XVI Ames | Je pense que ce sujet peut être interessant. Bien que m'efforçant d'être en tous points objectif et neutre, il se peut que vous trouviez mon analyse un peu orientée. Merci dans ce cas de rectifier ou de recentrer en restant courtois et poli et sans tomber dans les bassesses d'un débat gauche/droite de base.
Spoiler :
Je tiens aussi à dire à celui-qui-saura-que-je-parle-de-lui qu'il peut s'abstenir de commentaire du style "un dieudonniste qui parle de démocratie ", mais que son avis sur la question est le bienvenu. |
Qu'est-ce qu'une démocratie ?
Encarta 2004 me dit ca :
Citation :
démocratie nom commun - féminin ( démocraties ) 1. politique régime politique fondé sur la souveraineté des citoyens élisant librement leurs représentants démocratie parlementaire vivre en démocratie démocratie directe
2. politique État obéissant aux principes du régime représentatif une démocratie mal gouvernée
3. système fondé sur la liberté et l'égalité de chacun faire régner la démocratie chez soi
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Le TLFi dit ca :
Citation :
DÉMOCRATIE, subst. fém.
INSTIT. et POL.
A. Régime politique, système de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par le peuple, par l'ensemble des citoyens. Démocratie autoritaire, directe, libérale, parlementaire, représentative. Je ne puis préférer l'Amérique à la France; (...) la démocratie est trop âpre pour ma façon de sentir (STENDHAL, L. Leuwen, t. 1, 1836, p. 119; v. aussi antidémocratique, ex. 2).
SYNT. Démocratie semi-directe. Forme de démocratie combinant la démocratie directe et la démocratie représentative (cf. VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 132). Démocratie économique et sociale. Forme de démocratie où l'État intervient pour libérer les citoyens des injustices économiques et sociales (cf. DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p. 207).
P. méton. Doctrine prônant un tel régime. Ma démocratie lui plaît mieux de loin que de près : ces opinions-là sont plus belles en perspective (STAËL, Lettres jeun., 1791, p. 442).
Démocratie politique. Doctrine selon laquelle l'État doit permettre l'exercice de la liberté des citoyens; régime correspondant (cf. Traité sociol., 1968, p. 196).
P. ext.
1. Mode d'existence collective, où les mêmes avantages sont accordés à tous. Pour maintenir (...) la démocratie des opinions, on proclame (...) le principe du jugement privé (LAMENNAIS, Religion, 1826, p. 7).
2. Mode de vie où s'exerce la responsabilité collective :
1. ... nous n'acceptons plus que les professionnels de la philosophie soient responsables, c'est-à-dire doivent répondre, devant leurs seuls collègues présents et à venir. Nous réclamons une véritable démocratie philosophique (...). Comme si Kant ne devait des comptes qu'à Boutroux, professeur. Et non à Lénine, théoricien et praticien de la révolution prolétarienne.
NIZAN, Les Chiens de garde, 1932, p. 44.
B. P. méton.
1. État, pays vivant sous le régime politique de la démocratie. J'ose former le vu que les démocraties d'Europe retrouvent enfin leur liberté (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1938, p. 262).
Démocratie populaire. Pays ayant un régime communiste inspiré de celui de l'URSS ou de la Chine; p. ext., pays vivant dans la mouvance de l'URSS. L'industrialisation accélérée de la Russie et des démocraties populaires (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 286).
2. P. ext.
a) Parti s'inspirant des principes de la démocratie politique. Démocratie chrétienne. Parti politique d'inspiration chrétienne et démocratique à la fois, existant dans divers pays et en particulier, en Italie (cf. Le Monde, 19 janv. 1952, p. 2, col. 5).
b) Groupe de personnes dont l'organisation présente des caractéristiques identiques à celles du régime politique du même nom :
2. Vous êtes donc une démocratie, c'est-à-dire un groupe de gens qui se gouvernent eux-mêmes. En ce cas, vous n'échapperez pas aux lois du parlementarisme.
DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Désert de Bièvres, 1937, p. 166.
3. ... au couvent comme ailleurs, il y avait une aristocratie et une démocratie. Les dames de chur vivaient en patriciennes. (...). Les converses travaillaient comme des prolétaires, (...). C'était de vraies femmes du peuple...
SAND, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, p. 155.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. fém. démocrasserie (formé par croisement de démocratie avec crasse et des emplois péj. du suff. -erie : cf. ânerie, ivrognerie, griserie, parlerie, patrioterie, etc.). Synon. péj. de démocratie. L'individu si rabaissé de nos jours par la démocrasserie (FLAUB., Corresp., 1866, p. 88).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1370 (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, Mots divers et estranges, p. 542); 1901 démocratie chrétienne (Trad. d'une Encyclique de Léon XIII, 18 janvier ds Lettres apostoliques de Léon XIII, Paris, 1903, t. 5, p. 183). Empr. au gr., b. lat. democratia. Fréq. abs. littér. : 1 080. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 290, b) 1 571; XXe s. : a) 2 021, b) 1 433. Bbg. BELLET (R.). Formation et développement du vocab. chez Vallès journaliste. Cah. Lexicol. 1969, no 15, pp. 5-20. FABRE-LUCE (A.). Les Mots qui bougent [Paris], 1970, p. 57. LUTAUD (O.). Translation, traduction, tradition. Cah. Lexicol. 1968, no 13, p. 59. QUEM. 2e s. t. 2 1971 (s.v. démocrasserie). QUEM. Fichier.
