Venant de quelqu'un qui répond systématiquement à côté, je ne sais pas comment je dois prendre ça. Ca devient loufoque.
Citation :
Peur du monde contemporain et de l'art qui y est associé...
Refusé en bloc en disant c'est nul, oui...c'est bien ce que je disait il me semble bien ^^'
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Arrête un peu de t'écouter parler et lis vaiment les posts avant d'y répondre. Si tu analyses les oeuvres d'art de la même manière qu'un banal post sur un forum, pas étonnant que ta grille soit aussi limitée.
Alors, dans l'ordre :
- Peur du monde contemporain, je vois pas même où l'on on parle. A moins que pour toi la vie et le monde se limitent aux arts plastiques. C'est le cas ? Tu vis encore chez tes parents ?
- Peur de l'art qui y est associé : pour moi l'Art auquel tu penses, celui qui est le sujet de ce topic, n'est pas le seul art contemporain, et n'est même certainement pas le vrai reflet de notre modernité. Je te le redis encore une fois : c'est du vieux, de l'usé jusqu'à la corde. Exposer un coussin péteur sur une girafe empaillée, c'est délicieusement rétro, fabuleusement kitsch, destiné à ceux qui ont la nostalgie des années 50.
- Refuser en bloc en disant que c'est nul : mais non, je ne refuse pas tout. C'est toi qui voit le monde artistique en noir et blanc. Les anciens et les modernes, sujet de dissertation niveau CM2. Il se trouve que l'art du 20ème siècle est aussi critiquable que celui de n'importe quelle époque. Etre "contemporain" ne lui procure pas de passe-droit et ne justifie pas la médiocrité. Se prétendre reflet des changements de notre société ne lui permet pas d'échapper à l'analyse de ceux à qui il prétend se vendre.
Evidemment, il est plus facile d'adopter le discours standard : si tout le monde méprise, c'est qu'il y a incompréhension. Ah le grand mythe de l'artiste incompris en avance sur son temps ! Vous êtes mauvais ? Vous ne faites que (mal) repomper des concepts vieux de 40 ans ? Pas grave : proclamez-vous "moderne", trop moderne. Si vous versez également dans la psycho à 20 centimes, répétez partout que votre oeuvre "fait peur". C'est tellement plus valorisant que d'admettre qu'elle fait seulement chier.
Citation :
Oui , c'est bien ca, la peur et le manque de culture bien evidemment
La encore, les gens ont peur de ce qu'il ne connaisse pas.
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Eh hop, la routine : tous ceux qui osent porter un regard critique sur l'art du 20ème siècle, et spécialement l'art conceptuel, sont ignares. Forcément.
Citation :
Mais rêver a l'idéal de l'ancien monde c'est tellement plus rassurant tu a raison....
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Re-routine : tu fais des copiés-collés de tes deux seules réparties, ou quoi ? L'art ne se limite pas à ce dont parle Art Press, tu sais ? Et qui te parle d'ancien monde ? On parle d'art, là, c'est tout.
Citation :
Alors, il faudras m'expliquerr en quoi tel ou tel scéne mythologique, ou de l'histoire anciennes va évoquer quoi que se soit à quelqu'un de nos jours...a par la relative kitschitude du truc bien sur...
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Déjà, rien de ce qui est émouvant et/ou porteur de sens ne devient jamais kitsch. C'est ça, la force de l'art. La société de Shakespeare n'est pas la notre, mais l'homme est toujours le même, avec les mêmes préoccupations (on va dire l'amour et la mort, pour faire court et scolaire), et presque tout ce qu'il a écrit a la même force aujourd'hui qu'à l'époque. Et il y aura toujours de grands artistes, à toutes les époques. Après, les décors, les costumes, qu'est-ce qu'on en a à battre ? Les photos de blancs pauvres du sud de Walker Evans ont plus de 60 ans. Elles sont aussi capables d'émouvoir aujourd'hui. Même quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds aux USA, ni même à la campagne, et dont les parents n'étaient pas encore nés à l'époque. Le propre de l'oeuvre d'un grand artiste est de ne jamais vieillir.
