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Auteur Sujet :

LFI [NFP] 6e République, écosocialisme, paix - Free Palestine

n°25572242
LooSHA
D'abord !
Posté le 18-02-2011 à 18:25:17  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
 
 
 :sleep:  
 
Le rapport de Hulot avec le PdG ?
 
 
Tu sais quoi, tu devrais péter un coup, fréquenter d'autres sujets.


---------------
Mangeons de la viande (et nos amis pour la vie) ! Prenons l'avion ! Partons en vacances très loin ! Achetons des trucs venus du bout du monde ! Chauffons-nous à fond ! Utilisons plein d'électricité ! Changeons de malinphone le plus souvent possible !
mood
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Posté le 18-02-2011 à 18:25:17  profilanswer
 

n°25572732
moonboots
Posté le 18-02-2011 à 19:18:46  profilanswer
 

Serpico7 a écrit :


 
Il faut se méfier de Plenel, malgré la qualité de Mediapart...c'est un vieux pro...cela dit il a flippé à l'époque.


c'est à dire ?

n°25572742
moonboots
Posté le 18-02-2011 à 19:19:49  profilanswer
 


 :heink:  c'est du Xe degré ? je ne trouve pas ça plus malin que Plantu

n°25572801
nakata
frog game
Posté le 18-02-2011 à 19:27:26  profilanswer
 

moonboots a écrit :


c'est à dire ?


Un soutien de Royal. Pour moi, ça disqualifie d'office  [:cloud_]

n°25572859
otobox
Maison fondée en 2005
Posté le 18-02-2011 à 19:36:36  profilanswer
 

theredled a écrit :


Passer de 2 ou 3 smic à 1 smic sans transition c'est quand même violent (loyer, dépenses régulières)


Tout à fait. Je ne sais pas comment Anteus peut dire ça. Il touche le SMIC ou alors, il se sent à l'abri d'une telle situation (fonctionnaire, rentier ou étudiant ?).
Passer d'un salaire au indemnités chômage n'est déjà pas facile (je ne sais pas vous, mais tous les fins de mois je suis à découvert sans avoir l'impression de vivre comme un nabab, alors je serais vraiment dans la merde si je devais faire l'impasse de 40% de mes revenus), mais revenir à un SMIC...
Faut vraiment avoir aucune expérience de la vie pour annoncer des trucs comme ça.


---------------
OtObOxBlOg - - - Etre seul à avoir tort  c'est plus difficile, mais c'est bien plus beau que d'avoir raison avec une bande de cons
n°25572961
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 18-02-2011 à 19:50:05  profilanswer
 

moonboots a écrit :


c'est à dire ?


 
à propos de quoi ?
 
Si ça concerne ma méfiance à l'égard de Plenel, c'est du à la défense du trio du Monde contre la "Face cachée du Monde" qui était tout à fait suspecte.
 
Acrimed et Eolas étaient d'accord:  
 
http://www.acrimed.org/article962.html
 

Citation :

« Les dirigeants du " Monde ", si fier de son indépendance, n’ont pas répondu à la question essentielle qui se pose au-delà de toute polémique : quelle est la nature exacte des rapports que la direction du " Monde " entretient (ou a entretenus) avec les grandes entreprises françaises et leurs dirigeants ? Avec le groupe de Jean-Luc Lagardère, avec les NMPP, avec Publicis, avec François Pinault comme avec la direction du journal gratuit " 20 minutes " ou même avec Jean-Marie Messier, du temps où Vivendi assurait à la trésorerie du journal, par contrat, un bonus de 2,5 millions d’euros de publicité ?
 
Sur ces sujets stratégiques, Pierre Péan et Philippe Cohen se sont livrés à une enquête dont les sources paraissent pour le moins sérieuses. Et les premières réponses de la direction du " Monde " pour le moins courtes. Depuis plus de deux ans, le quotidien perd de l’argent (13 millions d’euros en 2001), tout en annonçant gagner des lecteurs. Il a dû se résoudre à émettre 57 millions d’euros d’obligations remboursables en actions, mais il n’a pas indiqué l’identité des souscripteurs. S’il faut de tout pour faire un Monde, il n’en faut évidemment pas moins pour se faire une opinion sur ce qu’est devenu le journal du même nom ! " »
 
Telles sont en effet quelques unes des questions auxquelles il faudra bien que Le Monde réponde.


 
http://www.maitre-eolas.fr/post/20 [...] era-cachee
 

Citation :

Vous vous souvenez sans doute de ce livre, la Face cachée du Monde, de Pierre Péan et Philippe Cohen,  sorti le 26 février 2003.
 
Dès sa parution, le Monde annonçait que "Ses avocats s'apprêtent à déposer des plaintes en diffamation publique" (article du 7 mars 2003) tandis que le conseil d'administration de la Société des rédacteurs du « Monde » affirmait dès le 28 février que "ATTAQUÉE, diffamée, insultée, la rédaction du Monde est blessée."
 
Un combat à mort s'annonçait, les murs de la 17e chambre (la schmabre spécialisée dans les affaires de presse à Paris) allaient assurément être maculé de sang : Le Monde, rien de moins, contre Péan et Cohen, deux journalistes polémistes mais à la réputation bien ancrée.
 
Qu'en est-il donc aujourd'hui ?
 
Les murs de la 17e sont toujours ocres et le resteront.
 
 
Une médiation pénale a été engagée, et c'est Guy Canivet, Premier président de la Cour de cassation, qui a été le médiateur.
 
Dire que moi, je dois me contenter d'un délégué du procureur (même pas un  substitut fraichement nommé, ou même un auditeur de justice) pour des faits qui pourraient envoyer mon client en prison... La diffamation n'est punie que de peines d'amende.
 
Elle a donc abouti à la publication d'un communiqué, que je reprends ici intégralement, par lequel, avec une langue de bois magnifique, chaque partie dit qu'en disant ce qu'elle a dit elle n'a pas dit ce qu'elle voulait dire mais tout le contraire.
 
Ainsi, le titre "Ils n'aiment pas la France" doit s'entendre comme reconnaissant les sentiments patriotiques de Messieurs Colombani, Minc et Plenel. Lorsqu'ils affirment que Monsieur Colombani a effectué des voyages à Cannes payés par Pierre Botton (y compris une nuit d'hôtel au Carlton), ils n'imputent nullement à celui-ci un recel d'abus de biens sociaux, ni aucune infraction pénale. En effet, pour qu'un journaliste soit condamné pour des faits de cette nature, il faut qu'il soit journaliste à TF1, ce qui n'est pas le cas en l'espèce.
 
Ces malentendus ainsi dissipés, le Monde a accepté de ses désister de ses actions tandis que l'éditeur renonçait à tout tirage supplémentaire de ce livre et y insérait le communiqué que j'ai reproduit ici.
 
Mieux vaut un mauvais accord qu'un bon procès, dit l'adage, et j'abonde dans son sens. Mais s'agissant d'un organe de presse, c'est insuffisant.


 

nakata a écrit :


Un soutien de Royal. Pour moi, ça disqualifie d'office  [:cloud_]


 
Très drole...
 
 

n°25572974
nakata
frog game
Posté le 18-02-2011 à 19:51:50  profilanswer
 

Serpico7 a écrit :

Très drole...


C'est censé être drôle ?  :??:

Message cité 1 fois
Message édité par nakata le 18-02-2011 à 19:52:07
n°25572976
moonboots
Posté le 18-02-2011 à 19:52:22  profilanswer
 

Serpico7 a écrit :


 
à propos de quoi ?


ce que je ne comprends pas c'est ce que tu veux dire quand tu dis qu'"il a flippé à l'époque"... en quoi Clearstream le concernait-il ?
à part ça je suis au courant pour son soutien au duo Colombani Minc, c'était même un trio très solidaire

n°25572980
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 18-02-2011 à 19:52:52  profilanswer
 

nakata a écrit :


C'est censé être drôle ?  :??:


 
Ben ça dépend, c'est un peu court.

n°25573007
nakata
frog game
Posté le 18-02-2011 à 19:57:01  profilanswer
 

Serpico7 a écrit :

Ben ça dépend, c'est un peu court.


Y a pourtant rien de plus à ajouter, je ne fais aucune confiance à un type qui soutient Royal d'une manière générale. Pour moi c'est bonnet blanc blanc bonnet avec la droite.

mood
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Posté le 18-02-2011 à 19:57:01  profilanswer
 

n°25573028
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 18-02-2011 à 19:59:26  profilanswer
 

moonboots a écrit :


ce que je ne comprends pas c'est ce que tu veux dire quand tu dis qu'"il a flippé à l'époque"... en quoi Clearstream le concernait-il ?
à part ça je suis au courant pour son soutien au duo Colombani Minc, c'était même un trio très solidaire


 
Il a flippé quand il a vu son nom dans les listings Clearstream, oui, et il a attaqué un peu vite Denis Robert.

n°25573036
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 18-02-2011 à 20:00:19  profilanswer
 

nakata a écrit :


Y a pourtant rien de plus à ajouter, je ne fais aucune confiance à un type qui soutient Royal d'une manière générale. Pour moi c'est bonnet blanc blanc bonnet avec la droite.


