«Ce sale pays n’est pas et ne sera jamais le mien» : le djihadiste «Touf Touf le ouf» a demandé le retrait de sa nationalité française
 
Il refuse d’être associé à «votre serpillière qui vous serre (sic) de drapeau». Celui qui se faisait appeler au sein de Daech «Touf Touf le ouf», le djihadiste franco-algérien Tewffik Bouallag, a demandé la perte de la nationalité française, révèle Le Figaro. Il justifie ce choix par un profond rejet de la France, sa démocratie et sa laïcité. Selon nos informations, l’administration a fait droit à sa demande.  
 
«Je me suis jamais senti Français et je le serai jamais», prévient Tewffik Bouallag dans un courrier adressé à la préfecture de l’Indre en juin dernier. Cette lettre a été rédigée depuis sa cellule de la maison centrale de Saint-Maur, où il purge une peine de 13 ans de réclusion criminelle. Il a été condamné en appel en 2019 par la cour d’assises spéciale de Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle pour être parti en Syrie en 2013 afin d’être un combattant de l’organisation État islamique en Irak et au Levant (EIIL).

En 2024, un nombre record de déchéances de nationalité
 
Autrefois rares, les procédures de déchéance de nationalité se multiplient. Depuis le début de l’année, 36 individus ont été ciblés par cette mesure administrative, utilisée dans le cadre de la lutte antiterroriste par le ministère de l’intérieur.  
 
La mesure fut longtemps exceptionnelle. Elle l’est de moins en moins : en 2024, 36 individus ont déjà été visés par une procédure de déchéance de nationalité, d’après des données confirmées par le ministère de l’intérieur. C’est plus que le total des neuf années précédentes, puisque 32 personnes avaient été déchues entre 2015 et 2023. Onze personnes avaient été visées en 2023, six en 2022, quatre en 2021 et 2020 et deux en 2019.
 
Mais qui sont ces « déchus » ? Si les trajectoires des individus, tout comme les raisons de leurs condamnations, diffèrent, il est possible d’établir un profil type. Tous ont la particularité d’être binationaux. C’est une condition incontournable, « car la déchéance ne peut conduire à l’apatridie de l’individu concerné », précise-t-on au ministère de l’intérieur.
 
L’article 25 du code civil, qui régit la déchéance de nationalité, prévoit des conditions très précises. « Elle ne concerne que les individus ayant acquis la qualité de Français, disposant d’une autre nationalité, et à la condition qu’une infraction constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, par exemple un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme, ait été reconnue par le juge pénal », développe Jules Lepoutre, professeur de droit public à l’université Côte d’Azur, qui a écrit sa thèse sur la nationalité française.
 
Parmi les individus dernièrement déchus, on retrouve par exemple un jeune Franco-Russe, né en Tchétchénie, condamné en 2018 pour avoir projeté un attentat dans l’est de la France contre la communauté homosexuelle. Ou encore un Franco-Algérien, condamné en 2022 pour association de malfaiteurs terroriste et financement du terrorisme via des cryptomonnaies.
 
« Il s’agit d’un spectre très large d’individus, tous condamnés pour des projets terroristes. Cela va du soutien logistique apporté à un groupe djihadiste aux départs réussis ou non sur zone jusqu’au passage à l’acte », détaille Jean-Charles Brisard, le président du Centre d’analyse du terrorisme (CAT).

La vidéosurveillance permettra peut-être de retrouver les auteurs des faits, puisque les images prises par les caméras de la ville permettent d’ores et déjà d’affirmer que deux individus ont été filmés en train d’arracher les têtes des personnages

De son vrai nom Ismaël Ramsey Khalid, Johnny Somali se lance dans le «stream» (la diffusion de vidéos en direct) au cours de l’année 2023, sur la plateforme Twitch.  
 «Je veux qu’une chose soit claire, mon père est somalien et ma mère éthiopienne, ma mère est oromo (une ethnie, NDLR)», déclare-t-il dans l’une de ses premières vidéos.
 
