et ne peuvent, ni ne doivent, être comparées.
Le propre d'un cinéaste majeur (comme de tout artiste) est d'avoir un univers personnel immédiatement identifiable. C'est le cas d'Hitchcock. Lorsque tu regardes une séquence de n'importe quel de ses films, tu sais instantanément qu'il en est l'auteur. Je ne suis pas certain que ce soit le cas pour Siodmak par exemple. Sauras-tu le distinguer d'un Preminger ou d'un Dassin ? Tous sont de très grands cinéastes mais ne peuvent prétendre à la même postérité qu'Hitchcock.
Et puisque tu veux de la métaphore religieuse, sache que l'on ne peut mettre au même niveau l'Oeuvre du Christ Sauveur et les actes des Apôtres (même si c'est la même passion qui les guide) !!! ;=)

n°10974495
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 21-03-2007 à 20:33:26  profilanswer
 

Koko90 a écrit :

Je ne vois pas quel mal il y a à décrire la bourgeoisie banale ?
Seuls les ouvrires, les drogués et les super héros méritent d'être montrés c'est ça ?


 
Non, mais il a tendance à inscrire ses histoires exclusivement dans cette classe moyenne supérieure ou bourgeoise. Comme les gentilles histoires de Mary Higgins Clark ...et il faut dire, qu'au bout d'un moment, les états d'âmes de ces bourgeoises oisives sont un peu pénibles ! :)  

n°10974534
Vincent334
First Blood
Posté le 21-03-2007 à 20:36:29  profilanswer
 

Comme tu y vas ! "Désuet", "superficiels", "bourgeois", "vieilleries" !!! Sans doute la passion t'aveugle-t'elle et te fait tenir des propos très exagérés et outranciers !  
Evidemment La Soif du Mal est un chef d'oeuvre mais pourquoi vouloir l'opposer au cinéma d'Hitchcock ?  
De Siodmak je n'ai vu que The Killers et je ne connais pas Chair de Poule, mais je ne crois pas que Duvivier ou Siodmak peuvent prétendre avoir influencé autant de cinéastes modernes qu'Hitchcock. Si Hitchcock était si académique que tu le prétends, comment expliques-tu que DePalma, Carpenter, Spielberg, Argento le citent en permanence ? A ma connaissance, aucun d'eux n'a jamais évoqué le nom de Duvivier (qui n'est pas académique, lui, puisqu'il a réalisé Don Camillo !!!).  
Quant à la direction d'acteurs, le but d'Hitchcock n'était pas de coller au réel. Brando, sorti de l'Actor's Studio, aurait certainement été malheureux sous la férule du Maître. Celui-ci ne l'aurait pas laissé exprimer tout son talent explosif, car tel n'était pas le but. Tout y est calculé, millimétré, contrôlé et ne laisse aucune place à l'improvisation.  
Si tu vois un film de Bresson, avec ses acteurs modèles aux voix atones et monocordes, vas-tu les opposer à un James Dean dirigé par Kazan ?  
Leurs intentions ne sont simplement pas les mêmes et ne peuvent, ni ne doivent, être comparées.  
Le propre d'un cinéaste majeur (comme de tout artiste) est d'avoir un univers personnel immédiatement identifiable. C'est le cas d'Hitchcock. Lorsque tu regardes une séquence de n'importe quel de ses films, tu sais instantanément qu'il en est l'auteur. Je ne suis pas certain que ce soit le cas pour Siodmak par exemple. Sauras-tu le distinguer d'un Preminger ou d'un Dassin ? Tous sont de très grands cinéastes mais ne peuvent prétendre à la même postérité qu'Hitchcock.  
Et puisque tu veux de la métaphore religieuse, sache que l'on ne peut mettre au même niveau l'Oeuvre du Christ Sauveur et les actes des Apôtres (même si c'est la même passion qui les guide) !!! ;=)

n°10974634
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 21-03-2007 à 20:44:45  profilanswer
 

Vincent334 a écrit :

