Reprise du message précédent :

OK. Mais qu'est-ce que je m'emmerderais

 
Les gosses sont effectivement bien plus attachants dans les zones merdiques et c'est clairement là ou tu peux réussir les meilleurs coups (au sens effectivement influencer fortement l'avenir d'un gosse).

Elle ne marche plus depuis 10 ans l'école de la république. La privatisation est en marche. Le fait de rendre la maternelle obligatoire va faire se multiplier les maternelles privé sous contrat, une fois dans le circuit peu de parents remettront leurs enfants dans le public.
 
J'ai passé cafep pour éviter le public. J'ai fait un remplacement de 6 mois au collège Gambetta à Paris dans le 20ème, j'ai compris. J'ai pas la carrure, j'ai pas les épaules et j'ai pas la résilience de mère Thérésa. Je suis peut-être fragile mais je suis pas dingue. Cafep direct.

C'est beau ce monde merveilleux où tous les gens font un métier qu'ils aiment par passion et dont le seul but est le bonheur et l'épanouissement de son prochain.
Sinon il y a aussi des gens qui bossent parce qu'ils ont un crédit à payer et qui s'en passeraient bien mais sur HFR çà ne doit pas exister  

Moi j'ai pas de crédit. Je bosse pour me payer des voyages, sinon je pourrais vivre du RSA.

On peut bosser pour manger, et quand même chercher à ce que ça corresponde à ses valeurs, non?

 
Si tu arrive à y trouver une motivation en effet tu as bien de la chance, l'EN a réussi à me refroidir définitivement.

 
T’as pas tort de pointer ça. Cela dit si de temps en temps je n’avais pas le sentiment d’améliorer le sort de certains de mes élèves et donc de ne pas m’être investi en vain (je me permet de le dire parce que j’ai des retours qui vont dans ce sens des années après via Facebook ou autre), je ne continuerais pas à me lever le matin pour travailler et à bosser mes week-ends / vacances pour améliorer mes cours.
 
Dans ce métier si il n’y a pas de passion ou d’esprit de responsabilité on ne dure pas longtemps. Ça veut pas dire que ça doit être un sacerdoce comme d’aucuns le laissent entendre.

Je vous le remet : https://soundcloud.com/rastafiaa/le-cauchemar-gambetta
 
Qui aime enseigner dans ces conditions ?

À priori je vais être titularisé (pas convoqué en commission ?)
 
Passer d'une année de stage en STMG à la Courneuve à un BTS à chatenay malabry ça fait plaisir !

Ben moi c'est le contraire. Je viens du privé où je m'emmerdais alors forcément c'est plus agréable maintenant, le salaire en moins

 
Si je reste c'est parce que j'y trouve mon compte.
Pas de "chef", je dirige ma classe et mon cours comme je l'entend dans les limites du programme.
Un temps de travail très raisonnable quand on évite les responsabilités (PP qui est le truc le plus ingrat qui soit, projets chronophages et évidements non rémunérés)
Un travail qui n'est pas répétitif, manager de l'humain apporte son lot de changements de manière régulière, et changements de niveaux si lassé par ceux actuels.
Des vacances qui permettent de profiter de ses enfants, de son jardin, de ses loisirs.
Des élèves parfois reconnaissants, surtout vis à vis de l'humain plutôt que de l’enseignement apporté.
Si on écarte la rémunération scandaleuse, c'est un métier avec beaucoup d'avantages quand même mais il faut optimiser en choisissant de bonnes conditions de travail (privé) et en refusant toute forme de responsabilité pour être bien.

 
Bien sur, il y en a le plein forum. Tous des gars en cogip dans des bulshit job, pas sur des postes a vocation  

 
L'enseignement est forcément une vocation?
J'étais ingé dans un bull-shit job avant comme tu dit, et je suis pas devenu prof par vocation.

 
Grand bien te fasse, mais ne t'étonne pas d'être déconsidéré derrière
 
Et sinon oui, enseignant est considéré comme un travail à vocation, j'imagine quand même que ca n'est pas moi qui te l'apprend.

Quel est le rapport ?  

Ce n'est pas une vocation pour moi non plus, mais je le fais avec application et j'estime mériter plus de considération.

