par perversion, pour affoler Sheratan, le huit
CHAPITRE 8
Lapparition
Le seigneur dUkbar fit une prière à Moud pour le remercier de la joie quil éprouvait à la sensation de dormir dans un vrai lit. En rouvrant les yeux le lendemain matin, il exprima une reconnaissance muette à Radja de lui fournir un tel abri contre la neige qui continuait à tomber abondamment. Il vit le vieux sage, encapuchonné dans sa robe brune usée, qui se penchait sur un énorme livre, sans doute un antique et précieux traité. Il régnait dans la pièce une chaleur étouffante. Pheder se débarrassa de la peau dours très propre que Radja lui avait prêté pour dormir. Sur les murs blanchis, la condensation humidifiait lair et sécoulait en longues traînées luisantes. De lautre côté du mur, dans la forêt dObyn, il devait geler à pierre fendre ; ce qui nempêchait pas Bûhck, posée sur le bois du lit, de dormir paisiblement, oscillant faiblement sur son axe, comme une quille narquoise. La poussière régnait partout en maître. Le chaudron de cuivre aux curieux bains-marie, éteint dans la nuit, ne diffusait plus ses vapeurs bleuâtres. Les bocaux eux-mêmes sémulsionnaient deaux plus ternes, mais certaines mixtures continuaient de bouillir. La forte chaleur qui régnait dans la maison ne pouvait provenir seule du foyer, venait-elle de tous ces instruments aux phosphorescences bizarres ? Radja Minesh Lubitz tourna la tête vers Pheder qui se levait et sapprochait de laïeul pour jeter un oeil sur la lecture du sorcier. Celui-ci tenait bien devant son nez un livre antique, mais cétait un vieux tome de recettes végétariennes ! Un ouvrage qui ne reflétait pas la gastronomie dOberayan, plaisanta Pheder, le vieillard se fendit dun large sourire :
- « Je vais nous faire des châtaignes aux amandes, pour accompagner ces petites girolles et ce cèpe monstrueux. Il doit même me rester quelques poireaux sous la neige. Nous allons nous régaler, si je my prends bien, évidemment, avec cette tarte aux champignons, à la mode dAnamaying! »
Pheder regardait soudain le magicien avec circonspection. Tenait-il devant lui un authentique ouvrage de la cité mythique ? LAnamaying existait-elle vraiment ? était-elle le but de sa recherche ? Son amour inconnu, la belle à la peau brune nétait-elle pas une fille dAnamaying ? Si le chevalier vérifiait lorigine de ce livre de recette, et si lon considérait le cadavre rejeté par la mer dAnyg, il se devait dadmettre la réalité dAnamaying. Peut-être devait-il rejoindre sa douce amie dans la cité rivale... Une chose semblait certaine, il devait sauver cette femme dun piège inconnu dont elle lavait implorée, lui et personne d'autre, de la délivrer. Trop de ces mystères mélangeaient les idées du chevalier qui se mit à lire, pour penser à autre chose, une citation de Moud sur le linteau de la cheminée :
Le sabre est le doigt
De Moud
Sois lil de Moud
Et son oreille ouverte
Près de lâtre, posée contre le mur, une longue canne en buis tourmentée de sept nuds, avec une dragonne en cuir nouée pareillement, appuyait sa crosse sur une étagère déboîtée. Le long bâton lui rappelait un objet quil avait déjà vu. Cétait la réplique de la sorte de sceptre que brandissait le sorcier Nawok qui lavait emprisonné et Pheder se mit à frémir, en déplaçant légèrement la perche aux sculptures démoniaques pour lexaminer. Il se tourna vers lermite dObyn :