Comme tu y vas ! "Désuet", "superficiels", "bourgeois", "vieilleries" !!! Sans doute la passion t'aveugle-t'elle et te fait tenir des propos très exagérés et outranciers !
Evidemment La Soif du Mal est un chef d'oeuvre mais pourquoi vouloir l'opposer au cinéma d'Hitchcock ?  
De Siodmak je n'ai vu que The Killers et je ne connais pas Chair de Poule, mais je ne crois pas que Duvivier ou Siodmak peuvent prétendre avoir influencé autant de cinéastes modernes qu'Hitchcock. Si Hitchcock était si académique que tu le prétends, comment expliques-tu que DePalma, Carpenter, Spielberg, Argento le citent en permanence ? A ma connaissance, aucun d'eux n'a jamais évoqué le nom de Duvivier (qui n'est pas académique, lui, puisqu'il a réalisé Don Camillo !!!).
Quant à la direction d'acteurs, le but d'Hitchcock n'était pas de coller au réel. Brando, sorti de l'Actor's Studio, aurait certainement été malheureux sous la férule du Maître. Celui-ci ne l'aurait pas laissé exprimer tout son talent explosif, car tel n'était pas le but. Tout y est calculé, millimétré, contrôlé et ne laisse aucune place à l'improvisation.
Si tu vois un film de Bresson, avec ses acteurs modèles aux voix atones et monocordes, vas-tu les opposer à un James Dean dirigé par Kazan ?
Leurs intentions ne sont simplement pas les mêmes et ne peuvent, ni ne doivent, être comparées.
Le propre d'un cinéaste majeur (comme de tout artiste) est d'avoir un univers personnel immédiatement identifiable. C'est le cas d'Hitchcock. Lorsque tu regardes une séquence de n'importe quel de ses films, tu sais instantanément qu'il en est l'auteur. Je ne suis pas certain que ce soit le cas pour Siodmak par exemple. Sauras-tu le distinguer d'un Preminger ou d'un Dassin ? Tous sont de très grands cinéastes mais ne peuvent prétendre à la même postérité qu'Hitchcock.
Et puisque tu veux de la métaphore religieuse, sache que l'on ne peut mettre au même niveau l'Oeuvre du Christ Sauveur et les actes des Apôtres (même si c'est la même passion qui les guide) !!! ;=)


 
Et bien je te conseille de plus regarder les films de Siodmak et de Duvivier ! Duvivier a été attaqué par la Nouvelle Vague alors qu'il faisait des films assez modernes (Panique, La belle équipe ou Chair de Poule, bijou de film noir des années 60 complètement oublié qui ferait passer n'importe quel Hitchcock pour une gentille histoire pour grand-mère, à l'heure du "tea-time" ! (Seul Psychose est radicalement différent dans l'oeuvre de Hitch, un film singulier qui sort de son "ronron" habituel !)
De Palma n'est pas une référence pour moi, quant aux autres, je ne vois pas la filiation avec l'anglais ! Peut-être l'Argento de la trilogie animalière, très réussie d'ailleurs, mais autrement l'univers de l'italien, baroque et sanglant n'a pas grand chose à avoir avec Hitch  !Mais la propagande à propos de ses films, initiée par Truffaut et consorts a tellement été puissante, que ça a certainement gangréné les écoles de cinéma !
Je suis en train de me retaper tous les Dassin, Siodmak, et autres, et franchement, je me demande pourquoi de tels bijoux ont été oubliés ! Tu vas me dire, je comprends mieux pourquoi, à l'époque, à la télévision française, on passait et repassait du Hitchcock et jamais du Siodmak, Dassin ou Duvivier (sauf le Don Camillo). Les Hitch sont très "politiquement" corrects, dénués de problématiques sociales et politiques, bref ça ne mange pas de pain !

n°10975439
Koko90
L'éternité plus 10%
Posté le 21-03-2007 à 21:49:38  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

Non, mais il a tendance à inscrire ses histoires exclusivement dans cette classe moyenne supérieure ou bourgeoise. Comme les gentilles histoires de Mary Higgins Clark ...et il faut dire, qu'au bout d'un moment, les états d'âmes de ces bourgeoises oisives sont un peu pénibles ! :)


Question de point de vue. Pour toi si les personnages sont aisés et oisifs ce n’est pas intéressant ? T'es le genre d’individu ouvert à penser que si on ne portes pas des cheveux longs en fumant des joints on est un con gâchant sa vie et ne méritant que le crachat des véritables artistes...
Et la comparaison avec Mary Higgins Clark qui écrit de la littérature de gare est malhonnête.

