Animal à la fois attractif et dissuasif, le cheval est de plus en plus utilisé pour patrouiller en ville - le 22/04/2017
Mise en place à Cusset entre 1996 et 2001, la police montée possède plusieurs avantages qui séduisent de plus en plus de grandes villes.
Lyon, Lille, Paris
et depuis le début du mois d'avril, Clermont-Ferrand. De plus en plus de villes lancent leurs brigades équestres dans les rues. Plus de vingt ans avant la capitale auvergnate, la ville de Cusset a tenté l'aventure le temps d'un mandat, entre 1996 et 2001. Une expérience qui montre que, malgré les contraintes logistiques, les atouts à disposer d'une police montée sont indéniables.
« D'abord, il permet d'établir le contact avec la population, c'est une vraie police de proximité auprès des habitants et notamment des plus jeunes », explique Joseph Bléthon, ancien maire de Cusset qui a lancé la brigade équestre en avril 1996.
« Une vraie police de proximité »
« Ensuite, le cheval est un animal qui impose le respect lorsque cela est nécessaire. Enfin, de manière plus pratique, il permet au policier de voir plus loin et de dominer du regard la situation. » Une série d'avantages qui a séduit l'édile déjà amoureux de l'animal. « Nous l'avons mis en place pour des raisons très simples. Outre les avantages connus, de par ma profession de vétérinaire, je suis très proche des chevaux et une jeune cavalière passait son examen de police au même moment. Notre volonté était de remettre le cheval au cœur de la cité car ça change véritablement le comportement des gens. D'ailleurs beaucoup de villes mettent en place ce cheval citoyen. Nous, à Cusset, nous avons été parmi les premières communes à se lancer sur toute l'année, puis cela s'est arrêté avec mon successeur. »
Concrètement, deux chevaux de concours à la réforme ont été prêtés à la commune, dressés à circuler en ville et installés dans des boxes à côté du boulodrome. Deux chevaux pour deux policiers municipaux. « Notre mission était de régler quelques incivilités à la périphérie de la ville, dans les hameaux et les quartiers, se souvient l'un d'entre eux. Indéniablement, le cheval facilite le contact avec la population. On n'a pas idée de parler à un policier d'emblée, comme ça. Grâce au cheval, si. C'est un mode d'action extrêmement doux que même les policiers à VTT n'ont pas. Mais il a également un effet dissuasif et un avantage pour le policier à dominer du regard et de voir loin. De plus, à l'ère du zéro pollution, le cheval est tout indiqué pour ces enjeux. »
« On n'a pas idée de parler à un policier d'emblée, comme ça. Grâce au cheval, si »
Néanmoins, le cheval ne se manie pas comme un vélo ou des rollers et pose le problème de la logistique et du coût ( voir ci-dessous ) . « C'est sûr que ça demande de la logistique car il s'agit d'un animal, d'un être vivant, avec tout le suivi que cela implique, poursuit l'agent. On parle également de cavaliers qui doivent être en mesure de contrôler la situation, un cheval reste un cheval. »
Une « belle expérience » qui aurait, selon lui, toute sa place dans l'agglo. « C'est sûr qu'il y aurait matière à mettre ça en place dans notre bassin de population. Alors peut-être pas au niveau d'une seule commune mais peut-être de l'intercommunalité avec l'ensemble des maires de la montagne bourbonnaise, de Vichy, Cusset et autres qui seraient intéressés et participeraient ensemble à la bonne marche de cette brigade. Établie dans de bonnes conditions, la brigade équestre est vraiment un atout pour la police de proximité. »
Double avantage >> À la fois attractif et dissuasif, le cheval est un outil de proximité qui permet d'établir le contact avec les gens comme ici à Clermont-Ferrand. photo fred marquet
Précurseur >> De 1996 à 2001, Cusset est parmi les premières villes à avoir mis en place une brigade équestre à l'année au sein de sa police municipale
photo archives
Rémi Pironin
..
Message édité par beced le 02-05-2017 à 20:44:34