Citation :
Donc pour résumer, Seon toi, il n'y a pas d'art aujourd'hui... désolé, j'avoue, j'ai rit j'ai pas put m'empêcher...
Tu propose bravement de retourner à l'art ancien parceque c'est le seul que tu peux regarder sans te déranger...Quel ouverture... Parler d'avenir avec des codes de la renaisssance...j'adore ta vision passéïste des choses....
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Quelles salades... Tu ne comprends rien à rien, en fait ? Ta vision du monde se limite à deux camps : d'un côté les boeufs amateurs de Bouguereau, incultes et terrorisés, de l'autre les connaisseurs, bien dans leur époque et leurs baskets, qui abdiquent tout sens critique face à ce qui se proclame moderne. Et tu répètes ça depuis deux mois. Pas très étonnant, finalement, que tu projettes de la peur sur tant de monde : tu es terrorisé à l'idée de ne pas être dans le coup ? D'être dépassé ?
Et puis qui décréte les codes ? Je t'avais déjà posé la question, ce me semble : tu lis des romans (et pas que des bons, en plus. Même de la littérature à deux balles à peine digne de ces films hollywoodiens puérils que tu fustigeais plus haut). Te poses-tu la question de la kitschitude attardée de cette forme passéiste qu'est le roman ? Aurais-tu peur de la poésie modale, ce qui te pousse à te réfugier dans des récits pompiers à la narration fleurant bon son 19ème siècle, comme le Code Da Vinci ? Où est-ce que tu te fous éperdument de savoir si tel ou tel roman est "moderne", et que tu le juges pour ce qu'il exprime et te fais ressentir, simplement ? Sans te préoccuper des "codes" de notre époque édictés par l'intelligentsia bourgeoise de St Germain ? Parce que si c'est ça, ça devrait t'aider à comprendre pourquoi certains n'en ont rien à battre que Machin soit "dépassé" ou Truc furieusement "moderne".
Et une fois que tu as compris ça, et que tu as conscience qu'il se produit autant d'oeuvres risibles qu'il se produisait de croûtes au 19ème siècle, les choses ne sont plus si simples. Elles le sont même encore moins, car il se produit en fait bien plus de croûtes à notre époque qu'aux précédentes, société de consommation et élévation du niveau de vie obligent.
Citation :
C'est complétementfaux,c'est pas parceque tu manque d'ouverture que tout le monde l'est. Tu montre juste t'on appréhension envers tout ce qui touche au monde actuel....
Mes parents, ils ne connaissent rien a l'art, mais parfois il arrive que l'ont aille a des expo (art ancien, moderne, contemporain, un peu de tout)... Et bien, il est amusant de constater qu'il ont beaucoup de réticence enverrs les tableaux anciens. Leur intéret commence a s'éveiller aux impressioniste et continue jusqu'a des créateurs contemporains... De leur propre aveux, l'art ancien est trop vieux, trop triste, trop ennuyeux... Et ceci est loin d'ête un cas isolé. Il m'arrive souvent d'aller visité des expo en compagnie de gens qui ne sont pas "verser en art" et qui resssorte enchanté à la sortie d'expo d'art actuel....
En fait c'est assez affligeant de voir autant de préjuger, de refus de notre époque condenser en un seul post...
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Pour la dernière fois : pas un refus de notre époque, pas même de l'art de notre époque, mais uniquement de celui qui fait l'objet de ce topic.
Pour le reste, que dire ? Je suis libraire. Tu veux des stats sur les ventes de livres d'art ? Tu vas redescendre de ton petit nuage d'ado zélote. De toute façon, même pas besoin d'avoir accès aux bases de données Datalib : il suffit à n'importe qui d'examiner le rayon art d'une bonne librairie puis d'aller demander au vendeur se qui se vend. Il te fournira la réponse évidente : les seuls bouquins d'art qu'un libraire peut espérer vendre sont ceux qui sont liés à un évènement ultra-médiatisé (la dernière expo à la mode, donc) ou ceux sur la Renaissance, les impressionnistes ou les Flamands. Ce sont les 3 seuls courants qui marchent depuis des décennies et ne donnent aucun signe de faiblesse.
