frere tuck | Sadlig a écrit :
Suite à une discussion avec une de mes salariés je lance un débat sur les cadres d'aujourd'hui.
La discussion était relative à une cadre de 30 ans, qui me réclamait le paiement d'heures supplémentaires et qui estimait de manière générale qu'elle devait recevoir une compensation corelative à son investissement personnel.
Ce n'est pas la première fois que j'entend ce discours dans la bouche de jeunes cadres et celà m'interpelle.
Pour ma part je suis également un jeune cadre de 30 ans et j'ai toujours considéré que le cadre raisonnait en terme de missions, d'objectifs, et que la question des horaires était hors de propos. La contrepartie de mon investissement se retouve dans un salaire plus élevé, des responsabilités, une évolution de carrière, des missions intéressantes, etc...
Mais de plus en plus je rencontre où embauche des jeunes cadres qui ne sont pas dans ce schéma type, qui privilégient leur vie personnelle et veulent recevoir avant de donner. Les 35 heures ont à mon sens eu un double impact pour les cadres : accroître la pression car les missions restent identiques avec des collaborateurs moins présents pour les réaliser, accroître les vélléités de bénéficier des mêmes avantages horaires que l'ensemble des salariés.
Mais alors qu'est-ce qui distingue le cadre de l'employé ?
Je pense que j'assiste à l'émergence d'une nouvelle génération de cadres, qui n'ont pas les mêmes aspirations que les cadres traditionnel dont je fait apparemment parti. Je pense également qu'il va falloir adapter l'encadrement de ces personnes pour éviter les conflits intergénérationnels nuisibles au bon fonctionnement de l'entreprise.
Où vous reconnaissez vous ? Quel est votre sentiment ?
J'attend vos réactions.
|
Qu'on soit cadre ou non, on ne peut plus réclamer un investissement total d'une personne sans compensation. Apres de longues années où les entreprises ont considéré les employés comme des kleenex, aujourd'hui la tendance s'inverse (dans de nombreux secteurs en tout cas). On demande à un cadre un plein investissement, une mobilité d'enfer, etc... aujourd'hui le kleenex, c'est l'entreprise tout simplement, et ça risque d'empirer à cause de la pyramide d'âge française.
Personnellement la réflexion va bien au delà des 35H : je me considère comme étant perpétuellement à la recherche d'un emploi. Si je trouve une meilleure proposition autre part, tu t'alignes ou au revoir. C'est simple.
Le conflit inter-générations vient surtout du fait que les cinquantenaires actuels n'ont que rarement été bercé dans une précarité constante, ils ont plutôt été dressés pour passer leur vie dans une seule et même entreprise (3, 4 tout au plus). On ne peut pas demander à une personne qui a 1 an d'ancienneté de s'investir autant qu'une personne qui a des années dans la société à son actif et qui s'y identifie pleinement.
Un cadre qui fait jusque 45 heures ça tiens, voir 50. Mais il faut déjà que l'on ne soit pas lésé au niveau salaire à la base. Plus sans compensation, c'est un doux rêve d'entrepreneur. C'est simple si ton offre ne tient pas la route face à la concurrence, ton employé s'en va.
Au passage, je ne veux porter préjudice à personne, mais personnellement si j'allais voir mon employeur en disant qu'il ne me paie pas assez c'est que j'ai une idée en tête. Message édité par frere tuck le 02-09-2006 à 00:22:36
|