Reprise du message précédent :

tu veux qu'on t'apprenne une lettre de motiv par coeur ?
Non ?  
Bon alors on t'apprend à réfléchir un peu. Ca fait pas de mal.
 
Puis bon, les CV en cours de français

Y a pas que les étudiants. Tout le monde reçoit des mails en provenance de la direction de son entreprise. Des mails provenant de gens qui en ont 600 sous leurs ordres, des cadres dirigeants, qui fomentent des complots, font des brain-stormings et organisent des cocktails avec foie-gras poêlè à volonté. Et ces gens-là, qui nous dirigent, qui décident de notre avenir professionnel, qui sont censés avoir une hauteur de vue sans commune mesure avec celle des gens qu'ils dirigent, ces gens-là sont souvent incapables de faire la différence entre un participe passé et un infinitif.
 
Ceci étant, le SMS fait beaucoup de mal, c'est vrai. Ma nièce de 12 ans est obligée de repartir de la base en ce qui concerne l'orthographe (elle est en 4ème), la prof de français repart à zéro. Elle (et la plupart de ses copines) écrivait en phonétique.

Je fais beaucoup de fautes

Mais la je pense que c'est plus une methode d'apprentissage de la lecture qui est en cause. (syllabique ou jenesaisplusquoi) Cela donne des jeunes qui écrivent en phonétique..
Mais l'utilisation du correcteur orthographique fait qu'on en réflechit plus en composant un message car le super-correcteur va faire que notre message sera sans grandes fautes...

Heu, quand on arrive à l'age d'utiliser un correcteur orthographique, il y a longtemps qu'on sait lire et écrire. Si lacunes il y a, elles sont antérieures à l'utilisation du correcteur

J'étais vu comme un extraterrestre quand je déballais un bouquin en DESS pour patienter entre deux cours.
 
C'était style "Oh mon dieu, un livre ! Hé les gars venez voir, y a iench qui lit un bouquin, rendez-vous compte !".
 
En entreprise, c'est la cata. On m'a même dit, quand je rédige un mail, de le rédiger de manière plus "simple", car j'utilise des mots que j'estime usuels, mais que les gens ne comprennent pas forcément, et ils se sentent donc automatiquement en position d'infériorité...
 
Nivellement vers le bas quoi...
 
Je suis pas un dieu de l'orthographe et de la grammaire, mais lire fait que quand il y a une faute, je me dis "tiens, y a un truc qui va pas". Ca devrait être un tel automatisme...
 
Vous n'imaginez même pas ma surprise quand, dans un rendez-vous pour  annoter un de mes supports de cours, on m'a d'entrée félicité sur "la qualité de ma rédaction" car "ils avaient décelé une seule coquille" sur 80 diapos (pronominaux ).  
 
Personellement, je pense que la crédibilité est fatalement liée à la qualité de rédaction, mais bon...
 
Pour moi, les SMS ont tué l'orthographe d'une génération entière, mais le manque de lecture (qui hurle "la télé" ?) a tué l'orthographe en général depuis plus de 20 ans...

 
Chuis assez d'accord avec cherge sur ce coup-là

ça n'a rien avoir la syllabique c'est la méthode b+a = ba je vois pas pourquoi ça te ferait écrire en phonétique. la majorité d'entre nous avons appris à lire avec cette méthode et pourtant nous étions meilleurs en orthographe que les jeunes de maintenant. tu confonds les difficultés de lecture qu'engendre l'utilisation de la méthode globale avec le problème de l'orthographe. la méthode globale c'est apprendre directement à lire le mot.  
ce qui a tué l'orthographe c'est le langage SMS, c'est du vrai phonétique.  lorsqu'on n'utilise pas une information, elle est mise en case mémoire, et à moins d'etre sous hypnose l'information est n'est plus accessible donc il faut réapprendre.

C'est la méthode globale qui est en cause.
 
Edit :

 
 
Mouais.
 
 
J'ai toujours été premier à l'école. J'ai toujours eu 20/20 en dictée ou presque. Je me faisais un devoir d'ailleurs. J'ai eu 17 au bac français, 17 au bac philo, et pourtant, je ne lis pas. Mais rien quoi. Nada, si j'ai lu 5 bouquins dans ma vie c'est le bout du monde (je parle hors lectures jeunesse club des 5 ou autres).
 