 
 
Ah ok, je pensais que tu ironisais à ma place :D

n°25573045
moonboots
Posté le 18-02-2011 à 20:01:21  profilanswer
 

Serpico7 a écrit :


 
Il a flippé quand il a vu son nom dans les listings Clearstream, oui, et il a attaqué un peu vite Denis Robert.


ah oui j'avais complètement oublié cette histoire

n°25576787
Profil sup​primé
Posté le 19-02-2011 à 08:25:28  answer
 

moonboots a écrit :


 :heink:  c'est du Xe degré ? je ne trouve pas ça plus malin que Plantu


 
Tu as donc compris la démarche.

n°25576848
Profil sup​primé
Posté le 19-02-2011 à 08:49:34  answer
 

Mélenchon dénonce les sondages
 

Citation :

Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, a dénoncé vendredi "une grossière manipulation en cours" des instituts de sondages, les mettant au défi "pour l'honnêté" de "donner les données brutes et les coefficients de redressement" de leurs études. Dans un communiqué intitulé "la grosse manipe!", M. Mélenchon a réagi aux récents sondages dont celui de l'Ifop pour France Soir créditant Marine Le Pen de 19 à 20% d'intentions de vote si le premier tour de la présidentielle de 2012 avait lieu dimanche, et Dominique Strauss-Kahn de 63% des intentions de vote au second tour face à Nicolas Sarkozy.
 
Pour le candidat du Parti de gauche à l'investiture du Front de gauche, "les instituts de sondage relaient une campagne de communication destinée à diluer le pays politique dans les fantasmes". "Fantasme d'un candidat PS muet qui ferait des scores inouïs. Fantasme d'une extrême droite de confort qui menacerait de passer en tête du premier tour". "Comme à chaque élection, les instituts veulent gagner de l'argent en organisant un spectacle qui est la négation de la politique. Directement liés à l'oligarchie du pays, les instituts tuent le débat politique au seul profit du spectacle. Ils fabriquent une scène arrangée qui veut égarer le peuple", a-t-il ajouté.
 
Il a souhaité que la proposition de loi des sénateurs UMP Hugues Portelli et PS Jean-Pierre Sueur, adoptée à l'unanimité au Sénat, mais à laquelle s'oppose le gouvernement, puisse être examinée "rapidement" par les députés. "Et, pour l'honnêteté", a-t-il conclu, "je mets au défi les instituts de sondage de donner les précisions que cette loi demande: données brutes, coefficients de redressement".
 
 


 
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/ [...] manipe.php
 

n°25576864
Profil sup​primé
Posté le 19-02-2011 à 08:58:14  answer
 

Citation :

coefficients de redressement


 
Le vote FN a toujours été très compliqué à évaluer en raison du caractère honteux du vote, ce qui poussait les sondeurs à évaluer à la hausse son potentiel.
 
Avec MLP, formidablement aidée en cela par l'armada médiatique, il y a une mutation vers une certaine "respectabilité" de l'intention de vote, le FN n'est plus tabou.
 
Une Le Pen a 20 points à un an de l'élection, là où le père tournait à 6 points avant 2002, cela devrait nous donner une MLP à plus de trente points alors qu'elle n'en fera que la moitié tout au plus.


Message édité par Profil supprimé le 19-02-2011 à 08:58:41
n°25576885
moonboots
Posté le 19-02-2011 à 09:10:00  profilanswer
 
n°25576925
Profil sup​primé
Posté le 19-02-2011 à 09:29:08  answer
 

Les Sondages et la fabrique de l'opinion
 
Une proposition de loi a été adoptée à l’unanimité le 14 février par le Sénat pour
règlementer l’activité des sondeurs. Elle prévoit notamment d’obliger les entreprises
de sondages à publier les chiffres bruts, qu’elles redressent ensuite pour produire des
prédictions d’intention de votes conformes à ce que le consensus médiatique juge
plausible – ou pour produire des scoops qui feront parler d’elles. Ce texte a été adopté
malgré l’opposition du gouvernement. L’Assemblée nationale ne semble pas pressée
de le voter. Cette note vous aidera à comprendre pourquoi.

 
 

Citation :

                      LES SONDAGES
 
 
Chaque année, des centaines de sondages d'opinion sont publiés par la presse, la radio, la télé : plus
un jour ne se passe sans qu'un journal ou une chaîne ne livre « ses » chiffres sur telle ou telle
question d'actualité. Rendus publics, brandis par les élus, commentés par de prétendus spécialistes,
ces chiffres sont, en général, aussitôt oubliés et remplacés par d'autres. Qu'importe, ils semblent
désormais faire partie du paysage et du jeu politiques, et rares sont ceux qui s'étonnent ou
s'inquiètent de cette omniprésence.
Une technique venue d'Amérique...
C'est que les sondages n'ont cessé de gagner en importance depuis ce mois de novembre 1936 où le
statisticien et entrepreneur américain Gallup annonça, contre toutes les prévisions des journaux, la
réélection de Franklin Roosevelt à la présidence des USA. À partir de cette date mythique, la
pratique du sondage n'a pas tardé à se généraliser dans la société américaine. Pourtant, dès l'origine,
des scientifiques de renom avaient émis des réserves sur le procédé, et avaient souligné ses
faiblesses. Mais la pratique du sondage répondait à une forte demande sociale, et le « Dr.Gallup »
avait raison d'affirmer, un an après une retentissante erreur de pronostic (il avait, à tort, donné
Truman battu à la présidentielle de 1948), « qu'une armée entière de critiques ne saurait
[l]'arrêter ». Même critiqué, Gallup continua donc à faire des affaires, et des émules.
Introduits assez tôt en France, les sondages ont connu un essor considérable à partir des années 70,
grâce aux efforts combinés de grands instituts comme l'IFOP et de quelques politologues
médiatiques liés à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
 
Une critique radicale : l'opinion publique n'existe pas
À la fin des années 70, Pierre Bourdieu voulut répondre à cet engouement pour les sondages. Dans
un article devenu célèbre, « L'Opinion publique n'existe pas », il adressa aux sondages une critique
de fond : la pratique sondagière présuppose que tous les individus sondés connaissent
l'existence des problèmes sur lesquels on les sonde, qu'ils en ont une connaissance au moins
approximative, et qu'ils possèdent un avis sur ces questions. Or on sait que, d'un groupe social à
l'autre, ce n'est pas seulement l'opinion sur un sujet qui varie, mais bien l'intérêt pour le sujet, le fait
de le concevoir ou non comme un objet de pensée et de jugement, et en fin de compte l'existence
même d'une opinion. Dans la mesure où ils occultent ces réalités sociologiques, les sondages en
sont réduits à agréger artificiellement des déclarations radicalement hétérogènes, donc à produire
des résultats fondés sur des malentendus et des confusions, et dénués de signification.
L'opinion publique n'est donc pas cette réalité constituée a priori, que les sondages prétendent
recueillir, mais un artefact construit par le fait même de sonder, c'est-à-dire de solliciter, faire
naître et agréger des jugements qui n'existaient pas nécessairement auparavant, et ne sont pas tous
de même nature.
 
Un sondage est une somme de malentendus
Les sondages présupposent l'homogénéité de tous les points de vue sur la politique. Or on sait au
contraire que la plus grande hétérogénéité règne dans ce domaine : si certains sondés évoluent dans
le même univers cognitif que les sondeurs, ont une relative familiarité avec les problèmes
politiques, et disposent donc de ce que l'on peut appeler une « opinion », d'autres se tiennent à
distance des problèmes politiques, ou en tout cas les appréhendent dans des termes qui ne sont pas
du tout ceux du sondage.
 
Cette hétérogénéité implique de lourds malentendus.En 1988, par exemple, le journal Le Monde a interrogé ses lecteurs sur 20 mots-clés, très courants,
de la vie politique. Les enquêtés étaient invités à en donner une définition et à dire librement ce que
le mot leur suggérait. Les sondeurs eurent la surprise de constater que les taux de non-réponse
étaient très élevés : pour certains mots, 2, 3 voire 5 enquêtés sur 10 s'avouaient d'emblée incapables
de fournir une définition (42% de non-réponse pour « Etat-Providence » par exemple). Mieux: les
définitions données par les répondants témoignaient de malentendus massifs (moins d'un enquêté
sur trois donnait par exemple au mot « cohabitation » une signification politique).
De même, une enquête proposait récemment aux enquêtés de se prononcer sur la nécessité
d'instaurer un « ticket modérateur » dans le système de Sécurité Sociale (46% de non-réponse). Une
fois la réponse donnée, on demanda aux enquêtés de définir ce qu'était ledit « ticket modérateur »,
ce qui permit de s'apercevoir que beaucoup des enquêtés, qui avaient pourtant répondu sans
hésitation, ignoraient complètement ce qu'était le ticket, pensant généralement qu'il réduisait la
contribution de l'assuré dans le remboursement.
Dernier exemple, tiré d'une étude classique : à la question « Certains disent qu'il faut introduire
plus de libéralisme dans la société française. Y êtes-vous favorable ? », 48% des sondés répondent
par l'affirmative, et seulement 24% par la négative (28% ne se prononçant pas). Une fois éliminées
les sans-réponses - pratique indélicate mais courante - on peut en arriver à la conclusion que plus
des deux tiers des français sont favorables au libéralisme. Mais, en leur posant ensuite la question
« Dites-moi ce que le libéralisme représente pour vous », on constate que l'équivocité règne et que
rares sont les enquêtés qui donnent au mot libéralisme le contenu économique et politique qu'il a
dans l'esprit des sondeurs. Pour beaucoup (30%), le mot « libéralisme » est entendu comme
« liberté », pour d'autres il est retraduit en termes platement éthiques (« se prendre en main »), pour
d'autres encore il est confondu avec d'autres termes. Conclusion du politiste Daniel Gaxie, qui
commente cette enquête : « plus de la moitié des personnes interrogées répondent en réalité à une
autre question que celle qui leur est posée ».
Par naïveté, par bonne volonté ou pour sauver la face, quantités de sondés en viennent donc à
répondre à une question qu'ils ne comprennent pas, ou qu'ils ne s'étaient jamais posée. Dans
ce cas, comment les sondages d'opinion pourraient-ils être autre chose qu'une somme de
malentendus ?
 
