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Auteur | Sujet : Arche interstellaire : les étoiles pour nos arrières petits enfants ? |
Gilgamesh d'Uruk Lui-même | Un topic sur la possibilité de franchir les distances interstellaires. Disons pour atteindre une planète située dans une coquille faisant 10 à 50 années-lumière. Une petite réflexion pour commencer. L'idée développée ci-dessous est que la colonisation interstellaire ne peut pas, ne pourra jamais, àmha, obéir à un strict impératif utilitariste. Le seul motif invocable est moral. Il implique le très long terme, et revient à rendre réel une des promesses spirituelles majeures des religions : l'Immortalité.
Tous les gens intéressés, au moins un temps, à la conquête spatiale ont pu tomber sur la citation la plus célèbre du Père de l'Astronautique, Constantin E. Tsiolkovski (1857-1935), citation où il est toujours question d'un berceau qu'il faudrait quitter un jour, mais dont il existe au moins quatre ou cinq versions, ce qui a un côté irritant et qui m'a incité à aller rechercher l'original. Le voici : Планета есть колыбель разума, но нельзя вечно жить в колыбели (Kaluga, 1911. From a letter.) in latin alphabet : Planyeta yest' kolybyel razuma, no nyelzya vietchno zhit' v kolybyeli
Cette vision nous mène bien vite à imaginer le peuplement des systèmes stellaires par les civilisations planétaires, qui passent ensuite aux systèmes stellaires alentour et de là, par ondes concentriques, à l'ensemble de la galaxie d'origine, et pourquoi pas l'au delà... Tsiolkovski expose ses idées au sein du XXe siècle débutant. L'espace est déjà grand à l'époque. Il se mesure encore en milliers d'années-lumière plutôt qu'en milliards, mais le système solaire est déjà situé dans son environnement galactique dans les bons ordres de grandeur. Bien évidemment c'est le système solaire qui s'offre en premier aux découvertes futures. Mais les étoiles font également partie de la prophétie. Or c'est ce passage du système stellaire d'origine aux systèmes voisins qu'il faut discuter car il parait problématique et nécessite un examen sérieux. Car pour le dire en un mot, il n'y a aucun intérêt à voyager dans l'espace à plus de quelques années de trajet. Vraiment aucun qui vaille d'y consacrer de gros moyens. Christophe Colomb cherchait une route commerciale plein Ouest vers les Indes, Vasco de Gama, une autre encore en contournant l'Afrique. C'est sur la base des promesses de richesses pouvant résulter du succès de leur entreprise qu'ils ont pu argumenter auprès des Princes de leur temps afin d'armer une flotte. De fait, du succès effectif de leur entreprise, a résulté un immense accroissement de la puissance européenne ainsi qu'un bouleversement durable de l'état du monde. Au même moment, de concert avec les Grandes Découvertes, amplifiée par elles, l'amplifiant à leur tout, s'est ouvert une ère intellectuelle d'accumulation exponentielle des savoir dont la fine pointe, progressivement durcie au feu de la rigueur scientifique fut le pur désir de connaitre. L'impressionnant différentiel de pouvoir qui en a résulté a mené au monde actuel. Ce qui fait que l'équation “découverte = puissance” s'est imposé durablement pour sa justesse. Mais il ne faut jamais oublier que c'est parce qu'à chaque instant l'intérêt et la science se tenaient la main, ou se suivaient à courte distance, que les termes de l'échange ont pu amplifier la puissance du centre de conquête de façon exponentielle. Et tout ceci, pour reprendre le terme clé de la prophétie qui ouvre cet article, n'a pu avoir lieux que dans l'étroit périmètre du "berceau". Richesse, puissance, intérêt résultent d'échanges entre le centre et ses conquêtes. Dans l'étroit périmètre terrestre, ces échanges aboutissent à une exponentielle : les échanges accroissent les richesses qui accroissent encore les échanges. Au sein du système solaire, cette équation a encore un sens, l'exploitation minière des astéroïdes en est l'exemple emblématique. Mais il est déjà extrêmement affaiblit par la distance. Où trouver les termes de l'exponentiel ? La science y trouvera toujours son comptant, mais