n°10976056
Vincent334
First Blood
Posté le 21-03-2007 à 22:26:49  profilanswer
 

Bon, je vois que tu persistes dans le dénigrement caricatural et que tu te refuses à voir l'évidence. Préférer Siodmak, Dassin ou Duvivier à Hitchcock a au moins le mérite de l'originalité même s'il est difficile de voir la pertinence objective d'un tel point de vue.
Tu sembles juger un film à l'aune de son ancrage politique et social quand je ne m'intéresse qu'à la mise en scène, au cinéma total.  
Mais puisque tu préfères évoquer les thèmes abordés plutôt que les mouvements d'appareil ou le montage, allons-y. Entre Vertigo et La Belle Equipe, choisis ton camp, camarade !
Quand Hitch aborde la névrose nécrophile (thème souvent discuté par les grand' mères à l'heure du "tea-time", j'en conviens !), Duvivier nous sert la soupe (du Front) Populaire, ce qui aujourd'hui n'intéresse plus personne mis à part quelques historiens (et quelques grand'mères nostalgiques !).
Quand Carpenter réalise Halloween il lorgne du côté de Psycho plutôt que vers Chair de Poule. Spielberg, dès Duel, s'inscrit dans la lignée du Maître du Suspense. DePalma n'est jamais aussi génial que lorsqu'il revisite Fenêtre sur Cour, Psychose ou Vertigo (voir les magnifiques Obsession, Pulsions ou Body Double). Argento est plus baroque et latin qu'Hitchcock mais lorsqu'il rend un hommage appuyé à un cinéaste c'est à ce dernier qu'il s'adresse ("Do you like Hitchcock" réalisé pour la Rai).
Loin de moi cependant la volonté de sous-estimer ces cinéastes que tu apprécies tant (j'ai adoré Panique). Simplement, au point de vue de la mise en scène pure, aucun d'eux ne peut soutenir la comparaison avec Sir Alfred.(cette affirmation n'est pas un point de vue mais un fait incontestable pour quiconque s'intéresse au cinéma.)

n°10978224
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 22-03-2007 à 08:47:41  profilanswer
 

Vincent334 a écrit :

Bon, je vois que tu persistes dans le dénigrement caricatural et que tu te refuses à voir l'évidence. Préférer Siodmak, Dassin ou Duvivier à Hitchcock a au moins le mérite de l'originalité même s'il est difficile de voir la pertinence objective d'un tel point de vue.
Tu sembles juger un film à l'aune de son ancrage politique et social quand je ne m'intéresse qu'à la mise en scène, au cinéma total.  
Mais puisque tu préfères évoquer les thèmes abordés plutôt que les mouvements d'appareil ou le montage, allons-y. Entre Vertigo et La Belle Equipe, choisis ton camp, camarade !
Quand Hitch aborde la névrose nécrophile (thème souvent discuté par les grand' mères à l'heure du "tea-time", j'en conviens !), Duvivier nous sert la soupe (du Front) Populaire, ce qui aujourd'hui n'intéresse plus personne mis à part quelques historiens (et quelques grand'mères nostalgiques !).
Quand Carpenter réalise Halloween il lorgne du côté de Psycho plutôt que vers Chair de Poule. Spielberg, dès Duel, s'inscrit dans la lignée du Maître du Suspense. DePalma n'est jamais aussi génial que lorsqu'il revisite Fenêtre sur Cour, Psychose ou Vertigo (voir les magnifiques Obsession, Pulsions ou Body Double). Argento est plus baroque et latin qu'Hitchcock mais lorsqu'il rend un hommage appuyé à un cinéaste c'est à ce dernier qu'il s'adresse ("Do you like Hitchcock" réalisé pour la Rai).
Loin de moi cependant la volonté de sous-estimer ces cinéastes que tu apprécies tant (j'ai adoré Panique). Simplement, au point de vue de la mise en scène pure, aucun d'eux ne peut soutenir la comparaison avec Sir Alfred.(cette affirmation n'est pas un point de vue mais un fait incontestable pour quiconque s'intéresse au cinéma.)