Imprécision et erreurs de diagnosticsA ces défauts congénitaux, il faut ajouter des failles techniques, qui affectent gravement la
précision et la fiabilité des sondages.
Certes, l'imprécision des sondages d'opinion n'est pas chose nouvelle, et on peut à peine énumérer
tous les diagnostics erronés qui ont jalonné la vie politique française depuis 50 ans. Elle est longue,
en effet, la liste des hommes politiques donnés grands vainqueurs par les sondages, et finalement
mis en ballottage ou défaits, et des candidats donnés perdant par les sondages, mais finalement
sacrés par le suffrage universel : De Gaulle mis en difficulté en 1965 alors qu'on lui promettait
une réélection au premier tour ; Poher sûr de prendre l'Élysée et finalement battu par
Pompidou en 69 ; Mitterrand espérant gagner la législative 1978, et restant finalement dans
l'opposition ; Rocard présenté par les sondages comme le seul candidat capable de faire
gagner la gauche en 81 ; Giscard convaincu de faire un second mandat ; Balladur censé
« écraser » Chirac en 1995 ; Lionel Jospin trop sûr d'être au second tour des présidentielles de
2002... Sans oublier les tenants du « Oui » au T.C.E., triomphant 6 mois avant le référendum.
 
Mais si l'imprécision et l'absence de rigueur des sondages ne datent pas d'hier, celles-ci tendent sans
doute, contrairement aux apparences, à se renforcer, en raison de défauts techniques, de plus en plus
répandus, dans la conception et la réalisation même des sondages.
 
Des échantillons mal construits
Mathématiquement, la marge d'erreur d'un sondage dépend bien plus de la taille du sondage
(nombre de sondés dans l'échantillon) que du taux de sondage (population effectivement sondée
rapportée à l'ensemble de la population étudiée). En clair, cette marge d'erreur est d'autant plus
faible que l'échantillon est important : un échantillon de 1000 ou 2000 personnes offre une précision
qu'un échantillon de 100 ou 500 personnes ne saurait offrir. Or, compte tenu du coût élevé d'un
sondage de grande ampleur (et de l'exigence de forte rentabilité qui guide les instituts de sondage),
les petits échantillons sont de plus en plus privilégiés. La taille des échantillons standard ne cesse
de se réduire. Le politiste Patrick Lehingue donne les chiffres suivants : « 5000 pour Gallup au
départ, 2000 pour l'IFOP après-guerre, puis 1000 personnes interrogées, voire de nos jours 4 à
800... ». Très rares sont aujourd'hui les enquêtes qui dépassent le seuil de 1000 enquêtés ; « dans
plus d'un cas sur quatre, on se satisfait désormais d'échantillons compris entre 150 et 800
personnes interrogées », avec des marges d'erreurs qui peuvent monter jusqu'à +/- 8,5%.
Certes, ces marges d'erreurs peuvent sembler relativement faibles. Mais en vérité elles rendent
insignifiantes les infimes variations de l'opinion que les médias se plaisent à enregistrer et à
commenter quotidiennement.
Toujours soucieux de réduire les coûts des enquêtes, les instituts de sondage ne se contentent
d'ailleurs pas de réduire la taille des échantillons. Ils pratiquent également de plus en plus les
sondages omnibus, c'est-à-dire des enquêtes où des questionnaires très différents (des questions
d'opinion politique et des tests marketing par exemple), émanant de commanditaires différents, sont
agrégés et administrés en même temps aux enquêtés. Un mélange des genres qui, en limitant la
concentration et le sérieux de l'enquêté, ne peut que nuire à la qualité du sondage.
A la recherche du moindre coût, les instituts de sondage vont même plus loin : de plus en plus, ils
pratiquent les sondages sur internet, sondages dénués de toute rigueur, puisque ne faisant
intervenir que de petits contingents de volontaires (à qui l'on promet souvent une récompense,
appareil photo ou bon d'achat) sans travail sérieux d'échantillonnage, sans contrôle de leurs
caractéristiques sociologiques. Ces « sondages » réalisés à peu de frais sont souvent offerts aux
médias, et se retrouvent régulièrement reproduits dans la presse, sans aucune mise en garde.
 
Une représentativité toujours incertaine
Plutôt que des échantillons aléatoires, les instituts de sondages utilisent généralement des
échantillons par quotas, c'est-à-dire composés de manière à reproduire en miniature la société
française (ou toute autre population étudiée), en intégrant, avec un dosage étudié, des représentants
des différentes grandes catégories sociales. Mais le nombre de critères retenus par les instituts reste
limité : par commodité, on se contente en général de cinq ou six variables (sexe, âge, activité
professionnelle, région de résidence...). On fait donc l'impasse sur d'autres critères
d'identification sociale, pourtant importants (le niveau d'études, la qualité de propriétaire ou de
locataire, le degré de stabilité ou de précarité de l'emploi...etc.) dont la prise en compte permettrait
seule une approche fine des opinions.
Approximative dès le départ, la représentativité de l'échantillon est encore affaiblie au cours de
l'enquête par les refus de répondre. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux, au point que les
 
sondeurs s'inquiètent (et tentent de plus en plus souvent d'amadouer les sondés en leur proposant
une rétribution). Les instituts de sondage ne communiquent pas les taux de réponse bruts. On
est donc contraint d'estimer le nombre d'appels nécessaire pour obtenir les N réponses nécessaires à
la réalisation d'un sondage. Des études sérieuses suggèrent que ce nombre s'établit entre N X 4 et N
X 20.
Ce qui signifie qu'en moyenne, on obtient entre une réponse pour 4 personnes sollicitées, et une
réponse pour 20 personnes sollicitées. Les instituts de sondage font souvent le choix de traiter les
données obtenues comme si le refus de répondre était un fait strictement aléatoire, et comme si la
personne acceptant de répondre était représentative des 3 à 19 autres. Choix contestable : de
manière générale, on sait que la répartition des refus de répondre n'est pas aléatoire ; les
populations les plus diplômées, les mieux intégrées, sont dans l'ensemble plus enclines à répondre
aux enquêtes d'opinion ; les moins diplômées, les moins intégrées, auront au contraire tendance à ne
pas répondre. Ignorer ce fait, comme le font les instituts de sondages (qui, en règle générale, ne
retiennent pas le capital scolaire comme critère dans la composition de leurs échantillon), c'est donc
tenir, par exemple, l'opinion des jeunes diplômés et intégrés qui acceptent de répondre pour
représentative de l'opinion de tous les jeunes, y compris de ceux qui, peu ou pas diplômés, dominés
socialement, auront rechigné à répondre. D'où une distorsion quasi-systématique : dans la plupart
des sondages, les classes populaires sont sous-représentées. Comme l'écrit P. Lehingue, si l'on
accepte l'idée courante que les sondages sont une « photo de l'opinion », alors il faut préciser que
systématiquement « le point est fait sur la partie supérieure du corps social ».
Les instituts de sondages ont cru trouver la parade : quand, au sein d'une catégorie (par exemple,
« ouvrier ») les refus de répondre sont trop nombreux, ils s'autorisent des « redressements », en surpondérant
les réponses des groupes sociaux sous-représentés, et en sous-pondérant au contraire les
réponses des catégories surreprésentées. Mais le remède miracle n'en est pas un, car les réponses
sur-pondérées ne sont pas nécessairement (et le plus souvent, ne sont pas) représentatives de la
catégorie (l'ouvrier qui a accepté de répondre n'est pas sociologiquement représentatif des ouvriers
qui ont choisi de ne pas répondre, il dispose de ressources spécifiques et d'une opinion qui lui est
propre).
 