l'intérêt ? Quels minerais fabuleux justifieraient une expédition jusqu'aux confins de la ceinture de Kuiper ? En se reportant à l'Histoire universelle, on peut bien voir combien sont divers les bénéfices des conquêtes et des lors à quelle multiplicité de motifs elles obéissent. La soumission des peuples promet un tribut qui se paye de toutes les manières imaginables : en accord militaire, en voies commerciales, en savants, en industrie, en or, en grain, en vaisseaux, en soldats, en esclaves... La Nature ayant déposés ses richesses en divers lieux sur la planète, et de diverses manières, les lointaines contrées promettent des produits qu'on ne trouve pas sur place, qu'il s'agisse de richesses animales (ivoires, fourrure, animaux vivants...), végétales (encens, ébène, épices, plantes médicinales, ornementales ou de grandes cultures...) ou minérales (pierres ou métaux précieux). L'espace est infiniment plus pauvre et morne que la Terre ! Pas de peuples créateurs de richesse à soumettre à l'impôt. Ni parfum, ni épice, ni flore, ni faune, rien que des richesses minérales sur des corps peu différenciés, dépourvus de cette activité hydrothermale qui forme maint pierres précieuses et les concentre en filons dans la lithosphère terrestre. Par ailleurs, les quantités mobilisables sur un seul corps sont telles que, par exemple, les besoins terrestres en métaux seraient largement pourvus pour 1000 ans par l'exploitation d'un seul astéroïde métallique. Dans un référentiel terrestre, on voit mal ce qui motiverait une activité prolongée menant l'humanité à entreprendre des voyages de plus en plus lointains. Et que dire d'un commerce avec les étoiles ? Les Guildes de Marchands qui peuplent les romans de science-fiction ne doivent pas faire illusion. L'univers est partout le même, et le mince différentiel existant entre systèmes distants, un minerais un peu plus abondant ici que là, ne pourra jamais justifier l'incroyable débauche d'énergie qu'il faudrait mobiliser pour son transport. Existerait-il une planète toute entière faite de diamant dans la proche banlieue solaire, qu'il serait plus avantageux de produire ce diamant dans notre système avec l'énergie que nécessiterait son transport depuis là-bas. Et la diversité minérale étant faite de combinaison d'atomes en nombre fini, finalement aucune matière ne justifierait un tel transport. Notre système solaire contient tout ce qui est convenable. Krypton et son originale kryptonite fabriquant des Supermens n'existe pas. Pas plus que les richesses naturelles, celles nées de l'industrie humaine ne justifieraient un tel commerce. Quelle sorte de mécanisme serait-il plus intéressant de transporter sur de telles distances, plutôt que d'en échanger les plans par communication radio ; plus largement par échange d'information plutôt que d'objet ? Pas plus que l'industrie, ne s'échangent les hommes. La durée d'une vie humaine n'autorise au maximum qu'un seul trajet, nécessitant des quantités extraordinaires d'énergie. Les métropoles ont pu trouver avantageux d'envoyer des colons, de déporter des esclaves ; des immigrants pauvres se sont embarqués en masse vers des contrées lointaines et continuent de le faire, ainsi que d'autres plus riches et par loisir. De ces millions de déplacements résulte l'état du monde. Une telle noria humaine n'est pas envisageable sur des années-lumière. Les temps caractéristiques de trajets avec un système stellaire distant vont de la décennie à plusieurs siècles. Les échanges ne peuvent s'envisager que d'une génération sur l'autre, tandis que sur Terre un grand nombre d'aller-retour sont concevables dans la durée d'une vie. En l'absence de toute communauté de vie, comment envisager une communauté d'intérêt ? Et dès lors comment imaginer les bases même d'un échange valorisé, à quelque prix que ce soit ? L'originalité d'une faune ou d'une flore extraterrestre pourrait seule justifier l'envoi d'une cargaison d'un système à l'autre. Mais si l'on suppose raisonnable l'hypothèse selon laquelle la vie implique la reproduction, cet échange n'aurait lieu qu'une fois. A charge pour le destinataire d'assurer les