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Pour la recherche, tu as un raisonnement d'étudiant, et de première année qui plus est. C'est normal, ce n'est pas avec des cours basiques de première année qu'on peut voir l'importance de la recherche, surtout dans les cours.
Mais pourtant, la recherche, c'est fondamental, surtout pour les écoles.
Avant toute chose, il faut savoir qu'un prof, dans l'éducation supérieure, c'est avant tout un chercheur. Le ministère dédié n'est il pas celui de l'éducation supérieure et de la recherche ?
Le mot recherche n'est pas un gros mot, c'est le fondement même de tout ce que tu apprends. Si on t'enseigne des cours, c'est avant tout parce que des profs, et donc des chercheurs, ont réfléchi au sujet, à la manière de l'enseigner et à son utilité. Et les profs, ce sont souvent des docteurs. C'est quoi un docteur ? Avant tout un expert, qui a gagné sa reconnaissance et sa légitimité par un travail de recherche qu'on nomme thèse.
La recherche est ce qui rend un prof légitime et compétent. Alors en iut, pour former des techniciens, on s'en fout un peu. Pareil en école de commerce les premières années. Mais quand on forme des "master" (c'est à dire des "maitres" si tu traduis littéralement, il faut que leur savoir, qui leur est transmis, soit légitimé par ceux qui le transmette. Un diplôme de master et sa valeur dépend des enseignements suivis. Même un étudiant en master doit, en théorie, faire de la recherche. On nomme cela le mémoire de fin d'étude, qui peut être plus où moins important selon les institutions. A la fac, c'est un gros travail, les écoles s'en foutent souvent beaucoup plus.
Bref, la recherche est partie prenante de la construction des cours et de la légitimité des cours, surtout au niveau master. Quand tu as des cours dit de "spécialisations", il te faut des experts dans le domaine pour t'enseigner les choses. Et comment reconnait t'on un expert ? Par ses travaux de recherches.
Bien entendu, personne ne va regarder dans le "détail", c'est pour cette raison que la recherche est prise d'un point de vue global, au niveau d'une école ou d'une université.
C'est aussi pour ça que les institutions les plus prestigieuses se battent sur le domaine de la recherche. Si HEC explose toutes les écoles Française, ce n'est pas uniquement pour faire jolie sur la plaquette. C'est parce qu'HEC veut être considéré comme excellente, avec un corps professoral sur-qualifié. Et si toutes les facs américaines et anglais (Hardward and co) sont des monstres en recherche, ce n'est pas pour rien non plus. D'ailleurs, cette image de la recherche est beaucoup mieux perçu chez les américains que chez nous. Un exemple précis ? Indiana Jones. Cet archéologue aventurier, bien souvent dans ses aventures, range son fouet et sort ses lunettes. C'est avant tout un professeur et chercheur reconnus, et tous les étudiants lui font des courbettes dans les couloirs de la fac bouquin sous le bras...
Plus concrètement (car là, on est dans le philosophique, quand même), la recherche, ça sert à quoi ? :
- Déjà à avoir des profs qualifiés, expert dans leur domaine. Pas forcément les meilleurs pédagogues qui soient, mais au moins, des gens qui t'apportent du contenu, du savoir, et une vrai plus value. Tu t'en fous en iut, mais très certainement pas en master, dans des cours ultra précis, par exemple : CONTROL, COMPENSATION AND INCENTIVES: A CORPORATE GOVERNANCE PERSPECTIVE où bien FOCUS ON INDUSTRY: INFORMATION MANAGEMENT IN HEALTH CARE où même GLOBALIZATION - OPPORTUNITIES, RISKS AND CHALLENGES FOR ECONOMIC POLICYMAKING sans parler de MANAGING TECHNO CHANGE: STRATEGY, TOOL & TECHNIQUES TO HANDLE ORGANIZATIONAL RECONFIGURATION
- Ensuite pour l'international. A ton avis, quels sont les trois choses qu'une université étrangère regarde quand tu veux faire un partenariat avec eux ? Non, ce n'est pas ton site où ta plaquette. Ce sont : Tes accréditations, tes publications et tes classements.
Hors, dans les trois, la recherche est primordiale.
Pour les accréditations, notre bon vieux grade de master dépend à 80 % de la recherche, surtout pour sa durée. L'état considère que l'excellence se fait par la recherche, ton diplôme est reconnu et validé car ton établissement excelle en matière de recherche. Les accréditations internationales, en partie, aussi (en partie, car equis, c'est avant tout politique, mais si on ne s'occupait que de la check list, alors la recherche serait primordial pour recevoir l'accréditation). Pour AACSB, si tu as lu le forum, tu as du voir que l'ESCE est coincé à cause de la recherche.
Pour les publications, cela montre le niveau de l'établissement. Quand t'es une université de référence, tu publies dans les meilleures revues qui soient, et tu connais tes concurrentes. Quand tu publies dans des revues de référence, mondialement connue dans le monde universitaire, à comité de lecture (c'est à dire que l'article doit être validé par des experts avant d'être diffusé), tu gagnes monstrueusement en sérieux. Bref, c'est un des arguments capitaux quand tu négocies un partenariat d'excellence, cela te donne une visibilité et une lisibilité.