Les « biais d'interaction » : de l'art d'obtenir et d'orienter les réponses
Présenté comme un échange neutre, comme une pure expérience cognitive où l'enquêteur
s'effacerait et où l'enquêté serait librement confronté à une série de réponses de même valeur, le
sondage est en fait une interaction sociale où les statuts respectifs de l'enquêté et de l'enquêteur, et
la manière de poser la question conditionnent en partie la réponse.
Des études ont par exemple montré qu'une même question, selon la façon dont elle est formulée
(en la faisant précéder ou non d'arguments pro ou contra) entraîne des réponses très
différentes. Par exemple, les réponses à la question « Pensez-vous qu'on doive augmenter les
indemnités chômage ? » ne sont pas du tout les mêmes selon que l'on posera la question sans autre
commentaire, ou qu'on la fera précéder de considérations défavorables (« si les indemnités chômage
sont trop élevées, les chômeurs ne sont pas incités à travailler ») ou favorables (« avec les
indemnités actuelles, il y a trop de familles qui n'arrivent pas à s'en sortir »). La réponse, en ce
sens, est dans la question.
S'il est ainsi possible d'induire une réponse souhaitée, il est encore plus facile d'interdire une
réponse que l'on ne veut pas voir apparaître. Pour preuve, ce sondage IFOP de 2002, qui
prétendait déterminer ce que les Français pensaient de l'autorisation de publier des sondages dans la
semaine précédant une élection. Trois réponses étaient offertes. Les enquêtés pouvaient se déclarer
1° favorables à l'autorisation pour la semaine précédent l'élection, jusqu'au vendredi (32%) 2°
favorables à l'autorisation pour toute la semaine, y compris le week-end du vote (29%) 3°
favorables au retour à la situation antérieure, c'est-à-dire l'interdiction de toute publication (37%).
Cela permettait au sondeur de conclure hardiment que 2 français sur 3 étaient favorables à
l'autorisation. Comme le fait remarquer P. Lehingue, « l'effet de symétrie aurait voulu qu'on
présente, en élargissant l'univers du dicible (donc du pensable), une quatrième option, moins
agréable pour les entreprises intéressées. Par exemple que les sondages d'opinion ne soient
autorisés que pendant les trois ou quatre dernières semaines de campagne, quand l'offre est
connue, les enjeux décantés ». Étrangement, cette réponse, peu conforme aux intérêts des instituts
de sondages, n'était pas proposée aux enquêtés...
De même qu'ils ont la possibilité d'orienter la réponse, les enquêteurs ont l'obligation de limiter au
maximum le taux de non-réponses (car celles-ci sont coûteuses). Les questionnaires comportant
trop de non-réponses peuvent même ne pas être payés à l'employé qui réalise les appels. La
consigne, dans ce cas, est de relancer l'enquêté jusqu'à ce que celui-ci adopte une « opinion » -
alors même que celle-ci n'a pas forcément de signification pour lui. Les instituts favorisent en outre
les questionnaires fermés, préformatés, qui offrent à l'enquêté sans opinion la possibilité de s'en
faire une à peu de frais, en reprenant une des réponses proposées. Une manière, encore, de
construire artificiellement une « opinion publique » qui n'existe pas.
 
Et pourtant, ils sondent...
Toutes ces critiques de fond et de méthode, formulées depuis longtemps, devraient avoir ébranlé
l'autorité des sondages et ralenti l'activité des sondeurs. Pourtant, il n'en est rien : la sondomanie
semble n'avoir aucune limite.
C'est que le marché des sondages est un marché juteux, dont profitent en premier lieu les instituts
de sondage, mais aussi un grand nombre de journalistes et de « politologues », « spécialistes » de
l'opinion publique, qui trouvent là l'occasion d'apparaître régulièrement dans les grands médias et,
le cas échéant, d'arrondir leurs fins de mois.
 
Le sondage, un produit commercial avant tout
Le marché des sondages reste un continent obscur : les chercheurs qui ont voulu approfondir la
question avouent s'y être cassé les dents. C'est que les instituts de sondages, qui ne cessent de faire
parler l'opinion publique, n'aiment pas trop que le grand public parle d'eux. Notons quand même,
pour donner un ordre d'idée, que l'IFOP affiche un chiffre d'affaires consolidé de plus de 35
millions d'euros ; tandis qu'IPSOS, plus grand institut français, côté en bourse depuis 1999, annonce
101 millions d'euros pour 2009.
 
Brassant des sommes considérables, les patrons d'instituts ne perdent jamais de vue que la visée
ultime de leur activité est de nature commerciale et non scientifique. Pierre Weill, PDG de
Sofres France et directeur général de Taylor Nelson Sofres (ITNS), réclamait d'ailleurs que l'on
rebaptise les instituts « sociétés de sondage », au motif que « le terme institut est devenu obsolète
pour caractériser [ce] métier. Le terme institut en rappelle les origines, avec un côté universitaire
et sociologique, alors que la réalité actuelle est celle des entreprises et du business ».
Au demeurant, les sondages d'opinion, largement publiés, ne sont pour la plupart des instituts de
sondage qu'un produit secondaire. En effet, ceux-ci ne représentent qu'une part très minoritaire des
activités et des ressources des sondeurs (généralement entre 2 et 20%), et sont généralement
envisagés comme un « produit d'appel », un objet promotionnel, qui doit faire connaître l'institut et
attirer les clients vers d'autres activités plus importantes, comme les études marketing. Pierre Weill,
encore lui, reconnaissait ainsi : « les sondages politiques sont pour nous une activité marginale » ;
et Roland Sadoun, ancien PDG d'IFOP, de compléter : « les études de marché ont toujours été le
moteur de l'affaire, et contrairement aux études d'opinion, elles n'ont jamais suscité la moindre
protestation, ni la moindre critique de fond ».
 
Science, affaires et politique : le mélange des genres
Les patrons d'instituts de sondage ne sont pas les seuls bénéficiaires de la sondomanie
contemporaine. Le petit monde des « politologues » profite lui aussi de la vogue sondagière. Ils
sont certes peu nombreux à avoir le droit d'interpréter, sur les plateaux de télévision et dans la
presse, les mouvements de l'opinion. Une dizaine de commentateurs consacrés suffisent à satisfaire
la demande médiatique, et le téléspectateur doit assister, résigné, au défilé des mêmes
« spécialistes » chaque fois qu'il est question de l'opinion publique.
Alain Garrigou, professeur à Naterre, avait ainsi relevé qu'au cours de l'année 2008, le
« politologue » Dominique Reynié avait été invité pas moins de 19 fois dans l'émission de débats C
dans l'air, tandis que ses collègues Roland Cayrol et Pascal Perrineau avaient respectivement eut
droit à 14 et 9 apparitions sur le même plateau et dans la même période. Avec une poignée d'autres
(Pierre Giacometti, Jérôme Jaffré, Brice Teinturer, Jérôme Fourquet, Stéphane Rozès...), ces
experts tous-terrains semblent bien être les seuls commentateurs légitimes de l' « état de
l'opinion ».
Généralement issus de Sciences Po, souvent associés au (très contesté) Centre d'Étude de la Vie
Politique Française (CEVIPOF), ils sont habituellement présentés comme « politologues » ou
« chercheurs », bénéficiant ainsi de la présomption de compétence et d'impartialité attachée à la
qualité d'universitaire. Des scientifiques, ces « politologues » ? Pas sûr. D'abord, leur contribution
proprement scientifique est souvent peu développée. Elle n’est pas notée dans le monde
universitaire.
Ensuite, n'oublions pas que plusieurs d'entre eux sont des hommes d'affaires au moins autant
que des universitaires : Roland Cayrol, habitué des plateaux télé, a longtemps été le directeur de
l'institut CSA, avant de céder ses parts en 2008 ; Pierre Weill, qui fut de toutes les soirées
électorales, était à la tête de TNS Sofres, et siège aujourd'hui au CA d'Air France ; Pierre
Giacometti, invité régulier de certaines chaînes, dirigea Ipsos France jusqu'en 2008, et gère
aujourd'hui un important cabinet de conseil en communication ; Stéphane Rozès, longtemps
directeur général de CSA, dirige maintenant sa propre société de conseil CAP... Si tous ont fait
preuve d'une évidente compétence commerciale, leur qualité scientifique est moins établie.
Leur impartialité peut être tranquillement mise en doute. Quand un journal publie une enquête
d'opinion réalisée par IPSOS, pourquoi ne précise-t-il pas que cet institut fameux est détenu à 75%
par Laurence Parisot, présidente du MEDEF ?
Quand un journaliste cite un sondage de l'institut CSA, pourquoi ne rappelle-t-il pas que CSA est
détenu à 100% par Vincent Bolloré, milliardaire dont l'amitié avec Nicolas Sarkozy est bien
connue ?
Quand une émission invite Dominique Reynié, pourquoi se contente-t-on de mentionner sa qualité
de « politologue » ou de « professeur à Sciences Po » ? Pourquoi n'indique-t-on pas qu'il est aussi
 