- « Parlez moi des Nawoks, savant Radja... »
- « Ce sont des brutes plongées dans lobscurité du monde. Ils appartiennent corps et âme à la forêt dObyn. Tour à tour clairvoyants ou médium, ce qui est bien différent, leurs sorciers ont des pouvoirs quil ne faut en rien minimiser. Ce peuple est tellement vieux ! Je les repousse de mes sortilèges qui leur ont causé bien des pertes, et qui fait de cette demeure une forteresse sans remparts, dailleurs si tu le désires, tu peux y passer lhiver. Traverser Obyn en cette saison, cest comme daller chatouiller la queue dun dragon dans sa tanière ! Ta bien-aimée inconnue ne peut tobliger à te suicider par amour pour elle et tu pourras utiliser ton temps pour apprendre des secrets ancestraux, à condition que tu veuilles bien oser, et apprenne à te taire ! »
Disant ces mots Radja Minesh ouvrit une boite fabriquée dans la carapace dune tortue pour en sortir un petit étui quil posa sur la table :
- « Assied toi en face de moi ! Oublies ta main droite et fais triompher ta main gauche ! »
Ensuite il prit la main gauche de Pheder et la plaça sur le petit tas de cartes quil avait retiré de létui. Il les battit sept fois en lhonneur des sept. planètes et les étala. Puis il brassa les cartons imagés dun mouvement lent et circulaire et invita Pheder à en tirer treize. Il récita posément des incantations aux djinns pour quils ne lui masquent pas la vue et, plaçant les cartes dans un certain ordre, il attira lil de Moud dans son oeil et commença enfin sa séance de cartomancie :
- « Cet as de trèfle est le talisman suprême. Le triomphe est sur ta route. Cet as annule linfluence maléfique de ce sept de pique qui le jointe. Vraisemblablement ce dernier dirige sa toile sur ce neuf et cet inquiétant as de pique qui laccompagne. La mort tourne autour de toi ! Tous ces rois que tu as sortis sont le signe dune protection masculine mal organisée. Je distingue las de carreau brisant la dame de cur, isolée près de ce dix de pique. Le jeu reste noir et inquiétant. Il recommande la plus grande prudence... Toutefois le talisman est sortit le premier et cela veut dire que lOeil de Moud taccompagne... »
Radja se tut et rangea le jeu dans son étui. Mais la séance ne semblait pas terminée :
- « Examinons maintenant la réponse définitive, la sentence du jeu !»
Disant cela, Radja fit tirer trois cartes à Pheder, du talon jusque là inutilisé et les aligna côte à côte :
- « Par lOeil de Moud et sa paupière sur le mien si je dois commettre un mensonge. Que le grand Moud à qui je nobéis plus mobéisse à son tour ! »
Dun battement daile Bûck rejoignit sa place diurne favorite sur une poutre apparente de la charpente poussiéreuse. Les trois cartes désignaient las de cur, le valet de pique, cet ennemi inconnu et la dame de cur. Le triomphe symbolisé par cet as de cur était-il pour Pheder ou pour son adversaire ? Radja Minesh avança lhypothèse que la dame de Pheder se trouvait prisonnière dun homme. Pheder jura sur-le-champ quil prendrait la vie du gardien de son amour. Le jeune seigneur avait craint que la délivrance de la jeune femme nexigea quelques enchantements : il la croyait prisonnière du bijou dargent !