conditions de reproduction de sa précieuse cargaison. Peut-on parler de commerce quand ça n'a lieu qu'une fois ? L'intérêt des conquêtes réside également dans la puissance politique. Conquérir c'est à la fois enlever au peuple voisin la possibilité de porter ses armes vers son propre territoire et adjoindre sa force à la sienne propre contre un adversaire plus extérieur encore. Dès l'aube de l'Histoire, la Terre est formée d'une mosaïque de peuples en connexion, dans un contexte de richesse croissante. Il n'est donc pas étonnant de voir crépiter les conflits et les alliances au sein de ce foisonnement pour former des territoires plus grands et plus unis. Sur Terre, chaque parcelle de terrain représente une petite valeur, même un arpent de désert. On peut y habiter, on peut s'y réfugier, on peut le cultiver. Même sans cela, toute parcelle à sa place dans la géographie complexe de routes terrestres et maritimes qui rendent telle ou telle place stratégique en commandant une voie de communication. Aucun de ces calculs n'a sa place quand on envisage des systèmes stellaires. Il n'y a pas de voisins car il n'y a pas d'échange. L'immensité de l'espace fait que chaque mètre cube est sans aucune valeur intrinsèque et que toutes les routes sont libres. Au sein même de notre oasis, le Système solaire, dans l'espace contenu par l'orbite de Neptune (que nous prendrons comme borne extérieure), si toute la matière composant les planètes, leurs satellites et les petits corps était rassemblée dans une galette de même épaisseur et densité que le globe terrestre, elle n'occuperait qu'une milliardième de la surface. A l'échelle de la Terre, c'est comme si toutes les terres émergées se résumaient en un îlot de 360 mètres de diamètre au sein d'un océan de superficie terrestre. Et la Galaxie est bien plus vide que cela, d'un facteur cent millions à un milliard. Notre îlot a maintenant la taille d'un timbre poste à l'échelle de l'océan terrestre. C'est en gros ce que représentent les milliards de planètes tournant autour de milliards d'étoiles, au sein de l'espace galactique. Et ce qui est susceptible d'intéresser l'espèce humaine est bien moins vaste qu'une des dents de ce timbre car l'essentiel des masses planétaires est composée de géantes gazeuses parfaitement impraticables. Oublions Trantor, la notion d'Empire ou d'Alliance galactique est dépourvue de sens. Il n'y a pas de géopolitique dans l'espace. Sur aucun plan on ne peut envisager un régime serré d'échanges d'hommes, de bien et de service. On ne retrouve donc dans la conquête spatiale aucun des termes qui ont permis le développement des Grandes Découvertes de la Renaissance, ou des Empires à toutes les époques. Reste toute de même, comme l'Espoir au fond du vase de Pandore, le désir de découvrir, avivé par les découvertes récentes, qui pousse l'Humanité vers ces lointains. Même sur ce point, pourtant, le contexte spatial met à défaut nos intuitions naïves. La valeur intrinsèque de l'action humaine dans un processus d'exploration est à mettre en lien avec la complexité de l'environnement exploré. S'il s'agit par exemple d'un relevé de faune et de flore, ou d'étudier un terrain géologiquement complexe, l'oeil du zoologiste, du botaniste ou du géologue est irremplaçable. A fortiori dès qu'il s'agit d'étudier les traces laissée par des civilisations anciennes par une recherche archéologique. Et pour l'ethnographie, la question ne se pose même pas. L'immense inventaire du globe commencé avec les Grandes Découvertes n'aurait jamais pu être mené de façon automatisé ou piloté à distance, même avec les robots actuels. Et cette activité exploratrice menée par des humains de chair et d'os était évidemment rendue possible par le fait que le globe est partout praticable. Non seulement on peut se rendre en tous lieux en quelques semaines ou mois, mais on peut jouir sur place des conditions de vie offertes et du charme de son objet d'étude. L'espace offre tout l'inverse. Même si, une fois sur place, un explorateur humain aura plus de degrés de liberté qu'un robot, le coût énergétique et technologique du système-vie et la relative simplicité