directeur général de la Fondation pour l'Innovation Politique, le think tank de l'UMP, dont les
instances (conseil scientifique et conseil de surveillance) accueillent des gens aussi apolitiques que
Nicolas Bazire (ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur et ami intime de Nicolas Sarkozy),
Charles Beigbeder (homme d'affaires, candidat à la présidence du MEDEF en 2005, ennemi
déclaré du Code du Travail), Jérôme Monod (autrefois conseiller politique de Jacques Chirac et
PDG de la Lyonnaise des Eaux), Francis Mer (patron de la sidérurgie devenu ministre de
l'Économie dans le premier gouvernement Raffarin), les essayistes libéraux François Ewald et
Alain-Gérard Slama, ou encore Stéphane Courtois, héraut de l'anticommunisme... À la Fondation
pour l'Innovation Politique, Dominique Reynié retrouve d'autres « politologues » médiatiques,
comme Pascal Perrineau ou Pierre Giacometti. Lequel Pierre Giacometti est par ailleurs un proche
conseiller du président de la République, qui l'a remercié de ses bons et loyaux services en
l'invitant au Fouquet's au soir de sa victoire, avant de lui remettre la Légion d'Honneur en
janvier 2008.
Hommes d'affaires richissimes et/ou intellectuels organiques de la droite : comment s'étonner, dans
ces conditions, que les commentaires des politologues médiatiques trahissent, entre deux
sentences creuses, de forts partis-pris idéologiques ?
Mais gare à qui s'émeut de cette proximité coupable entre le monde des sondages, le monde des
affaires et le pouvoir politique. Il s'attire aussitôt une volée de bois vert, administrée par tel ou tel
maître-sondeur. En avril 2005, sur Europe 1, Roland Cayrol sonnait ainsi la charge contre tous ceux
qui osaient émettre des réserves : « Ce qui me met hors de moi, franchement, c’est le ’"les sondages
nous trompent", c’est le coup de la manip. On vit dans un monde où il faut décidément aller révéler
sans arrêt derrière le véritable chef d’orchestre clandestin. Le Pen nous fait ça sans arrêt,
Bourdieu nous l’a fait en sociologie. On va révéler les vraies forces qui sont derrière les choses... ».
Toute remarque qui viendrait troubler la ritournelle sondagière sera systématiquement assimilée à
« du poujadisme pur et simple ».
Pour faire taire les critiques, on ne se contente d'ailleurs pas d'insultes. Pour avoir osé
souligner, dans la presse, le caractère suspect de certaines commandes de sondages effectuées par
l'Élysée (les sondages étaient commandés à Publifact, une société ad hoc, dirigée par un conseiller
de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, et étaient systématiquement surfacturés), et pour avoir suggéré
que l'Élysée cherchait ainsi à « constituer un trésor de guerre pour payer des sondages durant la
prochaine campagne électorale sans que ce soit visible dans les comptes de campagne du candidat
Sarkozy », Alain Garrigou a été traîné devant les tribunaux par Patrick Buisson, qui lui réclame 100
000 euros de dommages et intérêts (le tribunal de grande instance de Paris l’a débouté le 17 février
2011).
Pourtant, dévoiler les arrières-pensées politiques qui président à la réalisation et la publication des
sondages est une mesure de salubrité publique. Comment croire, en effet, à la neutralité d'un
sondage qui affirme que, contrairement aux idées reçues, une forte majorité de jeunes a « une bonne
opinion des chefs d'entreprise » quand on sait que cette enquête est réalisée par l'IFOP, institut
détenu par Laurence Parisot ?
Comment croire à la neutralité politique de TF1 ou du Figaro quand ils choisissent de relayer les
sondages produits par OpinionWay, institut dirigé par un ancien du cabinet Longuet, et notoirement
lié à l'Élysée ?
Comment croire, encore, à la neutralité politique de ce grand hebdomadaire de centre-gauche qui
distille, semaine après semaine, des sondages démontrant que Dominique Strauss-Kahn est le seul
candidat susceptible de faire gagner la gauche en 2012 (alors même qu'un sondage électoral réalisé
hors campagne, un ou deux ans avant le vote, n'a, de l'avis de tous les spécialistes, aucune valeur
prédictive sérieuse) ?
Dans tous ces cas – et dans bien d'autres – on voit que le sondage, loin d'être un instrument de
mesure neutre, est une arme idéologique redoutable, habilement utilisée par les hommes
politiques, les milieux d'affaires, les faiseurs d'opinion.
 
La politique à l'ère des sondages
Il n'est cependant pas nécessaire de prêter aux sondeurs ou à leurs commanditaires des intentions
manipulatrices pour constater l'effet néfaste de la sondomanie sur la vie politique contemporaine. A
tous les niveaux, la vie civique se trouve affectée par l'inflation sondagière.
Chez les hommes politiques, la tentation est toujours plus forte de suivre les mouvements supposés
de l'opinion publique, sans souci de cohérence intellectuelle ou de rigueur doctrinale. Là encore, les
États-Unis ont donné l'exemple : c'est en suivant très attentivement les sondages que Bill Clinton se
fit élire président en 1992 ; dépourvu de toute colonne vertébrale idéologique, il put, au cours de sa
campagne, suivre avec une rare souplesse les oscillations de l'opinion, telles qu'elles lui étaient
« révélées » quotidiennement par les polls. Les mêmes pratiques ont cours aujourd'hui en France
chez certains candidats. Au cours de la campagne présidentielle de 2007, un article paru dans
Libération, et intitulé « Nicolas Sarkozy navigue aux sondages » dressait le portrait suivant :
« grand consommateur de sondage, Nicolas Sarkozy est aussi un boulimique d'enquêtes
qualitatives. Depuis la place Beauvau ou le siège de l'UMP, il en commande à tour de bras pour
tester ses idées (discrimination positive, double peine...) ou vérifier l'impact de ses déclarations (le
Kärcher en banlieue, le laxisme des juges...)». Le journaliste ajoutait que le candidat de l'UMP avait
pris l'habitude de faire évaluer en direct ses passages à la télévision par des panels, pour savoir quel
accueil était fait à ses déclarations. La candidate du Parti Socialiste n'était d'ailleurs pas en reste :
« Ségolène Royal regarde ce qui monte dans l'opinion sur un sujet précis, elle attaque la ligne
socialiste, elle se fait attaquer en retour par son camp. Puis elle attend le sondage qui montre
qu'elle a le soutien de l'opinion. Le tout dans un timing soigné. [...] Son équipe n'a pas forcément
les budgets pour commander beaucoup de sondages, mais elle utilise les sondeurs en tant que
consultants. Ils se prêtent à l'exercice, car ils anticipent sur des commandes importantes... ». Cette
boulimie de sondages des hommes politiques ne se limite pas, bien sûr, aux périodes de campagne
électorale. Nicolas Sarkozy reste un grand commanditaire de sondages, au point que la Cour des
Comptes s'en est ému dans son rapport de juillet 2009 sur les dépenses de l'Élysée (130 factures
pour l'année 2008, dont un versement mensuel de 10 000 euros à un cabinet de conseil en
communication). En se banalisant, en offrant apparemment aux hommes politiques la possibilité de
connaître « l'état de l'opinion », donc les positionnements « payants » et les positionnements
« coûteux » à un moment donné, les sondages apparaissent ainsi comme les auxiliaires
modernes d'une pratique vieille comme le monde : la démagogie politique.
Mais les hommes politiques ne sont pas les seuls à être affectés par la multiplication des sondages :
c'est l'ensemble du débat public qui est configuré par les questions des sondeurs, par les chiffres du
jour. Les sondeurs imposent leur problématique, favorisant souvent un traitement trivial des vraies
questions, quand ils ne les escamotent pas purement et simplement. Les sondeurs demandent
rarement aux Français : «Que pensez-vous du fait qu'en trente ans dix points de richesse soient
passés des poches du Travail à celles du Capital ?», ou « Compte tenu des dérives de la finance,
êtes-vous favorables à la nationalisation du secteur bancaire ? ». En revanche, on n'a pas hésité à
leur poser des questions sur l'homme politique le plus sexy, le plus chic, le mieux « looké » (“en ne
tenant compte que du style vestimentaire, à quel homme politique aimeriez-vous que votre
partenaire ressemble ?”), le plus sympathique (« avec lequel de ces hommes politiques aimeriezvous
partir en vacances ? »), ou sur l'opportunité de la réouverture des maisons closes.
 
Et il a suffi qu'une élue d'extrême-droite fasse une déclaration provocatrice pour qu'aussitôt les
instituts de sondages élaborent une batterie de questions sur la présence problématique des
musulmans en France. Question 1 : Êtes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas
d’accord ou pas d’accord du tout avec chacune des affirmations suivantes : 1) Il faut rétablir la
peine de mort 2) On ne se sent plus vraiment chez soi en France 3) Il y a trop d’immigrés en France
4) La justice n’est pas assez sévère avec les petits délinquants 5) Il faut donner beaucoup plus de
pouvoir à la police... Question 2 : En matière d’emploi, pensez-vous que l'on doit donner la priorité
à un Français sur un immigré en situation régulière ? Question 3 : Parmi les raisons suivantes,
quelles sont les deux qui, selon vous, expliquent le plus que les musulmans et les personnes
d’origine musulmane sont mal intégrées dans la société française ? Parmi les réponses : 1) Leur
refus de s’intégrer à la société française 2) Les trop fortes différences culturelles 3) Le fait que les
personnes d’origine musulmane soient regroupées dans certains quartiers et certaines écoles 3) Les
difficultés économiques et le manque de travail...etc. En posant ces questions, les sondages donnent
une consistance à un improbable « problème musulman » en France, le font exister dans l'espace
public. En proposant ces réponses, ils accréditent, sans examen critique, une certaine interprétation
du « problème », et présentent comme allant de soi des positions qui sont celles de l'extrême-droite.
Ce qui n'empêchera pas les médias de leur donner un large écho.
Si les sondages ont ainsi pour effet (voire, parfois, pour fonction) de légitimer, l'air de rien,
certaines opinions et d'en disqualifier d'autres, ils agissent de la même manière pour les candidats
qui portent ces idées. Tel candidat aura pour lui, six mois, un an, deux ans avant le vote, la
légitimité du nombre, et occupera toute la scène. Tel autre, disqualifié a priori par les sondages,
devra se battre comme un diable pour gagner les électeurs à sa cause. De ce point de vue, l'effet
prescriptif des sondages est réel ; les spécialistes ont identifié ce qu'ils appellent le bandwagon
effect, un effet de « prime au mieux coté » qui pousse les électeurs indécis à rallier celui qui est
donné vainqueur. Valéry Giscard d'Estaing, par exemple, en aurait profité en 1974 dans son duel
avec Chaban-Delmas : doté d'une courte avance sur son concurrent, il aurait bénéficié à partir de là
du ralliement intéressé des cadres politiques et des électeurs, convaincus qu'il était le mieux placé
pour l'emporter. Si bien que la prédiction des sondages est devenue réalité.
On peut discuter de l'ampleur de cet effet ; mais on ne peut nier la fonction de légitimation ou de
disqualification a priori qu'exercent les sondages.
°°
En 1913, les législateurs imposèrent l'usage de l'isoloir dans les consultations électorales, pour
matérialiser l'indépendance de l'électeur, arraché aux pressions extérieures, à l'autorité des notables
et des importants, délibérant seul, et jugeant en son âme et conscience. Un siècle plus tard, les
sondages, omniprésents, reviennent sans cesse rappeler à l'électeur qui sont les importants, et à quel
notable il doit donner sa voix.