- « Les malheurs dune femme sont tes propres malheurs ! »
Ce furent les seuls mots qui conclurent la séance de Radja et Pheder ne se sentait guère plus avancé sur sa voie, les cartes nétant guère exubérantes... En rangeant son jeu dans la carapace, Radja désigna le collier protecteur posé sur la table :
- « Je sais à qui appartient ce bijou. Il a été offert par la fée dObyn à la jeune princesse dAnamaying, la très belle Udzina Tsuk, mais celle-ci ne la jamais reçue et ceci est une autre histoire... Un Nawok à qui jai soigné une mauvaise plaie, que je lui avais dailleurs moi-même infligé, ma affirmé lexistence réelle de la cité dAr la divine. Il parlait dune grotte dans le ventre dObyn. Cet homme parlait aussi étrangement le langage des ancêtres dOberayan, mais lancien dialecte, je lui dois d'ailleurs le peu de Nawok que je connais. Jignore où se trouve vraiment lAnamaying et je ne songe pas désormais à quitter le puits de jouvence, mais toi tu devras sans doute la trouver, si tu veux parvenir à celle qui ne peut être quUdzina Tsuk ! Le Nawok dont je tai parlé ne men a pas dis beaucoup plus car il est mort dune infection peu-après. Ce collier a donc parlé pendant tes crises étranges, chevalier, mais nas tu jamais songé à louvrir en dehors de ces tristes moments ? Pheder du savouer quil pensait que le collier utilisait sa propre énergie et par peur dépuiser celle-ci, il ne louvrait quau cours de ses assauts contre sa conscience. Radja Minesh pointa lindex vers le porte-camé en tremblant le coude; sa longue barbe blanche suivant le mouvement de ses lèvres :
- « OUVRE CE BIJOU IMMEDIATEMENT ! PHEDER URSINIS, CHEVALIER DE LA GUILDE DES QUARANTE DOBERAYAN (LA FILLE DANYG), SEIGNEUR DU DOMAINE DUKBAR, FILS DE MOUD ET GARDIEN DU SABRE DE LAIGLE SACRE DES SAINTS ANCETRES !!! »
Le chevalier prit le collier et découvrit le petit portrait de cire dont la vision aimée lui sauta à la figure comme un coup de poing. Aussitôt Radja entama une prière à Moud, mais formulée en Nawok parfait :
- « MOD MOD ARG ERMI LUMNEK UDZINA OÎ ! »
Une lueur éblouissante illumina la pièce, le bijou séteignit brutalement et quand la lumière vive sen alla, la prisonnière de Pheder se trouvait en face d'eux, en chair et en os ! Elle supplia encore le chevalier pour quil hâte sa délivrance de ce danger invisible quelle ne nommait jamais. Elle limplora de venir la rejoindre affirmant que seul cet espoir la maintenait en vie. Hausser un cur, disait-elle, valait mieux quen abaisser mille. Pheder se sentait défaillir à la vue de cette femme qui se présentait à lui entièrement nue ! Il admira le galbe velouté des menus seins, les courbes lisses des hanches dessinées par larchitecte suprême, le bel arc de son ventre étincelant de minuscules étoiles dargent... Mais plus encore il ressentait le besoin de cette vitalité affective et généreuse, de cette force de vie quil voyait malmenée si durement et qui laffligeait si péniblement. Linconnue déambulait superbe et dévoilée, dune démarche recherchée et élégante. Le vieux Radja toussota dans sa moustache mais ne fit pas un geste pour aller surveiller ses poireaux au jardin ! Toutes les étoiles du cosmos se donnaient rendez-vous dans le crâne du jeune homme et la pièce poussiéreuse de la vielle chaumière devenait à ses yeux le splendide palais de la légendaire Anamaying:
- « Quel est ton nom ?, » hurla Pheder au paroxysme de lextase.
La belle apparition lui répondit dune voix douce et envoûtante:
- « Je mappelle Udzina ! »
Sur cette révélation une gerbe de lumière dorée explosa de mille étoiles scintillantes et éphémères qui voilèrent la jeune fille aux regards en la faisant disparaître de la pièce. Lorsquil se réveilla du sommeil qui sétait emparé de lui après cette vision céleste, Radja venait de sortir sa tarte aux champignons du petit four dalchimiste. Ils dévorèrent le délicieux met en silence. Ensuite, le magicien dObyn caressa longuement sa barbe :
- « Bravo ! beau spectacle ! Les occasions sont tellement rares de se distraire dans cette contrée ! Quelle beauté, cette Dame exotique... »
Mais Pheder gardait ses sentiments pour lui, tant lémotion le travaillait. Il sortit prendre lair, et se pencha pour cueillir de la fine cisaille de son ongle un trèfle à quatre feuilles, qui perçait la neige au milieu des renoncules. Radja le rejoignit plein denthousiasme en examinant le brin porte-bonheur :
- « Le talisman vu dans les cartes était bien pour toi, chevalier ! je crois que le printemps ne sannonce plein dimprévu, en ce qui te concerne !»