des environnements étudiés, comparativement à la Terre, vont donner l'avantage aux systèmes robotisés dans la plupart des cas. A moyens égaux, la curiosité scientifique sera mieux satisfaite par une armada de sondes que par une unique mission habitée. Surtout que le potentiel de sophistication des sondes à venir est considérable. Le nanomonde nous ouvre des perspectives potentiellement immenses. Des sondes de quelques microns, actionnées par des nanomachines, pouvant être fabriquée à moindre coût en grandes séries par le même type de technologie dont on se sert pour graver des microprocesseurs, pourraient être envoyées par milliards vers les cibles d’intérêt. Une difficulté prévisible serait à l'arrivée, de faire s’assembler ces nanomachines pour reconstruire un objet macroscopique, en particulier le système de communication (antenne) capable de renvoyer des données vers la Terre. Pour les propulser ces sondes à des vitesses relativistes on pourrait par exemple s'inspirer du mécanisme d'accélération des rayons cosmiques dans l'enveloppe des supernovae (mécanisme de Fermi). Il faudrait créer un nuage de plasma magnétisé extrêmement véloce (en utilisant un accélérateur de particule ou par tir laser par exemple) et injecter un nuage de nanosondes possédant un champs magnétique à l’intérieur. Le nuage magnétisé aurait une action de miroir et les particules rebondissant à l'intérieur de manière aléatoire emprunteraient progressivement de l'énergie cinétique au nuage. Y compris pour assouvir notre curiosité scientifique, le voyage habité de longue durée dans l’espace nécessite des moyens qui seraient employés bien plus utilement par des robots. Tout ceci ne doit pas pour autant nous faire tourner le dos au rêve de Tsiolkovski. Il y a de la ferveur mystique dans ce rêve, une foi en l’espace pour l’espace. S’il ne faut pas être dupe de ses sentiments, s’il ne faut pas les camoufler au sein de considérations utilitaristes, sa nature spirituelle ne rend nullement ce rêve condamnable. Toujours est-il qu’il existe et qu’il ne peut que s’amplifier avec les futurs découvertes de monde lointains, par dizaine de milliers dans le demi-siècle à venir (mission Corot, Gaia, Darwin, JWST…). Seulement, le rêve est une chose et les circonstances de son accomplissement une autre. Il faut un projet politique et on peut se demander par quel pan incliné on arriverait là haut. Il me semble à la lumière des considérations qui précèdent que ce n’est ni l'intérêt, ni la curiosité qui mènera des hommes à sortir définitivement du berceau. L'espace ne peut pas constituer durablement un grand effort consenti par la collectivité pour l'atteinte d'un but plus élevé, car on l'a vu ce but n'existe pas ou peut-être atteint autrement. Il faut donc que ce soit par agrément que l'homme quitte la Terre. Cet agrément n'est pas conçu principalement hédonique. Il est essentiellement moral : le rameau humain quittant la Terre vivra sans doute cette aventure dans une grande exaltation morale pour ce que quitter la Terre veut dire, et parce que l'acte serait fait au nom de toute l'humanité, comme le premier pas sur la Lune. Mais l'ensemble des étapes qui mènent à ce moment doit être conçu comme obéissant à des déterminismes humains réalistes.
Pour paraphraser Galilée à propos du mouvement il faut que vivre dans l'espace soit comme rien. Comme si on n'avait pas quitté la Terre. Bien entendu, il s'agit d'un principe directeur, car on ne peut totalement reproduire la Terre. Mais si, comme on l'a exposé, on ne va pas dans l'espace pour un but donné (faire du commerce, conquérir des terres lointaines), c'est à dire dans un but pensé par rapport à un référentiel central qui serait la civilisation terrestre, alors il faut que l'Arche soit à elle toute seule le référentiel et que tout ce qui permet d'accomplir une vie humaine soit réalisable dans l'Arche. Pour vivre, l'homme a besoin d'un milieu naturel et d'une communauté humaine. Ce n'est qu'à ces deux conditions que l'homme pourrait réellement quitter la Terre, et faire route vers les étoiles, sans angoisse ni regret. Sans nécessité, même. Par pur agrément moral.