 
http://www.lepartidegauche.fr/imag [...] ndages.pdf
 
 :jap:

n°25576989
Camelot2
Posté le 19-02-2011 à 09:59:29  profilanswer
 

Très bon texte...jusqu'à:
 

Citation :

Les sondeurs demandent
rarement aux Français : «Que pensez-vous du fait qu'en trente ans dix points de richesse soient
passés des poches du Travail à celles du Capital ?», ou « Compte tenu des dérives de la finance,
êtes-vous favorables à la nationalisation du secteur bancaire ? »


 
Si la solution du PdG est de remplacer des questions foireuses par d'autres questions foireuses, il aurait pu s'abstenir.
 
Je me permets de faire le parallèle avec un reproche précédent:
 

Citation :

Des études ont par exemple montré qu'une même question, selon la façon dont elle est formulée
(en la faisant précéder ou non d'arguments pro ou contra) entraîne des réponses très
différentes. Par exemple, les réponses à la question « Pensez-vous qu'on doive augmenter les
indemnités chômage ? » ne sont pas du tout les mêmes selon que l'on posera la question sans autre
commentaire, ou qu'on la fera précéder de considérations défavorables
(« si les indemnités chômage
sont trop élevées, les chômeurs ne sont pas incités à travailler ») ou favorables (« avec les
indemnités actuelles, il y a trop de familles qui n'arrivent pas à s'en sortir »). La réponse, en ce
sens, est dans la question.


 
Ite missa est.


Message édité par Camelot2 le 19-02-2011 à 10:00:13
n°25577030
Profil sup​primé
Posté le 19-02-2011 à 10:11:07  answer
 

Concernant la dérive financière, c'est bien naturel que tu trouves ce thème "foireux" étant donné que tu es quelqu'un de profondément de droite. Pour toi, tous les thèmes se valent tant que tu touches ton pognon. Soit.
 
Toutefois, tu admets malgré tout que les thématiques des sondages obéissent à des intérêts financiers puissants, dont le talent est de multiplier les thèmes "foireux" mais de droite. C'est déjà ça d'admis.
 
 
 

Citation :

Intentions de vote contre bons d’achats : la sincérité en politique selon l’Ifop
 
 
Rien de tel qu’un rapide sondage reposant sur quelques clics de souris d’internautes espérant gagner un bon d’achats pour un nécessaire à maquillage, ou un baladeur numérique, pour maintenir le volume ambiant du brouhaha médiatique. L’Ifop l’illustre une nouvelle fois dans France Soir (vendredi 18 février 2011) avec le concours d’un échantillon d’internautes non représentatifs et rémunérés qui affirment vouloir voter à l’élection présidentielle de 2012, pour DSK (26%), pour Nicolas Sarkozy (22%) et pour Marine Le Pen 20%, etc. Les chiffres sont d’autant plus absurdes que nul ne s’abstient. On ne reprochera pas à l’Ifop son incohérence alors que l’entreprise s’oppose à toute transparence en matière de sondages.
 
 


 
observatoire des sondages
 

n°25577418
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 19-02-2011 à 11:35:26  profilanswer
 


 
:D Merci.
 
Et zig, et zag, il est pret pour les jeux d'hiver :D
 
Marrante sa défense à base de "conflit professionnel".
 

n°25577443
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 19-02-2011 à 11:38:35  profilanswer
 

à propos des boites de statistiques, j'ai été un peu choqué par le contournement des lois de l'Ined (qui est déjà "auteur" et responsable de la réintroduction du concept de "français de souche" ) et l'Insee pour faire des statistiques ethniques par des moyens détournés.

 

Message cité 1 fois
Message édité par Serpico7 le 19-02-2011 à 19:16:35
n°25577482
moonboots
Posté le 19-02-2011 à 11:45:21  profilanswer
 

Serpico7 a écrit :


 
:D Merci.
 
Et zig, et zag, il est pret pour les jeux d'hiver :D
 
Marrante sa défense à base de "conflit professionnel".
 


je n'ai pas trop suivi leurs bisbilles, en tout cas je trouve ça bien de la part de Plenel de mettre les choses au point

n°25577496
W0r1dIndu5​tri35
Posté le 19-02-2011 à 11:47:45  profilanswer
 

http://www.lesinrocks.com/musique/ [...] a-pour-ca/
 
Le nouvel album des Anglais restera peut-être moins dans les mémoires que le buzz qu'il a produit : première opinion à brûle-pourpoint.
 
C’est le problème du buzz : trop intense, il finit par couvrir le reste. Et celui que Radiohead a réveillé depuis lundi a la puissance sonore d’une cohorte de bourdons furax : puisque, par sa méthode autant que par ses prises de position passées, le groupe verse en permanence dans la politique, difficile de ne pas parler du discours avant de parler du disque.
 
Quelle gueule elle a, alors, la nouvelle révolution des boys d’Oxford ? Elle a une gueule ambivalente. Elle est à tiroirs. Elle a des apparences et des réalités, des évidences et des ramifications. Elle est douce et positive, elle est violente et dévastatrice. Elle a deux écoles, elle plait légitimement à beaucoup, elle déplait légitimement à certains : au sein même de cette rédaction, les deux avis cohabitent, s’affrontent voire se mêlent.
 
Comme lors de la sortie d’In Rainbows, on peut se réjouir des méthodes et de la radicalité des Anglais. Qu’un album coupe absolument tous les circuits traditionnels de promotion et de communication pour se retrouver sur les iPod du monde entier quelques jours après son annonce permet de redonner un peu de l’excitation naïve d’avant les leaks et d’avant BitTorrent, quand on se pressait comme des gamins chez son disquaire pour enfin saisir entre ses mains tremblantes, le jour J et pas le jour  J+1, l’objet des espoirs. L’indépendance forcenée de Radiohead et d’autres leur permette d’éviter qu’une major, que des organes de promotion, que des instances de promotion, que Carrefour, la FNAC ou Gibert Musique s’engraissent sur le dos des artistes. Une nouvelle ère s’ouvre pour les groupes, qui s’auto-financeront, publieront eux-mêmes leurs disques, feront eux-mêmes leur promotion, seront en contact direct et permanent avec leur public –la démocratie directe et pure en musique.
 
On peut, tout aussi légitimement, en avoir un peu ras le bidule de l’attitude et des méthodes du groupe. Penser que l’indépendance radicale des Anglais commence à légèrement sentir la mégalomanie psychopathologique. Que le bras d’honneur entamé avec In Rainbows, affirmé avec la sortie précipitée de The King of Limbs, a quelques relents populistes. Le discours et la posture du groupe porte en germe ce que l’on peut détester chez un Mélenchon, par exemple ; "Qu’ils s’en aillent tous", ces médiateurs entre ma personne et ma paroisse, au sens presque littéral du terme d’ailleurs, ces labels vampiriques, ces capteurs d’héritage, ces critiques qui ne servent plus à rien quand tous les avis se valent. On rappellera la lecture éclairante d’Arendt, on rappellera que cette destruction généralisée, volontaire et programmée des corps intermédiaires peut tendre, philosophiquement, vers le totalitarisme.
 
On peut se foutre, gentiment, d’un groupe qui conchie paradoxalement le système qui lui a permis, finalement et justement, de s’en passer –sans le travail d’EMI, sans le soutien des médias, pendant des années, où en serait Radiohead aujourd’hui ? On peut s’inquiéter, ils le font eux-mêmes, pour les distributeurs indépendants, les petits magasins de disques (il en reste) : ils vendront certes du King of Limbs en CD, peut-être à la tonne, mais ils perdent une partie de la manne, notamment auprès des fans pour qui le coffret à 36€ sera la nouvelle bible. On peut trouver tous les défauts du monde aux labels et majors, ces grands méchants loups au bon dos de moutons noirs, mais on peut aussi leur trouver une certaine utilité –des emplois, des petits cœurs qui battent, du développement, du défrichage, du soutien, de la production, tout ça. On peut également se souvenir que Radiohead n’est pas le seul à faire du Radiohead, mais que n’est pas Radiohead qui veut –combien de miséreux parmi ceux, désormais nombreux, qui distribuent leur musique sans intermédiaire, par le biais de Bandcamp notamment ?
 
