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Menace de boycott contre l'éditeur de logiciels qui favorise l'accès aux images libres de droits.
Par Edouard LAUNET
lundi 06 juin 2005 (Liberation - 06:00)
l y a de l'eau dans le gaz entre les photographes français et Adobe, le géant américain des logiciels pour l'image numérique (Photoshop, Illustrator, Acrobat...). La cause : dans la dernière version de ses produits, Adobe a «câblé» un lien vers une photothèque regroupant les principales banques d'images «libres de droits», c'est-à-dire sur lesquelles les photographes ont renoncé à tout copyright : Getty Images, Comstock, DigitalVision et d'autres. «Plus besoin pour les créatifs de quitter nos logiciels pour consulter les banques d'images. Ils peuvent le faire directement depuis l'application ; tout est intégré et donc plus simple», se félicite-t-on chez Adobe. A l'Union des photographes créateurs (UPC), une des principales associations professionnelles (1 500 membres), on s'étrangle. «Les photos libres de droits ont déjà porté préjudice aux photographes. Avec l'intégration qu'Adobe met en oeuvre, le phénomène ne peut que s'amplifier», s'inquiète Jorge Alvarez, secrétaire général de l'UPC.
Les logiciels d'Adobe, et surtout son produit star, Photoshop, se taillent une part prépondérante du marché. D'ailleurs, nombre de photographes les utilisent. Or voilà que ces outils vont renvoyer d'office vers ce monde sans droits d'auteur que les professionnels abhorrent. En conséquence, l'UPC demande à ce que le lien vers la photothèque Adobe soit supprimé des logiciels. Sinon ? «Nous envisagerons un boycott des produits», menace Alvarez, qui rappelle que le secteur open source (logiciels libres) propose avec le programme Gimp une alternative crédible (et gratuite) à Photoshop. «Adobe est très soucieux de ce que les gens payent les licences de ses logiciels (environ 1 000 euros pour Photoshop, ndlr) mais d'un autre côté, cette entreprise semble faire peu de cas de la propriété intellectuelle chez les photographes», dénonce le secrétaire général de l'UPC.
Chez Adobe, on est chagriné. «Le monde des photographes professionnels est très important pour nous», assure Jean-Luc Petorin, responsable Europe du marketing pour les professionnels de la création. Mais il estime les inquiétudes injustifiées: «L'utilisation des banques d'images libres de droits est un réflexe de travail chez les créatifs. Nous ne faisons que leur permettre un accès plus simple à cet outil quotidien.» Cependant, il admet qu'Adobe fait plus qu'améliorer ses outils : la société prélèvera, en tant qu'intermédiaire, une commission sur chaque vente de photo libre de droits effectuée via ses plates-formes logicielles. Adobe a donc un intérêt financier à ce que se développe ce type de commerce. Anticipant peut-être ce genre de procès, Adobe a décidé de mettre en ligne dans chaque pays un annuaire des photographes membres d'associations professionnelles, ceci à destination des utilisateurs des logiciels qui ne se satisferaient pas du «libre de droits». Mais ceci compense-t-il vraiment cela ?
Détail cocasse : Adobe est, depuis l'an dernier, un des sponsors de l'UPC, contribuant à hauteur de quelques milliers d'euros à son financement ! Ce partenariat n'a apparemment pas favorisé le dialogue : lors des journées de démonstration organisées la semaine dernière par Adobe à la Cité des sciences à Paris, des membres de l'UPC en étaient réduits à distribuer des tracts dans les amphis pour alerter les professionnels sur les préoccupations des photographes.
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Source : http://www.liberation.fr/page.php?Article=301824
EDIT : suite de ma revue de presse sur ce sujet d'actu...
Citation :
Les photographes professionnels menacent de boycotter le nouveau Photoshop
Par Christophe Guillemin
Mercredi 8 juin 2005
usiness - La nouvelle version du logiciel d'Adobe propose un accès direct à 230.000 photos libres de droits d'exploitation. Une fonction "photothèque" dénoncée par les photographes français, dont la principale association exige la suppression.
Disponible en français depuis le début du mois, Photoshop CS2, la nouvelle version du célèbre logiciel de retouche d'images d'Adobe, provoque la colère des photographes professionnels. Comme le rapporte le quotidien Libération, le logiciel propose désormais un accès direct vers les photos de cinq banques d'images anglo-saxonnes (Getty Images, Comstock, DigitalVision, Amana et Imageshop). Une fonction "photothèque" disponible dans l'ensemble de la suite bureautique Creative Suite 2, qui inclut, outre Photoshop: InDesign, Illustrator, Golive et Acrobat. Environ 230.000 photographies libres de droits d'exploitation peuvent être achetées et téléchargées directement depuis ces logiciels. L'appellation "libre de droit" ne signifie pas qu'elles sont gratuites, mais qu'elles peuvent être exploitées autant de fois que le désire l'utilisateur, après en avoir acquis la licence. Un principe à opposer à celui des "images protégées", qu'il faut payer pour chaque usage.