L'Arche serait comme la première cellule vivante dans l'océan archéen... L'Arche La base de la réflexion technique consiste à prendre au sérieux la limitation imposée par c, la constante d'espace-temps, aka vitesse de la lumière, et d'envisager le trajet en repoussant tout moyen exotique (warp drive ou autre pour ceux qui connaissent), uniquement avec des technologie éprouvées ou en passe de l'être, comme la fusion thermonucléaire civile. On se retrouve devant un point de basculement a cause évidemment de la longévité limitée de l'être humain. Si le voyage, suivi de l'installation d'une lignée humaine sur une planète extrasolaire pouvaient être menés dans la fraction d'une vie d'homme, on pourrait envisager un "petit" vaisseau (gros par rapport à ce qu'on sait faire actuellement mais petit par rapport à... ce qui va suivre Si l'ensemble de l'entreprise nécessite plusieurs générations, comme je le suppose, on passe à une stratégie longue nécessitant un gros vaisseau, une Arche. Dans ce cas en effet, plusieurs générations doivent se succéder dans un environnement qui ne peut plus être strictement artificiel. Il suffit de poser la question autours de soi (et de se poser la question...) pour apercevoir à quel point la perspective de passer une vie entière dans un milieu clôt, soi et la descendance que l'on va décider de mettre au monde, répugne de prime abord. C'est cette réticence bien compréhensible qu'il faut lever. Voici l'engin :
La surface habitable, 2.pi.r² soit 160 km², est formé d'une épaisseur d'eau océanique de 100 m de profondeur sur laquelle flottent des "plaques continentales" formées d'une 10aine de m de sol et de roches reposant sur un ballast d'air d'une cinquantaine de m soit l'équivallent de 16 km3 de matériaux de densité 1. Soit une structure de 54 Gt (gigatonne). Auquel il faut ajouter la masse du moyeu central, de la poutre et de la corolle propulsive pour un total estimé à 1 Gt (prix de gros), soit une masse sèche de 55 Gt. La propulsion Les réactions ensisageables sont de 2 types : Les réactions du 1e genre sont embêtantes car n et gamma sont insensibles aux champs électromagnétiques et ne peuvent donc être éjectés par une tuyère ; en outre ils sont très agressifs et "activent" les structures métalliques. Par contre les noyaux sont abondants. Les secondes sont idéale mais le Lithium et le Bore 11 sans être rarissime représentent guère plus de 6 ppm dans les petits corps du système solaire. Or les besoins sont énormes. Un concept intéressant est celui de "ice rocket", dans lequel l'hydrogène et le deuterium congelés servent à la fois de réacteur, de tuyère de combustible et d'écran contre les produits de réaction. On peut imaginer utiliser ce systeme dans la première phase du vol puis d'utiliser Li et B dans la phase décélératrice. Masse du carburant : Après la phase d'accélération, on a une fraction de vol libre (vitesse constante), puis il faut décélerer pour arriver à vitesse nulle à destination. Cela implique un surcroit de carburant et il faut mettre un carré à l'exponentiel : exp(v/ve) ---> exp(2.v/ve). On va tabler sur une vitesse d'éjection moyenne efficace de 15 000 km/s et une vitesse de pointe de 4000 km/s soit un ratio M0/M = exp(2x4/15) = 1,70. La masse totale de départ frôle les 100 Gt. 100 Gt c'est l'équivalent de la masse d'un sphère de densité unité de 1,8 km de rayon... Atteindre les étoiles nécessite d'accéder à l'âge industriel et minier des "petits corps" les astéroide et les comètes.
On note : On définit : On va prendre Da=Dl=5 al / k = 0,45 Durée totale du voyage : 1000 ans
Pour réduire la masse a emporter ou la durée du trajet on peut envisager d'emprunter la poussée radiative du Soleil avec une voile solaire. On peut imaginer des structures aluminisées dont la masse surfacique ne dépasse pas 0,2g/m². Essayons. La voile ci-dessous fait 200 km de rayon, ce qui représente 125 000 km² pour une masse de 25 000 t, ce qui est raisonnable (3 tours Eiffel 1/2).
