La plainte déposée par Nkosazana Bonganini Zuma-Mncube vise également une proche de Jacob Zuma et un homme présenté comme un commandant des recrues, lui-même présent sur le front ukrainien, selon la presse sud-africaine. Dans une note vocale attribuée à ce dernier, et diffusée par le média sud-africain Sunday Times, on peut entendre une voix masculine reprocher aux hommes de « ne pas avoir de couilles ».

« Les gars, s’il y a un problème, redressez-vous et réglez-le là-bas. Au lieu de ça, vous appelez vos mères, vous appelez vos sœurs », poursuit l’auteur de la note vocale, les accusant de ne pas être à la hauteur psychologiquement. Le 6 novembre, la présidence sud-africaine avait annoncé avoir reçu des appels de détresse de 17 hommes âgés de 20 à 39 ans, pris au piège dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine.

« Ces hommes ont été incités à rejoindre les forces mercenaires sous prétexte de contrats lucratifs », avait fait savoir le porte-parole de la présidence, Vincent Magwenya, sans préciser pour quel camp se battaient les recrues.
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Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, l’Afrique du Sud défend une position de « non-alignement ». Accusé un temps de prendre le parti de Moscou derrière cette apparente neutralité, le gouvernement sud-africain a ajusté son cap depuis 2023, s’engageant notamment dans une tentative de médiation entre les deux belligérants.

Symbole du rééquilibrage de sa position, l’Afrique du Sud avait accueilli, en avril, le président Volodymyr Zelensky, une première pour un chef d’Etat ukrainien. Fondé à la fin de 2023 par l’ancien président accusé de corruption Jacob Zuma, proche de la Russie, le parti MK avait, de son côté, dénoncé la venue de Volodymyr Zelensky en Afrique du Sud, le qualifiant, dans un appel à manifester, de « pantin de l’OTAN [Organisation du traité de l’Atlantique Nord] ».

Mal rédigé, partial et traduit automatiquement du russe, ce prétendu plan de paix en 28 points aurait dû faire rire tout le monde. Au lieu de cela, il a provoqué l'angoisse en Ukraine, la panique en Europe et une tentative désespérée de rétropédalage de la part des quelques membres de l'administration américaine qui maîtrisent les cartes, les mots et la diplomatie. Tout cela a parfaitement servi les intérêts de la Russie. Une fuite habile a mis en lumière et exacerbé nos divisions et nos faiblesses.

Cela a révélé le chaos au sein de l'administration. Le secrétaire d'État Marco Rubio s'est-il réellement désolidarisé du projet ? L'envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, mène-t-il sa propre opération de communication ? Quels sont les intérêts commerciaux, réels ou perçus, qui sous-tendent un rapprochement russo-américain ? 

La fuite, apparemment orchestrée par le financier russe Kirill Dmitriev , homologue de Witkoff  , a également donné une image d'Ukraine isolée et affaiblie. Elle a souligné le déclin de l'alliance transatlantique. Les Européens, jadis les plus importants alliés des États-Unis, ont été humiliés et marginalisés lors des discussions entre superpuissances, et ont ensuite dû se démener pour obtenir un siège à la table des négociations de Genève cette semaine. Enfin, elle a déplacé le débat de l'imposition de nouvelles sanctions à la Russie vers la question des concessions que l'Ukraine devrait faire en échange de la « paix ». 

En résumé, sur le champ de bataille de la « guerre cognitive », où nos adversaires cherchent à altérer nos perceptions, à façonner nos croyances et, en fin de compte, à déterminer nos décisions, nous avons subi une lourde défaite. Personne ne nous y a contraints. Nous en sommes responsables. 

Plutôt que de s'interroger sur ces événements, il est plus facile de les considérer comme une nouvelle gaffe d'une administration américaine incompétente (ou pire), et de déplorer la fin de la Pax Americana, la dégradation des valeurs et des principes qui ont permis de gagner la Guerre froide, et bien d'autres choses encore. En effet, la situation pourrait s'aggraver considérablement. Imaginons que le président Trump fasse pression sur l'Ukraine en coupant l'aide. Pire encore, il pourrait exiger des Européens qu'ils contraignent l'Ukraine à signer cet accord désastreux, sous peine de voir les États-Unis se retirer de facto de l'OTAN.

Tout cela pourrait nous réserver des surprises. Mais paniquer et faire des déclarations fracassantes sur des événements qui ne se sont pas encore produits est une réaction désastreuse. Cette année a été marquée par de nombreux échecs diplomatiques, des sommets bâclés, des publications incendiaires sur les réseaux sociaux et autres événements à sensation, généralement suivis d'efforts diplomatiques colossaux pour tenter de calmer la situation, mais sans résultats concrets. Les négociations sur le « plan de paix en 28 points » ne sont peut-être que le prochain épisode de cette série. La surréaction est non seulement inefficace, mais elle gaspille du temps et de l'énergie qui pourraient être utilisés plus judicieusement.

Ce qui a été choquant dans les événements de la semaine dernière, c'est leur caractère inattendu. Les alliés pensaient-ils vraiment que nous étions entrés dans une période de soutien américain calme et constant à l'Ukraine ? Ils ont eu maintes occasions de se forger une opinion, par exemple sur les compétences diplomatiques de Witkoff ou le tempérament du président. Au lieu de s'inquiéter de leur rôle dans ce spectacle politique digne de Washington, les alliés européens auraient dû prendre l'initiative et modifier l'équilibre des pouvoirs, tant vis-à-vis de la Russie qu'au sein de l'alliance atlantique, ou de ce qu'il en reste.

Pour ne citer qu'un exemple, les Européens ont tergiversé pendant des mois avant de saisir les avoirs gelés de la banque centrale russe. À chaque sommet, ils ont reporté la décision au suivant. Désormais, le sort de ces fonds est un point de négociation entre les États-Unis et la Russie. Si l'UE avait agi rapidement, l'argent aurait pu être débloqué pour l'Ukraine il y a des mois. Il est peut-être maintenant trop tard.

Plus les Européens agiront de manière unie et décisive, plus ils pourront aider l'Ukraine, plus ils dissuaderont la Russie et plus ils impressionneront les dirigeants américains qui préfèrent les gagnants aux perdants.[/i]

X Daractenus (@Daractenus)
The Russian ambassador to Moldova has been summoned by the Moldovan MFA to be presented with the actual drone that fell on a Moldovan house yesterday.