J’ai démissionné d’EELV. Face aux interrogations légitimes et aux élucubrations que j’ai pu lire sur les réseaux, je viens vous en expliquer les raisons.
 
J’attendais beaucoup de la réaction du Bureau Exécutif d’EELV sur la décision de la justice de classer sans suite les deux plaintes à l’encontre de Julien Bayou pour absence d’infraction.  
 
Lors du Conseil Politique convoqué la veille en urgence, nous avons été très nombreux à dire qu’il fallait acter, sans langue de bois, que Julien Bayou était innocenté et qu’il fallait, avec des mots simples et clairs lui présenter des excuses.  
 
Le fait est qu’une fois encore les pressions internes ont été trop fortes et la recherche d’un consensus a produit ce communiqué tiède, reconnaissant à demi-mot la souffrance occasionnée et occultant le fait que nous avions commis des erreurs dans notre volonté d’agir.
 
J’ai démissionné pour plusieurs raisons :
 
Car j’ai été meurtrie par l’absence d’empathie et d’humanisme envers celui qui a pourtant été des nôtres, chez nous, écologistes qui nous réclamons humaniste.
 
Car je suis choquée qu’un parti politique ne reconnaisse pas une décision de justice. À l’heure où la droite et l’extrême droite ne cessent de remettre en cause l’Etat de droit, j’estime que c’est une faute.  
 
Car dans la gestion de cette affaire, plusieurs autres valeurs écologistes essentielles ont été bafouées : la protection contre l’arbitraire, le droit au respect de la vie privée, le droit à l’amendement, à la réhabilitation de tout individu.
 
J’ai démissionné enfin parce que depuis quelques temps je ne me reconnais pas dans le combat féministe porté au sein d’EELV.
 
Le combat féministe est juste, nécessaire et essentiel. Quand il se revendique féministe, un parti ne peut pas laisser prospérer en son sein, les mêmes méthodes patriarcales violentes et radicales de pressions, de manipulations et d’harcèlements qu’il prétend combattre.
 
Le combat féministe se mène au quotidien et passe avant tout par l’éducation, la formation, l’émancipation, la défense des libertés, la justice.  
EELV travaille et doit continuer à progresser dans la mise en œuvre de procédures VSS claires et maîtrisées ; dans l’accompagnement  des plaignant•es dans la saisine de la justice ; mais aussi dans l’accompagnement de tous ceux qui prennent conscience de leurs erreurs passées (non pénalement répréhensibles), veulent s’amender et s’engagent avec honnêteté dans la lutte féministe.  
 
C’est là qu’il faut mettre tous les efforts et ne rien lâcher. Et ne surtout pas tomber dans le piège de l’inacceptable, à savoir la mise au ban, la délation, l’excommunion à vie, la terreur.  
Faire cela, c’est se tromper de chemin et ouvrir un boulevard aux réactionnaires.
 
Si on applique ce que le parti a fait subir à Julien Bayou, qu’allons-nous faire de ces millions d’hommes qui, en position de pouvoir, ont humilié une femme ?  
On les punit et on les exclut de leurs syndicats, de leurs entreprises, de leurs associations ? Pas de réhabilitation et de réintégration possible ? Que le bannissement et la perte de droits ?  
Avec de tels agissements, comment voulez-vous lutter contre celles et ceux qui nous caricaturent et nous enferment dans l’écologie punitive.
 
Défendons l’éducation, la prévention et l’accompagnement plutôt que toujours plus de cadres, de réglementation, de sanction et d’exclusion.  
 
On pourrait penser que quitter le parti et ces centaines de listes seraient finalement un soulagement. C’est le contraire. Je me sens, depuis ma décision, un peu comme une orpheline. Cela va passer j’imagine.
 
J’ai eu beaucoup de messages de soutien et je vous en remercie.

Le Moderne ne se bat plus désormais qu'avec le Moderne. La confrontation n’est plus entre l’ordre ancien et les nouvelles valeurs mais entre ces nouvelles valeurs seules, qui se dédoublent à l’infini. Les forces antagonistes en présence veulent le monde nouveau et ne veulent que lui. Le Bien en vient aux mains avec le Bien. La liberté de conscience revendique contre la liberté de pensée. La loi porte plainte contre la loi. La rupture se bat avec la cassure, l’instable avec le mouvant, le déraisonnable avec le délirant, le neuf avec le neuf. L’inconciliable loge dans le Même et il ne loge plus que là.
 
On racontait naguère que la modernité était un combat. Elle n’est plus un combat qu’avec elle-même. C’est pourquoi ce quatrième volume d’Exorcismes spirituels s’intitule Moderne contre Moderne. Il expose les débuts d’une guerre sans précédent, et le moyen de s’en amuser sans retenue.

Les attaques contre la science se multiplient aux Etats-Unis comme en France, et c'est un signal clair de notre glissement vers l'extrême droite.
 
Les Ecologistes seront toujours du côté de la défense des scientifiques : voilà pourquoi j'ai participé à une conférence Stand Up for Science au Collège de France.

Plusieurs émissions écolos de France Inter, dont « La Terre au carré », disparaîtront à la prochaine rentrée ou seront transformées.
 
Moins de luttes, plus de science : la radio tente un virage qui ne plaît pas à tous.

Sandrine Rouuseau : "La direction sortante des @EELV de @marinetondelier verrouille le parti"