une fois j'ai été abordé par un espagnol ou un portugais qui parlait bien français. Le gars me demande son chemin et me dit qu'il a perdu sa carte bancaire et ne sait plus comment faire pour rentrer chez lui
Moi
, je crois d'abord que c'est un de ces escrocs qui te demandent d'acheter des habits de luxe qu'ls auraient pas pu vendre selon eux. Mais là il me dit qu'il peut payer pour dormir chez l'habitant mais pas l'hôtel car il lui reste pas assez d'argent.
Je lui réponds qu'il trouvera peut-être des gens qui acceptent son argent, mais le gars semble pas comprendre que ça veut dire "no".
Il me dit alors qu'il peut en attendant me payer une glace ou un café comme ça on fait connaissance et je ne serais plus un inconnu pour lui. Je lui dit que je croyais qu'il avait plus beaucoup d'argent mais il répond que ça suffit pour payer la glace ou le café + l'hébergement.
Il fait chaud et la glace me tente mais je profite pas des gens. Ce jour là, j'étais un peu dans les nuages, mais assez clair pour trouver ça bizarre. Je lui dit discretement d'essayer avec un autre gars qui nous avait regardé. Il y va et je suis content, enfin libre.
Il revient quelques secondes après et me dit que c'est embêtant parce que l'autre gars peut pas l'héberger. Merde, fallait qu'il revienne
. Je regarde l'autre gars et j'ai l'impression qu'il l'a renvoyé chez moi, je me dis que c'est pas possible que le gars soit revenu de lui-même. Je lui dit que j'attend ma copine et qu'elle va arriver. Je désigne un couple là-bas et lui dit qu'eux ont l'air d'être sympas. Je lui dit "bonne chance et si ça prend pas, il devrait demander à d'autres". Il se dirige vers eux mais je vois qu'ils refusent.
Le gars revient, j'en ai l'impression. Apparemment la première fois qu'il est revenu, c'est pas l'autre qui l'avait renvoyé chez moi. Je m'esquive en espérant qu'il m'ait pas vu et je me planque derrière l'autre abri. Il a l'air de me chercher et il finit par me trouver. Là, je deviens clair et je l'envoie promener. J'ai un pincement au coeur, mais il faut être comme ça. Et je retourne là où j'étais quand il l'avait abordé au début.
Ma copine arrive et on va chez moi en se baladant un peu en ville. Arrivé devant chez moi, je sors la clé et commence à ouvrir quand j'entends "attendez" et je vois le gars courir vers moi. Sur le coup, je pense pas à m'engouffrer avec ma copine en vitesse et j'ai même pas pensé à lui raconter. Il me dit qu'il passait là quand il m'a reconnu
et qu'il s'inquiète pour la nuit. j'explique le topo à ma copine. Je lui dit que j'ai été clair. Il me rappelle qu'il m'a quand même proposé de la glace ou un café et qu'il a été sympa alors.
Ma copine est morte de rire, sinon je serais rentré de suite. Je lui rappelle que je n'ai consommé ni glace ni café et je luis dit que je n'en consomme jamais en service, que je suis flic, toussa.
Il se démonte pas et me dit que dormir chez un flic c'est mieux , comme ça c'est la sécurité. Je lui dit "je veux pas de toi". Là, il reste clame mais me demande si c'est parce que j'avais prévu de faire autre chose avec ma copine cette nuit et il me dit que ça le gêne pas, qu'il dort bien
et il me sort 10 euros et me dit de les prendre tout de suite comme ça je suis rassuré.
Moi, emmerdé, j'avais peur qu'il s'engouffre en même temps que nous dans l'immeuble (et ma copine a ses bagages, on aurait pas le temps d'aller plus vite que lui), je sais pas quoi faire. Jai une idée, j'ai la clé de l'immeuble de mon frère comme je m'occupais de ses plantes, et je dis "d'accord, allons directement chez nous pour poser votre sac et vous pourrez vous y reposer, après ça, je reviens ici, je dois nourrir les oiseaux de mon frère". je lui ai fait croire que j'habitais pas là. On va chez soi disant "chez moi", donc chez mon frère, tout en lui faisant croire que l'immeuble où il nous a surpris c'était celui où vit mon frère. Le gars avait pas l'air de se douter du piège. Il m'a juste demandé pourquoi on montait pas d'abord chez mon frère avant d'aller chez moi alors que je m'étais apprêté à entrer dans l'immeuble. Je lui ai répondu que mon frère était misanthrope et ne supportait pas que des étrangers entrent chez lui. Le gars dit qu'on n'a qu'à pas lui dire. Je réponds que mon frère me fait confiance, toussa. Il accepte.
