Obelisque Farpaitement | Vous l'attendiez (ou pas )
CR Diagonale des Fous 2025 - 185km 10700D+
Contexte:
- Juillet 2024: Je fais de la route depuis pas mal de temps, plusieurs marathons, mais jamais de trail, et en gros en pause depuis quelques années avec l'arrivée des enfants. La section sports de mon CE propose de participer au grand Raid de la Réunion en octobre 2025, je dis banco, et quitte à faire le déplacement (et le budget), autant signer pour la plus longue distance, la fameuse Diag'
S'en suis une remise au sport à haute dose, beaucoup de running, pas assez de dénivelé mais on fait ce qu'on peut en région parisienne. Reprise des dossards à l'automne par de petits trail (20-35km), je commence à y prendre goût.
Pour la Diag’ il faut 2 courses qualificatives de 85 points (1km = 1 point, 100m de D+ = 1 point), je m’inscris donc à plusieurs courses au printemps.
- Décembre 2024, je m’aligne sur les 40 bosses version 120km (grosse erreur), pour un premier test. Départ le soir, ca permet de tester les conditions des courses, mais je ne m’attendais pas à un terrain aussi gras => pris par les barrières horaires au bout de 8h et 50km.
- Mars 2025 : Ecotrail 80km : Après beaucoup de km avalés durant l’hiver, ça se passe bien, le terrain beaucoup plus simple et roulant s’y prête. Malgré l’arrivée à la tour Eiffel fermée suite à une alerte incendie.
- Avril 2025 : Trail de la Sainte Victoire, 60km 3000D+. Cette sortie en groupe avec les collègues de la Diag’ permet de valider la deuxième course qualificative, la pression retombe, focus maintenant sur l’entrainement.
- Mai 2025 : UTDC Alsace : de nouveau pour tester l’enchainement départ le soir, course de nuit et distance sur terrain roulant. Je ne vais pas épiloguer dessus vu le nombre de pages que ça a déjà fait, mais après presque 24h, plus de lucidité, impossible de dormir, hallucinations et stress, je panique et finis le trajet en voiture jusqu’à l’arrivée. Après coup, je regrette, mais j’ai appris des choses sur ma gestion de la fatigue.
- Juin 2025 : ultra marin 100k : annulé suite à blessure à la cheville (tendinite et périostite) qui me flinguera un bon mois.
Bilan le renfo est très important !
Avant course :
Arrivée sur l’île intense quelques jours avant, j’en profite pour faire un petit tour au volcan. Souffle court avec l’altitude mais je fais connaissance avec d’autres coureurs en visite/vacances pré-courses aussi. Un petit plouf dans l’océan indien, l’eau est bonne
Je m’efforce de dormir le plus possible mais pas facile et je ne fais pas à la nuit à 18h et à l’aube à 5h du mat’ Mercredi : récup des dossards.
Direction Saint-Pierre et son village de départ. Énormément de monde malgré qu’on ai visé le midi. Il faut venir avec son sac de trail et matériel obligatoire, contrôle systématique.
On récupère le précieux sésame, ainsi que les 2 tee-shirts à porter obligatoirement au début et à la fin de la course, puis encore une longue file d’attente en plein soleil pour récupérer les goodies des partenaires (casquette, saharienne, gobelet, buff x2, manchons, etc…) et la puce GPS pour un suivi live. Petit repas sur place, conférence de presse des élites et selfie avec Patrick Montel (alors peut-être !) Bref, la journée passe vite rien qu’avec ça, préparation du sac, des sacs de délestage avec rechanges, bouffe, etc… (pas d’assistance perso). Je stress pas mal sur ce que je prends ou pas, etc, je plains mes collègues que j’ai saoulé de 36 questions
Dernières vérifications, rechargements du téléphone, de la montre, des batteries de frontales, des powerbank, de la batterie gorpo. Décompte des gels/barres à prendre… bref le sommeil est dur à trouver.
Jeudi : jour de course. On quitte le logement à Saint Gilles pour Saint Pierre.
Gros repas de pâtes (ca change du riz des derniers jours entre les cari et rougail), sieste dans le logement d’un accompagnant jusqu’à 19h, plutôt pratique.
Dernières pâtes, mise en tenue, pause toilette , la tension monte !
