Grenouille Bleue Batracien Azuré |
Bon, c'est un GROS PAVÉ donc si ça ne vous intéresse pas, bah molettez, n'hésitez pas, c'est fait pour ça
Pour ceux que ça intéresse, y'a vaguement du cul, de la drague, de l'alcool, des flics survitaminés, des grenades lacrymos, des émeutes et de la lose.
Et pour ceux qui me traitaient de mytho dès que je racontais un truc un peu original, vous allez pouvoir vous faire plaisir vu que tout ça est parfaitement improbable
Spoiler :
L'histoire est donc totalement authentique. Et elle commence dans l'Ohio, dans la charmante ville de Columbus (2 millions d'habitants), qui héberge un énorme campus, Ohio State University, 50 000 étudiants, vous imaginez le monstre. On se perd dans les allées boisées, des flics en civil un peu partout pour éviter les soucis, des restaus à la pelle, des cantines, des bars, des dortoirs...
Et comme tout campus américain, il y a autour de l'université les maisons des étudiants assez riches pour payer un loyer. On y trouve de tout, de la petite mansarde pourrie jusqu'au manoir gigantesque. Les prolos dorment dans les internats, les gosses de riche dans ces maisons. Et ceux qui font parties des fraternities et sororities (ces fameux "clubs privés" des universités américaines) se taillent la part du lion.
Seule obligation quand on habite dans un de ces apparts: faire une fois par an une "keg party". Une soirée bière où l'on achète un, deux ou vingt fûts de bière selon ses moyens, et où la maison est ouverte à tout le monde (le moindre passant peut venir se servir au fût).
Vous avez bien compris le décor ? Ok , alors rajoutons un détail intéressant. Nous sommes en avril 2001, et on va bientôt élire le "campus le plus délire des Etats-Unis". Ohio State University, de par sa taille, est fermement décidé à gagner cette année. Et pour ça, ils ont une super idée: faire toutes les keg parties en même temps, rassembler tous les fûts, et donner donc un open bar géant dans les rues en mettant leurs moyens en commun.
Hum. Faites le calcul. Sur les 50 000 étudiants, il doit bien en avoir 2 000 dans ces maisons. Chacun prévoit entre 50 et 1000 litres de bière selon ses capacités et l'argent de papa/maman. Au final, qu'obtient-on ? Dans les 200 000 litres de bière qui vont couler à flots dans une grande nuit d'orgie, tous répartis dans les maisons qui jouxtent une des rues les plus chics du campus, Norwich.
A cette époque, je suis un étudiant fraîchement arrivé dans la ville et l'université, qui habite dans l'internat et ne connaît rien à toute cette histoire. Je connais quelques filles sur place suite aux premières soirées et soudain me voilà assailli de messages: "Ce soir, c'est l'orgie, ça va être une soirée dont tout le monde se souviendra, ya la plus grosse keg party au monde qui se monte à Northwitch, amène ton p'tit cul de frenchie, c'est la soirée ultime !"
Pour les besoins de l'histoire, je rappelle que j'avais à peine 22 ans. Donc une soirée bière, ça m'intéressait. Je rejoins donc une fille rapidement et on se rend sur place. Les rues sont noires de monde. Il y a déjà des gens bourrés un peu partout. Des centaines de flics sont immobiles au milieu de la chaussée, prêts à tataner la gueule des fauteurs de trouble. Pour l'instant, il est tôt, tout va bien. Curieux, je rentre dans la première maison, je tombe sur un keg, une fille en monokini commence à agiter un tuyau de pompe d'arrosage. OK... donc il n'y a pas de verre, on boit à même la pompe, et ces charmantes filles dénudées, les "keg bitches", sont les propriétaires de la maison. Super. Je teste mon accent, ça passe plutôt bien, du coup je finis par participer à un "Keg stand": on vous prend par les pieds, la tête en bas, on vous met le tuyau dans la bouche, et on pompe jusqu'à ce que vous n'en pouviez plus. Les autochtones sont sur la base de 40 secondes, j'ai tenu péniblement 25.
Bref, dans tout ça je perds la fille avec qui j'étais venu de vue, pas grave, de toute façon impossible de rester longtemps près de quelqu'un dans ce bordel. Je croise une fille complètement bourrée qui me propose une pipe contre une bière, je refuse poliment et je continue mon chemin.
Au fur et à mesure, les maisons deviennent de plus en plus bourges. On est dans un coin chic, c'est évident. Du coup les fûts sont encore plus nombreux. Je regarde ceux dans le jardin, ils sont déjà tous vides. Titubant, je monte les escaliers et je pénètre dans la maison. Dedans, il y a une dizaine de personnes en train de picoler comme des porcs. Je me joins à eux sans savoir où je me trouve. L'important, c'est qu'en face de moi il y a une fille trop, trop mignonne. Je décide donc d'utiliser ma technique de séduction number ouane: je continue à boire comme un trou et je trouve dans l'alcool le courage d'entremêler ma langue à la sienne.
