pin a écrit :
Je viens de lire ça
http://www.numerama.com/magazine/3 [...] ign=buffer
Je t'avoue que ça me déplaît souverainement. Donc je relirai le sujet de ton second lien, mais je suis encore plus réticente après avoir lu cet article. Microsoft devient de plus en plus invasif. Je me réjouis d'avoir les retours des utilisateurs lambda (non inconditionnels de Windows). Mon ordinateur c'est comme mon portefeuille ou ma brosse à dents, c'est privé et perso.
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Tu pourras lire les deux premières parties de ceci (partie 1, partie 2, partie 3 à venir prochainement).
Numérama, ils font dans le catastrophisme. Je m'explique (parce qu'on pourrait se méprendre dans mon emploi d'un terme fort) : de ce que je comprends du bousin à l'heure actuelle, le discours de MS est "on veut plus que les gens aient des machines vulnérables parce qu'ils font pas les mises à jour, donc on va forcer ces dernières et tout ira bien ; après, comme notre ex-produit-phare devient un service – comprendre : un OS à cheval entre OS traditionnel et ensemble d'applis Internet – et qu'il passe sur un mode de mise à jour en continu, ce qui rend caduc l'ancien système des "versions" de logiciels, on va s'assurer que les utilisateurs non insiders auront forcément les dernières versions stables et patchées de tous les composants du système, ce qui inclut aussi la suppression et/ou le remplacement occasionnel des composants obsolètes".
Bon. La théorie. Qui, sur le papier, se défend un max : enfin, Windows cessera un peu plus d'être accusé de laisser la porte ouverte aux exploitations de failles.
Sauf que ! Problème n°1 : la pratique. Nombreux sont ceux qui ont rappelé que si on laissait les MAJ en mode automatique (et seulement en mode automatique, ce qu'ils n'ont pas précisé), Windows Update forçait le redémarrage de l'ordinateur au bout d'un délai qu'on ne pouvait que retarder mais pas annuler (sauf à changer les paramètres de WU pour demander à signaler la disponibilité des MAJ, mais laisser l'utilisateur décider du moment où il les téléchargera et installera ; une option qui semble avoir disparu, même dans l'édition Pro de Windows 10). Le téléchargement automatisé et sans contrôle de la part de l'utilisateur, c'est moins sympa quand celui-ci n'a pas forcément une connexion ADSL illimitée (il y a encore des gens, en France, qui sont toujours condamnés au bas-débit).
Problème n°1 bis : certaines MAJ interagissent mal avec certaines configurations particulières et tuent l'OS via un écran noir de la mort que, parfois, seule une réinstallation permet de réparer. Une épée de Damoclès qui provoque donc plus un rejet du procédé que son adhésion sans réserve. Même si les cas sont généralement minoritaires.
Maintenant, le reste des nouvelles dispositions du CLUF et notamment les envois de données diverses à MS. Je soupçonne Cortana, sur ce coup : en effet, comment l'assistante à tout faire de Windows peut-elle faire son boulot si elle ne peut pas communiquer au Net, ni accéder aux différentes applications et fichiers qu'elle sera chargée de modifier lors des requêtes ? Pour envoyer un e-mail, Cortana devra forcément avoir un accès en lecture et écriture aux comptes et contacts de l'utilisateur. Là, on comprend mieux ce besoin.
Problème n°2 : surtout depuis juin 2013, on sait que la NSA est partout chez elle et qu'elle a tellement carte blanche pour accéder à tout ce qui est en ligne, que si les propriétaires des serveurs qu'elle pénètre s'y opposent et font ce qu'ils peuvent pour empêcher ça, ça sert à que dalle car l'agence a ses propres clefs pour ses propres serrures qu'elle a de toute manière apposées partout. Du coup, utiliser Cortana n'est qu'un moyen de plus de filer tout ce qu'on lui soumetta à la NSA, rien de moins. MS aura beau chiffrer comme un malade les données échangées, la NSA reçoit tout en clair et en temps réel. Eg oui, ça les intéresse beaucoup de savoir que le toilettage du chien est pour la semaine prochaine, pendant que les enfants partent en colonie à XXX avec les personnes qui les accompagnent.
Face à ça, je préconiserai de ne surtout pas installer Windows 10 à la va-vite et de lire scrupuleusement tous les écrans de configuration post-installation (en veillant bien à ne jamais, mais jamais, accepter de "réglages express" !!!), de couper dès que possible tous les systèmes d'échange de données avec MS qui ne seraient pas justifiés pour un usage simple de Windows (Windows peut fonctionner hors-ligne, donc réglons-le au plus proche de ça, même avec une connexion réseau ; en plus, ça économisera de la bande-passante), et éplucher tous les divers écrans de paramétrages de Windows et des applications. Un mot d'ordre : ce qui ne doit pas nécessairement accéder au réseau n'accèdera pas au réseau. Cortana n'est pas une obligation, donc on pourrait carrément la désactiver (il y a une option pour ça et revenir à un module de recherche plus proche de celui de Windows 8.1).
TL;DR : Numérama est catastrophiste dans son approche parce qu'ils considèrent (hélas, à raison...) que les gens ne savent pas lire sur un écran et ne vont jamais aller regarder les paramètres des composants de Windows. Or, ceux-ci sont beaucup trop bavards sur Internet par défaut et il faut donc minimiser autant que faire se peut tout échange entre le système et le réseau, car tout échange sera par définition intercepté et récupéré par la NSA et consorts (sur ce coup, utiliser un autre OS que Windows ne sera pas vraiment une meilleure protection, l'essentiel de nos données étant désormais hébergées sur des serveurs de sociétés traitant avec ou espionnées par la NSA, même et surtout si cette dernière les oblige à dire que non).
Bref, à défaut de pouvoir se cacher complètement, au moins on peut toujours réduire l'ampleur de son exposition.
Quant au pouvoir de MS de supprimer des applis et autres, ben c'est comme ce qui se passe avec un site Web. L'heure n'est plus (ou pas encore) à l'époque où les éditeurs de logiciels se contentaient de vendre des produits "morts" (parce qu'il n'y avait pas de mise à jour entre deux versions, avant l'arrivée d'Internet). Les OS et logiciels sont désormais "vivants" et se verront désormais rajouter de nouveaux composants, actualiser ceux déjà en place et retirer ceux qui sont jugés inutiles. Un paradygme totalement différent, donc.
J'ai pas parlé des pubs ? Ben, ça... Vous oubliez Windows et vous évitez Ubuntu, iOS et Android si vous voulez un OS 100% sans pubs, pour l'instant. Ça laisse encore de bons choix alternatifs, si, si !