 
Vertigo traite le thème de la névrose nécrophile ...il faut vraiment gratter pour trouver un truc pareil ! Sueurs froides est une gentille variation shizophrénique avec quelques beaux plans, notamment celui du Golden Gate, mais l'ensemble reste très ...gentillet ...Sur la névrose nécrophilique regarde le Dracula avec Lugosi !
Pourquoi ce lien entre Carpenter et Hitch ? Ce genre de filiation est extrêmement subjective ! Evidemment, tu es le produit de ton époque et Carpenter a du, dans son adolescence regardait les films de l'anglais. D'ailleurs, je pense toujours que Psychose est un chef d'oeuvre, film d'ailleurs, à part dans l'oeuvre de l'anglais.
Si Argento aime Hitchcock tant mieux ! Je trouve qu'Argento est plus lié à un Mario Bava qu'au cinéaste anglais !
Incontestable la "génialité" d'Hitchcock ?  :lol: Mais un Welles vaut 100 Hitchccock, et un Siodmak 50 !  (Tu vois, moi aussi je peux être totalement subjectif ...)
Si tu remontes à l'origine de la passion pour Hitch, comme je l'ai dit 50 fois, tu y trouves Truffaut et la machine idéologique d'une certaine nouvelle vague ! Je suis d'ailleurs autant étonné de l'amour que porte certains critiques français de l'époque au western classique américain, classicisme qu'ils abhorraient chez eux ! Quoi de plus idéologique que le western américain !
 
Mais c'est aussi une question de thématique traité ! Comme je l'ai déjà dit je préfère Bunker ou Ellroy à Agatha Christie ! Hitchcock a une bonne maîtrise technique et peut avoir des fulgurances formelles, mais à son époque, je trouve des cinéastes comme Siodmak ou Dassin plus intéressants ! (Regarde quand même Criss Cross, "Pour toi j'ai tué", et tu verras la différence avec Hitch ...).  
Quant à Duvivier, enterré par la très conservatrice Nouvelle Vague, c'est un cinéaste oublié qui a fait un des plus grands films noirs des années 60 : "Chair de Poule" ! Franchement pas photo entre ce film et ceux de Hitch dans les années 60 !

n°10978535
Vincent334
First Blood
Posté le 22-03-2007 à 09:56:29  profilanswer
 

ça tourne un peu en rond tout ça. La caricature et le dénigrement outrancier ne font pas vraiment avancer le débat.
Tu choisis une posture intenable et tu la défends coûte que coûte, sans réel argument.
Tu peux également dire que Mozart est très surcôté et que Salieri vaut 100 Amadeus !  
Pour défendre les cinéastes que tu aimes (et que personne n'attaque !) nul besoin de chercher à déboulonner les Maîtres.  
Je ne peux que te conseiller de continuer à voir des films (ceux d'Hitch et les autres), de les analyser en détail et de ne plus te contenter d'appréciations subjectives et superficielles.

n°10980872
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 22-03-2007 à 14:03:08  profilanswer
 

Vincent334 a écrit :

ça tourne un peu en rond tout ça. La caricature et le dénigrement outrancier ne font pas vraiment avancer le débat.
Tu choisis une posture intenable et tu la défends coûte que coûte, sans réel argument.
Tu peux également dire que Mozart est très surcôté et que Salieri vaut 100 Amadeus !  
Pour défendre les cinéastes que tu aimes (et que personne n'attaque !) nul besoin de chercher à déboulonner les Maîtres.  
Je ne peux que te conseiller de continuer à voir des films (ceux d'Hitch et les autres), de les analyser en détail et de ne plus te contenter d'appréciations subjectives et superficielles.


 
Que l'on tourne en rond, je suis bien d'accord ! J'ai l'impression que c'est plutôt les laudateurs d'Hitchcock, qui sont en manque d'arguments. A part hurler contre l'hérétique que je suis pour avoir osé critiquer le "maître" ou déligitimer, tout simplement, mes arguments, en affirmant, comme tu le fais toi-même, qu'Hitchcock, vénéré par tant de cinéastes, est obligatoirement un génie, je ne vois pas l'ombre d'un argument sérieux !
J'ai déjà énormément répété mes arguments, que je vais encore synthétiser :
 