L'UPC estime qu'Adobe devient distributeur d'images
Sur chaque licence achetée, dont le montant revient à une banque d'images partenaire, l'éditeur américain prélève une commission. Pour l'Union des photographes créateurs (UPC), «Adobe sort de son activité première d'éditeur de logiciels pour devenir un distributeur d'images», déclare Jorge Alvarez, son secrétaire général, à ZDNet.fr. Cette association professionnelle, forte de 1.500 adhérents, est le principal organisme représentant les quelque 5.000 photographes français indépendants ou en agence. «Adobe va désormais concurrencer les photographes professionnels en profitant d'une position largement dominante sur le marché. Cela est très préjudiciable pour l'activité de nos membres», poursuit le responsable de l'UPC qui réclame qu'Adobe retire la fonction photothèque de ses produits. En cas de refus, une mesure de boycott est envisagée. L'utilisation de solutions alternatives telles que le programme libre Gimp en encore Paint Shop Pro de Jasc Software est aussi évoquée. «Nous n'excluons pas non plus de porter l'affaire devant la Commission européenne, Adobe abusant de sa position dominante.» ajoute Jorge Alvarez.
Pas de retrait prévu de la photothèque
Chez Adobe Europe, on n'envisage absolument pas de revenir sur cette fonction. «Nous ne retirerons pas la photothèque qui est intégrée au niveau mondial dans nos produits», assure Jean-Luc Petorin, son responsable marketing pour les professionnels de la création. «Il s'agit d'une demande de nos principaux clients qui font déjà des recherches sur les sites internet des banques d'images. Ils n'auront désormais plus besoin d'interrompre leur processus de création et pourront effectuer leurs recherches sans sortir des applications Adobe.»
Pour faire passer la pilule, l'éditeur propose aux photographes professionnels de les référencer dans un annuaire posté sur son site internet, censé leur conférer une grande visibilité. Un service déjà disponible aux États-Unis, et qui sera lancé en Europe à la fin de l'année.
Les représentants d'Adobe France et d'UPC doivent se rencontrer aujourd'hui pour, notamment, évaluer, cette proposition. Il est noter que l'éditeur est partenaire de l'association puisqu'il paie une cotisation annuelle de plusieurs milliers d'euros, qui lui donne accès au fichier des adhérents de l'UPC pour ses opérations de démarchage marketing. Une collaboration dont la pérennité pourrait être compromise.
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Source : http://www.zdnet.fr/actualites/inf [...] 694,00.htm
Citation :
Le lien d'Adobe vers des banques d'images fâche
Les photographes français sont en froid avec Adobe. La cause de cette brouille qui pourrait aller jusqu'au boycott de ses produits ? Le lien vers une photothèque regroupant les principales banques d'images « libres de droits », que le géant américain des logiciels (Photoshop, Illustrator, Acrobat...) pour l'image numérique a intégré dans tous ses produits CS2. Adobe offre ainsi aux utilisateurs de ses produits un lien direct vers 230 000 images issues de banques d'images dont Photodisc de Getty Images, Comstock Image de Jupitermedia, Digital Vision, imageshop de zefaimages et amana.
Cette pratique fait s'étrangler les membres de l'Union des photographes créateurs (UPC), une des principales associations professionnelles (1 500 membres). Jorge Alvarez, son secrétaire général, s'inquiète : « Les photos libres de droits ont déjà porté préjudice aux photographes. Avec l'intégration qu'Adobe met en oeuvre, le phénomène ne peut que s'amplifier ». Jean-Luc Petorin, le responsable Europe du marketing pour les professionnels de la création, répond que la volonté d'Adobe est de faciliter aux créatifs l'accès aux images libres de droits dont ils sont très demandeurs, tout en reconnaissant que l'éditeur prélèvera une commission sur chaque vente de photo libre de droits effectuée via ses plates-formes logicielles. Dans l'état actuel du conflit, l'UPC demande à ce que le lien vers la photothèque Adobe soit supprimé des logiciels, en brandissant la menace du boycott des produits et celle de l'utilisation de logiciels open source comme Gimp (rappelons qu'il faut débourser quelques 1 000 euros pour acquérir une licence Photoshop).
Affaire à suivre
Une image libre de droit, qu'est-ce que c'est ? Ce n'est pas une image gratuite, mais une image dont le prix est fixe quel que soit l'utilisation qui en est faite. Une fois ce forfait acquitté, l'image peut être utilisée autant de fois que souhaité, et quel que soit le type de support envisagé (d'abord sur un site web pour tel client, ensuite sur une plaquette pour tel autre), sans nécessiter le paiement de droits supplémentaires. Une image à droits protégés est une image protégée par le droit d'auteur, et dont l'utilisation est définie pour un usage particulier (une plaquette, un site web
), pour une durée limitée (une campagne publicitaire par ex.). Aucun autre usage n'est permis sans payer une redevance supplémentaire.
Brève publiée par Anne le Lundi 6 Juin 2005
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Source : http://www.clubic.com/actualite-20 [...] fache.html Message édité par Profil supprimé le 08-06-2005 à 17:40:38
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