le cardinal a écrit :
Je trouve le texte posté par Agreuh assez intéressant. Ce que j'en comprend, c'est que l'auteur constate que le moindre de nos actes spontanés est susceptible d'être récupéré et transformé en marchandise créatrice de richesse pour certains. Dans une "société du spectacle", le simple fait de vivre peut faire l'objet d'un échange commercial et, poussé à l'extrême, ce raisonnement conduit à justifier de rémunérer le fait de vivre. Posé comme ça, ce postulat paraît caricatural et fantaisiste, mais il montre que notre conception de la "société du spectacle et de l'information" reste inaboutie. Par exemple, lorsque je vois un reportage dans un JT sur les victimes d'une inondation ou d'une famine, je me dis, la chaîne qui a filmé ça, avec ses énormes moyens techniques, marketing, ses importantes rentrées publicitaires, va faire quelque chose (financièrement) pour la détresse des gens qu'elle filme (pour les plus anciens, cette question avait été illustrée par la polémique autour d'Homeïra, la petite fille victime d'une coulée de boue en Colombie qu'un journaliste avait filmé pendant son agonie et jusqu'à sa mort sans, apparamment, rien faire pour l'aider). Mais, on considère normal que montrer la détresse, c'est de l'information, c'est donc gratuit et ne doit pas faire l'objet d'une transaction commerciale (je te file du fric pour que tu me laisses te filmer en train de crever de faim ou de froid, ce qui serait immonde). Toutefois, pour les chaînes, le traitement de l'information fait complètement partie d'une stratégie commerciale destinée à faire de l'audimat et donc à augmenter ses rentrées publicitaires. Au final, la chaîne fait donc aussi du profit en exploitant la détresse. C'est très ambigu !
|