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Pilotes graphiques Linux : Nvidia 0 - ATI 3
Nous avons noté il y a quelques semaines les problèmes des pilotes graphiques propriétaires Nvidia sous Linux. Nous avons enfin trouvé le temps de faire les mêmes tests avec une carte graphique ATI... Le bilan est sans appel : amateurs du manchot, passez au rouge.
Pilotes Nvidia : pas de rotation !
Le problème, c'est que l'interface de réglage des pilotes Nvidia (capture plus bas) ne permet pas de faire basculer un écran. Ce ne serait pas gênant si Nvidia supportait correctement RandR, standard qui permet de gérer redimensionnement et réorientation des écrans sous X (système graphique courant sous Linux). Mais ce n'est pas le cas : Nvidia crée une abstraction d'écran, et RandR (ici via son interface Gnome) voit un seul affichage regroupant les deux écrans.
Seule solution : se contenter des pilotes libres, qui implémentent parfaitement RandR, mais ne permettent pas l'accélération graphique ; donc, pas d'effets de bureaux, pas de logiciels 3D... Une évolution de ces pilotes (projet Nouveau) devrait apporter prochainement ces fonctionnalités, mais faute de coopération de la firme verte, l'évolution est difficile et assez lente : les développeurs doivent recourir à la rétro-ingénierie sur les pilotes Windows.
Pilotes ATI : tout va bien...
Avec quelques semaines de retard (l'actualité, notamment avec la Photokina, nous a beaucoup pris ces derniers temps), nous avons renouvelé l'expérience et installé Ubuntu sur une machine dotée d'une carte ATI.
Première surprise : l'accélération graphique est disponible d'origine, avec les pilotes libres. AMD a en effet présenté les spécifications de ses cartes, et les pilotes libres offrent donc les possibilités 3D — avec bien sûr le support complet de RandR. Les pilotes propriétaires étant réputés plus performants, nous les avons tout de même activés..
t là, deuxième bonne nouvelle : l'interface Catalyst permet de réorienter les écrans indépendamment l'un de l'autre. En fait, les pilotes propriétaires des rouges supportent également RandR, qui voit bien deux écrans séparés et les replace à volonté. Seule l'identification n'est pas transmise : les écrans sont de modèle "Inconnu".
Voilà donc deux points pour ATI : de meilleurs pilotes libres et des pilotes propriétaires compatibles avec les standards. Poursuivons avec le dernier point essentiel pour nous : la gestion de la couleur.
Gestion des couleurs
Vous le savez, une colorimétrie correcte sur les écrans, c'est notre passion. La possibilité de charger simplement des profils ICC pour nos moniteurs est donc essentielle, pas seulement pour ceux qui font du graphisme, mais pour l'ensemble de la rédaction — et d'autant plus qu'en bi-écran, l'œil ne peut pas s'adapter aux spécificités d'un moniteur trop chaud ou trop froid.
Mauvais point : ni le centre de contrôle Nvidia, ni Catalyst, ne proposent d'outil pour intégrer facilement des profils. Cependant, Gnome, environnement de bureau par défaut d'Ubuntu, propose un outil efficace : il suffit de charger les profils, puis des les attribuer périphérique par périphérique.
Problème : chez Nvidia, comme pour la réorientation, le système ne voit plus qu'un écran virtuel (à gauche) qui regroupe les deux écrans physiques. On peut donc charger un profil, mais un seul, qui sera appliqué sur les deux moniteurs. À vous de savoir ensuite lequel affichera des couleurs correctes...
Chez ATI, encore une fois, le système voit bien deux écrans séparés (identifiés par leur connexion), et peut donc appliquer les profils individuellement. Encore un point pour les rouges...
Bilan : Nvidia, bougez-vous !
Le bilan est sans appel. Avec une carte ATI, vous pourrez utiliser l'accélération 3D sur un système entièrement libre. Ceux qui ne sont pas intégristes de l'open-source pourront profiter des pilotes propriétaires, capables de gérer l'orientation des écrans et compatibles avec les outils classiques de placement des moniteurs. Enfin, la gestion des couleurs par les outils génériques sera possible moniteur par moniteur.
Chez Nvidia, vous devrez vous contenter de pilotes libres sans accélération 3D (donc sans Compiz), ou faire avec deux écrans de même orientation et utilisant un même profil colorimétrique (donc avec des couleurs fausses sur l'un des deux).
l y a pourtant deux solutions claires. Il suffirait que Nvidia rende son système TwinView compatible avec RandR ou, à défaut, qu'il collabore avec les développeurs de pilotes libres, notamment le projet Nouveau : l'épisode ATI montre qu'une fois les spécifications publiées, le développement de l'accélération 3D est relativement rapide.
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