@malopedia
 
Cet article va vous faire faire un grand 8 : notre nouveau ministre a demandé à une préfète où en était une enquête sur une cellule de tueurs à gages, pour savoir ce que risquait un couple de ses amis, qui a voulu faire descendre leur salarié syndicaliste.

L'un des suspects de cette fameuse cellule de tueurs à gages a, le premier, dévoilé l'existence d'un projet fou, un de plus?: un contrat placé sur la tête d'un salarié d'une usine de plastiques de la vallée d'Oyonnax (Ain). Le salarié qui, certes, avait été vu sur un rond-point avec des gilets jaunes au plus fort des manifestations, était syndicaliste et ne semblait pas poser le moindre problème. Mais le suspect balance les patrons de l'usine, Laurent et Muriel, un frère et une soeur qui ont hérité de l'entreprise, comme les commanditaires potentiels. La brigade criminelle mène de discrètes investigations pour vérifier ce qu'il en est, «branche» leurs téléphones, mais la presse commence à s'interroger, sans plus de détails, sur l'existence d'un projet visant un «syndicaliste» de l'Ain. La presse écrite et les télés affluent aux alentours de l'usine.

Et c'est là que le nom du député du cru, Damien Abad, apparaît dans les conversations. [...]

Selon Laurent, Damien Abad, dont le Parisien rappelle qu'il était venu visiter l'usine avec Laurent Wauquiez, l'aurait appelé en lui demandant?: qu'est-ce que c'est que «ce bordel»? ? «Il veut savoir où ça en était» , raconte Laurent à sa soeur. «Demain matin il appelle la préfète [du département, ndlr] pour savoir si elle a des informations... et puis suivant ce qu'elle dit il appelle le procureur.» Pour savoir, toujours selon le chef d'entreprise, s'il «va y avoir» une enquête, «qui dirige l'enquête», est-ce que ce sera «sur Paris ou Lyon ou Bourg» ... «Il va essayer d'aller un peu à la pêche aux informations» et il «me tient au courant», et nous «on le tient au courant au fur et à mesure», dit-il encore à propos d'Abad... «Damien voulait aussi qu'on fasse... un article dans le Progrès... pour contrer un peu tout ce qu'ils ont dit» et «calmer le jeu». Tout au long de la conversation, Muriel acquiesce avec force interjections, «dingue» ou «putain» .

[...]

Damien Abad a-t-il cherché à intervenir sur le cours de la justice ? A Libé, le député assure qu'il n'a fait que répondre ce jour-là à un ami en pleurs. «Il m'a appelé», dit-il en contredisant les propos du chef d'entreprise. «Je lui ai remonté le moral comme à un ami», dit le chef de file LR à l'Assemblée. «Je me suis renseigné sur ce qui se passait, c'est tout. Je ne me permettrais pas d'interférer.» Le député a-t-il voulu jouer les attachés de presse ? «Je leur ai peut-être suggéré de faire un article, c'était par rapport à leur société. Mais jamais je n'ai cherché à les protéger.» A la femme de son ami Laurent, il a adressé un SMS le 5 avril 2021 : «J'ai vu la préfète» qui confirme qu'aucune enquête n'est en cours «dans le département» .

L'Elysée et Matignon reconnaissent qu'ils avaient eu connaissance de la plainte contre Abad classée sans suite, avant sa nomination, révèle BFM. Olivia Grégoire, porte-parole au gouvernement affirmait le contraire hier...

53% des Français considèrent d'ailleurs que face à des accusations d'agressions sexuelles, un membre du gouvernement doit quitter l'exécutif, d'après un sondage Elabe pour BFMTV et L'Express en partenariat avec SFR.

Mais au-delà de l'affaire Abad, qui fait très mauvais effet alors que le gouvernement a réaffirmé sa volonté de faire de la lutte contre les violences sexuelles, l'un des chantiers de ce nouveau quinquennat, la situation politique semble patiner pour Emmanuel Macron.
 
Les Français demeurent ainsi très partagés sur l'arrivée de la Première ministre au pouvoir, d'après l'étude d'opinion. 34% d'entre eux jugent ainsi que c'est une bonne chose pour le pays et 31% un mauvais signal. 35% des personnes interrogées n'ont pas d'avis.

70% des personnes interrogées dans ce sondage Elabe que le gouvernement n'incarne pas la nouveauté

Ce député MoDem du Puy-de-Dôme ne pourra pas se représenter aux élections législatives pour un 3ème mandat. Il a été condamné en appel à 2 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire pour « complicité d’escroquerie ». Après un échec devant le tribunal administratif de Clermont-Ferrand, lundi 23 mai, pour annuler le refus de sa candidature par le préfet du Puy-de-Dôme, il renonce finalement à se présenter.

Je pense que c’est un complot politico-judiciaire. J’ai parfaitement identifié ceux qui étaient à l’origine de tout ça. »

L'Elysée et Matignon reconnaissent qu'ils avaient eu connaissance de la plainte contre Abad classée sans suite, avant sa nomination, révèle BFM. Olivia Grégoire, porte-parole au gouvernement affirmait le contraire hier...