Une solution séduisante serait d'installer une source laser très puissante sur un corps moyen du système solaire et de focaliser le rayon sur la voile. Le carburant embarqué ne sert plus qu'à la déceleration et l'Arche ne fait plus que 70 Gt. La puissance laser nécessaire est de 1 milliard de GW (soit la fusion de 10t de Deuterium par seconde) et la voile reçoit l'équivallent de 10000 fois la puissance solaire du niveau de l'orbite terrestre. La structure de l'Arche En dehors de la partie carburant (D, H, Li, B11...) concevoir une telle structure entièrement faite de métaux (Fe, Al, Mg...) est inenvisageable. D'abord parce que la concentration de métaux dans les petits corps du système solaire rendrait nécessaire d'en consommer des centaines. Ensuite parce que les métaux sont des corps denses (alors qu'on cherche une structure légère à accélerer) et qu'ils offrent un ratio résistance en tension/masse assez modeste. Enfin parce qu'ils sont soumis à un phénomène de "fatigue" (formation de dislocations dans le réseau cristallin qui les rigidifient et aboutissent à la formation de fissures) et qu'ils sont oxydables de diverses manières, alors même que l'intérieur de l'Arche est érosif (cycle atmosphérique saisonnier, air humide, couche océanique...) et que l'integrité de la paroi sur de très longues durées (pls siècles) représente un paramètre clé du succès de l'entreprise. On imagine donc une paroi formée de fibres végétales. Les atomes en sont plus légers et plus abondants (CHON), elles offre un excellent ratio résistance/masse et sont de conception très sécurisantes (elle "préviennent" avant de céder). Surtout : elles se régénèrent. La seule chose a faire est d'isoler la structure du vide spatial, mais là encore le fonctionnement biologique peut s'en charger avec production d'un épiderme très cohésif de cellules mortes dans une matrice caoutchouteuse (épaisseur calculée : 80 cm). Autre avantage clé : pour la construction même de la structure, l'ingénierie se résume à nourrir une structure vivante en éléments simples prélevés sur les petits corps : H2O, CO2, azote, phosphore... La structure grandit sur une orbite intérieur en utilisant l'énergie solaire, depuis un stade embryonnaire jusqu'à sa dimension adulte kilométrique en 2 ou 3 siècle. Durant ce laps de temps, elle est habitable par ses hôtes bâtisseurs. Sur le trajet interstellaire, il faut ensuite assurer l'énergie d'entretien et pour simplifier on se donne comme besoin énergétique (incluant les besoin de l’écosystème, lui-même incluant les hommes) la fourniture d'un éclairement terrestre moyen sur l'ensemble de la surface : 350W/m² x 3,8e8 m² = 130 GW, soit de l'ordre de 1% de l'énergie consacrée à la propulsion. L'évacuation de cette énergie dans l'espace est assurée par une circulation d'eau sous l'épiderme, avec une température externe de rayonnement de T=(P/sA)^0,25 avec P puissance dissipée 130 GW, s cte de Stefan 5,67e-8 et A l'aire rayonnante 3,8e8 m² soit T=279K (6°C). L'écosystème reproduit un gradient ombrothermique calqué, avec évidemment quelques simplifications, sur celui de la Terre, de manière à reproduire la plus grande diversité d'écosystème (justifiant l’appellation d'Arche). La population estimée est de 50 000 personnes, soit 30 personnes/km² ce qui est faible. Le système propulsif et le carburant ne tournent pas avec le diabolo (jonction par palier transmettant la poussée) ce qui permet de minimiser les contraintes de structures, donc le poids. Pour une part, on n'est pas contraint là encore à user de métaux, les fibres de verre ou de carbone pouvant très bien en former l'essentiel. Les anneaux de carburant (glace d'hydrogène et de deuterium, lithium hydrogéné LiH..., fibre de bore) jouent un rôle protecteur de la structure contre des chocs improbables mais dévastateurs à 4000 km/s (en vol libre). La corolle propulsive est haubannée à une poutre centrale à la façon d'une voile arrière. La poutre est rotulée et haubannée, tout travaille en tension, ce qui permet de réaliser une structure légère. Tout élément en charge (tube, câble) est triplé de manière à pouvoir retirer un