Allez, suite à un poste sur le topic vieux matos, je prends enfin le courage (et le temps) de vous partager un petit bench effectué il y a un peu plus d'un an.
Le but de la manœuvre était d'opposer trois cartes notoirement pourries de la fin de l'ère DX8, la Radeon 9200SE THE best seller de l'époque, la tristement célèbre Volari V3 enfantée par l'union de la division graphique de SiS et Trident, ainsi qu'un autre grand classique du topic, le Xabre 400.
En bonus, je rajoute le Xabre 200 dans l'arène et quatre autres cartes gaming sorties entre 2001 et 2002 faisant office de référence, à savoir : la GeForce2 TI, mdg comblant le trou de la gamme GeForce3 sur ce segment, la GeForce3 TI 200, ticket d'entrée de l'architecture NV20, sa descendance directe incarnée par la GeForce4 TI4200 et la Radeon 8500, placée entre les deux générations de NV2x du caméléon.
A la base, il était aussi prévu d’y ajouter une MX 440SE ainsi qu’une FX 5200 64bits mais je n’ai jamais vraiment eu le temps de terminer et plutôt que de ne rien sortir du tout, je préfère vous livrer le test tel quel.
Avant d’aller plus loin, je me dois de rappeler aux plus jeunes du topic qu’il y a un peu plus de quinze ans, nous avions droit à la sortie d’une nouvelle architecture (ou sa révision majeure) de la part des acteurs principaux du marché à peu près tous les ans, voir tous les six mois.
Gardez bien à l’esprit que la situation actuelle où un HDG vieux de quatre ans est encore capable de faire tourner les derniers titres dans des conditions très correctes sans concession monumentale en termes de qualité d’image ou de framerate, relevait du domaine de la science fiction en 2002.
A titre de comparaison, si votre vieille HD 7970 vous permet encore de frôler les 60 images par seconde en 1080p tout à fond sur le dernier Battlefield, un Rage 128 Pro sur Unreal Tournament 2003, c’est environ 5fps tout au minimum en 640x480.
Les cartes :
On commence par le GeForce4 TI 4200, un modèle bien connu de chez Leadtek en version 64MB.
Le NV25 qui l'équipe est cadencé à 250MHz, embarque quatre pixel pipelines et huit unités de texturing. Par rapport à la génération précédente, Nvidia met l'accent sur l'évolution de son architecture LMA passant en version II, un ensemble d'algorithmes censé optimiser les flux de données envoyés en mémoire (compression des données du Z-Buffer, entre autre).
La puissance géométrique est aussi multipliée par deux via doublement de l’unité de vertex shading introduite sur GeForce3.
Vient ensuite sa grande sœur, la GeForce3 TI 200, un modèle issu du partenaire historique de la firme, PNY.
Cadencé à un timide 175MHz, le NV20 qui anime cette carte inaugure donc la première mouture de la fameuse architecture Lightspeed Memory et les fameux shaders programmables.
Il s'agit de la plus petite carte de la génération GeForce3, dont la gamme complète ne comporte au final que trois cartes assez onéreuses.
On remonte encore un petit peu en arrière avec une GeForce2 portant elle aussi la dénomination TI et qui est une sorte de croisement entre la version Pro et la très onéreuse déclinaison Ultra, sortie assez tardivement pour boucher le trou laissé par le GeForce3 sur l'entrée/milieu de gamme.
Elle emprunte donc à la version Ultra un NV15 cadencé à un bon 250MHz, mais hérite de la mémoire vive de la version Pro, de la GDDR cadencée à 400MHz.
En termes de spécifications, au niveau de la puissance de filtrage et de la bande passante mémoire on s'aperçoit que l'on est à quasi-égalité avec une carte sortie deux générations plus tard.
Chez ATI, on commence avec la Radeon 8500, GPU DX8.1 dont les specs sont assez proches de celles de son concurrent : quatre ROPs, huit unités de texturing, deux vertex shaders et algorithmes de compressions du Z-buffer regroupés sous le nom Hyper-Z.