Toutefois lhiver que passa Pheder en compagnie de lermite fut très rude. Ce dernier linitia sommairement aux mystères des catalyseurs telluriques et magnétiques, des talismans denvoûtement et de désenvoûtement, des ondes de formes, des textes alchimiques hermétiques, des philtres à base de belladone, de jusquiame, daconit, de valériane, de datura, de mandragore, de pavot, de ciguë, de digitale, des multiples interprétations de la table démeraude, de la verge foudroyante, des contre-charmes, de la radiesthésie, lastrologie, la numérologie, les runes, lorinomancie, la chiromancie, lencromancie, la cartomancie, la géomancie, des cristaux qui captent les pensées-énergies, des oracles et prophéties, des esprits errants ou protecteurs, de la métempsycose, la télépathie, du magnétisme animale, des grimoires, du microcosme et du macrocosme, de lhypnose, des incantations et formules, des fluides, des facultés supra-normales, de lusage rituel du cercle magique et de l'évocation des bons esprits, de lathamé, la cloche, le calice, lépée, de la baguette, des bougies et des plumes colorées, de lencensoir et des triangles ... Mais Pheder se lassa très vite de ces études mercurielles, il leur préférait les longues chevauchées à travers la forêt dénudée, juché au grand galop sur la fougueuse licorne noire. Le magicien dObyn remis enfin au chevalier une fiole contenant quelques gouttes deau de jouvence, or potable qui nétait ni rosée ni pluie, que Pheder bu aussitôt. Le liquide lui brûla la gorge comme le pire des alcools, il eut des hallucinations démentielles dans lesquelles il revécut toute sa vie en accéléré et ressentit de terribles vertiges. Quand il se remit enfin de cet état il découvrait une sensation nouvelle et merveilleuse car sa vision du monde avait changé; désormais il connaîtrait l éternelle jeunesse, il avait le temps...
Voilà donc létrange sérénité découverte par Radja Minesh, dans son illégale vieillesse. Pheder approuvait désormais cette entorse à la loi, qui séloignait tant de la vérité de Moud. Les paroles dUmesh Nader, promettant des changements imminents sur lOberayan, lui revinrent en mémoire. En acceptant limmortalité, il séloignait de Moud, mais lor liquide de la fiole de jouvence transfigurait sa vision même de Moud. Désormais Moud vivait dans chacune des tiges et des troncs de la sylve et dans le moindre des habitants dObyn. Moud nétait pas quen lui et cette certitude renvoyait au néant les maléfices de la forêt qui nabritait tout au plus que des djinns malfaisants. Contre ceux-ci Pheder possédait ses armes et la puissante magie du collier dUdzina, que Radja avait rendu encore plus grande en le plongeant dans différents bains colorés. Mais Udzina navait plus jamais daigné réapparaître, clamant par là sa volonté dinciter Pheder au départ. Voyant alors le printemps revenir, le chevalier décida fébrilement de se remettre en route. Il sella son curieux cheval qui perdait ses poils dhiver en longues touffes poussiéreuses; la bête hennit longuement de consentement. Létalon noir navait pas avalé un seul brin dherbe depuis lautomne mais il restait splendide. La veille, Pheder avait devisé toute la nuit avec le vieux sorcier. Le chevalier le remercia davoir jugulé ses crises, par quelque potion mystérieuse, car il nen avait pas connu une seule de lhiver. Le mage, à qui Pheder devait limmortalité neut pas un geste pour le suivre sur les sentes dObyn; il sétait mis à parler à lui même en fixant la forêt dun oeil absent :
- « Cest le puits, chevalier, comprends tu ? Je dois rester auprès de lui. »
