torpedolos Weapon of Mass DIstraction | docmaboul a écrit :
En ce qui concerne la violence, la question n'est pas pour moi de la justifier ou de la légitimer. Le fait est qu'elle là. L'homme étant un animal, il a des pulsions agressives. Pour faire simple, soit on fait en sorte que ces pulsions soient quasiment détruites et que dans les situations les provocants d'autres sentiments soient ressentis (la peur ou l'envie de sécurité par exemple), soit on laisse ces pulsions vivre et s'extérioriser. Cela peut autant se faire d'une manière sublimée (spirituelle, artistique, sportive, intellectuelle, ...) que d'une manière brute (violence, sexualité, ...).
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Oui, la violence est là, oui l'homme est un animal, seulement il n'est pas question dans mon propos de "detruire" cette pulsion, mais de la contenir.
Et, non, les raisons qui poussent a la contenir, ne sont pas forcemment d'ordre primaire (peur, besoin de securité,...).
L'un des petits "plus" de l'homme par rapport a l'animal, c'est entre autre son besoin de justice.
Or, si l'on laisse la violence, ou même la menace, regler d'emblée les conflits, même les plus petits, et bien c'est toujours le plus puissant qui aura raison, que ses raisons soit bonnes ou pas, et ça, ce n'est pas juste (ça fait un peu calimero, dit comme ça, , disons "equitable", "moral", ou même "fair-play" ).
J'ajoute que la force morale qu'il faut pour se retenir d'utiliser la force physique est plus grande et plus noble que pour l'utiliser.
Quand on est le plus faible, c'est evidemment plus facile , on est forcemment plus enclin a rechercher une solution negociée, autrement dit, il n'y a aucun merite..
docmaboul a écrit :
Dans l'autre topic, j'ai écrit que l'Etat tuait les civilisations sans plus d'explications que ça. A mon sens, la civilisation ne se définit par des moeurs policées ou une absence de violence. Les grecs en sont le meilleur exemple. Ils passaient leur temps à faire la guerre, à intriguer, à se battre, à tuer, ... Et pourtant, leurs philosophies, leurs sciences, leurs arts, leurs religions, leurs sports: tout cela a marqué l'humanité durablement et profondément. Nous connaissons tous les noms de Socrate, de Diogène, de Pythagore ou encore de Zeus. Nos mots se construisent encore selon leurs racines. Leur logos est encore présent aujourd'hui. S'ils ont marqué leur empreinte ainsi, c'est parce qu'ils étaient agressifs et à mon sens, la civilisation ne survient que lorsque les pulsions agressives sont sublimées dans des oeuvres, le degré de raffinement de ce processus déterminant le degré de civilisation.
L'Etat, lui, s'arroge le bon usage de la violence. Il prétend arbitrer et régler la plupart de nos conflits. Nécessairement, il ne peut que réprouver l'agressivité qui ne se déguise pas car elle remet en cause son rôle: c'est une adversaire. Retour à la case départ: que vont devenir ces pulsions agressives? Va-t-on les contraindre à s'extérioriser d'une manière sublimée? Où cela sera-t-il plutôt: "Haro sur l'agressivité!" ?
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Ce que tu dis a ce sujet est trés interessant, (et ce n'est pas ironique).
Je me suis fais la même reflexion lorsque, etudiant l'histoire Romaine (que je connais mieux que la grecque, mais c'est encore trés insuffisant), je mettais en parallele le raffinement de cette civilisation avec les horreurs qui s'y jouait.
L'optimum de ce paradoxe (un mot grec et un latin pour commencer cette phrase, j'espere que tu apprecieras ) est atteint avec les cirques romains: chef d'oeuvres architecturaux dont les secrets de construction sont encore mysterieux, mais ou se deroulait la pire des abominations.
Maintenant, attention aux amalgames: *S'il est exact de dire que les civilisations les plus raffinées et developpées ont souvent aussi été les plus cruelles, le contraire n'est pas automatiquement vrai, et la violence n'est pas une garantie d'evolution, sinon les nazis seraient de grands artistes !