Il s'agit de la carte cadencée le plus haut du comparatif, avec 275MHz côté mémoire et GPU.
Le modèle utilisé ici est un modèle de référence au PCB signé ATI (mais probablement vendu par PowerColor).
On suit avec la première carte entrée de gamme du comparatif qui n'est grosso modo qu'une Radeon 8500 coupée en deux et dégonflée en fréquences. Le modèle testé nous vient de chez Gigabyte (mais comme je n’ai curieusement jamais pris de photo de la carte utilisée pour le bench, je vous colle sa sœur –mourante- de chez HP pour illustration).
Si le RV280 dérivé du R200 conserve ses 4 ROPs, il en est tout autre pour le reste des unités qui se voient purement réduites de moitié.
Dans sa livrée "SE", le bus mémoire subit le même traitement en passant de 128 bits à 64 bits de large.
Sur le papier, on a donc quelque chose se situant aux alentours des 35 à 40% d'une 8500 à pleine vitesse.
La deuxième prétendante au titre de carte la plus cheapos du comparatif nous vient de chez Jaton et embarque un magnifique Xabre 400 de chez SiS, constructeur ayant loupé assez magistralement le virage de la 3D sur ordinateur personnel.
(les SEPC ne sont évidemment pas d’origine)
Et pourtant, sur le papier ce n’est pas dégueu : quatre ROPs, huit TMUs et bus mémoire 128 bits, le tout cadencé à 250MHz : des données similaires à ce que propose le NV25... Sauf que chez SiS, l'accélération des vertex shaders repose entièrement sur l'émulation logicielle de DirectX 8.1.
Cela permet à SiS d’économiser des transistors et ainsi réduire les coûts de revient (et de revente) de son chip graphique.
D’ailleurs en terme de transistors, le Xabre 400 est à ce niveau là beaucoup plus proche du NV15 : 24 millions contre 25, là où le R200 et le NV25 en embarquent dans les... 60 millions.
Vous allez voir qu’il n’y a pas de fumée sans feu...
For the lulz, un Xabre 200 passe aussi à la casserole, mais il ne s'agit au final que d'une version sous cadencée de 20% du modèle 400.
Le driver a été manuellement réglé dans le registre pour désactiver le fameux mode "salopage éhonté des textures" dont on a déjà abondamment parlé sur le topic.
Mais les tests ont aussi été effectués en utilisant le mode par défaut et même si ils ne sont pas inclus dans les graphiques, on aura l'occasion d'en reparler...
Terminons avec le meilleur pour la fin, du cacaviar pour amateurs éclairés, la tristement célèbre Volari V3 dont la paternité revient à XGI. Il s’agit en prime du modèle archi merdique vendu par WMA, aucun condal n’est d’origine..
Mais en fait, pas tout à fait : la puce équipant cette carte n'est autre que le XP5 de Trident, un chip d'entrée de gamme succédant à un XP4 dont seule une déclinaison très basse consommation a vu commercialement le jour.
Cette carte est bien connue des collectionneurs du topic pour ses performances au ras des pâquerettes et une fluidité d'affichage disons... Approximative, même en 2D.
Paradoxalement, il s’agit de la carte la plus évoluée du comparatif en termes de features puisque le XP5 supporte les shaders 2.0 : et c’est bien normal puisque cette petite perle a vu le jour sur nos étals en... 2004 !
Sa sœur jumelle, la V3XT qui manque encore cruellement à ma collection, est quand à elle basée sur un "vrai" chip XGI, qui dérive plutôt de l'architecture du Xabre.
La config :
Une belle MSI KT3 Ultra ARU sert de base pour ce test.
Elle est équipée d'un Sempron 3000 à core Barton et d'un kit d'un "gau" de "barres DDR" PC3200 de chez Corsair.
Le tout tourne tant bien que mal sous Windows 98SE (oui, la bécane servait aussi à bencher des Fury Maxx et des 3dfx avec leurs derniers drivers officiels).
Les forceware 44.03 sont utilisés pour les cartes Nvidia, pour les Radeon ce sont les Catalyst 6.2, les 1.16.02 pour la carte XGI et enfin les 3.57.53 pour les Xabre 200 et 400.