Il affirme également avoir été un enfant soldat, et même être devenu plus tard un pirate, soulignant avoir eu une vie difficile... ce qui lui permet d’obtenir des abonnements payants et des dons de la part de ses spectateurs les plus crédules, souvent jeunes. Des origines et un parcours bidonnés - l’homme étant en réalité Américain et ayant grandi dans l’Arizona
 
Pour se lancer, Johnny Somali se rend dans la destination «tendance» du moment: le Japon. l’un des pays les plus normés au monde - pas de traversées du passage piéton tant que le feu ne l’autorise pas, files d’attente obligatoires avant d’entrer dans une rame de métro, interdiction tacite de téléphoner ou de faire du bruit dans les commerces... Sachant que la société japonaise place le respect d’autrui au-dessus de (quasiment) tout, Johnny Somali décide d’en prendre le contre-pied, et de multiplier les nuisances.  
 
 Alors que des Japonais prient, l’influenceur, filmé et visionné par des milliers de spectateurs, s’approche du sanctuaire et sort un morceau de poulet frit et une boisson. Il fait mine de prier, tout en croquant dans son morceau de poulet, sous le regard médusé des résidents. Il poursuit son œuvre en priant à genou devant sa canette de soda. Cet événement, qui pourrait être anodin en Occident, a été considéré comme «blasphématoire» et «indécent» par plusieurs petits médias japonais.
 
En juin, Somali embarque dans une rame de métro de Tokyo, et se met à provoquer les usagers en criant «Hiroshima ! Nagasaki! Nous allons vous bombarder à nouveau!». Il se rend ensuite au parc Disneyland de Tokyo, muni d’une enceinte et d’une caméra. Au sein du lieu familial, il diffuse des musiques dont les paroles répètent en boucle «bombe atomique» en anglais, tout en filmant les réactions des Japonais. En août, il s’introduit illégalement, masqué, sur un site de construction de la ville d’Osaka, dans l’Ouest. Face aux ouvriers, il hurle «Fukushima!», en référence à l’accident nucléaire de 2011, avant de se faire expulser du site, et d’être arrêté par la police. En septembre enfin, il s’introduit dans un restaurant d’Osaka et diffuse au volume maximal des bruits obscènes et de la musique, en plein service.  
 
 Car le Japon, société nationaliste et relativement fermée sur elle-même, compte parmi ses citoyens de très nombreux opposants au «multiculturalisme», pour qui Johnny Somali en est le symbole. Il est arrêté et deux enquêtes sont ouvertes contre lui: l’une pour intrusion sur un lieu privé, l’autre pour «entrave au commerce».Somali ne sera finalement poursuivi que pour la seconde affaire, puis condamné à une amende de 1700 dollars. l est également déclaré persona non grata au Japon et expulsé.
 
Cette peine ne le freinera pas dans ses ardeurs. Au contraire: au fil de ses outrances, le vidéaste gagne en abonnés et en vues. Des dizaines de milliers d’internautes souscrivent à sa chaîne, lui versant ainsi de l’argent. Mais face aux polémiques, Twitch décide de suspendre sa chaîne, forçant Johnny Somali à rebondir sur Kick, le concurrent «trash» du premier diffuseur de direct au monde.
 
+ 1 épisode en Israel
Puis..
 En parallèle, des Coréens le reconnaissant dans la rue se mettent à l’agresser en direct. La justice décide alors de le poursuivre pour «entrave au commerce» et l’interdit de quitter le pays. Même pour Kick, c’en est trop: la plateforme suspend sa chaîne. jusqu’en France, de nouveaux vidéastes semblent influencés par l’Américain. Dans l’Hexagone, le Tiktokeur Mr Boris Becker est souvent vu à Paris, tentant d’importuner les passants ou bloquer la circulation. Le Youtubeur chypriote Fidias, désormais député européen, a lui tenté de traverser tout le Japon en fraudant les transports en commun.  
 
https://www.lefigaro.fr/internation [...] s-20241218