- une narration filmique assez académique. Excepté quelques effets de caméra restés célèbres, que ce soit le verre de lait dans Soupçons, la fameuse dernière scène de L'homme qui en savait trop, la scène de la douche dans Psycho ou encore la fameuse scène de l'avion dans La mort aux trousses, le cinéaste filme de manière assez conventionnelle. Parfois c'est même du théâtre filmé, comme dans La Corde, le Meurtre était presque parfait ou Fenêtre sur cour. Quand je vois la Soif du Mal de Welles, la nuit du chasseur de Laughton, ou Criss Cross de Siodmak, je me dis que si on loue la virtuosité d'Hitchcock que dire de ces réalisateurs ...
- un jeu d'acteurs assez suranné. Hitch aimait bien les femmes blondes bien mises, polies et bourgeoises, comme Grace Kelly ou Tippi Heddren. Mais il prend souvent des acteurs avec un jeu assez théâtral qui manque de spontanéité ! Un James Stewart n'exhale pas une sensualité torride, globalement le jeu des acteurs reste très conventionnel et sans surprise. Quand on voit des Brando, des Monty Clift ou des James Dean, on peut voir la différence !
- un cinéma assez bavard, psychologisant, très british. On plonge dans un monde de bourgeoises oisives avec leurs états d'âmes. D'où l'impression de voir de l'Agatha Christie filmée !
- une absence totale de réalisme ! Alors qu'à l'époque, des cinéastes ont une vision plus réaliste du film noir, Hitchcock maintient ses histoires dans un milieu bourgeois où le peuple n'existe pas ! Le polar a souvent une thématique sociale sous-jacente, chez Hitchcock jamais ! Aucune résonnance socio-politique, juste des histoires entre gens du monde, gentillettes à la Mary Higgins Clark. La mort aux trousses, le crime était presque parfait, la main au collet etc ... Alors dès les années 40, sous l'impulsion, notamment de Mark Hellinger, le polar s'ancre dans la ville américain, plonge dans la réalité des bas-fonds angeliniens ou new-yorkais, le maître anglais nous narre des histoires en lévitation, déconnecté du réel, jolis objets esthétiques sans aucune résonnance socio-politique, voire esthétique  ! Quand certains parlent d'Hitch comme un auteur de polar ou de films noirs, celà me semble alors très curieux !
- un cinéma psychologisant. Certes, le maître anglais nous plonge souvent dans l'inconscient humain et ses films peuvent avoir quelques résonances psychanalytiques. Psychose étant l'archétype du film-psy réussi. Mais force est de constater que ça ne va pas très loin ! Certains m'ont argué de la nouveauté de cette thématique...Sur la nécrophilie, on peut déjà regarder le Dracula de James Whale, sur le thème du double, on peut se référer à Dr Jekyll et Mr Hyde de Mamoulian puis Fleming, ou même au Diabolique de Clouzot, sur le voyeurisme, nous avons le Voyeur de Michael Powell, j'arrêterai là
mon énumération, mais les thèmes abordés par Hitchcock sont loin d'être nouveau !
- un cinéaste surestimé ? Comme je l'ai déjà expliqué, le statut d'auteur d'Hitch est né du livre de Truffaut, au milieu des années 60, qui le consacre définitivement dans l'univers de la cinéphilie, alors que jusqu'ici, l'anglais était considéré comme un bon "artisan", faisant des films à la chaîne ! Or, si on compare les contemporains d'Hitchcock, on trouve des cinéastes qui me semblent sous-estimés et beaucoup plus "modernes" que le maître anglais. En France, Duvivier (Chair de Poule) ou Clouzot (Le corbeau, Le salaire de la peur), sans oublier le dépouillement Melvillien, aux USA, Welles (La Soif du mal), Siodmak (le génial Criss Cross, qui illumina les années 40), Dassin (Brute Force ou la Cité sans voiles) ou même le Fuller du Port de la drogue et en Italie, Mario Bava, qui fit quelques films très troublant, notamment la fille qui en savait trop.
 
L'amnésie dont ont été touchée certains de ces réalisateurs et l'hypermnésie hitcockienne me paraît étonnante, et j'y vois, là-dedans, une politique volontaire, de la part des programmateurs TV, de privilégier les films de détente hitchcockiens, sans problématique politique et sociale, plutôt que certains de ces auteurs qui développaient une critique d'une certaine société !
Mais attention, dans la masse des films de l'anglais, j'en retiens quelques uns comme des chefs d'oeuvre comme Psychose ou La mort aux trousses, mais ce qui m'excède, ce sont les discours dithyrambiques qui entourent n'importe quelle oeuvre du cinéaste anglais, qui a fait, aussi, son cortège de "daubes" inregardables ...style Rear window, Complot de famille voire Fenêtre sur cour ou l'Homme qui en savait trop ...
Il faut réevaluer l'oeuvre d'Hitchcok en se détachant des a-priori et de la propagande de certains courants cinéphiliques !