Les réglages par défaut sont utilisés, sauf dans le cas du Xabre où le mode TexTurbo est donc désactivé dans le registre.
Les benchs :
On va commencer avec des jeux, par ordre chronologique.
Ici, nous avons Expendables, shoot arcade très nerveux sorti en 1999 dont le moteur reposait encore sur DX6.
Vu que les cartes testées ont entre deux et quatre ans de plus que le jeu en question, on attaque directement avec la résolution maximale supportée par le LCD 19" récupéré dans la benne D3E de l'un de mes anciens client.
La Volari démarre sur les chapeaux de roues : le XP5 « brille » sur ce moteur en nous offrant un niveau de performance d'une autre époque. C'est injouable.
Ici c'est le R200 qui mène la danse, sa version surcastrée propose environ 35% des performances de son ainé, avec un framerate moyen très proche de ce qu'est capable de sortir le Xabre 200.
L'action est par moment saccadée, mais c'est globalement jouable.
La version 400 du chip SiS s'en tire un peu mieux, c'est fluide... Encore heureux.
Les GeForces se classent logiquement les unes derrières les autres par ordre de génération, le NV25 étant quasiment deux fois plus rapide que le NV15.
Bon, vous auriez raison de sortir les cailloux si je vous faisais l'affront de vous présenter le jeu suivant.
Pour la deuxième fois la Volari ferme la marche, Quake III n'étant réellement jouable sur cette carte qu'à basse résolution (800x600, voir bien en dessous selon le niveau de vos adversaires). A titre de comparaison, c’est un niveau de performances équivalent à celui d’une Voodoo4 4500 sortie quatre ans plutôt.
La Radeon 9200SE a elle aussi un peu de mal sous cette résolution, mais c'est à relativiser puisqu'elle est déjà 100% plus rapide que la Volari... Mais deux fois moins véloce que le Xabre 400 !
La petite carte d’ATI accuse sûrement sa faible bande passante mémoire.
Restons en terrain connu avec Return to Castle Wolfenstein.
Même moteur, même tendance : pas grand chose à dire, si ce n’est que le GeForce3 affiche un curieux résultat, légèrement supérieur au bench Q3A. Les tests en jeux ayant été lancés au moins deux fois, il ne s’agit pas d’une erreur de relevé.
Continuons avec vraiment plus lourd, le célèbre Unreal Tournament dans son millésime 2003.
Le framerate moyen est calculé à partir des benchs flyby sur les maps Antalus et Abestos.
Ici, les Xabre commencent à sérieusement morfler.
Sur ces cartes, le jeu n'est réellement jouable qu'à deux conditions : baisser fortement la résolution, ou activer le fameux mode "TexTurbo" qui se traduit par un boost non négligeable du framerate d'environ 40%.
C'est relativement énorme, mais pour rappel ce "cheat" consiste principalement à désactiver de force le filtrage trilinéaire et utiliser des niveaux de MIP de faible qualité, même pour les textures des premiers plans.
Concrètement, cela se traduit par des transitions « brutes » entre des textures floues : l’image semble « baveuse » et peu détaillées. Ce gain assez substantiel met en exergue deux potentiels problèmes : une puissance de filtrage bien en dessous de celle annoncée, et/ou un déficit de bande passante mémoire.
Et pourtant, le Xabre ne manque pas vraiment de cette dernière puisque celle-ci est supérieure à celle de la GeForce4 TI 4200. Si ATI et Nvidia rivalisent d’ingéniosité dans la conception d’algorithmes visant à optimiser les flux envoyés en mémoire, ce n’est visiblement pas le cas de SiS.
Ne parlons même pas du cas XGI qui excelle une fois encore dans la médiocrité. Même en 512x384 toutes options au minimum, le titre est à peine jouable.
Le NV15 commence à accuser son âge, pour jouer confortablement sur une partie multi nerveuse il faudra faire quelques concessions.
RAS pour les trois cartes du peloton de tête, la Radeon 8500 colle 36% à la TI 200 mais reste environ 30% moins véloce que la TI 4200.
