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  [Présidentielle et après] Les vraies préoccupations des gens

 


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[Présidentielle et après] Les vraies préoccupations des gens

n°10558223
Louvre
Posté le 04-02-2007 à 13:28:34  profilanswer
 

Les débats actuels me semblent délirants car presque exclusivement centrés sur les candidats et leurs personnalités, les sondages.
 Au lieu de partir des vrais problèmes et des souffrances réelles des françaises et des français, pour aboutir à des demandes claires de la part du peuple qui, une fois transformées en actes politiques, lui permettraient d'avoir une vie meilleure dans 5 ans qu'aujourd'hui.
 A partir de là les gens pourraient voir quel-le candidat-e répond de manière très précise à ces demandes centrées sur la vie, avec des propositions de lois concrètes, des chiffres et un budget précis pour la France en 2008 (en lieu et place d'une accumulation de promesses plus ou moins floues lancées tous azimuts, certaines carrément chiffrées en milliards d'euros, mais évidemment ces milliards ne sont pas replacés dans le cadre d'un budget équilibré; c'et donc du vent. Comme à chaque élection, qui se révèle par la suite souvent avoir été un piège à cons pour beaucoup de nos concitoyen-ne-s, qui ont une vie plus difficile et des perspectives d'avenir de plus en plus sombres pour eux-mêmes et pour leurs enfants).
 
Voici des extraits de deux articles qui m'ont remis dans le droit chemin ( :D ) :
 
<< Malgré le recours systématique à leur nouveau mantra de « valeur travail », les deux principaux candidats passent à côté de l’essentiel. Ni Ségolène Royal ni Nicolas Sarkozy n’évoquent à aucun moment la dégradation du travail tout court. Pendant que Laurence Parisot, la présidente du MEDEF, propose d’instaurer la « séparabilité » afin de jeter aux orties le droit du licenciement, les salariés paraissent, eux, éprouver la tentation de la sécession au coeur même des entreprises. Dans un contexte de chômage de masse, de désindustrialisation, de modération salariale et de précarisation de l’emploi, l’UMP comme le PS refusent de voir combien, aux yeux de bon nombre de salariés - des ouvriers et employés aux cadres -, la valeur du travail a été sapée par son « intensification » : en exigeant de la « réactivité », en chassant les « temps morts » sur les postes de travail, en généralisant la « polyvalence » et la « flexibilité », en accroissant les procédures de contrôle, en réquisitionnant le corps et aussi l’esprit de leurs travailleurs par le biais d’un nouveau management dit « de l’affect », en développant les pratiques de notations individuelles ou encore en établissant des relations directes avec les clients, les entreprises ont exigé de leurs salariés plus d’efforts, plus de « qualité », plus de disponibilité, plus de responsabilité et plus de rentabilité... Et cela, alors que, dans le même geste, la plupart du temps, elles leur déniaient toute reconnaissance, même symbolique, de crainte d’avoir à recruter ou à augmenter les salaires...
 
Les indices de cette crise à l’intérieur du travail ne manquent pas, mais même quand ils prennent des tournures dramatiques (suicides, maladies professionnelles, accidents du travail), ils demeurent largement absents des « préoccupations » avancées par le PS et l’UMP dans la campagne électorale. C’est cet ouvrier d’une fonderie ardennaise qui raconte ses rêves de fuite tant le goût du travail bien fait a été enseveli sous les diktats contradictoires de la direction ; ce sont ces employés d’American Express à Roissy qui se lancent dans une grève de dix jours pour dénoncer des « pratiques managériales » ayant conduit à une vingtaine de démissions en moins d’un an ; ce sont les salariés des hôtels Accor qui rechignent à exprimer leurs « qualitudes » selon le néologisme confectionné par des as du coaching ; ce sont ces cadres supérieurs qui, en masse
 
(et, en tout cas, au-delà du nombre d’emplois supprimés), chez HP ou Neuf-Cegetel, « profitent » d’un plan social pour filer à l’anglaise grâce au guichet des « départs volontaires » ; ce sont les syndicats d’IBM ou encore de Microsoft France qui dénoncent les niveaux de stress faramineux induits par des systèmes de notation et de rémunération...  >>
 
 
Second article:
 
<< Urgences sociales
 
Le minimum vieillesse que Mireille Mosset perçoit ne lui permet pas de joindre les deux bouts. Elle dénonce les lourds frais bancaires qu’elle subit et invite les candidats à s’intéresser "aux problèmes justes".
 