Ca ne m'empêche pas d'avoir du vocabulaire et de savoir m'exprimer. Les correcteurs s'arrachaient les cheveux car je leur pondais facilement 20 pages là où la majorité en rendait 4.
 
 
Des teubés qui lisent beaucoup, j'en connais. Ca reste des quiches en orthographe.
 
 
Pour moi la langue maternelle, c'est comme marcher, respirer, lire ou conduire. Une fois enseignée, comment est-il possible de ne pas la pratiquer correctement, 99% du temps?
 
 
Je suis profondément intolérant pour les gens incapables de le faire.

Adolescente j'ai lu énormément, et je pense avoir beaucoup enrichi mon vocabulaire par ce biais. L'orthographe et le "bon" Français sont entretenus par la pratique amha.
 
D'ailleurs après 15 ans en entreprise et lecture de nombreux e-mails limite incompréhensibles et bourrés de fautes tant d'orthographe que de grammaire, j'arrive parfois à douter et à ne plus savoir démêler l'erreur de la forme correcte.
 
Cependant certaines erreurs continuent à m'arracher les yeux, et s'il est un domaine où je trouve cela inacceptable c'est dans la rédaction d'une lettre de motivation. Dans ce contexte particulier, pas de pardon possible. Si j'étais recruteur j'aurai envie de lourder direct la lettre au panier.

Non, je préfère une faute dans une lettre de motivation, qui prouverait qu'elle est authentique, que toutes ces lettres idéales rédigées par un proche.

Tu sais, je pense qu'une lettre de motivation qui ne soit pas une lettre "type" pompée quelque part est très différente dans son essence, dans le choix des termes etc...
 
C'est celle-là qui va accrocher l'interlocuteur, parce qu'on sentira la motivation réelle. Ce qui n'empêche pas d'apporter un soin particulier à l'orthographe, quitte à la faire relire par une personne digne de confiance pour faire d'éventuelles corrections.

Ah non. Enfin une faute, passe encore. Mais une lettre bourrée de fautes traduit l'incapacité de son rédacteur a formaliser sa pensée. L'orthographe est un vrai critère de sélection, ainsi que la syntaxe, d'ailleurs. Ne pas savoir tourner une phrase correctement peut avoir des conséquences désastreuses au sein d'une entreprise. On m'a encore dit tout à l'heure dans un topic, l'inverse de ce qu'on voulait me dire, simplement en confondant "nous" avec "toi".

 
 
Ai-je dis le contraire?

 
Non, mais si cela va sans dire, cela va parfois encore mieux en le disant
 

J'en conviens aisément.

 
Disons, pour nuancer quelque peu tes propos, que tu n'en disconviens pas formellement

Je m'inscris en vrai!  

Un été j'avais bossé quelques semaines à dépouiller des formulaires qui avaient été envoyé à des jeunes venant de quitter le système scolaire.
Ca allait de (en gros) 18 à 25 ans.
J'ai vraiment halluciné en lisant les réponses aux questions ouvertes. D'autant plus que j'ai pu comparer avec les formulaires d'années précédentes.

Ayant des parents dans l'éducation nationale, j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de lire des copies qui auraient fait avoir une crise cardiaque à notre ami

Je veux bien croire que certaines personnes souffrent de dyslexie, et que ce n'est pas simple à déceler, et long à corriger/améliorer.
Mais la proportion de jeunes qui sont incapables d'écrire le moindre mot de plus de 2 syllabes est impressionnante. La dyslexie n'explique pas tout, c'est impossible.

De toute façon, pour avoir donné pendant plusieurs années des cours de soutien scolaire, je sais que de nombreux collégiens n'ont absolument rien à battre de l'orthographe ou de la conjugaison, de ce genre de choses qui leur paraissent totalement futiles.
Pire ! Pour une partie d'entre eux, écrire sans faute, c'est comme faire de la danse classique, c'est pour les gays !!

Et inutile de leur expliquer que dans la vraie vie, en écrivant aussi mal, on va vite te mettre dans la catégorie "boulet", ça ne les intéresse pas.