La Radeon 9200SE quand à elle se rapproche de la vieillissante GeForce2 TI avec un niveau de performance toujours situé aux alentours des 40% de ce que peut offrir un R200 à pleine vitesse.
Enfin, on termine le tour d'horizon des jeux avec X2 - The Threat, une simulation spatiale graphiquement couillue pour un jeu sorti à la toute fin de l'année 2003, de quoi mettre à mal tout notre casting. D’ailleurs, afin de limiter les dégâts on descend d’un cran la résolution.
Et effectivement, tout le monde en prend pour son grade.
Le titre n'est réellement jouable avec aucune des cartes testées, à l'exception peut-être de la GeForce4 TI 4200 dont le framerate moyen conviendrait éventuellement à un joueur console.
Rappelons que toutes les cartes sont antérieures à la sortie de ce jeu... Sauf la Volari.
Sur ce bench, l'activation du mode TexTurbo ne change absolument rien sur Xabre. Ici, autre chose que la puissance de filtrage semble faire défaut sur l’architecture conçue par SiS.
Maintenant, passons à un peu de tirage de nouille avec les incontournables benchs synthétiques :
On commence bien évidemment par 3D Mou, dans sa mouture DX7.
La puissance brute du NV15 à 250MHz lui permet apparemment dépasser de peu le NV20 sous cadencé sur cette série de bench.
Les deux cartes de tête sont assez proches et la 9200SE vaut ici la moitié de sa grande sœur, tout en restant encore assez loin du NV15.
La surprise vient du Xabre, contre performant sur ce bench qui ne recours pourtant pas à l'émulation logicielle de quelconque shaders. Le souci est cette fois-ci peut-être à chercher du côté des drivers.
C'est encore une fois la Volari d'entrée de gamme qui ferme la marche avec un score proche de celui qu'est capable de pousser une TNT2 sur ce benchmark.
On passe au millésime suivant.
Le score des Xabre ne bouge pas beaucoup sur la version DirectX 8 du logiciel de Futuremark et tend à se rapprocher de celui issu de la GeForce2 TI.
Cela peut s'expliquer par le fait que cette puce gratte des points sur le test Nature inaccessible au NV15. Pour la même raison, la Volari V3 a cette fois l'air un peu moins minable.
Le détail n'apparaît pas sur les graphiques mais le dernier test est assez proche du slideshow sur ces cartes, malgré un support censément hardware des Pixel Shaders 1.3, on en vient à se demander si il n'y aurait pas une couche d'émulation derrière cette contre-performance.
Quoi qu'il en soit, l'implémentation des PS est une catastrophe sur ces puces graphiques.
On passe rapidement sur la Radeon 9200SE, qui fait en moyenne un peu moins bien que le Xabre 400, mais les tests faisant appel aux shaders sont en revanches bien plus fluides.
Rien à dire sur le peloton de tête, on reste dans l'ordre logique des choses.
Voyons maintenant un cas intéressant avec Villagemark, un benchmark développé par PowerVR afin de mettre en avant les gains significatifs que peut apporter sa technique de tile rendering dans les scènes présentant un overdraw massif.
Il est intéressant de constater qu'ici, c'est le R200 qui tire le mieux son épingle du jeu : le mécanisme Hyper-Z mis en avant par ATI est réellement efficace.
Du côté du caméléon, on voit bien les progrès effectués dans le traitement des données géométriques depuis le GeForce2 puisque même la petite GeForce3 TI 200 et ses timides 175MHz font mieux que le NV15 cadencé largement plus haut.
Le NV25 est à ce niveau là deux fois plus véloce que ce dernier.
Le cas des cartes SiS est encore une fois très intéressant : en désactivant le "cheat" de texturing planqué dans le registre, le Xabre 400 se montre près de 25% moins rapide qu'un NV15 sorti un an et demi plus tôt et dont les spécifications sont assez proches sur le papier.
Le plus surprenant vient du score obtenu en réactivant le setting TexTurbo à sa valeur par défaut : on passe du simple au double.