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°10988664
Vincent334
First Blood
Posté le 23-03-2007 à 11:25:10  profilanswer
 

Bon, je vais peut être me répéter mais ton point de vue volontairement provocateur a au moins le mérite de l'originalité.  
Cependant, affirmer qu'Hitchcock filme de manière conventionelle dénote une certaine méconnaissance de l'histoire du cinéma et des techniques cinématographiques.
Vouloir opposer Welles à Hitchcock n'a pas de sens. Tous deux sont à leurs manières des géants du cinéma, même s'il me semble que l'influence d'Hitchcock sur le cinéma post-moderne a été plus grande (mais cela peut se discuter).
Hitchcock ne fait pas dans l'esbrouffe et le tape-à-l'oeil et faire virevolter une caméra dans les airs n'est pas la marque d'un grand cinéaste.
Hitchcock n'avait pas son pareil pour instaurer un climat, une ambiance, et son style est immédiatement identifiable, ce qui est la marque des artistes majeurs.  
Quant aux jeux des acteurs, encore une fois, vouloir opposer le James Stewart de Vertigo à tous les acteurs de l'Actor's Studio que tu cites est stupide. L'intention d'Hitchcock était presque à l'opposé de celle d'un Kazan par exemple. Cela ne veut pas dire que l'un a raison et l'autre tort, mais que ce sont des choix stylistiques. Le style de Céline est aux antipodes de celui de Proust et pourtant affirmer que l'un est mauvais et l'autre génial serait parfaitement idiot (cependant, rien ne t'empêche d'avoir une préférence, pour ma part je préfère Céline !).  
J'ai déjà répondu à ta critique sur l'absence de réalisme. Hitchcock n'est pas un cinéaste réaliste, ce qu'il filme va bien au delà de la simple photographie du réel. Peut être pourrait-on affirmer qu'il filme le Surréel, ce qui semblerait être confirmé par sa collaboration avec l'artiste surréaliste Dali sur La Maison du Docteur Edwards.
Tu admires l'ancrage social des films noirs américains pour les opposer aux films d'Hitchcock. Tout d'abord Hitchcock n'a jamais réalisé de films noirs (bien que Brion place Strangers on a Train et Vertigo dans son ouvrage sur ce genre). On pourrait même affirmer que La Mort aux Trousses est l'anti-film noir (relire à ce sujet les entretiens avec Truffaut, notamment le traitement de la séquence de l'avion).
Le seul lien que je vois entre Hitchcock et le film noir est l'influence de l'Expressionnisme Allemand (ce qui ne va pas, tu en conviendras, dans le sens de l'acception du Film Noir comme cinéma réaliste).
Pour ce qui est du cinéma "psychologisant" d'Hitchcock, je te renvoie au remarquable ouvrage "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Lacan sans jamais oser le demander à Hitchcock" (Slavoj Zizek), dont la lecture t'évitera de dire des énormités à ce sujet.
Quelques remarques en vrac :
-Tu reproches à Hitchcock de "faire des films à la chaîne", c'est exactement le reproche que l'on faisait à Duvivier que tu admires tant !!!(et dont j'adore aussi certains films)
-Sur le thème du voyeurisme, tu évoques l'aspect novateur la supériorité du Voyeur de Powell sur l'oeuvre d'Hitchcock (notamment Fenêtre sur Cour) : sache quand même que Fenêtre sur Cour date de 1954 et le Voyeur de 1960 ! Pour l'aspect novateur du thème, tu repasseras !
- Idem pour La Fille Qui En Savait Trop de Bava (1964) dont le titre lui même semble démonter toute ton argumentation !  
(Attention, pas de méprise, j'adore Bava et le giallo italien, tous très influencés par Hitchcock - notamment Psycho évidemment)
- Même chose pour Melville, très influencé également par Hitchcock (le dépouillement justement !), et dont les meilleurs films datent des années 60, voire du début des années 70, quand Hitchcock avait fini, ou presque, sa prolifique carrière (pour moi le dernier chef d'oeuvre d'Hitchcock est Marnie (1964) que Truffaut qualifie à raison de "grand film malade" ). Je m'étonne quand même que tu apprécies Melville qui est tout sauf "réaliste" et qui dirigeait ses acteurs bien plus à la manière d'Hitchcock (voire de Bresson ?) qu'à celle de l'actor's Studio !
 