*Dire que le degre de raffinement d'une civilisation est fonction de sa capacité a sublimer sa violence dans des uvres d'art
est osé, mais nteressant, cela meriterait l'ouveture d'un topic.
En plus ça nous eviterait le HS ou nous glissons tout doucement
*Il ne faut pas melanger la violence d'une guerre ou des "jeux" du cirque, avec la violence quotidienne, le citoyen Romain était relativement bien protégé de la violence par la société.
* Il ne faut pas confondre l'agressivité qui peut être utile, dans le travail ou le sport par exemple, et la violence, qui en est la plus mauvaise manifestation.
*Ce n'est pas l'etat qui empeche unilateralement l'usage de la violence, ce sont les citoyens, qui dans leur grande majorité demandent de la "justice" et par consequent que les problemes soient reglé d'une autre façon.
Eviter la violence est une aspiration profonde de l'humain, cela se retrouve dans toutes les sociétés, même les plus violentes et cela n'est pas dicté que par la peur.
docmaboul a écrit :
En ce qui concerne l'exemple que je vous ai donné, je veux bien admettre que j'étais dans mon tort. Enfin, je n'avais pas idée que cela puisse les déranger. Je vivais en rez-de-chaussée avec une grande terrasse qui donnait sur un espace vert où allaient faire les chatons alors qu'eux vivaient au troisième étage avec un petit balcon en retrait. Ils seraient venus m'en parler au lieu de menacer ma femme, j'aurais été y mettre quelques coups de pelle pour transporter l'objet du litige dans le maquis; il n'y avait pas de quoi fouetter un chat... Aussi, j'estime que ce n'était pas à moi que d'aller les voir pour discuter, trouver où se situait leur problème et comment s'arranger, surtout après ça, et en plus au final de devoir le leur régler. Et puis quoi encore?
Dernier point, j'ai précisé qu'ils venaient du continent car, d'une part, s'ils avaient été corses cela aurait été un peu différent et d'autre part parce que j'imagine sans peine que s'ils venaient raconter leur version de l'histoire, ce serait des "bouhhh ces vilains voisins du dessous, c'étaient des barbares et des sauvages, des fachos racistes et anti-français". Au pssage, je pourrais tout aussi bien vous raconter d'autres histoires où des types qui s'amusaient à faire des arnaques ont vu leur maison partir en fumée après s'en être fait jeter en pleine nuit, comment un autre s'est fait exécuter juste devant chez nous en passant par les quatre attentats contre des commerces qui se trouvent à 400 mètres (soi-disant pour des raisons de trafics de drogue, hrum). Bref, tout ça pour dire qu'il y en a pour tous les goûts et que si vous voulez vous documenter un peu sur tout ça, je vous conseille par exemple de lire "Les parrains corses" et même si la connaissance d'un sujet ne pourra jamais remplacer l'expérience.
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Dans cet exemple, cela va peut-être t'etonner, mais je te donne raison sur le fait que ton voisin n'a pas signalé le probleme et, agissant comme il l'a fait, s'est "mis dans son tort".
Mais, et c'était l'objet de ma reponse, je trouve ta reaction très disproportionnée.
docmaboul a écrit :
Pour revenir sur des considérations plus philosophiques, il y a deux phrases qui ont attiré mon attention dans votre réponse:
- Le fait d'avoir souffert ne donne pas le droit de faire souffrir
- Tu consideres sans doute qu'il s'agit de methodes de "faible", mais c'est justement le contraire, il faut etre plus courageux parfois pour eviter le recours a la force, pour la considerer comme l'ultime recours, que pour utiliser cette methode en premier
Pour la première, je me demande si vous n'avez pas, comme beaucoup, une hantise de la souffrance et pour la seconde, je me demande si cela n'est pas un subterfuge qui en appelle à la grâce sans pour autant en avoir le pouvoir (typiquement: "oui, je suis noble de ne pas me laisser aller à exercer une vengeance" en oubliant de préciser que de toute façon, on n'est incapable de se venger ou de faire encore preuve de quelque agressivité que ce soit).