Même chose pour nous, médias et journalistes. Quelques évidences. Nous avons, industriellement, besoin de Radiohead. Tout comme Radiohead a besoin de nous : pas de phénomène sans relais, pas d’audience sans phénomène. On rabâche du Radiohead depuis lundi ? C’est ce que vous voulez, c’est donc ce dont nous avons besoin –et ça tombe bien, c’est aussi notre métier. Une chronique du disque, presque aussi vite qu’il est mis à la disposition du monde entier ? Nous le devons, vous le voulez, aussi. Pas simple, mais impératif : au même point que tous, on doit juger en quelques heures d’un disque qui prendra peut-être une forme très différente, en positif ou négatif, dans les prochains jours ou semaines.
 
On y vient, donc, enfin. The King of Limbs ? Huit titres, a priori produits par Nigel Godrich, plutôt court. Première écoute ? Une majorité de morceaux plutôt réussi ; l’ouverture Bloom, ses rythmiques branlantes et textures délavées, la belle et changeante Morning Mr Magpie, les plus radioheadiquement classiques Little by Little ou Lotus Flower, la majestueuse clôture Separator. Un équilibre entre expérimentations sans douleur et beautés pour tous, spécialité du groupe, peut-être un peu plus finement trouvé que sur In Rainbows. Mais, au final, un goût étrange. Ou plutôt pas de goût : c’est fade, vaguement fade. Pas raté, pas génial pour autant. Pas de surprise, l’excitation en berne, les hormones au repos. Première écoute ? Rien d’inoubliable pour qui n’est pas l’une des ouailles les plus bigotes de Radiohead ou qui avait déjà senti, dans In Rainbows, les premiers surplaces des Anglais -rien d'inoubliable, du moins, pour celui qui écrit ces lignes. Première écoute, et une réaction : "tout ça pour ça ?".
 
Avant d'y revenir, plus posément, à vous de répondre, désormais.
En vente ici : http://www.thekingoflimbs.com/DIEUR.htm


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Les libéraux ne cherchent pas à sortir de la crise ; juste à en profiter
n°25577559
W0r1dIndu5​tri35
Posté le 19-02-2011 à 11:58:19  profilanswer
 

Piksou a écrit :

Tu as une source claire et net sur la position du PG ?


 
Tout est dans la proposition 81 :  
 
81. Refuser l’enrichissement indécent : salaire et revenu maximum
 
Principes :
 
L'article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen dispose que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. »
 
Constat :

La casse progressive du contrat social fondé après la Seconde Guerre Mondiale a fait bondir les inégalités. La récente crise financière n’a fait qu’aggraver ce phénomène. Entre 2004 et 2007, les plus riches (les 0,01% du haut de la pyramide, qui touchent 1,270 million en moyenne par an) ont vu leurs revenus progresser de 40 % quand les 90 % les moins riches se contentaient de 9% supplémentaires… sur des montants qui n’ont rien à voir. Aujourd’hui, il y a huit millions de pauvres en France, soit 1,1 million de plus qu’en 2004. Depuis dix ans, les revenus des patrons du CAC 40 ont été multipliés par 8  alors que le revenu salarial moyen augmentait de 3,1%. Ainsi, un patron du CAC 40 gagne en un jour ce que gagne un smicard en un an. De tels écarts, profondément immoraux, sont dignes d’une société aristocratique, ils sont contraires à la conception démocratique fondée sur l’égale dignité des citoyens.
 
Propositions :
 
-       le salaire maximum dans les entreprises : il est institué un salaire maximum légal dont le montant ne peut pas dépasser vingt fois celui du salaire minimum. Le salaire maximum légal inclut, le cas échéant, la partie fixe du salaire et la partie variable en fonction des objectifs prévus au contrat de travail ou du chiffre d’affaire généré par l’activité du salarié ou des mandataires sociaux qui ont un contrat de travail.
 
-       le revenu maximum autorisé : il est institué un revenu maximum légal dont le montant ne peut dépasser vingt fois celui du revenu médian. Ainsi, au-delà de vingt fois le revenu médian, qui s’établit à 27 630 euros par an, c’est-à-dire à partir de 332 000 euros de revenus annuels, est établie une taxation à hauteur de 100 % (dans le cadre d'une refonte globale de l'impôt sur le revenu pour renforcer sa progressivité, voir fiche 84). Le revenu maximum entraînera de fait l'interdiction des retraite-chapeaux pour les dirigeants des entreprises.


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Les libéraux ne cherchent pas à sortir de la crise ; juste à en profiter
n°25577819
Profil sup​primé
Posté le 19-02-2011 à 12:37:23  answer
 


W0r1dIndu5tri35 a écrit :

Le discours et la posture du groupe porte en germe ce que l’on peut détester chez un Mélenchon, par exemple ; "Qu’ils s’en aillent tous", ces médiateurs entre ma personne et ma paroisse, au sens presque littéral du terme d’ailleurs, ces labels vampiriques, ces capteurs d’héritage, ces critiques qui ne servent plus à rien quand tous les avis se valent. On rappellera la lecture éclairante d’Arendt, on rappellera que cette destruction généralisée, volontaire et programmée des corps intermédiaires peut tendre, philosophiquement, vers le totalitarisme.
 


 
Article délicieusement réactionnaire, du tout bon. Merci Pigasse (homme d'affaire, banquier à la tête du Monde) et qui possède aussi... Les inrocks.

n°25578274
W0r1dIndu5​tri35
Posté le 19-02-2011 à 13:42:34  profilanswer
 


 
C'est marrant non ? On arrive même à cracher sur Mélenchon dans une chronique d'album de Radiohead.


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Les libéraux ne cherchent pas à sortir de la crise ; juste à en profiter
n°25578352
Profil sup​primé
Posté le 19-02-2011 à 13:51:34  answer
 

Le berger doit aller chercher les moutons où ils se trouvent...

n°25578704
Altarius
As de la digression
Posté le 19-02-2011 à 14:27:33  profilanswer
 

A propos des sondages et de la loi votée à l'unanimité au sénat, j'aime bien la réaction des sondeurs. C'est juste pitoyable.


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Dsl pour les fautes - ne pas juger est une clé qui change le monde - Mensonge, propagande et manipulation, bienvenue chez les médias.
n°25578857
LooSHA
D'abord !
Posté le 19-02-2011 à 14:50:04  profilanswer
 


Un extrait aurait suffi.


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Mangeons de la viande (et nos amis pour la vie) ! Prenons l'avion ! Partons en vacances très loin ! Achetons des trucs venus du bout du monde ! Chauffons-nous à fond ! Utilisons plein d'électricité ! Changeons de malinphone le plus souvent possible !
n°25579446
Camelot2
Posté le 19-02-2011 à 16:06:15  profilanswer
 


 
Je ne trouve pas le sujet foireux. Je trouve la question foireuse. D'autant plus lorsque la manière de poser la question a fait l'objet d'un reproche quelques paragraphes plus haut.  
 
Je ne suis pas de droite. Et encore moins profondément. Bien entendu, si tu considères que tout ceux qui sont "à ta droite" sont de droite...
 
 
 
Non. Et je ne vois pas en quoi mon salaire à avoir sur les questions qu'on poserait aux français. Ou sur les thèmes abordés.
 
 
 
Intérêts financiers puissants...j'aime l'expression fourre-tout.  
 
Ce qui est assez symptomatique...c'est que ce n'est pas le "foireux" qui te gêne le plus, mais le fait que les thèmes majoritairement développés sont "de droite". Et tu retombes donc sur la solution préconisée par le PdG: proposer des questions foireuses...de gauche. Et espérer que le résultat soit différent.
 
Au fond, la méthodologie et le but est exactement le même: guider "le peuple" (ou l'opinion public si on suit la terminologie de droite) vers son point de vue. Dans un cas, c'est scandaleux (intérêts financiers puissants toussa toussa), dans l'autre, c'est souhaitable (informer le peuple des véritables enjeux).
 
 

Serpico7 a écrit :

à propos des boites de statistiques, j'ai été un peu choqué par le contournement des lois de l'Imed (qui est déjà "auteur" et responsable de la réintroduction du concept de "français de souche" ) et l'Insee pour faire des statistiques ethniques par des moyens détournés.


 
Cette interdiction m'a toujours parue absurde car elle permet d'adopter la posture du "pas de fumée sans feux". Si on "planque" ces statistiques, c'est qu'elles révéleraient une réalité qu'on veut nous cacher. Qu'il y aura des enseignements à tirer de cela.
 
Le principal enseignement qu'on tirerait de ces statistiques est qu'il y a une corrélation très forte entre condition sociale, origine étrangère et taux d'incarcération. Mais que le lien de causalité n'est pas origine étrangère => taux d'incarcération mais origine étrangère => condition sociale => taux d'incarcération.
 
