| SelectOChutzpah ! | | le_fouineux a écrit : 
 
 
 La volonté du peuple n'était pas trop là non plus... L'histoire du soulèvement en Algérie depuis le XIXe a rarement été celle du peuple.
 
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 Les français d'Algérie se sont jetés tous seuls
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Pour le départ des Français, j'en connais fort peu qui ont eu le sentiment d'être retenus par des Algériens indépendants et francophiles.
  Quant à la stupidité de la gestion départementale de l'Algérie (qui n'était pas une colonie, il est bon de s'en souvenir), elle se passe de commentaires. Mais les "indigènes", par le fait de rivalités internes, ont aussi pratiqué une politique de la chaise vide qui ne leur a pas toujours été bénéfique. Par contre, je ne suis pas d'accord du tout sur :
 
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 des banlieues et de la façon colonialiste dont sont gérées les populations africaines en France et chez eux. Et l'imperialisme économique occidental...  
 
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Les populations africaines en France ne s'intègrent pas, parfois par angélisme de la part des pouvoirs publiques, parfois par l'incapacité de ces mêmes pouvoirs publics à comprendre ces populations, et d'abord et surtout parce qu'il n'y a pas ou plus de travail pour ces populations peu formées. Lorsque sont arrivées les vagues d'immigrés italiens, polonais ou espagnols, les arrivants ont souffert de la même xénophobie (pire même : pas de Mrap, à l'époque ! Tu connais sans doute les discours sur la "racaille cosmopolite" des années 20 ou 30 (hé oui, c'est pas nouveau). Mais par contre, ces immigrés ont pu s'intégrer parce qu'ils se sont fondus dans une classe aussi pauvre et mal dégrossie qu'eux : hauts fourneaux, mines, routes, BTP... La France demande un permis de conduire ou un CAP à ses maçons, maintenant... De là à dire qu'il est impossible de les intégrer, non, mais c'est sans nul doute plus difficile. Et la différence de culte - une barrière de plus davantage qu'une barrière en soi, à mon avis - n'arrange rien.
 
 L'impérialisme a ses limites :le pétrole vient majoritairement de pays musulmans. Lesquels oeuvrent plus à leur sécurité qu'au bien-être de leurs frères musulmans. Et une fois encore, depuis Athènes, on sait qu'une puissance dominante n'a aucune raison de faire de cadeaux. Les Etats sont des monstres froids.
 
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 Beaucoup de choses avec lesquels je suis pas d'accord, premierement la force de l'émir Abdelkader a été de rassembler les tribus autour d'un idéal.
 
 http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1667
 
 
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 L’Emir Abdelkader, « un pont entre l’Orient et l’Occident et dont la guidance est plus pertinente que jamais », a relevé l’universitaire Bruno Etienne. « Un précurseur du dialogue interreligieux. Au plus fort des guerres de conquête, il établit un statut des prisonniers, cent ans avant la Convention des droits de l’homme de Genève. » Et à Damas, l’Emir organisait la protection des minorités, sauvant en 1860 plus de 12 000 chrétiens, considérant qu’il y a « une loi au-dessus des lois : la loi de l’humanité tout entière ». Et Bruno Etienne d’ajouter : « Tous ceux qui invoquent l’incompatibilité de l’Islam avec les droits de l’homme sont au mieux des ignorants », rappelant ces paroles d’Abdelkader : « Si les chrétiens et les musulmans pouvaient m’écouter, je cesserais leurs querelles. Je ferai d’eux des frères à l’intérieur et à l’extérieur. » Bruno Etienne de commenter : « En opposant l’Orient à l’Occident, l’humanité s’égare "et" c’est la méconnaissance de l’autre qui est la cause des fantasmes et des préjugés. »
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 Il est l'esprit de base de la révolution algerienne, a opposé aux petits caïds qui ont collaboré avec la France.
 
 Helene Braco a recueilli des témoignages de pieds noirs qui sont restés en Algérie : Source
 
 
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 La mémoire orale peut révéler des faits qui ont trait à la vie intime d'un individu, ou à la mémoire d'un groupe. Les cas que je citerai se rapportent à la lutte pour l'indépendance et  à la clandestinité. J'ai cherché à mettre à jour cette autre face de l'Histoire ; j'y ai trouvé des Européens qui avaient pris le parti de l'indépendance algérienne, qui avaient œuvré pour elle. J'en ai trouvé pour qui ça n'avait pas du tout été le cas, et qui sont restés en Algérie pour d'autres raisons totalement indépendantes d'un engagement politique - quelquefois même des gens qui sont restés en Algérie avec une idéologie coloniale et raciste, et qui sont restés pour des raisons financières, de travail, d'insertion dans un pays qu'ils aimaient. Par contre, cette mémoire de la clandestinité a permis de faire jaillir une face encore cachée de l'histoire de l'Algérie, qu'il serait intéressant de dévoiler, tant du côté de la France que du côté de l'Algérie.
 
