Citation :
Ajoutons encore : confusion chez les employeurs, qui, profitant de la situation ou mal informés, accordent presque immanquablement aux vigiles des droits qui ne sont pas les leurs (6). Pourtant, les vigiles ne sont ni des policiers ni des gendarmes. Ils n’appartiennent pas au contingent des forces de l’ordre.
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Pourtant, et il faudrait s’étonner de ce que jamais les médias ne relaient une information aussi cruciale, les APS sont des citoyens comme les autres. Ils n’ont pas plus de pouvoir qu’un citoyen ordinaire, pas plus de privilèges ou d’autorité. Les professionnels de la sécurité sont des « professionnels » au même titre que ceux de l’horlogerie ou de la restauration. Ils jouent donc la plupart du temps un rôle qui n’est pas le leur. Car non seulement le vigile n’est pas plus près de la loi ou de la justice qu’un citoyen lambda, mais il y est soumis au même titre (8).
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Pourtant, la fonction des APS ne peut jamais être autre chose que préventive. Ils n’ont pas d’autre droit, en plus de celui d’être présents sur le site, que celui d’informer le public quant aux dispositions du règlement intérieur. Mais, une fois celles-ci enfreintes, ils ne disposent d’aucun pouvoir leur permettant de réprimer les infractions elles-mêmes. Tout juste celui de les constater, d’en consigner les modalités dans un registre et, le cas échéant, d’appeler les forces de l’ordre.
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Dans la pratique cependant, l’APS, par sa tenue, par sa fonction, par son attitude, n’en joue pas moins sur le double registre de la loi et de la règle et tend à faire passer la moindre incartade pour une infraction, le moindre sursaut de vie, le moindre événement pour un acte de délinquance. A tel point que l’individu « déviant », ne sachant jamais vraiment s’il a affaire à un représentant de la loi ou non, tend à accepter le blâme comme s’il s’agissait d’un rappel à l’ordre. Il se figure que son comportement est « illégal » alors même qu’il est simplement (et relativement à une norme contingente) « anormal ».
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