On rejoint la foule sur le front de mer, c’est blindé, contrôle, dépose des sacs de délestages, et on rentre dans les sas sans problème, et il y a déjà un premier ravito et des chaises pour reposer les jambes.
La tension monte encore d’un cran quand les sas (2800 partants) se déversent sur la ligne départ quelques minutes avant le départ. Nous étions plutôt épargnés et au calme entre coureur et nous voilà proche de la foule du public, du bruit et des lumières. Plus le choix, il va falloir y aller !!!
Départ – Domaine Vidot 14km 650D+
22h, le coup d’envoi est donné, c’est l’explosion ! Il fait chaud et lourd, le tee-shirt obligatoire fait l’affaire.
Je pars avec un collègue, avec le même planning, autour des 55h. Le public et l’ambiance c’est fou ! Sur des kilomètres, l’ambiance ne s’arrête pas, on est en ville, bord de mer, vu la foule qui rétrécie la route malgré les rubalises, on se croirai dans un col du tour de France. C’est grisant mais on garde l’objectif de vue, partir à bon rythme mais pas trop pour arriver frais à Domaine Vidot et éviter les embouteillages juste après.
Portion bouclé en 1h52, un peu plus rapide que les 2h prévus. Ravito express, trop de monde c’est la cohue, remplissage de flasque et ça repart.
Domaine Vidot – Notre Dame de la Paix 19.5km 1400D+
À peine reparti, ça bouchonne, on d’y attendait. Les routes et chemins au milieu des cannes à sucre laisse place à un single, encore plutôt roulant, mais on est en à la queuleuleu. J’en profite pour me changer et un mettre un haut chaud technique car ça se rafraichit avec la nuit, l’altitude et la sortie de la ville. Changement de batterie de frontale.
Arrivé à notre dame de la paix au bout de 6h de course, sur le planning, 1501éme
Notre Dame de la Paix - Mare à Boue 22.3km 700mD+
Ça continue de monter tranquillement jusqu’à nez de Bœuf à travers la brume du matin, ça commence à être un peu monotone cette nuit, heureusement le soleil commence à montrer le bout de son nez.
La partie jusqu’à mare à boue est plus roulante, avec le soleil ça fait du bien, et ça permet de relancer et rattraper quelques collègues qui nous avait déposé avant Vidot
Arrivé en 10h, toujours sur le planning, 1465éme
Gros ravito, plat chaud qui fait du bien, prendre le temps de remettre de la nok et c’est reparti !
Mare à boue – coteau Kerveguen 12km 1000m D+
Bien rechargé on rentre dans le dur, ça monte sec et cette montée Kerveguen qui n’en finit pas et les cailloux arrivent et ne nous quitteront plus jusqu’à la redoute.
14h30 de course, 1611éme, on laisse tomber le planning, tant qu’on va dans notre rythme sans se mettre dans le rouge.
Le refuge au sommet est loin et met longtemps à arriver et je pensais y trouver un ravito mais il n’y a qu’un pointage, on repart dans la descente direct, arf.
Kerveguen – Cilaos 8km et 1400 D-
Attention ça descend fort dans « le bloc ». Très très longue descente en marche d’escalier en pierre (1100mD- sur 4km), irrégulières, ça tape dans les jambes et les chevilles . Je descends tranquille en suivant d’autres collègues sur le même rythme. Objectif : préserver les chevilles et jambes, on est large sur l’horaire.
L’arrivée sur Cilaos est sans grand intérêt, en partie en ville, j’essaie de relancer un peu.
Arrivé sur la base vie en 17h, 1628éme (1h de retard sur le planning)
Recup du sac de délestage, rinçage des pieds/jambes, changements de tenue complète, on refait le plein de bouffe et de vêtements sec dans le sac, repas chaud, massage des jambes par les kinés ça fait du bien
J’essaie de dormir un peu dans la tente, mais trop de bruit, petit vent frais je n’y arrive pas, et de toute façon mes 3 autres collègues veulent repartir de suite avant la nuit et je préfère être accompagné.
45min de pause je crois
Cilaos – Tailbit – Marla 12,5km 1320D+ 910 D-
Partie cascade bras rouge interminable et sans vraiment d’intérêt, ça monte, ça descend, faut traverser des petites cascades, encore et encore….