Il y a bien plus de chômeurs que d'étrangers en prison, comme disait l'autre.  :)  
 

n°25579573
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 19-02-2011 à 16:19:55  profilanswer
 

ça se défend oui.
 
Mais les chercheurs se sont déjà fait piégés par l'ED à l'époque. Donc attention au boites de Pandore.

n°25579648
Camelot2
Posté le 19-02-2011 à 16:30:06  profilanswer
 

Serpico7 a écrit :

ça se défend oui.
 
Mais les chercheurs se sont déjà fait piégés par l'ED à l'époque. Donc attention au boites de Pandore.


 
Ha mais la boîte de Pandore, tu ne vas pas y échapper. Ca c'est certain. Des connards sur des plateaux télé qui vont te dire "la majorité des dealers de banlieue sont des Noirs et des Arabes", tu vas en avoir à la pelle. Mmmhhh...wait... :D  
 
Je suis convaincu que l'absence d'information précise dans ce cadre est pénalisant car elle favorise la posture de l'extrême-droite qui peut affirmer tout et n'importe quoi. Alors même que leur discours favorise la discrimination et donc le décalage social de certaines catégories issues de l'immigration. Une belle prophétie auto-réalisatrice. A force de répéter que les étrangers sont tous des délinquants en puissance...

n°25579695
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 19-02-2011 à 16:37:52  profilanswer
 

Camelot2 a écrit :

 

Ha mais la boîte de Pandore, tu ne vas pas y échapper. Ca c'est certain. Des connards sur des plateaux télé qui vont te dire "la majorité des dealers de banlieue sont des Noirs et des Arabes", tu vas en avoir à la pelle. Mmmhhh...wait... :D

 

Je suis convaincu que l'absence d'information précise dans ce cadre est pénalisant car elle favorise la posture de l'extrême-droite qui peut affirmer tout et n'importe quoi. Alors même que leur discours favorise la discrimination et donc le décalage social de certaines catégories issues de l'immigration. Une belle prophétie auto-réalisatrice. A force de répéter que les étrangers sont tous des délinquants en puissance...

 

C'est vrai aussi, j'ai testé à la sortie du sondage TeO les interprétations à la con pleines de présupposés soi disant étayées par l'enquete, mais qui ne tenaient pas l'analyse, qui reposaient sur des présupposés "ressentis" et donc faux de la part de xénophobes forcément vu le manque de curiosité concrète.

 

Sinon une phrase qui te plaira surement : "La collecte de données n'est pas une menace en elle-même. Ce qui constitue une menace ce sont les catégories utilisées pour classer les données."- Hervé Le Bras

 

Je pense qu'ils ont fait un peu de progrès mais ils ont conservé le terme "de souche" qu'Hervé Le Bras avait montré du doigt (et taper sur quelques uns de doigts :o)

Message cité 2 fois
Message édité par Serpico7 le 19-02-2011 à 16:38:24
n°25579722
Ibo_Simon
Posté le 19-02-2011 à 16:41:37  profilanswer
 

Serpico7 a écrit :


 
C'est vrai aussi, j'ai testé à la sortie du sondage TeO les interprétations à la con pleines de présupposés soi disant étayées par l'enquete, mais qui ne tenaient pas l'analyse, qui reposaient sur des présupposés "ressentis" et donc faux de la part de xénophobes forcément vu le manque de curiosité concrète.
 
Sinon une phrase qui te plaira surement : "La collecte de données n'est pas une menace en elle-même. Ce qui constitue une menace ce sont les catégories utilisées pour classer les données."- Hervé Le Bras
 
Je pense qu'ils ont fait un peu de progrès mais ils ont conservé le terme "de souche" qu'Hervé Le Bras avait montré du doigt (et taper sur quelques uns de doigts :o)


 
Si je me souviens, dans l'étude qu'avait démonté Lebras, ça n'avait pas gêné les guignols qui l'avaient réalisée, que l'origine de la grande majorité des femmes étudiées ne soit pas documentée. :D

n°25579795
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 19-02-2011 à 16:51:50  profilanswer
 

Ibo_Simon a écrit :


 
Si je me souviens, dans l'étude qu'avait démonté Lebras, ça n'avait pas gêné les guignols qui l'avaient réalisée, que l'origine de la grande majorité des femmes étudiées ne soit pas documentée. :D


 
Michèle Tribalat...une longue glissade de 20 ans...du pied droit dans pas mal de bouses. "J'ai été piégée"  [:alarmclock1]  
 
http://olivier.hammam.free.fr/impo [...] 11-10.html


Message édité par Serpico7 le 19-02-2011 à 16:54:53
n°25579824
Profil sup​primé
Posté le 19-02-2011 à 16:55:15  answer
 

Camelot, quand je te lis, j'ai l'impression de lire Hollande : Plus tu parles, moins j'ai l'impression que tu as des choses à dire et au final, on ne retient rien, c'est voulu ?  :cry:  
 

n°25579985
Camelot2
Posté le 19-02-2011 à 17:17:58  profilanswer
 

Serpico7 a écrit :


 
C'est vrai aussi, j'ai testé à la sortie du sondage TeO les interprétations à la con pleines de présupposés soi disant étayées par l'enquete, mais qui ne tenaient pas l'analyse, qui reposaient sur des présupposés "ressentis" et donc faux de la part de xénophobes forcément vu le manque de curiosité concrète.
 
Sinon une phrase qui te plaira surement : "La collecte de données n'est pas une menace en elle-même. Ce qui constitue une menace ce sont les catégories utilisées pour classer les données."- Hervé Le Bras
 
Je pense qu'ils ont fait un peu de progrès mais ils ont conservé le terme "de souche" qu'Hervé Le Bras avait montré du doigt (et taper sur quelques uns de doigts :o)


 
La menace, c'est l'interprétation que certains en font. Par définition, il faut appliquer un traitement statistique aux données. Aussi simple soit-il. On aboutit alors à une vision "tronquée", à une approximation de la situation réelle.
 
Typiquement, la séparation en catégories se doit d'être un équilibre fin entre la "granularité" (vue détail) et l'ensemble. Si tu divises trop (en personnes d'origine kabyle avec un grand-parent français et une petite soeur unijambiste), tu ne perçois plus les tendances ou tu les rends non-significatives du point de vue statistique (taille de l'échantillon). Si tu ne divises pas assez, tu perds de l'information.
 
Franchement, c'est loin d'être simple. J'ai parcouru ton article et ça semble être une tempête dans un verre d'eau...je cite d'ailleurs un passage, en lien avec ma première phrase:
 

Citation :

Pour Alain Desrosières, de l'INED, ce débat sur le rôle social des statistiques reflétait la " schizophrénie " caractéristique d'une profession. " Nous répétons ici qu'il faut absolument savoir à quoi vont servir nos statistiques mais nous sommes capables de discuter pendant des heures de concepts en oubliant l'usage que la société va en faire. "


 
Ce n'est pas tant l'outil statistique, la division en catégorie, qui est important. C'est la communication qui en est faite. Les profils "quantitatifs" (dont les statisticiens sont un exemple) ont énormément de mal à transmettre un message avec les chiffres qu'ils construisent. Parce qu'ils partent souvent du présupposé que l'autre est sur le même plan (intellectuellement parlant) que lui.  
 
 
 
[:atmos]

n°25580001
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 19-02-2011 à 17:21:22  profilanswer
 

Camelot2 a écrit :


 

Citation :

Pour Alain Desrosières, de l'INED, ce débat sur le rôle social des statistiques reflétait la " schizophrénie " caractéristique d'une profession. " Nous répétons ici qu'il faut absolument savoir à quoi vont servir nos statistiques mais nous sommes capables de discuter pendant des heures de concepts en oubliant l'usage que la société va en faire. "


 
Ce n'est pas tant l'outil statistique, la division en catégorie, qui est important. C'est la communication qui en est faite. Les profils "quantitatifs" (dont les statisticiens sont un exemple) ont énormément de mal à transmettre un message avec les chiffres qu'ils construisent. Parce qu'ils partent souvent du présupposé que l'autre est sur le même plan (intellectuellement parlant) que lui.  
 


 
Pas mal le coup de la schizophrénie. :D
 
 

n°25580107
Camelot2
Posté le 19-02-2011 à 17:38:38  profilanswer
 

J'ai fait une rapide recherche sur ces fameuses statistiques ethniques interdites...tellement interdites qu'on les retrouve en commission du sénat:
 

Citation :

Audition de commission Les « années collège » dans les quartiers sensibles
 
Mme Michèle TRIBALAT (INED)


 
http://videos.senat.fr/video/video [...] o7471.html
 
Sérieux, il faut leur donner des cours de communication à l'INED...Graphique pourri, expression saccadée et hésitante...Il n'y a guère que la conclusion qui est claire (et récitée).
 
"Il faut mettre le paquet sur l'éducation."
 
 :o

n°25580136
Serpico7
Net______________________worK
Posté le 19-02-2011 à 17:44:27  profilanswer
 

:D non mais elle est particulièrement nulle hein.
 
Peut etre pour ça qu'ils ont eu besoin de l'aide de tonton Insee ;)


Message édité par Serpico7 le 19-02-2011 à 17:45:27
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