Je ne généralise pas. Je constate juste une dérive.

Le pire

D'un autre côté il est évident qu'il y'a une baisse du niveau général dans ce domaine, et le système éducatif a sa part de responsabilité.
 
Les méthodes d'apprentissage sont constamment modifiées, les instits n'ont apparemment plus vraiment le droit de faire redoubler les élèves dont le niveau est limite, et les différences de niveaux dans les classes provoquent parfois un nivellement vers le bas.
 
Les méthodes utilisées à mon époque (c'est-à-dire dans les années 70), et à plus forte raison celles de nos aînées avaient des résultats bien plus probants que maintenant.
 
Nos grands-parents étaient d'un niveau bien supérieur dans ce domaine, me semble-t-il.

 
 
 
...le suspens est insoutenable!

j'ai perdu ma belle phrase de conclusion  
 
pi là j'ai du taf

 
Les méthodes employées sont grandement responsables de cette baisse générale de niveau. Quand on voit qu'aujourd'hui, avec la méthode globale, ma nièce de 12 ans écrit en phonétique, et qu'en 4ème, on est contraint de lui réapprendre toute la base : les règles de grammaire, de conjugaison, etc..
 
On a parlé de simplifier les règles de grammaire, et ceci dans l'unique but de faire coller la méthode d'apprentissage au niveau lamentable des élèves. C'est une hérésie. Il faut maintenir la grammaire existante, un Complément d'Objet Direct est un COD, le fait de lui donner un autre nom n'arrangera pas le niveau des élèves.
 
La réforme de la grammaire proposée par De Robien semble pour l'instant tombée aux oubliettes. On peut cependant, si on le souhaite, lire ce rapport, dont la deuxième partie est proprement... stupéfiante.

Ben c'est clair, l'apprentissage c'est progressif. Quitte à ce que ça soit partiellement faux au début.

Et les fautes d'orthographe sont une chose, mais que dire des mots sans cesse confondus avec d'autres ou déformés (les infractus et autres aréoports...), j'ai même un jour entendu quelqu'un parler d'une forte population d'oiseaux en disant "il y'en avait à tue-tête".   Ce ne sont pas les exemples qui manquent...

"Au jour d'aujourd'hui" aussi
Et celle qui m'énerve le plus, reprise par la majorité des journalistes :
 
"On compte pas moins de..." au lieu de "On ne compte pas moins de..." Ca m'énerve !

ce qui m'agace le plus sur les forum c'est le fameux "comme même" qui revient régulièrement
 
Je supporte pas

"Au jour d'ajourd'hui" est énorme.
 
Sachant que HUI a déjà la signification  du mot "aujourd'hui"....
 
 
"j'ai été" au lieu de "je suis allé"
"incessamment sous peu" au lieu de "incessamment" OU "sous peu"
et que dire des "comme même"
 
La liste serait trop longue.....

Oui mais il y'aurait de quoi faire un florilège    
 
Entendu il y'a quelques années : "il souffrait sans avoir mal"  
 
L'une des plus belles langues, quelle tristesse quand même  

C'est une licence poétique

Perso ce qui me broute c'est de voir remplacé un C cédille par un S sans arrêt, là j'ai des envies de meurtre.

I beg your pardon ?  

Il veut dire que c'est une figure de style (enfin je suppose)

 
"je sais pas c'est quoi"
 
"le problème, il est là"
 
"c'est hévident" (évident prononcé comme s'il y avait un h aspiré, sans liaison avec "c'est" ) : "c'est hévident qu'ils n'ont pas du tout envie de céder, les militaires"
 
"il s'interrogeait sur comment j'allais faire pour m'en tirer"
 
"Je ne suis pas sûr de comment il va réagir"
 
"Il m'a posé des questions sur pourquoi j'étais là"
 
"Je travaille sur Paris mais j'habite sur Melun, tu vois"
 
 
Le problème de la langue dépasse d'ailleurs aujourd'hui la seule orthographe : c'est la syntaxe qui s'effondre (voir la prolifération du "sur comment" ou de "le problème, il..." ), c'est le vocabulaire qui s'appauvrit, ce sont les scies langagières empruntées au journalisme qui envahissent la langue orale et écrite ("le Conseil Constitutionnel a retoqué (sic) le paquet fiscal (sic)", le "trou" de la Sécu, "le quinquennat démarre sur les chapeaux de roues", etc : on nous prend vraiment pour des débiles ou des enfants de 6 ans incapables de comprendre un langage qui ne soit pas enfantin).  
 