Et soudain...
Soudain, un mec pénètre dans la pièce et commence à gueuler: "bon, les flics sont devenus fous, ils tirent aux lacrymos sur tout ce qui bouge, la fête est finie ! Je suis le propriétaire de l'appart, tous dehors, tous dehors !"
(Pour ceux qui se demanderaient pourquoi ce gars parlait français, je répondrai simplement que je vous fais de la traduction simultanée pour ne pas choquer les non-anglophones. Pour les autres, ça devait ressembler à "Now people get the fuck outta here, cops are turnin nasty and I don't wanna choke on their fuckin gaz, now move, move, move !" )
Bon. Je suis bourré, mais comme tout le monde se barre, je me décide à faire de même. Je repose mon américaine et je fais deux pas hésitants vers la sortie. Là, la fille me rechope par le bras et me fait "mais non, reste, moi aussi je suis coloc ici donc t'as pas à partir, c'est moi qui t'héberge" (No, let's stay, let's fuck).
Du coup je me rassois, le mec qui est rentré me laisse un regard noir mais ne réagit pas, on est plus qu'une demi-douzaine dans l'appart. Je continue à boire et à apprendre aux papilles gustatives de l'américaine la signification du french kiss, et j'oublie tout ce que le gars a dit. Puis, étant passablement imbibé, je me dirige vers les toilettes pour aller pisser.
A ce point du récit, vous vous dites "putain, il abuse, pourquoi il nous parle des chiottes, on était en plein trip romantique, là, on y a presque cru à son histoire de baiser sensuel". Non, mais si je vous parle de ça, c'est qu'il y a une raison.
Et la raison, c'est que pendant que je suis dans la salle de bains, j'entends soudain un sifflement sourd et une explosion dans la pièce à côté. Suivis de hurlement. Ces cons de flics venaient de balancer une lacrymo sans avertissement à travers la fenêtre ouverte. Fumée partout, j'arrive dans la salle en fermant les yeux. Je les entrouvre, la dulcinée est à genoux en train de pleurer et de se frotter le visage. Ni une ni deux, toujours là pour aider, je la chope par les aisselles et je l'emmène dans la salle de bains pour lui passer de l'eau sur le visage.
"AAAAAAAAIE !" qu'elle hurle.
Ouais. Bon. Vous ne le saviez peut-être pas mais il ne faut pas mettre d'eau dans les yeux de quelqu'un de gazé, parce que ça condense le produit corrosif. C'est con, hein ?
Bref, on revient dans la pièce principale, la fumée est dissipée mais l'air est super piquant, et soudain une grosse voix commence à nous interpeller par mégaphone interposé.
"Please don't move, this is the police speaking ! We have this building surrounded !"
Bon, un mégaphone qui vous demande de ne pas bouger, généralement, je m'exécute. Sauf que vu le gazage de la pièce, tout le monde n'était pas en état de réfléchir correctement. Une fille de l'appart se dirige vers la porte en toussant et en pleurant, et l'ouvre en grand pour respirer un peu d'air pur. Erreur fatale. Elle a à peine ouvert la porte qu'elle part en arrière en hurlant et en se tenant la jambe: elle s'est faite shooter. Et attention, eux, ils n'en sont pas à polémiquer sur le flashball. Ils utilisent des espèces de pistolets à bouchon, qui balancent des balles de liège qui font un mal de chien. Touchée à la jambe, la demoiselle part donc à la renverse en laissant la porte ouverte. Et là, c'est le drame. Le mec de la fille, furieux qu'on s'en soit pris à sa copine, se dresse à la fenêtre comme un chevalier des temps modernes. Il est grand, il est beau, il est puissant dans sa rage, ses trois poils de barbe frémissent alors qu'il bombe le torse et se met à insulter les flics.
La réponse ne se fait pas attendre: fuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiyouuuuuuuu, une nouvelle grenade lacrymo explose dans la pièce (je fais super bien le bruit de la grenade lacrymo). Cette fois, si vous avez bien suivi, je m'y trouve aussi. Et je me prends tout dans la gueule. Comme je porte des lentilles, elles se barrent instantanément et se font piétiner dans la confusion, j'ai la gorge irritée, je vois plus rien, je me mets de l'eau sur la gueule, je hurle parce que ça brûle encore plus (oui, quand je suis bourré, je mets du temps à comprendre les trucs).
Et là, ma copine de la soirée décide de prendre les choses en main.
"Dans ma chambre ! Vite !" qu'elle gueule.
