Plam a écrit :
Dans notre société actuelle, on est souvent contraint (heureusement) de retenir nos "pulsions", de tout ordres soient elles. Mais ce "refoulement" n'est il pas dangeureux pour nous meme ? Vous en pensez koi ? Zavé des moyens de pas souffir, de ne pas dire la vérité par exemple sur kkun, alros que vous aimeriez ?
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Y'a pas que dans nos société actuelles. Ceci pour la bonne raison que sans société dans laquelle vivre, tu n'aurais pas de "pulsions", ou alors seulement celles de l'animal traqué, le plus faible et démuni qui soit.
Dans toute civilisation, dans toute époque, il y a un choix d'effectué -inconsciemment ou non- quant aux pulsions favorisées et celles réprimées.
Pour encourager certaines "pulsions", le meilleur moyen est de les auréoler d'un halo moral, de leur conférer dignité et intérêt. En revanche, pour les "pulsions" que l'on veut proscrire, on jette de la boue dessus, on les rend honteuses, pénibles et justiciables d'un châtiment.
Pour ne prendre qu'un exemple : le vol, le meurtre, l'agression contre autrui sont combattus en société, afin de laisser la place à d'autres "pulsions".
En temps de guerre, au contraire, on encouragera les soldats à voler, tuer, agresser l'ennemi, à utiliser leur intelligence à causer des dommages à l'adversaire. Et il ne sera guère question de faire de la solidarité, de l'entraide ou du respect civique avec le camp d'en face.
Maintenant, il est vrai que se retenir d'exercer des pulsions peut devenir un facteur de névrose ou de psychoses pour des individus mal adaptés à la société dans laquelle ils vivent.
Sans parler de personnes atteintes de troubles mentaux graves, on peut dire que toute mesure politique d'importance se mesure aux changements qu'elle produit dans l'équilibre pulsionnel des gens concernés. Agir politiquement consiste à modifier les conditions de vie des habitants d'un espace donné.
Pour essayer de répondre en quelques lignes sur le problème de la vérité, je pense que la société n'encourage pas la sincérité absolue, c'est certain. Mais rendre la vie supportable avec les gens que l'on est obligé de fréquenter, cela est sans doute plus important que la vérité toute crue. La vérité est toujours excessive, elle menace sans cesse l'équilibre précaire des relations sociales. Sans doute beaucoup d'hypocrites souffrent de ne pas pouvoir exprimer "leur" vérité.
De manière générale, tes questions sont celles que Freud pose dans Malaise dans la civilisation.
Message édité par rahsaan le 31-05-2003 à 13:38:18