 
La réalité, c'est qu'on obtient l'estime qu'on mérite, et non l'inverse  
 
C'est en grande partie pour ca que j'ai quitté l'éduc nat, le désengagement/lassitude/manque d'implication/appelle ca comme tu veux de pas mal des gens avec qui j'étais censé travailler et les mesquineries associés

  This

Heureusement qu'on y baise encore, sinon, je foutrais plus les pieds en sdp

 
C'est censé être à double sens la considération non?
Je pense que le gouvernement à un sacré retard à ce niveau et nous doit des avancées significatives avant d'espérer remotiver les enseignants, moi je dirais plutôt qu'on à les enseignants qu'on mérite et qu'ils s'en tirent même très bien vu comme nous somme traités.

 
On est pas obligé de travailler avec les autres pour faire du bon travail. Mais je comprends ce que tu veux dire. Le plus pénible avec le bas clergé de l’Education nationale n’est pas tant qu’il ne fasse pas grand chose de plus que s’asseoir sur son cul en attendant son chèque, c’est que le dit chèque soit le même (voire supérieur) à celui d’un prof investi qui fait sérieusement son travail.

 
Non mais quand je dis que je pense que c'est un métier à vocation, je rigole pas.
 
Qu'est-ce que ca veut dire ?
 
Ca veut dire qu'aucune rémunération ne pourra jamais rémunérer la responsabilité que tu portes. A partir de là, si tu travailles dans une optique argent/temps, ca n'a plus aucun sens. Ca n'empêche pas de faire le boulot cela dit, mais t'es un peu a contre sens de ce qui est attendu.
 
Aprés faut pas jetter le bébé avec l'eau du bain. Dans le privé en tout cas de ce que j'en vois, il y a pas mal d'établissement ou une part importante des profs s'impliquent au delà du contrat.  
C'est aussi parfois le cas dans le public d'ailleurs, c'est trés lié aux personnes en place en fait, pas a une reconnaissance ou a une rémunération.

 
Et moi je pense qu'on attire les bons éléments avec la rémunération et les conditions de travail, les 2 étant en forte dégradation depuis longtemps, on obtient le résultat actuel, et les chiffres de recrutement aux concours vont dans mon sens. Les gens ont avant tout besoin de vivre correctement, je laisse la "foi" aux religions ....

 
Plus ceux dénigrent ceux qui "bossent trop" voir sappent leur travail, ce qui n'est pas mal non plus

 
Et moi je pense que ca ne peut pas être vrai dans un métier a vocation. Tu peux doubler  le salaire des profs demain matin que ca ne changera strictement rien, ou alors vraiment à la marge.
 
Une part de salaire au mérite en revanche, oui, c'est a même de motiver les gens, mais j'admet que l'évaluation n'est pas simple et les effets de bord nombreux.
 
Et au passage, c'est quand même gonflé de se plaindre des salaires alors que tu les conaissais pertinemment avant même de choisir la voie.

Je bosse dans le public (premier degré) et j'ai rarement vu l'inverse.

 
J'ai jamais bossé en primaire, mais oui, j'ai eu l'impression de constater ca au grés des postes de mon épouse, même si ca ne reste qu'une impression.

 
C'est  surtout ton "argument" qui est gonflé là  

 
Encore une fois les chiffres des concours te démontrent le contraire.
Pour les salaires on peut trouver qu'ils soient trop faibles et malgré tout les accepter, tu touves que tu payes toujours le juste prix pour les services que tu utilise toi ?

 
pour les salaires ils resteront trop faibles tant que y aura pas de distinction suivant les matières, c'est l'offre et la demande

 
Autant je pourrais comprendre que les profs de ballon soient moins payés ces branleurs   , autant les autres matières çà serait vraiment intenable, j'imagine même pas les conseils de classe avec le prof de musique qui apporte le café au prof de math.
A ce propos, une bien belle réforme du Lycée, chez nous sur les 230 élèves de première, on en a plus de 200 qui prennent "l'option" Math en première. Mais les filières c'est fini qu'on vous dit  