Ce qui tend à prouver que la puissance de filtrage de cette carte est particulièrement mauvaise et que la bande passante mémoire se retrouve très vite saturée faute de mécanismes de compression de données adéquats. A l’inverse, son TnL serait plutôt couillu.
Cette hypothèse pourrait être corroborée par un autre test qui n'apparaît pas dans les graphiques : le high poly count de 3D Mark 2001, très correct en 800x600, qui se fracasse la figure à mesure que l'on monte en résolution, là où les cartes d’ATI et Nvidia restent à peu près stables.
Je reste donc assez septique sur la configuration 4x2 prétendue par SiS: des précédents tests effectuées sur cette carte (dispos en page 5 du topic) montrent qu'en mode TexTurbo 0, le fillrate en multi texturing est strictement identique à celui obtenu en single texturing.
Et même en mode 3, la puce se montre à peine capable de tenir la moitié de son fillrate théorique, sauf en utilisant la compression S3TC dans le test de multi texturing. Parmi les explications possibles on pourrait imaginer que le filtrage trilinéaire nécessite deux passes au lieu d’une et que le GPU est vraiment très gourmand en bande passante mémoire.
Un test d’overclocking mémoire aurait répondu, au moins partiellement, à la dernière hypothèse mais j’ai malheureusement un peu trop abusé de l’OC (for great justice) sur cette carte dont la RAM commence à ne plus accepter le moindre mégahertz.
Enfin, on termine ce petit article avec Aquamark 3, un bench plutôt réservé aux cartes DX9 mais sachant s'adapter au niveau de fonctionnalités du GPU utilisé.
La contre performance assez spectaculaire des Xabre remet un peu en perspective les résultats minables de la Volari sur cette démo.
Comme nous l'avons déjà vu, l'accélération des pixels shaders est assez catastrophique sur l'architecture de SiS et même si les cartes sont au final quasiment toutes en mode diaporama, il est assez douloureux de constater qu'une carte prétendument gaming de génération DX8.1 a énormément de mal à passer le cap des 5fps de moyenne.
Si l'on ne peut pas comparer directement avec le NV15 qui se contente du mode DX7 de cette démo, on peut quand même lui opposer le RV280 près de 70% plus rapide malgré sa fréquence inférieure et son bus 64bits.
La Radeon 8500 garde la tête sur ce bench, suivi d'assez près par la GeForce4 TI 4200.
Conclusion :
Tout d'abord, il est juste de remettre les choses en perspective côté XGI : la Volari V3 n'a jamais été vendue comme carte de jeu.
Basher ce modèle, c'est un peu tirer sur l'ambulance.
Ça n'en reste pas moins une très mauvaise carte et un très mauvais choix face à une Radeon 9200SE supérieure en quasiment tous points, mais on ne peut pas vraiment reprocher à XGI d'avoir affabulé sur les performances de ce modèle particulier (pour ses grandes sœurs, c'est évidemment une autre histoire).
Le cas qui nous préoccupe le plus ici est celui du Xabre, un accélérateur graphique bel et bien destiné aux joueurs, qui se révèle au final être tout en paradoxes :
En effet, il ne brille (faiblement) que sur les titres n'ayant aucune utilité de son principal atout, à savoir sa compatibilité DX8.1.
Cette architecture accumule les tares qui la rendent impropre au jeu sur les titres pour laquelle elle a été conçue : exécution extrêmement lente des pixels shaders, émulation des vertex shaders et puissance de filtrage à la ramasse.
Le résultat est un niveau de performance entrant en contradiction avec la volonté du fabricant de nous proposer une carte résolument conçue pour le remplaçant de DX7.
D'autant plus que la carte, même si proposée à un tarif bien inférieur au haut de gamme ATI et Nvidia de l'époque, est au final loin d'être si cheap que ça : nous avons quand même affaire ici à un GPU doté d'un bus mémoire 128 bits câblé à de la mémoire plutôt véloce et onéreuse pour l'époque.
On rappellera aussi que le Xabre est le tout premier GPU grand public à supporter officiellement l'AGP 8X.