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Pour la premiere, je suis en desaccord avec toi, il peut y avoir d'autre raison que la peur de souffrir ou l'incapacité a se defendre qui peuvent empecher l'usage de la violence.
De plus l'objet de ma phrase est d'expliquer que si on a souffert, cela ne donne pas le droit de faire souffrir. Rien a voir avec la peur de souffrir.
Pour la seconde, non, comme dit plus haut, il y a evidemment moins de merite a se retenir d'etre violent quand on est plus faible, mais il existe bien d'autre raison que la peur de se retenir d'utiliser la violence.
docmaboul a écrit :
Pour ce qui est de l'autonomie ou de l'indépendance, je suis aussi bien pour l'une que pour l'autre et s'il fallait proposer quelque chose, ce serait un désengagement progressif de l'Etat français avec, en parallèle, la proclamation d'un gouvernement corse pour finir par une reconnaissance de la nation Corse, tout cela sur le long terme.
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Je suis plutôt pour l'une.
D'accord sur le desengagement de l'etat.
docmaboul a écrit :
Vouloir tout régler d'un coup me paraît sinon dangereux tout du moins utopiste. Il faudrait procéder à des essais et voir ce qui marche ou pas. Comme nous sommes peu nombreux, je serais pour une démocratie directe. Cela me semble beaucoup plus proche de nos valeurs qu'un système soi-disant démocratique où l'essentiel de l'action politique du citoyen ne consiste qu'à déposer deux ou trois fois par an un bulletin dans une urne et ce faisant à renoncer à toute prérogative au profit d'un petit nombre d'individus, ceux qu'on nomme nos "représentants". Pour faire cela correctement, il nous faudrait au moins une chaîne de télévision dédiée à tout ce qui concerne la vie en Corse (donc rien à voir avec ce foutage de gueule abêtissant que sont nos chaînes publiques).
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Tout ça relève de decisions internes a la Corse.
D'accord sur le foutage de gueule abrutissant, sauf que je trouve qu'il y en a moins sur les chaines publiques (F3, F5, Arte,
) que sur les privées (TF1, etc
)
docmaboul a écrit :
Pour finir, en ce qui concerne ma manière de discuter, je vois beaucoup de jugements et de morale dans ce que vous me dites mais pas grand chose de pertinent. Oui, j'insulte parfois certaines personnes que je ressens comme des insultes et non, ce n'est pas comme cela qu'on pourrit un topic mais en pondant un pâté qui en appelle à la réflexion ou à l'intelligence de ses interlocuteurs. De ce que j'en vois, on ne vient que très peu sur un forum pour se documenter, apprendre, réfléchir ou échanger des points de vue mais bien plus souvent pour se divertir et s'amuser. Il ne s'agit pas de rabrouer indistinctement toute personne qui souhaite intervenir sur ces sujets, c'est juste que pour moi, la Corse n'est pas un sujet d'amusement et de divertissement (enfin, je veux dire pas de la manière stéréotypée, habituelle, bien grasse et sans finesse aucune). Si vous voulez qu'on fasse une mise en abîme, essayez de vous imaginer ce que vous auriez ressenti si, il y a un an et demi, vous vous étiez trouvé sur un forum américain à "discuter" avec eux de la France... Vous auriez eu droit à un ânonnement sans fin de: "ils se prennent pour qui ces bouffeurs de grenouilles?", "ce n'est qu'un petit pays d'arrogants et d'assistés, nostalgiques de leur grandeur passée", "et qui ils sont pour nous donner des leçons?", "et bla bla bla, ces traîtres ingrats que nous avons sauvés du nazisme"...
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Tout le monde peut venir sur un forum, (c'est d'ailleurs ce qui redonne tout son sens à ce mot).
Je ne pense pas avoir donné l'impresion de venir pour me distraire.
Je suis venu pour apprendre et discuter.
Je n'ai pas souvenir d'avoir insulté quiconque.
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