 Pour finir, je me permets de corriger quelques erreurs lues dans ton dernier post :  
-Dracula a été réalisé par Tod Browning (et pas par Whale qui réalisa Frankenstein).
-Rear Window et Fenêtre sur Cour, c'est le même film !  

n°10989741
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 23-03-2007 à 13:47:27  profilanswer
 

Vincent334 a écrit :

Bon, je vais peut être me répéter mais ton point de vue volontairement provocateur a au moins le mérite de l'originalité.  
Cependant, affirmer qu'Hitchcock filme de manière conventionelle dénote une certaine méconnaissance de l'histoire du cinéma et des techniques cinématographiques.
Vouloir opposer Welles à Hitchcock n'a pas de sens. Tous deux sont à leurs manières des géants du cinéma, même s'il me semble que l'influence d'Hitchcock sur le cinéma post-moderne a été plus grande (mais cela peut se discuter).
Hitchcock ne fait pas dans l'esbrouffe et le tape-à-l'oeil et faire virevolter une caméra dans les airs n'est pas la marque d'un grand cinéaste.
Hitchcock n'avait pas son pareil pour instaurer un climat, une ambiance, et son style est immédiatement identifiable, ce qui est la marque des artistes majeurs.  
Quant aux jeux des acteurs, encore une fois, vouloir opposer le James Stewart de Vertigo à tous les acteurs de l'Actor's Studio que tu cites est stupide. L'intention d'Hitchcock était presque à l'opposé de celle d'un Kazan par exemple. Cela ne veut pas dire que l'un a raison et l'autre tort, mais que ce sont des choix stylistiques. Le style de Céline est aux antipodes de celui de Proust et pourtant affirmer que l'un est mauvais et l'autre génial serait parfaitement idiot (cependant, rien ne t'empêche d'avoir une préférence, pour ma part je préfère Céline !).  
J'ai déjà répondu à ta critique sur l'absence de réalisme. Hitchcock n'est pas un cinéaste réaliste, ce qu'il filme va bien au delà de la simple photographie du réel. Peut être pourrait-on affirmer qu'il filme le Surréel, ce qui semblerait être confirmé par sa collaboration avec l'artiste surréaliste Dali sur La Maison du Docteur Edwards.
Tu admires l'ancrage social des films noirs américains pour les opposer aux films d'Hitchcock. Tout d'abord Hitchcock n'a jamais réalisé de films noirs (bien que Brion place Strangers on a Train et Vertigo dans son ouvrage sur ce genre). On pourrait même affirmer que La Mort aux Trousses est l'anti-film noir (relire à ce sujet les entretiens avec Truffaut, notamment le traitement de la séquence de l'avion).
Le seul lien que je vois entre Hitchcock et le film noir est l'influence de l'Expressionnisme Allemand (ce qui ne va pas, tu en conviendras, dans le sens de l'acception du Film Noir comme cinéma réaliste).
Pour ce qui est du cinéma "psychologisant" d'Hitchcock, je te renvoie au remarquable ouvrage "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Lacan sans jamais oser le demander à Hitchcock" (Slavoj Zizek), dont la lecture t'évitera de dire des énormités à ce sujet.
Quelques remarques en vrac :
-Tu reproches à Hitchcock de "faire des films à la chaîne", c'est exactement le reproche que l'on faisait à Duvivier que tu admires tant !!!(et dont j'adore aussi certains films)
-Sur le thème du voyeurisme, tu évoques l'aspect novateur la supériorité du Voyeur de Powell sur l'oeuvre d'Hitchcock (notamment Fenêtre sur Cour) : sache quand même que Fenêtre sur Cour date de 1954 et le Voyeur de 1960 ! Pour l'aspect novateur du thème, tu repasseras !
- Idem pour La Fille Qui En Savait Trop de Bava (1964) dont le titre lui même semble démonter toute ton argumentation !  
(Attention, pas de méprise, j'adore Bava et le giallo italien, tous très influencés par Hitchcock - notamment Psycho évidemment)
- Même chose pour Melville, très influencé également par Hitchcock (le dépouillement justement !), et dont les meilleurs films datent des années 60, voire du début des années 70, quand Hitchcock avait fini, ou presque, sa prolifique carrière (pour moi le dernier chef d'oeuvre d'Hitchcock est Marnie (1964) que Truffaut qualifie à raison de "grand film malade" ). Je m'étonne quand même que tu apprécies Melville qui est tout sauf "réaliste" et qui dirigeait ses acteurs bien plus à la manière d'Hitchcock (voire de Bresson ?) qu'à celle de l'actor's Studio !
 