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Donc en 2 mots, c'est quoi : c'est le pouvoir au peuple !
Dans notre cher et beau pays qu'est la France, comment se caractérise-t-elle ?
La grande majorité de la population est appelée aux urnes pour élire au suffrage universel direct conseillers municipaux, régionnaux, députés, et le Roi de la France. Alleluia, on est donc les seuls maîtres à bord, c'est nous qui choisissons : mais sur quelle base ?
Qu'est-ce qui nous permet, ou plutôt, qu'est-ce qui permet au plus grand nombre de choisir un candidat plutôt qu'un autre ?
C'est là qu'interviennent les M.edia Aujourd'hui, le grand débat qui anime toute la classe politique, c'est le référendum du 29 mai. Certains partisans du non ont certains arguments, tels que "nous ne voulons pas d'une Europe libérale mais d'une Europe sociale". On pourrait leur reprocher d'être assez évasifs, puisqu'ils n'expliquent pas en quoi ce traité la rend plus libérale. D'autres disent simplement non à ce traité par conviction nationaliste et protectionniste. Mais les partisans du oui, quels sont leurs arguments ?
"Tout le monde nous regarde, si la France vote non, ce sera la honte"
"Si on vote non à ce traité, c'est forcément qu'on est contre l'Europe"
"Voter non à ce traité mettrait la France dans une situation d'isolement catastrophique"
En gros, ca revient à dire "votez oui, puisqu'on vous l'dit !"
Est-ce que c'est ça la démocratie ? Est-ce en fait un martelage permanent pour faire passer ses idées au plus grand nombre ?
Dans le débat actuel, la démocratie est bafouée au profit d'une propagande visant à faire passer un des deux choix pour honteux et destructeur. A quoi bon faire ce référendum si ce n'est qu'un concours entre les pays de l'Europe pour savoir qui aura le plus gros score au oui ?!
Et comment qualifier la démocratie quand il s'agit de choisir entre 2 hommes pour un poste important ? Les choisit-on réellement pour leurs idées, leur programme, leur parcours, leur sérieux ? Ou est-ce qu'on ne les choisit pas pour leur bagou, leur coté sympa...?
Il me semble qu'à la plupart des élections, le temps d'antenne de chaque candidat est quasiment proportionnel au suffrage reçu ensuite... Est-ce qu'on détermine les temps de parole en fonction des scores attendus (donc on donne les pleins pouvoirs aux organismes de sondage ?), ou est-ce que les scores découlent de ces temps de parole inégaux ?
Vous me direz surement "moi je choisis mon candidat pour ses idées, son programme...", mais est-ce le cas de la majorité de l'électorat ?
Toutes les personnes qui disent apprécier Sarkozy ont-ils une réelle connaissance de ses convictions politiques, ou sont-ils charmés par le personnage, qui soigne son plan comm' à merveille ?
En 1995, on disait ici et là que les guignols avaient fait gagner Chirac. C'est vraiment prendre l'électorat pour un amas d'imbéciles, mais pourtant qui pourrait nier qu'ils ne lui ont pas fait gagner quelques points en le rendant sympatique ?
Bien sur, il ne faut pas oublier sa campagne, axée sur "la fracture sociale", qui a confirmé son attachement au petit peuple, comme il l'a prouvé en 10 ans à la tete du pays, puisque cette fracture est maintenant derriere nous... n'est-il pas ?
En 2002, la multiplication des sujets traitant de la violence quotidienne, pendant que celle-ci n'augmentait pas réellement, a nourri ce fameux "sentiment d'insécurité", si cher à toute la droite française. "Sentiment" qui a pu etre effacé à grand coup de communication, pendant que la réelle insécurité restait toujours plus ou moins égale à elle-même. La communication grandiloquente de Sarkozy avec sa cape de ministre de l'intérieur est sensée avoir restaurée l'autorité de l'Etat, pendant que dans le meme temps, les violences policieres augmentaient dans l'ignorance et l'indifférence générale. Mais qu'importe, la mémoire politique de l'électorat français n'excède pas 1 mois. Une fois que les JT ne titrent plus en défaveur d'un gouvernement en place, les cotes de popularité remontent comme par magie, alors que les raisons de leurs baisses n'ont jamais été solutionnées. Certaines personnes disent qu'il reigne aux Etats-Unis une dictature médiatique, avec à sa tete Rupert Murdock et son empire. Vous me direz certainement qu'on est loin du niveau de subjectivité et de mauvaise foi atteint par fox news, et certains journaux à grand tirage outre-atlantique et outre-manche, mais c'est pourtant, d'apres moi, bel et bien le journalisme télévisé qui fait la pluie et le beau temps dans le paysage politique français. Je me rends bien compte que mon analyse semble à fond orientée à gauche, mais ce n'est pas mon but, je ne cherche pas à démontrer que la droite serait anti-démocratique, mes exemples sont peut-etre mal choisis. Donc si vous avez d'autres exemples, n'hésitez pas à les soumettre. Merci d'avance de m'épargner les commentaires du style "topic à troll spotted" ou autres grands classiques HFRiens .
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