Pas trop de souvenir de la partie suivante, c’était long, dans la nuit noire, je suivais mes collègues qui donnait la cadence et je commence à avoir sommeil, mal aux jambes, plus de jus, je demande à faire des un ou deux pauses dans la montée du Tailbit (heureusement ya la pause thé au milieu, ça fait du bien !)
Arrivée à Marla, mini ravito, aucun espace pour dormir (sauf dehors dans le froid sur l’herbe), on repart.
23h45 de course, 1701éme
Marla – Plaine des merles 6.5km 500mD+ 300mD-
Au bout de ma vie, je suis mes collègues les yeux fermés. Je m’endors à moitié et les premiers du Bourbon nous double.
Les élites devant foncent, à peine on entends leur « à gauche ! » derrières nous, qu’on ne voit que leur sac de dos devant nous
Un coureur tombe de la Diag tombe dans un ravin, 3-4m plus bas en évitant un coureur du Bourbon. On verra les secouristes venir à contre sens avec bouteille d’oxygène et civière
Arrivée à plaine des merles en 26h45 et 1662éme (95km depuis le départ, le vainqueur est déjà arrivé et surement douché et dans son lit )
Ravito sur le bord d’une route, aucun espace, mes collègues continuent et préfèrent trouver un endroit pour dormir dehors le long d’un chemin mais moi KO, je me met dans la tente médical, premier fois que je sors la couverture de survie, plus grosse couverture, je m’endors en 2sec
20min plus tard, réveil par le staff, tain ça fait du bien du dormir, je me sens frais et en forme !
Juste que je n’ai pas envie de quitter la couverture et le chaud donc je repars avec la couverture de survie sous la veste, ça me fera une magnifique jupette dorée que nombreux seront à me commenter par la suite. Ayuget tu as du me doubler par là
Plaine des merles – Aurère 11km 300mD+ 1200D-
Je me sens en forme et j’ai l’impression de relancer constamment. Départ du sentier scout en 1766ème position et arrivée à Aurère au lever du jour en 1659ème position, en 31h. Sentier plutôt roulant même si la descente vers Aurère est interminable et ça commence à bien taper les doigts de pieds en bas de la descente, mais doubler ça motive et essayer de suivre quelques bleus aussi.
Pas mal de monde dort le long du chemin, on aurait cru un camp de sdf le long du périph
Dommage pour la vue, tout est de nuit, mais finalement ne pas voir le ravin sur les côtés n’est pas plus mal…
Aurère – Ti Col Maido 15.5km 2000mD+ 950mD-
Le jour se léve
Nous y voilà la fameuse montée du Maïdo signifiant la sortie de Mafate et grosso modo synonyme de finir la course dans les temps (bon en fait, reste quand même pas mal de chemin et ce n’est pas aussi simple que prévu).
On commence par descendre, toujours sur mon bon rythme (de marche la plupart du temps quand même ) vers la Passerelle d'Oussy puis la rivière des galets.
Faut traverser les pieds dans l’eau, c’est con, je venais de me faire soigner mes 2 petites ampoules, strappé et recrèmer de nok à Aurère
Pas grave, ça rafraichit et je traverse pieds nus pour sauver les chaussures et chaussettes…
Et c’est parti pour la première partie de la montée jusqu’à ilet des orangers.
Je suis bien, sur un bon rythme et je double. Une petite citerne sur le côté permet de mouiller la saharienne et de faire le plein des flasques. Le soleil commence à bien taper
Ilets des orangers en 35h30 de courses et 1675ème
Ravito avec purée, beaucoup d’eau, coca…
Pour l’instant je me force à respecter mon alimentation, gel et/ou pate de fruits régulier, bien boire, boisson iso et électrolyte, bouillon avec grosse dose de sel aux ravito. Impec à ce niveau.
Je repars pour la deuxième partie du Maido, 1200D+ sur 5km, en plein soleil, sans ravito. Je voulais faire cette partie au petit matin dans le planning pour éviter la chaleur mais l’objectif est maintenant seulement d’arriver au bout et entier
Je me cale sur une gorgée d’eau tout les 50m de D+ et part sur un bon rythme et je double dans la montée, WTF ? Je rattrape un collègue laissé à Plaine des merles avec qui je finirai l’ascension ou plutôt qui me trainera au sommet.