La chouette Bûck avait fait des petits dans sa niche du plafond et les oisillons ne tarderaient pas à se faire entendre. Ils diffuseraient peut-être un peu de la science de Radja, lorsquils envahiraient les troncs creux, insultant laigle dOberayan ! Avant que Pheder ne parte, le magicien glissa dans la main de Pheder deux cristaux colorés, en lui assurant quil tenait là les larmes de Moud :
- « Projette les sur tes ennemis en cas dimpérieuse nécessité, mais ils ne te serviront quune fois ! »
Lancêtre vivant lui remit également un curieux appareil, baptisé « lil de Moud » et quil avait confectionné grâce à deux lentilles de verre enchâssées dans un tube cylindrique. A la grande stupéfaction du chevalier ce dernier constata que lobjet rapprochait linvisible du regard et comprit quon lui donnait là un cadeau très précieux. Enfin le sorcier fit ses derniers adieux à Pheder en lui rappelant que limmortalité du puits ne le garantissait pas des maladies et des accidents, mais seulement de la vieillesse. Pheder pleura de gratitude dans les bras de lancien et après les salutations sur lil et la main de Moud ils se sépara de son compagnon de lhiver et frère immortel.
La forêt dObyn parsemée de fleurs lattendait et Pheder galopa à brides abattues dans le sous-bois pour rejoindre une région montagneuse qui marquait le monde connu de Radja. Le magicien lui assurait quil trouverait lAnamaying en franchissant les cols. Un jour Pheder se trouva en présence dune vision panoramique de cette montagne qui barrait lhorizon de son grand cône boisé, divine érection sur le lit dObyn. Pensif, le seigneur dUkbar laissait le vent jouer dans ses longs cheveux blonds et se demandait si lAnamaying se situait réellement derrière ces pics. Il lança la licorne sur cet objectif mais après une journée, la déclivité trop importante lobligea à marcher à pied , entraînant le cheval docile derrière lui, sur des sentiers minuscules et rocailleux. Plusieurs fois, il dut sarrêter sur quelque aplomb pour reprendre son souffle et calmer le cheval.
Lascension le dégageait de lhumidité printanière qui émanait dObyn. A cette nouvelle altitude, lair rafraîchissait, mais le fait davoir un but donnait des ailes au chevalier, qui fut au sommet de lélévation le surlendemain de son escalade. Là-haut nichait laigle sacré qui tournoya dans le vide à lapproche des intrus, sifflant dhorreur quun fils de lîle des ancêtres se soit aventuré aussi loin dans la moiteur dObyn. Lair dune extrême pureté fouetta le visage de Pheder et le chevalier passa ses doigts éternellement jeunes dans la jungle de sa chevelure. La nuit tomba sur ces hauteurs où la cape orange du seigneur prit des allures de phare surveillant la lune.
Le lendemain, les aigles plongeaient déjà dans le ciel vibrant de chaleur. Comme un djinn posé sur les cailloux surchauffés, un lézard attendait le réveil de Pheder. En montant sur sa selle, celui-ci eu un dernier regard sur lhorizon merveilleux et redescendit lentement lautre versant. Le soleil rendait lheure de midi suffocante. Lété serait-il arrivé, et le printemps sétait-il enfuit au cours dune seule nuit ? Le bouclier dargent approuvait la chose de sa surface brûlante et miroitante, accroché au flanc du cheval. Le chevalier laissa létalon suivre le cours dun torrent peu profond, ce qui lui permettait desquiver de nombreuses difficultés du terrain. En redescendant, la chaleur devint supportable et Pheder dérangea des myriades de canards braillards et de hérons gracieux. Plus loin, un vol de cygnes volant vers lest lui certifia la proximité de leau; suivant ses gracieux guides blancs aux longs cous, il parvint sur les bords dun grand lac. La merveilleuse étendue dun bleu argenté irriguait de la plus belle manière les jardins de Moud.