 
 Une Algérienne, qui avait la nationalité française par son père, qui a été responsable de l'Union des Femmes Algériennes en Algérie, m'a raconté comment des femmes algériennes et européennes, au moment de la guerre d'Algérie, se réunissaient la nuit sur les tombes dans des cimetières, pour faire des sortes de meetings en faveur de l'indépendance algérienne. Elle raconte avec beaucoup d'humour que les hommes s'arrachaient les cheveux quand ils voyaient sortir leurs femmes. Elles ont fait partie de ces réseaux qui ont risqué leur vie pour l'indépendance. Certaines ont été arrêtées et condamnées à mort. J'ai pu voir à Alger un film d'une collection privée d'un cinéaste algérien qui avait filmé ces femmes dans la prison de Barberousse à Alger, où elles racontent leur expérience de combattantes européennes, aux côté d'Algériennes, en faveur de l'Algérie.
 
 J'ai rencontré dans mon panel de personnes qui ont considéré avec faveur la lutte des Algériens deux prêtres: Mgr Scotto, qui a caché des nationalistes algériens, qui a pris la nationalité algérienne après l'indépendance et qui se définit comme "curé pied-noir, évêque algérien" ; et le cardinal Duval, un des premiers prêtres à s'élever contre la torture pratiquée par les Français en Algérie, et que les Pieds-Noirs avaient surnommé Mohamed ! Il a pris aussi la nationalité algérienne. Il m'a raconté comment, à un moment où le quartier de Bab-el Oued avait été encerclé et bouclé par l'OAS, et où le ravitaillement n'arrivait plus, un prêtre très astucieux avait imaginé de faire passer le ravitaillement dans le corbillard.
 
 Ce sont des moments de la vie clandestine très émouvants à recueillir.
 Mémoire encodée et mémoire de la honte
 
 J'ai appris à écouter le vocabulaire, tout ce qui se dit quand les gens parlent spontanément et pendant longtemps, à décrypter ce vocabulaire, à décrypter les erreurs, qu'il ne faut pas juger quand on est enquêteur : elles sont révélatrices du fait que les gens cherchent à se situer, à rappeler à leur mémoire des moments qui ont été des moments clé pour eux. J'ai appris à écouter aussi le non dit, et notamment la "mémoire de l'oubli" : elle touche à des souvenirs qui ont été effacés de la mémoire, et qui risquent de ne plus jamais y affleurer. On appelle cela une mémoire encodée : à un moment donné, quelque chose s'est passé, qui a été fort, quelquefois douloureux, qu'on a enfoui complètement et qui est resté sans retour pendant très longtemps. Si cette mémoire encodée ne trouve pas un déclencheur suffisant, elle risque de disparaître à tout jamais. Ce déclencheur peut arriver de façon inopinée quand on parle d'un sujet très significatif. Il arrive alors que la mémoire jaillisse. J'ai interrogé un Juif d'Algérie qui ne se disait pas Européen. Il m'a dit : "Nous les Juifs d'Algérie, nous ne sommes pas des Européens, nous le savons, nous sommes là depuis très longtemps." Ces Juifs d'Algérie ont une histoire particulière, puisqu'ils ont obtenu, par le décret Crémieux de 1871, la nationalité française, alors que les Algériens ne l'avaient pas, puisqu'ils n'étaient pas des citoyens français, mais des sujets français qui n'avaient pas les mêmes droits que les Français. Par contre les Juifs - et c'est là l'un des tours de la politique coloniale pour monter Juifs et Arabes les uns contre les autres - l'avaient obtenue. Au moment de Vichy, le décret Crémieux a été abrogé et ils ont perdu la nationalité française. Ils étaient devenus des Juifs d'Algérie, et non plus des Français d'Algérie. Les fonctionnaires furent révoqués, le nombre des écoliers juifs fut limité à14% pour le primaire, à 7% pour le secondaire, à 3% pour le supérieur... J'ai interrogé le fils d'un de ceux qui avaient perdu la nationalité française en 1940, et je lui ai demandé comment ça s'était passé pour eux à la maison. Il m'a répondu : "Imaginez-vous qu'on ne m'en a jamais parlé !" Ce fils a appris cette histoire dans les livres, pendant ses études pour devenir professeur d'Histoire. Il est rentré chez lui et a dit à son père : "Mais dis donc, il y a eu un moment où vous n'étiez plus Français !" Et son père lui a répondu : "Si tu veux me parler de l'abrogation du décret Crémieux, en effet". Ce père n'avait jamais pu en parler. C'est ce que l'on appelle la mémoire de la honte. Cela fait partie du trou de l'Histoire, qui fait que certaines choses n'arrivent pas encore à se dire.
 