Arrivée à 200/300m du sommet, gros coup de mou, je soupçonne la fatigue et ca devient dur d’avancer. Heureusement je ne suis pas seul, et il me donne le tempo jusqu’au ravito. Dommage je ne profite pas de l’ambiance folle du sommet après la petite porte en métal qui met looooooongtemps à arriver alors qu’on entend le bruit de la foule. Le ravito est loin, heureusement des spectateurs nous dépanne en coca et tuc.
Arrivée au ravito, je file dans la tente médicale pour dormir, mais malgré vêtements sec (ça caille avec le vent au sommet) et couverture de survie, je grelotte et impossible de fermer l’œil. Heureusement les bénévoles, médecins, kiné, podologue etc, pendant la course sont extraordinaire et bienveillants
Check de la glycémie, je suis en hypo. Logique, pour ne pas avoir soif, j’ai rien mangé pendant la deuxième partie de la montée, quel con
Coca, bonbon, etc… ça remonte vite et on me laisse repartir. Je laisse mon collègue partir et lui dis de filer jusqu’à la redoute vu qu’il est en forme, il finira en 57h
Pointage à Ti Col en 39h20 de courses et 1578ème, 100 places de gagnés sur la montée
Ti col Maido – Ilet Savannah 17km 1900D-
Je mettrai 6h pour longue longue longue descente au lieu des 4h prévus, je doublerai les 2 autres collègues de la nuit précédente (Tailbit) en train de dormir sur le côté.
Impossible de relancer, les pieds sont douloureux le sol est parfois glissant avec la bruine/pluie qui s’installe et la végétation forêt/jungle contraste du tout au tout avec Mafate sec et aride quelques heures auparavant. Je subis cette descente et chute 2 fois.
L’arrivée vers Savannah passe par de la ville, je discute avec un local qui fait la Diag en dilettante, il va dormir ce soir chez sa belle-sœur, puis demain il va dans la famille, le reste du temps il court… c’est un autre monde
Petit coup de stress à la tombée de la nuit, un peu avant la base vie, je ne retrouve pas ma frontale. Je prends celle de rechange mais ça n’éclaire pas aussi bien.
Et quelle galère les petits détours avant les ravitos, on le voit, on croit arriver mais non, on descend un petit chemin, remonte dans les cailloux, etc… si je tenais celui qui a fait le tracé !!!!!!!!!!
Bref, arrivée à Savannah, base vie, sac de rechange, vêtements sec, rechargement de montre, de frontale (je retrouve ma bonne frontale dans la poche de la veste…), changement de batterie, massage par les kiné, podologue, je prends mon temps je sais que ça va le faire, mais qu’il va falloir tenir encore une nuit, et peu importe le chrono ou le classement, je commence à savourer (et à souffrir des pieds aussi).
Changement de chaussure aussi, pas nécessaire, mais ça rebooste un peu.
Point négatif, c’était noté douche dans le roadbook, ça se matérialise par un tuyaux d’arrosage dans l’herbe/boue/cailloux, pas top
Base de vie, c’est aussi un bon repas chaud, le cari de poulet Mes 2 collègues arrive aussi au ravito mais font un arrêt express et repartent aussitôt
Savannah – La Possesion 15km 800mD+ 930mD-
Je repars seul de la base vie requinqué mais fatigué, pas réussi à dormir avec la musique. Il fait nuit noir, les écarts entre les participants commencent à être larges, pas au mieux pour moi.
Je rattrape assez vite quelques personnes que je double, ça fait toujours du bien au moral et ça permet de discuter 5min pour rester bien réveillé.
Comme la nuit précédente, peu de souvenir de cette nuit, heureusement la chaleur est là. Je fais quelques portions avec des petits groupes de gens, chemin Ratineau ça a l’air d’aller, mais Kalla, c’est vraiment un enfer, des cailloux, des branches, ça glisse, bref, bien bien relou.
Je discute avec une locale (plutôt âgée) qui fait ce chemin d’habitude, à l’entrainement
Des sensations étranges, je suis persuadé d’être déjà passé par là, je crois reconnaitre un caillou, une branche sur laquelle j’ai pris appui (rien ne ressemble plus à un caillou la nuit qu’un autre caillou ) des gens que j’ai doublé … la fatigue commence à être dangereuse et les sensations étranges …
L’arrivée à Possession fait du bien, je retrouve une connaissance qui fait l’assistance pour des amis à lui, ça fait du bien de voir une tête connue au milieu de la nuit. Je rattrape mes 2 autres collègues qui sont sur le point de repartir.