On retrouve le même phénomène en photo, d'ailleurs. Sorti de l'évenementiel, impossible de vendre du Kertesz, du Brandt, du Man Ray. Le seul photographe qui se vende dans les anciens est Doisneau, qui truste 95% du marché, et dans les modernes l'exaspérant Yann Arthus-Bertrand. Et ce même en librairie spécialisée ! Le libraire de la Chambre Claire (à Paris) avouait l'année dernière dans Livres-Hebdo sa frustration. Sans la clientèle (aisée) des collectionneurs, qui achètent tout ce qui bouge et porte la mention "édition limitée", il aurait fermé depuis 20 ans. C'est la réalité de l'intérêt du public, que ça te plaise ou non.
Ah quel beau dialogue de sourds ! Une suggestion : essaye d'apporter quelque chose d'autre au discours que "vous avez peur", quand on ironise sur du foutage de gueule. Et "vous êtes incultes", quand plusieurs personnes sur ce topic en savent bien plus que toi dans tous les domaines. Je lisais Art Press alors que tu n'étais pas né, et leurs articles me faisaient déjà rire, avec leurs resucées de toutes les modes socio-philo-psychologiques de la décennie passée pour tenter d'expliquer et justifier (et faire vendre, évidemment) la dernière croûte conceptuelle.
@lampedusa : je parlais de la grande bourgeoisie (très grande ?), celle qui fait vivre l'art contemporain, qui fait et défait les cotes et les réputations, et prend soin justement de se différencier de la masse. Les acteurs du monde de l'art n'en font pas tous partie, évidemment, et on ne peut négliger le copinage politique à petite échelle qui a permis à tant d'artistes de passer une vie à pondre des ringardises plastiques ou picturales de squares ou mairies sans jamais craindre le lendemain (copinage de tout bord, je le précise. J'ai bossé dans le culturel dans une municipalité communiste et n'ai pas vu de différence avec une municipalité de droite de ce point de vue). Mais au final, les artistes qui "comptent", ceux qui ont une chance d'entrer au musée de leur vivant, ou tout au moins d'être médiatisés et exposés dans les galeries où l'acheteur n'a pas de plafond sur sa carte de paiement, ceux-là dépendent entièrement d'une clientèle restreinte, dont l'avis (orienté, évidemment) est capital (sans jeu de mots ).
Cette bourgeoisie est-elle cultivée ? Je n'en sais rien. On peut en douter quand on entend des discours à la Van Damme dans la bouche d'un Thierry Ehrmann. S'il est milliardaire, c'est qu'il est écouté. Quelqu'un d'un peu cultivé peut-il entendre sans éclater de rire des phrases comme "il faut fucker avec la matière" ? J'en doute. Quelqu'un qui a peur de rater un bon placement ou de passer pour passéiste, par contre, certainement. Le Bourgeois gentillhomme, décidément !
Ceci dit, même à cette extrémité du corpus social, on voit aussi les effets de la pénétration de l'art dit populaire dans les mentalités. Une planche d'Hergé peut se vendre aujourd'hui 50 000 ou plus. C'est encore peanuts dans le contexte du marché de l'art, mais quand on sait qu'il était encore possible de mettre la main sur des planches à 1 500 il y a 20 ans, ça laisse rêveur. Même phénomène chez les anglo-saxons : on pouvait encore trouver facilement des planches de Kirby à 50 ou 100 livres à Londres il y a 15 ans. Ajourd'hui, ce n'est même plus la peine d'y penser. En un sens, heureusement : cela prouve que nos "élites" ne partagent pas tous systématiquement la vision de l'art d'ILeoo. Dans un autre sens, malheureusement, puisque toute appropriation d'une forme d'art populaire par l'élite fait que plus personne d'autre n'y a accès.
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Qui peut le moins peut le moins.