 Pour finir, je me permets de corriger quelques erreurs lues dans ton dernier post :  
-Dracula a été réalisé par Tod Browning (et pas par Whale qui réalisa Frankenstein).
-Rear Window et Fenêtre sur Cour, c'est le même film !


 
J'ai l'impression que tous les réalisateurs ont été influencé par Hitchcock ! J'ai fait quelques coquilles car j'écris assez vite, donc autant pour moi. (Sur Dracula, j'ai interchangé avec le Frankenstein de Whale !). Dans cette hypermnésie hitchcockienne, j'y vois, comme je l'ai déjà dit, la patte de Truffaut, de Chabrol et d'une certaine Nouvelle Vague, très influente à l'époque. C'est un peu comme Bazin qui magnifie Rio Bravo, un film d'un classicisme absolu, fait par un autre bon artisan, Howard Hawks, et considéré comme un chef d'oeuvre ...on se demande bien pourquoi ...Pourquoi adorer aux USA ce qu'on brûlait en France ...mystère !
 
 
Je suis d'accord avec toi que Psycho, un des seuls chef d'oeuvre de l'anglais, a certainement influencé quelques réalisateurs. Mais honnêtement, des Rideaux déchirés, des complots de famille ou des "Qui a tué Harry" sont assez communs pour ne pas dire plus. J'avais beaucoup aimé Marnie il y a 20 ans, et j'ai eu du mal, dernièrement, à le regarder jusqu'à la fin, en dvd ...L'histoire est trop épaisse, le jeu des acteurs trop ostentatoires pour que ce soit vraiment crédible ...le scénario est trop psychologiquement balourd pour m'enchanter !  
Libre à toi d'aimer le cinéma d'Hitchcock, ce n'est pas que je ne l'aime pas, je le trouve souvent désuet et vieillissant ! Je n'aime tout simplement pas trop ce cinéma psychologisant, dont l'histoire se passe dans la bourgeoisie américaine, avec des histoires gentillettes ! Permet moi de préférer un Welles, un Laughton avec sa superbe "Nuit du Chasseur".  
Quant à Jamie Stewart, il souffre trop de la comparaison avec ses contemporains ...difficile de voir une interprétation aussi théâtrale et aseptisée lorsque des Brando, des Monty Clift ou des James Dean, ont révolutionné le jeu d'acteur !
 
Mais, ma foi, c'est une question de goût, et j'avoue avoir idolâtré Hitchcock quand je ne faisais que répéter les discours de la pensée unique cinématographique !  
 J'ai aujourd'hui plus d'esprit critique, et ce n'est pas parceque Truffaut a crié au génie à propos d'Hitchcock, que je vais le croire sur parole  (d'ailleurs je trouve les films de Truffaut totalement surcôté ...il faudrait un autre topic pour parler de cet autre icône cinématographique ! )! J'ai revu quasiment tous les films d'Hitch, dernièrement, ou une grande partie, et franchement, les 3/4 sont devenus inregardables ! L'homme qui en savait trop, dernièrement passé sur Arte, est à la limite du comique ! J'ai eu l'impression que le rythme d'un Derrick était dix fois plus rapide que cet homme qui en savait trop !
Mais il n'en restera pas moins qu'il y a une cohérence esthétique chez Hitchcock, notamment jusq'au début des années 60. J'ai une préférence marquée pour ses films en noir et blanc, comme Les enchaînés, Le grand alibi ou L'inconnu du Nord Express, sans oublier Psycho (son chef d'oeuvre), par contre je trouve qu'il a raté la couleur, s'épuisant dans des derniers films sans intérêts !
 


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°10993204
Vincent334
First Blood
Posté le 23-03-2007 à 19:56:30  profilanswer
 

Toi, tu cherches vraiment le goudron et les plumes ! Howard Hawks, un bon artisan, c'est vraiment du grand n'importe quoi !!! Scarface,The Big Sleep, To Have and Have Not, Red River, The Big Sky, Monkey Business, Rio Bravo, etc. Que des films de "bon artisan", n'est-ce pas ?!! Pour quelqu'un qui prétend aimer le Film Noir, dénigrer ainsi l'auteur du Grand Sommeil ça fait vraiment rire !!!


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tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent... Toi, tu creuses.
mood
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