On va chez moi, donc chez mon frère mais avec le bus parce que je veux perdre le mec pour éviter qu'il revienne devant chez moi. J'ai l'abonnement et je lui dit que ce qu'il dépense pour le bus sera déduit de sa nuit d'hébergement, parce qu'il a l'air sympa
Je commence à devenir sadique
A un arrêt de changement, je glisse à ma copine de faire semblant d'attendre en bas de l'escalier quand on sera chez mon frère, de trouver une excuse et de me sonner quand je serais monté avec le gars pour me demander de redescendre. Comme j'ai la clé, le gars ne pourrait penser que je l'ai emmené dans un immeuble au hasard. On devra, lui et moi, monter au mauvais étage par les escaliers parce que je prétendrais que j'ai la phobie des ascenseurs
, je l'emmènerais devant la mauvaise porte (celle d'un copain de voisinage de mon frère dont je connais le nom et pour montrer que je le trompe pas, avant d'arriver, je lui dirais mon nom de famille (celui du gars, comme ça s'il voit sur la sonnette, il me croit). Craignant que quelqu'un soit là et qu'il entende le bruit, je lui dirais que mon père est resté l'après-midi chez moi avec ma mère le temps que je revienne. Excuse vraiment con... Pendant ce temps, ma copine devra monter au cinquième chez mon frère avec l'ascenseur, je lui ai filé la clé que j'ai enlevé discrètement du trousseau.
On arrive donc devant cet immeuble. Là, tilt, ma copine voit des filles dehors et elle nous dit je vais vite saluer Isabelle, calez la porte, j'arrive, montez sans moi". l'excuse me fait peur mais le gars se demande pas pourquoi elle ne dit pas simplement qu'elle sonnera pour qu'on lui ouvre. Et sans se démonter ma copine va vers les filles et fait la bise. Futée ma copine qui improvise bien. Le gars est confiant
Je monte avec lui et je suis mon plan, je donne mon faux nom et au bon moment je reçois l'appel de ma copine qui me demande soi disant de l'aider à monter son sac. Je dis au gars "putain, j'ai oublié qu'elle avait ses affaires". Je lui dis "tu connais mon nom, tu m'attends devant ma porte, c'est le...". Puis, je dis "attends, je te montre, mais j'ouvre pas tant quand je suis pas revenu, on se connait pas assez pour ça, désolé, et je préfère d'abord bien te présenter ave cmes parents sinon ils auraient peur des rester un instant seuls avec un inconnu, les vieux toussa
"'. Ca fait très crédible. Yessss! Le gars n'a pas l'air de douter
Je file vers la cage d'escaliers et je monte de 2 étages. Ma copine m'attend chez mon frère, la porte ouverte et on regarde par la fenêtre si le gars part. Après une dizaine de minutes, on l'a vu sortir et attendre dehors. Puis il est parti mais on l'a pas vu, c'était au moins une heure après. Bien sûr, j'ai jamais raconté cette histoire au voisin d'immeuble de mon frère, je suis pas assez pote avec lui, mais mon frère lui a parlé, pour savoir, d'un casse pied qui était venu devant sa porte et il a appris que le gars avait fini par sonner à la porte et s'était fait jeter. Bizarrement, il avait pas insisté.
On est rentré chez moi le soir et le gars était là. Il avait mémorisé le nom de la rue, l'immeuble et les bus. Et il connaissait mon nom
Il avait relevé tous les noms de l'immeuble où on était allé parce qu'il avait, le malin
, compris que je ne m'appelais pas trucmuche, et qu'il était assez intelligent pour comprendre que si j'avais les clés de l'immeuble où je l'avais emmené, j'avais peut-être un parent dans cet immeuble et qu'on avait peut-être le même nom de famille. Et il avait comparé les noms des 2 immeubles
Il m'a fait une leçon de morale, on s'est décidé avec ma copine à entrer dans l'immeuble en lui disant qu'on était triste pour lui mais que "no", il pouivait pas agir comme ça avec des inconnus. Il a recommencé avec l'histoire de la glace qu'il aurait pu m'avoir payé, moi j'ai refroidi sa glace
parce qu'il me chauffait trop là et je lui ai dit "je redescends avec un pote et on va s'occuper de toi". Devant son air d'escargot, je lui ai ajouté "quand je dis qu'on va s'occuper de toi, ça veut pas dire qu'on va t'héberger mais qu'on va te faire passer l'envie de revenir". je l'ai dit en gueulant pour faire peur. Evidemment, je ne l'aurais pas frappé. Et on est monté.
Je l'ai jamais revu
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"Being second, is to be the first of the ones who lose." Ayrton Senna