Je ne suis pas prof par vocation, pour moi c'est un travail strictement alimentaire. Quand je dis ça dans le milieu, je vois les yeux ronds. J'ai l'impression que c'est un tabou dans le métier. En tout cas, je ne crois pas au mythe de l'enseignement qui serait un métier à vocation, en tout cas pas plus qu'un autre, y a certainement pas mal de gens qui se mentent à eux-mêmes parce qu'il vivent l'absence de vocation comme un échec, parce qu'on est dans une société qui sacralise le travail. La vocation, c'est proportionnel à la propension d'un métier à faire rêver. On devient écrivain par vocation, ça oui, ou navigateur. Je pense que le discours sur la vocation des profs est un truc pour nous faire fermer nos gueules : de quoi vous plaignez-vous, au moins vous vous avez la vocation. Je pense même qu'en début de carrière, la vocation peut être dangereuse, car certains qui ont la vocation idéalisent trop le boulot, et finissent par devenir des profs aigris confrontés à la réalité.

 
Tu veux dire quoi exactement. Que les gens qui se présentent au concours ont un mauvais niveau dans les matiéres scientifiques par exemple ?

 
De manière général les postes ne sont pas pourvu et les barres de recrutement sont de plus en plus basse. Si le métier était plus attractif, nous aurions de meilleurs éléments, une meilleur image etc

 
Bah écoute, mon épouse a la vocation. Elle adore être avec les gamins, elle adore son taf et fait plein de trucs a coté, est sans arrêt a la recherche de nouvelles méthodes, essaie des trucs, etc..  
Je trouve moi même que le travail qu'elle abat au regard du salaire qu'elle touche est délirant, a la limite de la sottise, mais n'empêche que c'est comme ca    

 
Au risque de te choquer, je considére que, au moins jusqu'au lycée, le niveau brut dans la matiére de l'enseignant n'a pas grande importance et n'est dans tous les cas pas la chose la plus importante pour faire un bon prof.

J'ai toujours pas vu le lien entre vocation et reconnaissance.

 
On ne peut pas enseigner correctement sans avoir un niveau technique suffisant dans sa matière, il faut être sur de sois pour transmettre ses connaissances et une bonne vulgarisation implique une bonne maitrise. Après il y a aussi des gens très pointu qui peuvent être de mauvais pédagogues mais je n'ai jamais vu l'inverse.

Heu... On peut choisir une voie et ne pas dire amen à tout. Et je ne savais pas en devenant prof que les salaires seraient gelés et feraient perdre autant en pouvoir d'achat.

 
 
Je peux t'assurer que si on double mon salaire, mon implication serait tout autre...
 
 

 
Qui pouvait savoir que l'on allait manger un gel du point d'indice depuis 10 ans + une augmentation des charges "salariales" + des réformes donnant toujours plus de travail administratif ?

 
Je n'ai pas cité que c'était ton bahut vu que tu avais changé de compte depuis    
 
Je sais bien que tes collègues et toi apprécient d'y bosser mais franchement moi je ne m'y voyais pas du tout.
J'avais vraiment besoin de faire autre chose et d'avoir un autre public.
 
Mon intervention avait pour seul but d'informer que c'est possible.  
Pour ce qui est des remarques "si tout le monde faisait comme toi"  

 
C’est pas choquant c’est simplement faux. Je l’ai déjà développé 10 fois ici alors je vais la faire courte : plus le niveau des élèves est faible et plus ils sont jeunes plus il y a besoin de maîtriser sa discipline pour vulgariser de manière efficace pour ce type de public sans trahir l’esprit scientifique de sa discipline.
 
Et sans cette maîtrise tu ne donnes pas de sens à ce que tu enseignes, donc tu peines à intéresser tes élèves, donc tu n’est pas vraiment un bon prof. On ne déconnecte pas pédagogie et niveau brut comme tu dis.
 
Pour ta remarque sur les salaires, je ne suis pas d’accord avec toi. Aucun néophyte n’a vraiment conscience de ce qu’il va gagner réellement tant la fiche de paie de l’EN est incompréhensible. Entre les iso part fixe et modulable, les hse, les hsa, les imp, les retenues diverses et variées, le calcul du point d’indice, l’indemnité de résidence...