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| Auteur | Sujet : La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar. |
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talbazar morte la bête, mort le venin | Reprise du message précédent : https://zupimages.net/up/18/04/zxuo.jpg Puisque la police incarnait la loi jusqu’à nouvel ordre, Martin ne se voyait pas mépriser le droit sans que les flics ne deviennent pour lui un obstacle majeur à sa propre enquête. Il se rendit donc dans le pavillon de la chasse officielle aux brebis galeuses et autres ennemis de l’humanité. L’inspecteur N’Dyé l’attrapa dès son arrivée pour le conduire dans son bureau, dont il referma soigneusement la porte pour ne pas être dérangé. Sous une lampe qui crachait férocement son jet lumineux, il colla sous le nez de Martin des photos d’une pitoyable obscénité, lesquelles montraient de pauvres faces massacrées par leur séjour prolongé dans l’eau. Il les mit en parallèle avec les clichés que le privé avait pris en surveillant l’Ex-Stasi. – Je l’avoue, fit l’inspecteur en les désignant, ils sont plus trop ressemblants, Bonno Landru et Carlos Glaçon, mais tu peux constater, c’est bien eux. L’autre, c’est un certain Perry Gorret et tiens toi bien, lui aussi est un pote de Gros Bill. En ce moment, on dirait que la côte sert de poubelle à malfrats, du genre décharge très sauvage, tu vois ? – Les gens manquent de respect, ça c’est sûr. – Martin, on a trouvé tes empreintes plein la bagnole. – Tout le monde peut se gourer. Je ne savais pas que tu avais mes mimines dans tes fichiers, entre parenthèses, je vois qu’on ne peut plus faire confiance à personne, de nos jours. – C’est pas très malin, comme esquive. Admettons que l’on soit en face d’un règlement de compte entre bandits, tu en penserais quoi, toi ? – Que ça en fait trois de moins à perturber le sommeil des vieilles dames honnêtes. – Ces gars-là donnaient plus de soucis aux transporteurs de fonds qu’aux vieilles taupes riches, et tu le sais bien. D’ailleurs, à mon humble avis, tu en sais beaucoup plus que moi là-dessus. Mais je te préviens, si je trouve encore un champion de crawl en train de barboter dans mes eaux municipales, je te considérerais comme son principal entraineur. Ceci étant dit, je suis prêt à croire que nos amis s’entretuent, mais j’aimerais quand même en savoir d’avantage sur leur raison. – A mon avis, il ne s’agit pas d’une histoire de braquage, Barracuda, mais tout ça aurait plutôt un lien avec l’évasion du docteur Van Degaffe. Faudrait gauler ce type assez vite pour éviter de polluer la mer à nouveau et indiquer à ce barjot le chemin de la déchetterie, histoire de protéger le littoral. – Le cinglé en blouse blanche ? Je ne vois pas trop le rapport avec la transformation de nos amis en sirènes, mais si tu le dis. Tu fous un peu la merde dans mon éthique, Martin. T’es pas droit dans tes bottes. – Au moins, tu en as tranquillement trois refroidis sous les yeux, tu les préfères peut-être invisibles, à se mouiller impunément dans un grand bain de foule ? Il y a des hommes d’affaires que même le plus ambitieux des gars doit apprendre à ne jamais côtoyer. Si les autres lui en laisse le temps, bien entendu. Il restèrent à se toiser longuement les yeux dans les yeux, comme deux duellistes de western prêts à faire feu. Mais ils étaient cependant de la famille, et Martin s’était largement fait un nom. Quand à l’inspecteur, avec son chapeau de marque et ses bretelles chicos, il ne portait pas aux pieds des sabots de péquenot. Smith voyait bien qu’ils allaient bientôt glisser vers l’entente cordiale, juste parce que N’Dyé n‘avait pas son content d‘infos, soucieux qu’il était sans doute de faciliter son propre avancement, en laissant au passage le privé prendre son kilo de prunes en premier. A côté de lui, Martin Smith faisait plutôt figure d’homme des cavernes. En revanche, il ne fallait pas trop compter sur le flic pour faire abondance de miséricorde. Il tapa brusquement du plat des mains sur son bureau : – Je ne te demande pas de faire le ménage, mais de me rencarder, et pour l’instant je n’apprend pas grand chose. Je veux bien faire quadriller la ville, mais j’aimerai surtout bien savoir pourquoi. – Laisse-moi courir pour le moment, Barracuda, met une fleur dans ton fusil, sans quoi la seule chose que tu feras, malgré tous tes moyens, c’est juste retarder l’heure du bilan. Fermer un peu les yeux, ça ne prouve pas qu’on dort profondément. Pour l’instant, on ne parle pas de fusillades tragiques dans les rues, ni de rivières de sang innocent, mais juste de trois plongeurs en apnée, des médailles d’or bien connues du fichier, qui plus est. Barracuda N’Dyé laissa couler la diatribe, histoire de faire l’éduqué, mais en définitif, bien qu’il cherchât le bon mot, il n’avait pas plus envie que ça de riposter. De fait, coller Martin en taule ne lui servirait pas à grand chose non plus. – Et quand tu seras cerné par la fumée, naturellement, tu seras le premier à crier « au feu les pompiers », c’est pas un peu facile ? Qui te dis que je sortirais le camion, Martin ? – Je sais bien que tu te feras plaisir en allant me cueillir avec la grande échelle. Pour une raison que j’ignore, Gros Bill fricote en ce moment très sérieusement avec le fameux docteur Van Degaffe, ce sont eux les pyromanes auxquels tu dois d’abord t’intéresser. Il se quittèrent là-dessus, sans plus rentrer dans les détails. Il n’était pas un mauvais bougre, N’Dyé, ni la moitié d’un con, même si la genèse du boulot de Martin lui paraissait sans doute un brin désordonnée. De retour au loft, le détective retrouva Vaya en train de souffler gentiment sur les plumes de Guitou. Un instant d’intimité touchante, mêlée de grâce futile, avec un peu de cocasserie aussi, vu que le perroquet était comme un gland couché sur le dos. Si Guy Ness ne se montrait pas trop digne ainsi posé, Vaya offrait en revanche le tableau plein de charme d’une reine de fantasme pleine de magie. Une vraie beauté fatale pour laquelle n’importe quel ange aurait lâché son dieu. Une jolie petite étoile qui brillait sans faiblir sous le ciel sombre de Smith. Elle cessa de faire le ventilateur dans le plumage de son piaf pour regarder Martin s’approcher. – Je voudrais passer chez moi, Martin, j’ai vraiment besoin de fringues. – Ok, mais toi tu restes là, c’est moi qui vais y aller. Quand Martin se pointa dans l’appartement de Vaya, chaque pièce était complètement dévastée. https://zupimages.net/up/18/04/uoqc.jpg Message édité par talbazar le 23-01-2018 à 10:03:12 |
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