C’est une lettre en forme de coup de colère. Lorsqu’elle l’a écrite, fin décembre 2006, Mireille Mosset était « depuis six mois en guerre contre les banques », sur un sujet dont « personne ne parle ». Et la télé, elle, lui « parlait » de plus en plus des prestations de campagne électorale de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, où elle peinait à trouver écho de ses préoccupations. Ce bruit comparé à ce silence, ce fut le déclic.
 
Le système bancaire, grand oublié de la campagne
 
Adressée aux « candidats à la présidentielle (sauf à l’extrême droite) », la missive commence ainsi : « À cinq mois des élections, je me permets de vous adresser ce courrier. J’écoute vos bavardages, vos promesses, vous abordez l’immigration, la violence, la pollution, le handicap, les impôts, mais pas un de vous n’aborde le système bancaire. » Et cette citoyenne du Vaucluse, habitante de Lapalud, une bourgade de 4 000 âmes près de Bollène, d’expliquer : « Ma situation est simple. J’ai soixante ans, je perçois le minimum vieillesse, j’ai un fils de vingt-cinq ans et demi, traumatisé crânien depuis le 13 mai 2000, accident de la route, et une fille de dix-sept ans et demi préparant son bac, pour être éducatrice de rue. Mon loyer augmente chaque année de 35 euros mensuels ; l’allocation logement n’a pas bougé depuis 2000. Or, depuis le mois de février 2006, ma banque, la Caisse d’épargne, m’a pris comme frais une somme globale de 1 100 euros, à raison de 120 euros mensuels, parfois plus... »
 
Ces « frais », ce sont les pénalités infligées par l’établissement financier à Mme Mosset pour « prélèvements impayés », ou paiements par carte Bleue refusés, bref, pour dépenses outrepassant ses rentrées. La première, nous raconte-t-elle, jointe par téléphone, est tombée il y a près d’un an, suite à un incident d’apparence banale. L’insert de la cheminée qui casse. Et entraîne une grosse facture imprévue. Mme Mosset sort des limites de son compte bancaire. Un engrenage infernal se met en marche. Depuis, « je suis tout le temps à découvert ». Les « frais » pleuvent en cascade. Un exemple ? « J’ai une assurance obsèques, parce que j’ai soixante ans et encore deux enfants à charge. Le prélèvement de ma cotisation de 28 euros a été rejeté : ça me coûte 19,20 euros. » Même tarif pour le dernier rejet en date : celui du prélèvement de sa facture d’eau (51 euros). Mme Mosset ne décolère pas contre ce « racket ». « Finalement, ce sont les gens fauchés qui engraissent les gros », lâche-t-elle, tout en tenant à préciser : « Ce que je fais n’est pas pour moi mais pour tous ceux qui sont comme moi sur le fil du rasoir et désespérés. »
 
« Racket » bancaire sur fond de budget étriqué. Son histoire incarne trop bien le phénomène décrit dans un récent rapport officiel, consacré aux revenus et au pouvoir d’achat, sous un intitulé évocateur : « La vie difficile des Français ». L’équation qutente de résoudre jour après jour, mois après mois, est en effet « simple » à énoncer : comment vivre, elle et ses deux enfants, avec pour revenu 621 euros de minimum vieillesse, complétés par une allocation logement de 389,20 euros et une allocation de 55 euros au titre de « soutien familial » ? Comment faire quand, côté dépenses, il faut payer un loyer de 625 euros et que par ailleurs « tout augmente » ?
 
