Reprise du message précédent :
Je trouve qu' il y a deux éléments de vraisemblance qui sont très forts et très spécifique du roman

1/ la longueur : tout est long, tout est lent, tout est éprouvant, il faut enfiler les pages, les descriptions, les redondances, la lourdeur administrative, la boue, le sang, la merde, la mort, tout le temps.
Difficile de donner cette dimension à la fois froide, technique, du génocide industriel et en meme temps d' essayer de mieux donner à percevoir, dès l' introduction, ce que représente la seconde guerre mondiale comme destruction pour l' Europe et le monde. Par exemple le passage des Einzatsgruppen est très long dans le livre ( environ 200 pages ) alors que dans les bouquins d' histoire, pire encore dans les cours de lycée, ca passe en 5 minutes.

2/ Le personnage n' est pas un SS "type", certains disent qu' il n' est pas crédible, moi je pense qu' une partie certainement des officiers avaient ce type de pensée ( Romel par exemple, a ceci près qu' il n' était pas SS ni national socialiste, semble assez bien coller à l' image du personnage qui s'enfonce, tout en le sachant, dans le pire génocide de l' histoire, qu' il est complice jusqu' au bout et qu' il ne regrette pas.

je crois qu' il y a une vrai démonstration de force littéraire de Littel, déja en attaquant sous cette angle un thème si difficile en fiction, et en ne contournant pas la difficulté sans s' enfoncer dans les lieux communs
Disons que Littell introduit un peu de complexité dans des lectures souvent stéréotypées.

je suis daccord avec toi, deux trucs m'ont un peu chiffonné, d'une part le meurtre des parents doublé de son inceste avec sa soeur n'est pas très credible et je ne comprend pas vraiment l'interet par rapport au reste du roman et d'autre part les deux inspecteurs qui font un peu dupont et dupond et sont assez anachroniques.

Je les ai lues. Intéressantes, à condition bien sûr de les lire avec toutes les réserves qui s'imposent. J'avais d'ailleurs lu peu de temps après une contre-enquète menée par un journaliste allemand (dont j'ai oublié le nom), qui rétablit son rôle réel dans l'exploitation de la main d'oeuvre tirée des camps de concentration. Dans les mémoires de Speer (Inside the Third Reich), tous les aspects compromettants sont soigneusement minimisés. Il y est même question un moment de la tentative d'attentat qu'il aurait commise contre Hitler (et qu'il a mentionnée devant le Tribunal de Nuremberg).

A écouter,  la bonne émission de France Culture, animée par Finkielkraut

" Répliques " du 23/12/06

Je viens d'écouter l'émission, c'était pas mal. J'ai juste été surpris de les entendre parler des deux inspecteurs comme d'une grande réussite romanesque. En revanche j'ai été soulagé d'entendre l'un des intervenants dénoncer le grotesque de la scène avec Hitler (franchement lamentable il faut bien le dire).

ouais cest assez etrange cette scene, certaines scenes du livre sont completement décalées par rapport au reste.

tu ecoute ca ou je ne trouve pas sur le podcast de france culture?

http://www.radiofrance.fr/chaines/ [...] n_id=48325

merci j'ai écouté, très intéréssant, je me range du côté de la fille plus mesuré dans sa critique du livre.

Commencer y'a quelques jours !
 
Trés bon bouquin !
 
J'ai adoré le premier chapitre !
 
Les termes allemands sont un peu chiant mais à part cela c'est top !
 
C'est quand même étrange la fascination que nous avons pour le mal absolu !

Je viens de le lire, j'ai mis 3 semaines pour en venir à bout. Non pas que je lise lentement d'habitude, mais là, je dois avouer que j'ai plusieurs fois abandonné la lecture, découragée par les délires du "héros" qui nuisent au récit et ne lui apportent à mon sens strictement rien ! Que de fois ais-je posé le livre en me disant "mais on s'en fiche, de la liaison avec sa soeur !!"
Et puis les descriptions scatologiques, redondantes et inutiles, sont finalement plus écoeurantes que celles des massacres.
En fermant ce livre, je n'ai pas bien compris où l'auteur voulait clairement en venir. Il n'y a pas vraiment de parti pris, les derniers actes du "héros" sont incompréhensibles, et j'ai vraiment eu l'impression d'un soufflé qui se dégonfle au fur et à mesure de la lecture.

Mais tout à fait !

Ben c'est mon avis, il n'engage que moi et je ne te demande pas de t'y rallier, hein...

Je signale que le site de l'ENS a mis en ligne la conférence de Littell ainsi que la table-ronde qui l'a précédé