Alors doit-on faire définitivement une croix sur tous les titres utilisant les shaders 1.x ?
Hé bien non, pas totalement : mais pour cela il faut accepter le mode de rendu immonde forcé par défaut dans la configuration du driver.
Tout le paradoxe est là : pour profiter des évolutions graphiques apportées par la mouture 8.1 de l'API graphique de Microsoft, nous devons nous passer du filtrage trilinéaire et se satisfaire d'un mip mapping très approximatif.
En gros, pour jouer à un très beau jeu de cette génération, il va falloir le rendre très moche.
Alors à qui se destinait cette carte ? A priori à pas grand monde, mais on peut nuancer les choses.
Sur les titres DX7 (voir DX6), le Xabre est capable d'offrir un niveau de performance plus que satisfaisant avec une qualité d'image correcte. Oui mais voilà, à peu près n'importe quelle carte entrée/milieu de gamme de l'époque est capable de fournir une prestation acceptable à ce niveau là.
La principale problématique comme nous l'avons vu réside dans l'accélération des titres compatibles DX8.x : pour profiter d'effets graphiques évolués il fallait en altérer lourdement la qualité sous peine de descendre sous des niveaux de framerate difficilement exploitables.
Parlons de ses principaux concurrents de l'époque, qui n'apparaissent pas dans le test : les GeForce4 MX 440 et Radeon 9000 Pro.
Sur le papier, l'avantage par rapport à la première est évident (même si en pratique, ce n'est pas si tranché). Mais par rapport à la seconde, ce n’est pas la même histoire : il ne reste quasiment plus rien au Xabre, mis à part son « originalité » et ses performances élevées (tant que l’on ne fait pas appels aux shaders) si l’on se satisfait de jouer avec rendu très en dessous de celui proposé par les concurrents.
Ne nous reste plus qu’à statuer sur le cas de la Radeon 9200SE : positionnée sur une grille tarifaire encore plus agressive que les cartes de chez SiS, son adversaire direct dans le comparatif serait plutôt la solution proposée par XGI. Mais il n’y a dans ce cas là rien à comparer, c’est un KO technique.
Même face au Xabre 400, le petit RV280 dans sa déclinaison la plus cheap n’a pas à rougir avec des performances DX8.1 largement supérieures.
Alors attention, le but du comparo n’est pas de casser du sucre sur SiS à titre posthume : on sait que trop bien que le marché qui nous intéresse manque cruellement d’acteurs et il serait un peu malhonnête avec le recul que nous avons à présent, de vomir sur les tentatives de concurrences, aussi humbles soit-elles.
On constate ici qu’il était déjà bien difficile de tenir tête aux deux ténors de la 3D il y a maintenant près d’une quinzaine d’année.
Evidemment, la voie prise par SiS pour tenter de faire illusion est très contestable, voir carrément condamnable si l’on prend en compte la récidive côté XGI... Mais ils auront au moins eu le mérite d’essayer d’apporter un peu de choix dans un marché qui commençait déjà doucement à se scléroser... Et de faire rigoler les vieux briscards qui ressortent leur matos pour se replonger avec nostalgie, le temps d’un bench, dans une époque finalement pas si lointaine 
Message édité par Neji Hyuga le 02-02-2017 à 13:38:33
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Le Topic Unique des collections de cartes graphiques - GPUCHAN.ORG
![[:wade:2]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/2/wade.gif "[:wade:2]")
![[:ooblanc]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/ooblanc.gif "[:ooblanc]")
AGP inside 
![[:profil horrible]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/profil horrible.gif "[:profil horrible]")
![[:itoine]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/itoine.gif "[:itoine]")
De mémoire ça avait fait un bon assez brutal.
![[:s@ms:2]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/2/s@ms.gif "[:s@ms:2]")
Donc les deux R9 vont subir leur reflow. 
![[:canaille]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/canaille.gif "[:canaille]")
silencer 2= ati mais ati quoi j'en sais foutre rien
![[:blinkgt]](https://forum-images.hardware.fr/images/perso/blinkgt.gif "[:blinkgt]")
450 boulessssss 
