Les animaux nous ressemblent en beaucoup de points, y compris lorsqu’il s’agit de consommer des substances toxiques. De nombreuses espèces recherchent l’ivresse ou le "shoot" que procurent certains fruits ou végétaux qu’ils trouvent dans leur environnement naturel.
Le film "Cocaine Bear", long-métrage réalisé par Elizabeth Banks, s’inspire d’un fait divers des plus surprenants survenu en 1985 aux États-Unis. À l’époque, le corps d’un trafiquant de drogue est retrouvé dans le Tennessee avec, sur lui, 4500 dollars en espèces, deux armes à feu, plusieurs couteaux et une clé d'avion.
Cette dernière correspond à un appareil qui s’est écrasé dans les montagnes de Caroline du Nord avec, à son bord, dix sacs de voyage remplis de cocaïne.
Les enquêteurs n’arrivent toutefois à en retrouver que neuf. Ils parviendront à mettre la main sur la sacoche manquante trois mois plus tard dans la forêt nationale de Chattahoochee, au sud de la frontière entre le Tennessee et la Géorgie. Elle avait été vidée d’une partie de son contenu par un ours brun, qui est mort des suites d’une overdose. Une autopsie de l’animal a ensuite révélé qu’il avait ingéré trois ou quatre grammes de cocaïne. Par erreur ou par goût ? Le mystère reste entier.
Cette mésaventure est loin d’être un cas isolé. On ne compte plus les anecdotes impliquant des animaux et des substances hallucinogènes, enivrantes ou sédatives.
Ainsi, il est de notoriété publique que les chats raffolent de la cataire, une plante herbacée aussi connue comme herbe-aux-chats, pour ses effets apaisants et euphorisants. Étonnamment, les chats sauvages et les grands félins y semblent peu sensibles.
Les jaguars lui préféreraient la banisteriopsis caapi, une espèce de liane endémique de l’Amazonie. Cette plante est riche en beta-carbolines, un type d'alcaloïdes responsables d’effets hallucinogènes, ce qui explique pourquoi elle entre dans la composition de l’ayahuasca. En 2014, un jaguar a été filmé alors qu'il était en proie à des hallucinations après avoir mangé des feuilles de banisteriopsis caapi. Les scientifiques ne savent toutefois pas si le félin a sciemment ingéré cette plante ou s’il s’agit d’un accident.
Les wallabies consomment délibérément du pavot somnifère, une fleur rose à partir de laquelle on fabrique de l’opium, de la morphine et divers analgésiques.
Elle est cultivée à des fins légales dans une vingtaine de pays, dont la Tasmanie. En 2009, Lara Giddings, alors procureure générale de Tasmanie, a fait état du penchant des wallabies pour cette plante lors d’une audition parlementaire sur sa culture. Elle a expliqué que ces marsupiaux s'introduisent régulièrement dans les champs de pavot somnifère, au grand dam des agriculteurs. "Ils se défoncent et tournent en rond dans les champs. Puis ils tombent", avait déclaré alors Lara Giddings.
Des comportements similaires ont été observés chez les mouflons sauvages d’Amérique. Ces derniers n’hésitent pas à dévier de leur trajectoire et à emprunter de dangereuses saillies montagneuses à la recherche de lichen psychotrope.
Comme beaucoup de cervidés, les rennes raffolent de champignons hallucinogènes. Leur péché mignon ? Les amanites tue-mouches. Ils aiment tellement ce champignon rouge à pois blancs qu’ils n’hésitent pas à les déterrer, congelés sous la neige hivernale. Après les avoir mangés, les rennes présentent un comportement étonnant. Certains ont ainsi été observés en train de courir sans but, de secouer vigoureusement la tête ou de faire du bruit sans raison. Ils se détachent parfois de leur troupeau après avoir consommé des amanites tue-mouches, ce qui en fait des proies faciles pour les prédateurs.
La littérature scientifique regorge d’exemples d’animaux sauvages qui se droguent de leur plein gré, et non accidentellement. Mais des zoologistes affirment qu’ils sont parfois surévalués. L'intérêt que manifestent les dauphins pour les poissons-globes fait particulièrement débat chez les chercheurs. Tout est parti d’une série de mini-documentaires que la BBC a consacrée à ces mammifères marins en 2014.
Dans l’un d’entre eux, on voit un groupe de dauphins en train de jouer avec un poisson-globe au large des côtes du Mozambique. Les cétacés s’amusent à l’attraper avec leur bec et à le pousser, sans pour autant le blesser.
Un comportement étrange qui trouverait ses racines dans le fait que le poisson-globe sécrète de la tétrodotoxine pour repousser ses prédateurs. Cette neurotoxine constitue un poison mortel à forte dose mais elle aurait également des propriétés hallucinogènes. En s’amusant avec le poisson-globe, les dauphins chercheraient à déclencher la libération de ce psychotrope pour mieux se shooter.
VIDEO ... https://www.youtube.com/watch?v=msx3BAhIeQg
Une interprétation réfutée par certains spécialistes. "Je ne trouve rien de particulier dans le comportement de ces dauphins. Selon moi, c'est une surinterprétation de ce qui ne peut être qu'un simple jeu avec le poisson", avait déclaré Alexandre Gannier, président du Groupe de Recherche sur les Cétacés, à Sciences et Avenir.
https://www.rtbf.be/article/comme-n [...] l-11165116
https://www.sciencesetavenir.fr/ani [...] gue_103239
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