Tetedeiench Head Of God | FrigoAcide a écrit :
UP pour ce topic.
J'ai appris récemment qu'une amie a été victime de viols répétés, entre l'âge de 6 et 14 ans, commis par quelqu'un de la famille proche. Elle a aujourd'hui 23 ans.
C'est une fille très forte, qui s'en est bien tirée, et qui a ajourd'hui une vie normale. Mais on voit néanmois, à travers certains traits de son comportement, qu'elle accuse le coup.
Le problème est qu'elle semble tirer une certaine fierté de sa force. Elle est satisfaite d'avoir su en réchapper seule, sans l'aide de personne. Si bien qu'elle n'a parlé de son histoire à presque personne. Sa mère n'est au courant que depuis cette année. Son père ne sait rien. Et surtout, le coupable des viols n'a jamais été inquiété; il vit aujourd'hui normalement, comme si de rien n'était.
J'aimerais beaucoup aider cette fille, l'ammener à parler à un spécialiste. Et également boucler l'ordure qui lui a fait ça. Non seulement parce que je supporte pas l'idée qu'il soit libre; mais également parce que le frère de mon amie en a également été une victime, et qu'il s'en sort apparemment beaucoup moins bien. Et aussi parce qu'il peut être capable de répéter les mêmes crimes, à l'avenir.
Mais mon amie refuse de se faire aider, elle se braque systématiquement à cette idée. Elle pense aussi (pour des raisons que j'ignore) que son agresseur ne le refera plus jamais, avec personne, et qu'elle ne souhaite pas particulièrement le voir puni. Elle s'est engueulée avec ses meilleures amies qui voulaient l'aider. Sa mère n'a rien fait. Certains de ses "amis" à qui elle en a parlé ont eu une réaction du style "pourquoi elle me fait chier avec ses histoires, elle ". Une dizaine de personnes doivent être au courant en tout.
J'ajoute que c'est une fille très gentille, mais dont le comportement la rend parfois irascible, surotut sur son lieu de travail (travail manuel), ce qui la rend assez antipathique aux yeux de nombre de ses connaissances (les "amis" entre guillements cités plus haut), et qui n'arrange pas les choses.
A cause de la "fierté" qu'elle éprouve - de s'en être tirée - je sais que c'est une fille qui n'ira jamais prendre contact avec une assoce du type "SOS femmes". Moi, j'aimerais la mettre directement en relation avec un psychologue, avec qui elle pourrait parler très ponctuellement, et discrètement. Dans un deuxième temps, elle pourrait prendre elle-même, et avec son frère, la décision de porter plainte contre l'agresseur.
Mais pour l'instant, je cherche vraiment la personne avec qui l'ammener à discuter. Le problème est que les Pages Jaunes me renvoient une foultitude de psychologues sur notre ville (Toulouse), tous exerçant dans une spécialité différente. Exemples de spécialités : http://www.psycho-ressources.com/recherche-cat2.html
J'aimerais donc savoir si certaines personnes sur ce topic sauraient m'orienter et m'indiquer quel psychologue rencontrer. Merci
|
Aller voir un psychologue ou autre, ca doit être une démarche personelle. Tu dois le faire uniquement lorsque tu en éprouves le besoin. Avant d'accepter de te faire "soigner", peu importe comment, il faut accepter ton statut de malade... certains ne l'acceptent pas ( ou jamais, comme moi, je ne le suis pas). De plus, tu peux être en total désaccord avec la "thérapie" que ces individus proposent ( en tout point discutable - mon point de vue ). Quelqu'un qui m'aurait proposé ca de but en blanc se serait fait envoyer sur les roses de la plus belle manière qui soit ( en gros "qui c'est ce con qui juge sans savoir et qui a déjà une définition de normalité, huuum ?" ).
Le dépôt de plainte doit être aussi une démarche personelle. Ca prends du temps. Beaucoup de temps. 5 ans. Tu t'en prends plein la gueule, littéralement. Tu te fais souffrir, toi, de manière directe, et tes proches, de manière indirecte. Le climat qui s'instaure est très difficile. Le plus pénible est de voir les gens s'inquiéter, donc ramener le sujet encore et toujours.... alors que toi tu voudrais des espaces de détente et ne pas en entendre parler plus que nécessaire. Tu dois donc jongler avec une frustration et une douleur intérieure qui te minent, et les regards évocateurs, les gènes de tes proches qui ne savent pas quoi dire car ils se focalisent sur le sujet. Tu affrontes les calomnies, les guerres de voisinage, les lettres "anonymes" à la gendarmerie et à la mairie pour défendre l'agresseur ( "un bon gamin sans histoire" ), les histoires contre toi ( "lui par contre était caractériel, introverti, etc" ), et toutes les horreurs que tu trouveras sur le dossier ( par exemple, l'opinion réelle de tes parents sur toi, leur déposition, le genre de vérité que tu as du mal à voir en face). Et tu te sens aussi responsable des problèmes que s'infligent tes proches ( quand ta mère part en dépression dans un "asile de fous", est méconnaissable du jour au lendemain, etc, tu te dis "eh merde, c'est ma faute, ca ?". Essaie de dormir sur tes deux oreilles après ca).
Sans compter que la procédure en elle-même est douloureuse, des fois décevante, des fois complètement nullissime ( "monsieur avoue ? ah mais c'est pas grave, on va classer l'affaire sans suite" ), et peut aboutir à un résultat en demi-teinte ( "Monsieur, pour la période d'avant vos 16 ans, vous êtes reconnu coupable. Pour la période d'après vos 16 ans, vous ne l'êtes pas, par contre" ).
Quant au procès, si tu y arrives, tu peux entendre de sacrés horreurs ( une réponse de l'avocat général "Ecoutez monsieur, je ne suis pas géomètre ! Soit il y a eu viol, soit il n'y en a pas eu, mais pas "un petit peu" ! Bon sang, arrêtez de nous prendre pour des imbéciles !" ). Le regard des gens change, les parents de la victime sont présents, les jurés aussi, et ceux qui ne sont pas retenus dans le jury aussi, en "public", super en huis clos).
Véridique.
Bilan : les conséquences sont trop lourdes, trop importantes, pour que tu aies le droit d'influer ne serait-ce qu'un peu dans la décision qu'elle prend. Cela doit rester quelque chose de personnel, et désolé de dire ca, mais si on gagne quelque chose à vivre tout cela, c'est le droit d'être un peu égoïste, et de prendre une décision des fois uniquement sur ce que l'on pense, ce que l'on croit, les valeurs qui nous restent et qui sont les nôtres, et de prétendre à garder le semblant de vie qui reste, si tu n'es pas capable d'affronter cette épreuve, qui reste, à mon sens, l'une des plus difficile que tu puisses subir. |