Bon, j'essaie de lui expliquer vaillamment que je ne suis pas convaincu que c'est le meilleur moment pour lui apprendre toutes les techniques sexuelles à la française mais elle ne veut rien entendre et me chope par le bras. Tous les autres colocs nous emboîtent le pas. Et on se retrouve donc dans une chambre aussi spacieuse que mon appart, avec des tableaux de maître au mur et des fleurs séchées sur la table, ainsi que des portraits de son papa. Parce que son papa, c'est pas n'importe qui.
"Mon papa, c'est pas n'importe qui !" dit-elle, parce qu'elle peut m'entendre penser.
Putain, encore une fille-à-papa, j'en ai marre, j'attire que ça. Il s'avère donc que nous sommes dans la maison la plus chic de Norwich, habitée comme il se doit par la jeunesse dorée américaine, et qu'elle est ainsi la fille d'un amiral censé être super connu. Du coup, le pognon qui suintait dans l'appart commence à se justifier.
Elle appelle donc son père. Pour ceux qui suivent un peu, il est 3h du mat environ. Du coup, personne ne répond. Des larmes de rage coulent sur son visage délicat, ses mains se crispent avec frustration sur les armatures de son soutien-gorge, ses fesses fermes tendent agressivement le tissu de son jean. Oui quand j'ai bu, je me sens 'achement plus concerné par la fille que par les flics. D'une voix pâteuse, je lui propose de passer le temps agréablement et de gicler les autres colocs de sa chambre. On me regarde un peu de travers. Elle, ça la fait marrer - mais ça ne tempère pas son indignation. Son père n'est pas dispo ? Pas grave, elle appelle CNN.
"Ouaaaais, on est des ados oppressés par le Grand Capital, c'est la lutte finale, venez nous filmer en train de nous faire tabasser !" suggère-t-elle à CNN.
Qui lui suggère en retour d'aller se faire tester son anatomie par un français de passage.
Frustrée, elle raccroche le combiné. Elle n'a pas obtenu son équipe de journalistes, mais par contre elle a appris pourquoi c'est tellement le bordel: visiblement, il y a eu des émeutes dehors (normal avec 10 000 personnes bourrées et des flics en plein milieu), et il y a eu un mort parmi les policiers. Du coup ils ont vu rouge et ont tabassé tout ce qui bougeait. Un des colocs de la maison, sans doute convaincu dêtre protégé par son illustre naissance, a riposté en balançant des canettes. Et ils l'ont coursé jusqu'ici. Super.
Elle reprend le téléphone et appelle ABC en grommelant entre ses dents. Elle chope une personne de la chaîne, gueule dessus, parle de son père, menace, cajole, promet... et une équipe accepte de se déplacer. La Dulcinée est aux anges. On va parler d'elles aux infos, tu parles !
"Par contre, on va quand même pas forcer le barrage de police, faut pas déconner non plus ! A vous de passer, on vous interviewera une fois dehors".
La fille se tourne vers moi et me fait "ouais, c'est génial, t'es français, on va pouvoir dire que c'est un incident diplomatique, super, on va montrer à ces flics qui c'est le chef, je compte sur toi pour témoigner à la télé".
L'alcool a beau me rendre joyeux et un peu stupide, il n'annihile pas complètement les réflexes de survie les plus élémentaires. Je suis là en échange scolaire pour obtenir mon diplôme, j'ai quelques doutes sur les réactions du staff si jamais j'apparais aux infos en train de soutenir la cause estudiantine. Du coup, je réponds ce que n'importe qui aurait répondu à ma place: "euh, bof ton idée, tu préfères pas baiser ?"
Ok, je pense avec ma bite, mais jusque là elle ne m'a jamais laissée tomber, alors que mon cerveau oui.
Elle commence à m'engueuler, quand soudain le mégaphone se remet à beugler.
"Now get out, one at a time, I wanna see your hands !!"
"Super" qu'elle fait la fille, "on peut sortir sans faire de plan foireux, bon tu te mets devant, t'es grand, comme ça je suis juste derrière toi et je prends des photos de leurs conneries en flashant juste sous ton bras'".
"Euh..." je fais.
Quelques secondes plus tard, rendu assez obéissant par des promesses libidineuses, j'ouvre tout grand la porte. Je serre les abdos que je n'ai pas en attendant qu'on me tire dessus, mais rien. J'ai les mains bien en vue, derrière moi la fille se planque et arrose tout le monde de photos. Je vois une scène de film américain: des bagnoles arrêtées en travers de la route, des flics protégés par les portières ouvertes, un gars avec un mégaphone. Gloups.
"Toi, là ! Tu habites dans la maison ?" me demande le cerbère.
Gloups bis. Perdu pour perdu, je force mon accent et ma grammaire, et je me lance.