Un peu de repos dans la tente médicale, des soins, du ravito, bref de quoi repartir frais (ou du moins je le pensais) avant le lever du jour. Mon dos me brûle à cause de l’irritation causé par le sac
La Possession 53h de course (3h du mat’), 1718ème
La Possesion – Grande Chaloupe 7km 350mD+ 350mD-
C’est parti pour le chemin des Anglais, foutus rosebeef, pas capable d’aligner 3 cailloux à plat
J’avance à un rythme d’escargot, ne voyant pas plus loin que 2 pas devant, courbé en deux dans les montés, à maudire chaque caillou dans les descentes…. C’est long, le nombre de cadavre en couverture de survie dans le bas-côté découvert à la lumière de la frontale fait une sensation bizarre.
Ma vue baisse de plus en plus, et après voir failli me rétamer en dormant en marchant, je décide de m’arrêter. Enroulé dans la couverture de survie, je m’allonge sur le côté du chemin des anglais et je dors 20min. Réveil difficile, reposé, mais grosse douleur à la hanche (quelle idée de dormir sur un caillou )
Mais ça repart et le jour commence à poindre à l’arrivée à grande chaloupe.
56h, j’ai gagné une place sur cette section [ :tinostar]
Je suis toujours à 3h d’avance sur les barrières horaires, donc je suis tranquille, ça va aller au bout, faut juste finir …
Le ravito est pas ouf, il ne reste déjà plus grand-chose. Un mec arrive avec 2 côtes cassés suite à une chute, je choisi de ne pas perdre trop de temps ici et de repartir
Grande Chaloupe – La Redoute 20km 900mD+ 900mD-
Dernière portion et c’est fini, ça commence à sortir bon !
Encore un bout du chemin des Anglais que je croyais enfin derrière moi, puis on attaque la longue montée du Colorado, longue et pénible avec la chaleur qui arrive.
De toute façon, je ne fais que marcher, ça monte, des coureurs du Bourbon double, de la Diag aussi avec une facilité déconcertante ….
Rien d’extraordinaire ici, quand on pense la montée fini en arrivant sur la route, c’est pour mieux repartir pour encore 300/400D+ dans la terre.
Ne jamais écouter les gens sur le bord du chemin qui essaye de donner des indications de distance/temps restants
Enfin le ravito du Colorado ! reste plus qu’à redescendre
Changement de tee-shirt pour mettre l’officiel pour le finish. Crémage des pieds en feu, je passe un peu de temps au ravito.
59h20 - 1742ème J’en profite pour faire quelques photos et je me fait interviewer par la télé locale (je passerai au JT du 13h tout sourire en disant que le délivrance est proche )
La suite se fait vraiment au ralenti en mesurant chaque pas pour éviter de se faire la cheville maintenant.
Une fois dans le chemin de La Vigie, la vue sur le stade et les bruits au loin commence à rebooster et je me mets à accélérer et doubler dans la descente, WTF !
Mais ça bouchonne un peu et le chemin repart en montée alors qu’on croyait la fin proche …
Une fois sur la route, je sprinte (enfin, j’ai la sensation de sprinter) en tenant mon sac comme je peux pour éviter de me brûler davantage le dos et les côtes (sac beaucoup trop chargé).
Je file vers l’arrivée et saute sur l’arche avec un cri de soulagement !
C’est fait, 61h56 et 1810ème (sur 2060), très loin de l’objectif initial mais le principal est là, je suis au bout.
Quelques larmes d’émotions et de relâchement et je retrouve mes collègues de la première nuit qui sont arrivés une bonne heure avant (alors que je n’ai pointé que 15min après eux au Colorado au final).
C’est l’heure du ravito, soins, photos avec tee-shirt finisher et la médaille
Puis c’est le retour au airbnb pour une bonne douche, un resto et au dodo !
TL:DR : C’était long et plus technique qu’attendu. Au bilan j’ai surtout vu des cailloux, des cailloux, et encore des cailloux et de la poussière. Pour les paysages faudra y revenir en vacances.
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Quand l'appetit va, tout va !
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