 En interrogeant toutes ces mémoires, j'ai fini par comprendre pourquoi j'étais allée à la recherche de cette histoire : ma propre mémoire a fini par croiser celle de mes interviewés. Mais c'est là une autre histoire, qui m'a amenée à prendre pied dans l'Histoire.
 
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 Comment tu peux dire que l'Algérie n'etait pas une colonie ??
 
 Un témoignage d'un libertaire accompagnant Louise Michel au début du siecle dernier. Source
 
 
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 Nous ne reviendrons pas sur les éléments déjà développés par Clotilde Chauvin dans Louise Michel en Algérie. Lisons plutôt les commentaires d’Ernest Girault. En marge des conférences, il fouille l’Algérie de fond en comble, met son nez partout et produit un carnet de voyage impitoyable. A la manière d’Albert Londres, il plante sa plume dans la plaie. « Les colonisateurs ont porté la torche non pour éclairer, mais pour mettre le feu, écrit-il. On dit : rare comme le loup blanc. On dit mal. Aux colonies, tous les blancs sont loups. »
 A son retour en métropole, Girault n’a pas de mots assez durs pour traduire ce qu’il a vu. « On est pris de nausées lorsque l’on quitte l’Algérie. La vieille patrie d’Abd-el-Kader et de Mokrani est devenue le pays de l’infamie et de la honte, non seulement parce que les Français y ont transporté leurs vices et leur barbarie, mais parce qu’aussi l’Italie, Malte et l’Espagne y déversent leurs scories humaines, leur trop plein de fanatiques, de brutes, d’alcooliques et d’ignorants. »
 
 Les pourris de toutes tendances et conditions (officiers, fonctionnaires, commerçants, colons, conservateurs, républicains, francs-maçons, catholiques, juifs, athées…) s’étaient alliés pour mener, avec l’aide du gouvernement et de la presse, une guerre impitoyable contre les indigènes. Une clique de caïds parvenus s’entendait avec l’occupant pour affamer, torturer et opprimer leurs semblables. Corruption, prostitution, intrigues, criminalité gangrenaient le pays. « Et sur ce sol qui pourrait être un paradis terrestre, on n’entend que gémissements et plaintes, on ne rencontre que misère et douleur, on assiste qu’à des brutalités et qu’à des tortures. Il coule, de chaque côté de l’Atlas, assez de pleurs et de sang pour humecter tout le sable du désert », constate l’auteur qui mesure la tâche de celles et ceux qui voulaient remettre un peu de raison dans ce monde qui l’avait totalement perdue.
 
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 Pour les cités :
 
 D'une part les espagnols, italiens, sont arrivés à une époque où l'ascenceur social fonctionnait encore.
 D'autre part il n'avaient pas été colonisés par la FRance et n'étaient donc pas marqué du sceau des vaincus, et n'étaient pas vus comme des sous-hommes.
 Du travail pour les popuations non formées il y en a mais l'éducation dans les ghettos et cités dortoir est dans un état lamentable.
 Les gamins de 3eme ou 4eme générations devraient etre aujourd hui intégrés mais ce n'est pas la volonté politique il me semble.
 De plus il y a ce que j'appelle "la réaction à la réaction" les gamins aujourd hui ont vu leur parent se faire marcher dessus en tant que larbins des français et qui refusent de prendre leur place. C'est un fait, l'Islam qui était une religion d'acceptation du destin a changé de nature avec les manipulations politiques et le ressentiment.
 
 Sur l'imperialisme politique, C'est justement du fait des matieres premieres que les dictateurs restent à la tete de nos états, le plus souvent lourdement soutenus par les imperialistes...Kateb Yacine raconte dans un de ses livres la façon dont marchaient les comptoirs occidentaux au Soudan et comment les villages pauvres saoudiens etaient bombardés par les anglais quand les populations essayaient de se revolter contre leur esclavage dans les mines que les seigneur mettaient à disposition des anglais.
 
 
 
 
 
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