« Depuis l’euro, je suis désolée, la vie s’est complètement dégradée. Les charges fixes augmentent, tout ce qu’on ne peut pas zapper. » L’électricité et l’eau, par exemple : « Alors qu’on est toujours en train de jongler pour gaspiller le moins possible, au bout du compte, c’est toujours plus cher. » Dernièrement, elle a dû courir à la mairie pour éviter qu’on lui coupe l’eau pour cause de facture impayée. Et puis, « en province, on est obligé d’avoir une voiture, y’a pas de transports en commun », ajoute Mireille Mosset, contrainte d’utiliser son véhicule fréquemment pour accompagner son fils handicapé à ses rendez-vous médicaux. Résultat : « À partir du 8 ou 9 du mois, ça devient serré, il faut grignoter sur l’alimentation, sur tout... » Un temps, sa charge fut allégée grâce au coup de main de ses parents. Temps révolu : aujourd’hui, « ils sont obligés de payer pour mon grand-père qui est en maison de retraite ; il était paysan et n’a que le minimum vieillesse ».
 
Devoir cumuler retraite et emploi pour vivre
 
Comment tenir ? En établissant des priorités. Les enfants d’abord : « Je ne les prive de rien. » Ainsi, lorsqu’elle s’est résolue, contrainte et forcée, à suspendre son abonnement à son journal - à la suite, là encore, du rejet coûteux d’un prélèvement automatique -, elle a « enragé », mais l’a fait pour « garder l’ordinateur, Internet dont ma fille a besoin pour ses études ». Le loyer aussi : « Je tiens à le payer, je tiens à garder mon toit au-dessus de ma tête. » Car Mme Mosset vit dans une hantise : et si sa propriétaire lui signifiait la fin de son bail ? « J’ai essayé de voir si je trouverais quelque chose : rien du tout. » Rien à la mesure de ses moyens, s’entend.
 
Si elle tient, c’est aussi, explique-t-elle, qu’elle se bat. En ce moment, c’est « pour que mon fils ait l’allocation pour adulte handicapé ». C’est aussi pour décrocher un emploi. Faisant partie de ces seniors dont l’emploi serait désormais une « priorité » gouvernementale, et qui peuvent désormais cumuler emploi et retraite, elle s’est rendue à l’ANPE. « Je leur ai dit : "Je veux travailler, en plus de ma retraite". » On m’a répondu : « C’est à vous de trouver le boulot. »Mireille Mosset se bat aussi pour les autres, comme ce papa d’un garçon handicapé de naissance et qu’elle a aidé à remplir un dossier de demande d’allocation handicapé.
 
Une grève de la faim pour se faire entendre
 
Surtout, telle une autre Don Quichotte, elle bataille, donc, contre ces « banques qui nous tuent socialement » tout en « annonçant des milliards d’euros de bénéfices ». « En juin dernier, j’ai fait une grève de la faim de huit jours. » Qui lui a valu nombre de témoignages de sympathie de la part « d’interdits bancaires ». Et une lettre de la Caisse d’épargne qui a un peu allégé ses sanctions. « Si on se battait là-dessus, il y a peut-être des gens qui ne seraient pas dans la rue aujourd’hui. » « Il est temps que les financiers arrêtent de faire crever ceux qui sont en bas de l’échelle », écrit-elle dans sa lettre ouverte aux candidats. Pas emballée du tout par une campagne où « les problèmes justes ne sont pas abordés », où l’on s’envoie « des phrases assassines », pour la première fois je ne sais pas pour qui je voterai. »
 
(j'ai essayé d'enlever certaines références précises à des partis politiques dans cet article pour le rencentrer sur les problèmes concrets de cette retraitée. Mais ça n'a pas été totalement possible)
 
 
 
Donc: quelles sont les préoccupations, les problèmes les plus réels, importants dans vos vies, dans les vies de vos parents et de vos ami-e-s? Quelles insatisfactions au coeur de vos vies ne sont pas prises en compte dans cette campagne électorale? Et ensuite, quelles actions politiques, quelles lois, quelles changements budgétaires et fiscaux pourraient aider à résoudre ces problèmes? Et enfin: est-ce qu'il ne faudrait pas créer de nouvelles possibilités d'interventions concrètes pour le peuple dans la vie quotidienne, dans les prises de décision politiques et économiques, pour que la société soit au service des gens, et éviter que les demandes du peuple soient pas ou mal entendues?


Message édité par Louvre le 04-02-2007 à 13:33:20

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Travailler plus pour vivre moins. Ou partager le travail et la richesse, pour vivre plus et plus sagement? C'est toi qui vois.
mood
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Posté le 04-02-2007 à 13:28:34  profilanswer
 


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