Pour les classements, étant donné l'importance de la recherche, un classement "global" se doit de prendre se critère en compte. C'est le cas de l'étudiant. En effet, pourquoi, alors que la recherche est primordiale en France dans les universités et dans la reconnaissance étatique et à l'international, et qu'elle permet de juger de l'excellence du corps professoral et donc de la qualité des cours devraient ont la passer sous silence ? C'est un non sens. On ne peut pas faire un classement uniquement sur les salaires à la sortie, sachant que les entreprises se basent sur les classements pour faire leurs grilles salariales. C'est le serpent qui se mort la queue, un classement qui se focalise sur les salaires se mort la queue et est incapable de voir la progression des écoles ainsi que les efforts réalisés. Et à l'international, on regarde les classements. C'est un effet collatéral, les écoles ne font pas de la recherche pour les classements, mais les classements se doivent de traduire l'effort de recherche, ce qui sert les écoles. D'ailleurs, un classement sur les relations entreprise a vraiment très peu de sens. Si tu regardes le classement de l'étudiant, la partie "entreprise" joue moins sur le classement final que la partie international... alors que le total de coéfficient est plus gros... pourquoi ? Parce que les positions sont tout simplement très proche et les différences minimes... c'est vraiment con, mais... les différences, si elles existent (et permettent donc de sortir un classement) sont vraiment minimes une fois sortis du top 7, voir 9 pour être gentil.
Bref, quand tu veux signer des partenariats de qualités, la recherche, c'est l'élément clé. Sans la recherche, on serait au niveau de l'ipag niveau partenaires, parce que nous n'avons pas les accréditations (note loobing n'est pas celui de l'ICN) ni les classements (les post bac, c'est "à part", on commence seulement à être intégrer dans les classements et à peine à briller). Au passage, cette excellence internationale nous permet elle aussi de briller dans les classements, c'est un cercle vertueux, en sorte.
Et pour les entreprises ? La recherche n'est pas QUE académique, elle est aussi bien souvent appliquée. Certes, les classements ne prennent pas ça en compte, mais toute une partie de la recherche se trouve être du consulting pour les entreprises. Quand une écoles a une culture de recherche académique, le plus souvent du monde, elle a aussi une culture de recherche appliquée. C'est le cas de notre prof de marketing, qui vent ses cas comme des petits pains, d'un prof d'éco que je veux avoir comme chef de mémoire et qui est à fond dans le consulting, et de nombreux autres. Cette recherche appliquée permet de faire connaitre l'école dans les entreprises et d'améliorer l'image de l'école. Et comme la recherche permet aussi d'améliorer, de manière détournée, la dimension internationale de l'école (très appréciée forcément sur un cv) et les performances dans les classements (qui est l'élément clé pour faire bouger les choses, Ernst & Young refuse de nous changer de groupe en prétextant certains classements), c'est un élément d'une importance capitale pour faire bouger les choses en relation entreprise. Enfin, la recherche doit te permettre de suivre de bons cours qui doivent te donner une plus-value en entreprise, te permettant de mieux t'en tirer. Encore une fois, cela ne se voit pas en L1, mais bien plus en Master.
En gros, soit tu as de bonne relations entreprises via ton histoire, ton ancienneté, ton réseau (c'est le cas de l'ESSCA où de l'ICN) et tu l'entretiens (mais dans ce cas là, tu peux juste l'entretenir, et très difficilement l'améliorer), où tu ne l'as pas, et tu ne peux pas le créer en claquant dans les doigts. Il te faut un support, un autre point d'accroche. Pour nous, le seul moyen de progresser, c'était la recherche.
Et c'est cette recherche qui traine le reste, car en se focalisant la dessus, on gagne en dynamisme. Regarde tout simplement le niveau de l'IESEG. Reprend les 5 derniers classements de l'expansion sur les salaires et regarde comment les "différences" entre l'ESSCA et nous se sont amoindrit.
Forcément, l'ESSCA part d'une base très solide, la soigne, mais ne fait pas grand chose à côté, résultat, l'école ne progresse pas, elle reste figée. C'est ce que j'appelle regarder vers le passé. Pareil pour l'ICN. De notre côté, et d'autres écoles dynamiques, il y a une nette progression année après année qui sert l'école et les étudiants. Car aujourd'hui, cette dynamique (le recrutement de profs internationaux de qualités, le toujours plus de recherche, le toujours plus d'anglais...) est entrée dans les gènes de l'école, d'où une progression constante... qui joue forcément énormément sur la valeur du diplôme (meilleurs classements, plus de liens avec l'entreprise, possibilité d'améliorer son cv via l'international...) et sur la qualité de l'enseignement (qualité des intervenants, catalogue de cours, expertise, apprentissage de la recherche aux étudiants...).
Bref, les écoles ne font pas de la recherche pour faire plaisir à Geraldigne Dauverge. Ils en font car c'est primordial, et pour moi une faute stratégique de ne pas en faire. Les classements, eux, traduisent cette importance stratégique. On travaille avant tout les critères qu'on peut travailler quand on veut progresser. On ne fait pas progresser les salaires en claquant dans les doigts, une école, si elle veut progresser, et offrir de meilleures opportunités à leurs étudiants, se doivent de bosser là où elles le peuvent.
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