élément pour examen ou remplacement en en laissant en charge une paire, la rupture imprevue de l'un étant compensée par la présence de l'autre. Les panneaux de la corolle peuvent pivoter sur leur axe radial. Le passage des haubans de la poutre de poupe à celle de proue permet ensuite de les basculer en position symétrique vers l'avant. Dans l'hypothèse où au moins une partie de la phase d'accélération est assurée par le carburant embarqué, l'inversion de poussée dans la phase de déceleration peut ainsi être réalisée sans retourner la structure de l'Arche. voili je m'arrête là. En route vers l'espace et au delàaaaaa ! a+ Message cité 4 fois Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 14-12-2018 à 23:08:33 |
![]() Publicité | Posté le 11-02-2006 à 17:34:50 ![]() ![]() |
t-w HDBNG club |
Humwawa |
Message édité par Humwawa le 11-02-2006 à 21:03:48 |
otacon-yuiitsu Griffiiiith !!! | Fan de cowboy bebop ? Message cité 2 fois Message édité par otacon-yuiitsu le 11-02-2006 à 18:06:16 --------------- Si la colère monte en toi, clique ici. Ça défoule ;) |
JacenX Light Years Ahead |
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gronky poissard |
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Humwawa |
Message cité 1 fois Message édité par Humwawa le 11-02-2006 à 19:58:26 |
![]() Publicité | Posté le 11-02-2006 à 20:05:07 ![]() ![]() |
JacenX Light Years Ahead |
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Humwawa |
Message cité 1 fois Message édité par Humwawa le 11-02-2006 à 23:41:29 |
JacenX Light Years Ahead | Et aussi, tes machins végétaux caoutchouteux ils résistent aux impacts de microdébris à + de 40 000km/h |
En_Sabah_Nur お前はもう死んでいる |
--------------- XBL : ESN3S | GGPO (3rd strike) : ESN | PSN : Huitxilopochti |
En_Sabah_Nur お前はもう死んでいる |
--------------- XBL : ESN3S | GGPO (3rd strike) : ESN | PSN : Huitxilopochti |
Humwawa |
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Asegard | J'adore ce genre de topik |
Humwawa |
Message édité par Humwawa le 11-02-2006 à 20:55:16 |
gronky poissard |
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Humwawa |
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Natopsi ☄️Just end it already!☄️ |
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gronky poissard |
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subsk8 c4c4powered |
zurman Parti définitivement |
Message cité 4 fois Message édité par zurman le 11-02-2006 à 22:09:56 |
Humwawa |
Message cité 1 fois Message édité par Humwawa le 11-02-2006 à 22:29:06 |
Humwawa |
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Humwawa |
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Natopsi ☄️Just end it already!☄️ |
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Mjules Parle dans le vide | Le plus gros "problème" de l'arche à mon sens, c'est le risque non négligeable qu'une fois arrivée à destination, les habitants n'aient pas envie de peupler la planète et préfère rester dans l'arche.
Message cité 1 fois Message édité par Mjules le 11-02-2006 à 22:47:42 --------------- Celui qui pose une question est idiot 5 minutes. Celui qui n'en pose pas le reste toute sa vie. | Membre du grand complot pharmaceutico-médico-scientifico-judéo-maçonnique. |
Humwawa |
Message cité 1 fois Message édité par Humwawa le 11-02-2006 à 23:11:40 |
zurman Parti définitivement |
Humwawa |
Message édité par Humwawa le 11-02-2006 à 23:12:51 |
Humwawa |
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darkstalker Saturn NTSC-J, What Else ? |
--------------- Cyrix 5x86 120MHz, Tseng Labs ET4000/W32p VLB, Doom@45FPS <3 |
LooSHA D'abord ! |
--------------- Mangeons de la viande (et nos amis pour la vie) ! Prenons l'avion ! Partons en vacances très loin ! Achetons des trucs venus du bout du monde ! Chauffons-nous à fond ! Utilisons plein d'électricité ! Changeons de malinphone le plus souvent possible ! |
Humwawa |
Message cité 1 fois Message édité par Humwawa le 11-02-2006 à 23:33:11 |
otacon-yuiitsu Griffiiiith !!! |
--------------- Si la colère monte en toi, clique ici. Ça défoule ;) |
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