"I'm french, I study business, I don't know why you shoot, I live in Fisher College"
L'accent a un effet miracle, tout d'un coup les armes s'abaissent. A mon avis et vu la maison, ils ont certainement cru qu'ils avaient fait une boulette et que j'étais un fils d'ambassadeur ou une connerie comme ça. En tout cas, leur ton se radoucit vachement, et ils s'excusent, ils vérifient quand même que je ne suis pas armé - je ne le suis pas - et je passe avec la fille en bandoulière. On est dehors, youpi, youkaida.
Derrière nous, les gens continuent à sortir et se font interroger. Je suis comme un con, déchiré, à 4h du mat, dans un coin que je ne connais pas. Je ne sais pas où est mon dortoir.
"Pas grave" fait la fille, "on va chez moi" (je vous avais dit qu'il y aurait du cul à un moment).
"Mais, euh, c'était pas ici, chez toi ? j'ai du mal à comprendre, là"
"Sisi mais j'ai une autre piaule, je fais partie d'une sorority, on a un manoir un peu plus loin, j'ai les clés, on se couchera là-bas"
Elle me fait un sourire suggestif, n'empêche qu'un doute me traverse l'esprit.
"Euh... une sorority, c'est pas le machin où il n'y a que des filles ?"
"Si si"
"Et où les mecs n'ont pas le droit de rentrer ?"
"Oui oui"
"Et il y a beaucoup de mecs qui rentrent quand même ?"
"Non, aucun, même les mecs des filles ne peuvent pas venir"
"Ah."
"Il y a des panicbuttons dans l'appart pour appeler les flics, et ils sont impitoyables."
"Ah."
"Mais toi c'est différent, t'es français"
"Oh."
Bon, guidé par mon troisième membre, je me laisse donc entraîner sagement dans la direction de la sorority. C'est de nouveau une baraque qui pue le fric, en plein coeur d'un quartier super chic. Elle tourne la clé, ouvre la porte, puis pousse un juron.
"Merde, l'alarme, je connais pas le code"
Je m'attends à tout moment à entendre les sirènes, mais elle m'explique que seules certaines zones sont protégées. En particulier, le canapé de l'entrée est en terrain atteignable (mais la télé non).
Que vouliez-vous que je fisse et que nous fassiassions ? Enfin arrivé au but, je roule sur la fille et le canapé, et nous nous étreignons avec amour et tendresse (et un taux d'alcoolémie assez élevé). Histoire de hisser bien haut les couleurs de la France, je tente de démontrer tout mon savoir-faire kamasutresque (ça va pas très loin, je suis pas souple). Du coup, on se casse la gueule du canapé.
Et là, c'est le drame.
OINK, OINK, OINK, OINK ! hurlent toutes les alarmes de la maison.
Alors ils ont un système super perfectionné et super débile, les américains, c'est que l'alarme condamne aussi la maison: les fenêtres se bloquent et la porte aussi. C'est super pour empêcher les criminels de s'enfuir, ça l'est certainement moins quand on est victime à l'intérieur. Mais bon, c'est pas le sujet, je pensais pas des masses à ce genre de problème sociologique alors que j'étais à poil par terre dans un no man's land (littéralement) avec des alarmes dans tous les sens et des bruits de pas dans l'escalier.
Dois-je répéter que c'était un truc hyper luxueux ? Toutes les filles qui font irruption dans la pièce doivent au moins porter des sous-vêtements dior, pour celles qui portent quelque chose. Pour la première fois de ma vie, la nudité féminine ne m'excite pas. J'entends des hurlements de terreur partout et, au milieu, Dulcinée qui essaie de faire entendre sa voix.
"He's french, he's french !" elle meugle.
D'un seul coup, l'orage s'apaise. Il n'y a plus que le bruit de l'alarme, qui s'arrête bientôt. J'entends vaguement une fille au téléphone rassurer les flics. Soudain, je ne suis plus un pervers, mais un objet d'étude. Les filles s'approchent (les filles nues s'habillent), et je commence à subir un feu roulant de question (ainsi que la dulcinée). Et là...
Et là j'aurais bien aimé dire que ça a dégénéré en orgie mais pas du tout, les panicbutton avaient quand même été activés, donc les flics arrivent avec leur sirène à fond pour la seconde fois de la nuit. En deux secondes, je suis plaqué au sol et menotté les mains dans le dos. "He's french, he's french !" crie ma bonnasse de service.
Les autres filles prennent ma défense, les flics se détendent, mais n'empêche qu'il ne faut pas transiger avec les règles, je dois partir d'ici. Ils me prennent dans leur bagnole et me déposent dans un coin random de la ville à quelques km d'ici.
Et je me suis retrouvé avec la moitié de mes fringues à la main, sans lentilles et un taux d'alcoolémie approchant les 3g par paupière, dans un coin que je ne connaissais pas, à une époque où les téléphones portables et les GPS n'existaient pas.
Voilà voilà. |
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