Et je ne parle de la ponctuation : certaines phrases mal ponctuées changent de sens. Et de plus en plus, la ponctuation disparaît : plus de majuscules en début de phrases, plus de point final, les phrases elles-mêmes sont séparées par des virgules, des phrases sont construites sans verbe, etc. Bref, on ne peut plus se repérer dans un texte : on doit parfois le lire à voix haute, comme au début du Moyen-âge, quand la ponctuation n'avait pas encore été inventée. Quelle régression ! Mais le niveau monte, c'est sûr, puisque les sociologues officiels le disent !
 
 
 
 
 
 

Non là c'était carrément pas possible, vu le contexte  

une petite faute ou une omission d'accent  est tolérable .
Les fautes du genre é/er/ais/... ou q/k/c sont par contre éliminatoires lors d'un entretien d'embauche

"Je ferai gaffe t'inquiète pas lorsque je redigerai une lettre de motivation"

Le tout est d'en être convaincu, car après 5/10 années de pratiques sms sur un forum, les reflexes pour écrire correctement sont partis... Non. Ce n'est pas comme le vélo.

Moi je ne vois qu'une seule façon : la dictée
Petit j'étais très mauvais en orthographe.. jusqu'au jour où ma grand-mère voyant le desastre a décidé de me faire faire des dictées.. Ben ça m'a beaucoup aidé ..
J'ai des collégues ayant des enfants en primaire et ben ils ne font pas de vraies dictées càd non préparées à la maison... Je touve ça un peu dommage
 
Etant prestataire en informatique je ne compte plus les ingénieurs et autres chefs de projet totalement nuls en orthographe... C'est une catastrophe, certains font facilement plus de deux ou trois fautes par ligne.
Je me rappelle même une fois avoir refusé de répondre à un chef de projet car il y avait tellement de fautes que je comprenais rien à son mail    
 

Le problème, c'est qu'il est difficile de faire une remarque sur l'orthographe ou la grammaire sans passer pour un emmerdeur qui n'a que ça à foutre...
 
Selon moi, le respect de son interlocuteur passe par le respect de l'orthographe et de la grammaire
 
 
S'agit pas de faire un 20/20 à chaque fois, mais un minimum d'effort quoi...

Une faute d'inattention arrive même aux meilleurs. OK
 
Que la fainéantise soit le moteur d'un choix phonétique plus que grammatical, passe encore si ça reste compréhensible et dans une conversation privée et non publique (telle celle d'un forum).
 
mais que dire d'une phrase du style :
"on s'est écrire"
là, je ne m'explique pas l'utilisation du verbe etre en lieu et place de savoir car "on sait écrire" prend moins de caractères.
 
La phrase ainsi transformée n'a plus aucun sens et dans le monde cruel de l'emploi, c'est la sélection naturelle d'un DRH qui laissera chômeur celui qui à la page 1 de ce topic demande en quoi l'apprentissage du Français peut bien lui servir après avoir fait cette même faute.

 
Oh, c'est pas le seul moyen, c'est clair. Toujours est'il que la qualité de l'expression, c'est pas inné. Tu l'acquiers quelque part. Et soit tu as la chance d'avoir des parents qui ont du vocabulaire (ou des connaissances, etc), soit, le meilleur moyen, le plus accessible, c'est les bouquins.
 
Après, y a aussi les capacités pour cela (certains enregistrent vite, savent vite réutiliser...) qui jouent, mais bon... pour moi, la lecture reste le moyen le plus accessible à tous d'améliorer sans s'en rendre compte la qualité de son expression (car lire un roman, c'est pas vraiment "travailler" son Français... sinon, j'aurai adoré cette matière au lycée... merde, lire Dune ou le seigneur des anneaux, c'est quand même autrement plus sexy que les Confessions de Rousseau).