Reprise du message précédent :
Hey...
Outre les questions sur le Bien et le Mal dont on se demande ce qu'elles font dans cette réflexion philosophique (surtout pour évoquer la réalité), j'ai carrément mais alors ce n'est rien de le dire (oops négation) du mal à comprendre pourquoi vous compliquez une question simple.
N''est-ce pas avant tout la question du rapport au temps (avec un grand T si vous préférez) ?
Ensuite seulement la fonction du langage pour décrire une partie de ce que l'on nomme le réel se pose.
Pourquoi ça concerne avant tout le Temps ? Et bien autrement, ça signifierait que vous êtes parvenu à définir ce qui le décrit
... donc le langage.
Le problème posé met en relief UNE dimension du temps : le passé et le présent. Et c'est heureux que personne n'ait parlé du futur... ç'aurait tout complexifié :-/ VonStaubitz demande si la négation (exprimée par le langage) définit ou non une réalité. Bein oui !... et non !
Mais si on va plus loin (ce qu'il demandait) et que l'on essaie de s'interroger sur le fait que le temps est ou non une réalité, s'il n'est pas tous comptes faits une invention, si l'on peut en faire abstraction, ça ne précise-t-il pas davantage la question de la négation ? (mais au fait... la négation par rapport à quoi d'ailleurs hein ?)
Ce qui me conforte dans cette interprétation du premier post, c'est le fait que son contenu s'apesantit sur des états, des situations intimement liées au temps car si ces mêmes situations ne sont pas définissables par le langage, elles restent néanmoins à la portée de notre perception. Mais qu'est-ce qu'entre autres la perception justement ?...
" Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus. Pourtant, je le déclare hardiment, je sais que si rien ne passait, il n'y aurait pas de temps à venir ; que si rien n'était, il n'y aurait pas de temps présent... " (St-Augustin présentant le temps comme expérience humaine.) Relisez si vous êtes fatigué (que je ne me sois pas enquiquiné à retranscrire (:o).
C'est-à-dire qu'effectivement, comme le suggère le post de VonStaubitz, le langage est une faiblesse : le temps n'existe uniquement que dans notre esprit => Le futur n'existe pas déjà, le passé n'existe pas encore (au sens n'existe plus).
Mais allons encore un peu plus loin...
Peut-être certains d'entre vous ont-il croisée l'approche kantienne du temps. Et bien le cher Emmanuel dit que le temps est justement " la condition même de ma perception ". Le temps est une "intuition pure", une forme a priori qui me permet d'organiser mes sensations, d'organiser et de connaître le monde ==> condition même de la connaissance, de la relation aux choses. Et donc à la réalité... C'est ça qui donne un sens à l'existence.
En gros Aristote > Pascal > Descartes > Kant => on a pas de temps qui aurait une réalité objective mais qui permet malgré tout une appréciation d'une succession. C'est-à-dire qu'il s'agit d'un temps => mesure d'un mouvement. Et inversement, on mesure le mouvement au moyen du temps (toujours là ?).
Le temps n'est rien donc que la structure (subjective oui, d'après Aristote) qui s'impose afin de mesurer ce mouvement. Et bien qu'il n'ait pas de réalité objective, il reste une perception d'une succession comme dit plus haut ("avant" <---> "après" ).
Donc la négation, le "n'est pas" ne fait que renvoyer à l'idée que le le temps n'existe pas objectivement, puisque le passé n'est plus, que le futur n'est pas encore et que le "présent", c'est-à-dire le maintenant passe, insaisissable.
Y aurait encore une autre approche possible, celle-ci scientifique (avec le bon vieux Albert et sa relativité.)
Par exemple, pour dire "n'est pas", je prends bien un référentiel, non ?... Quel est-il ?
Et encore une autre, sur le plan artistique (là on transcende tout). Etc...
Bon, il est tard et si je ne vais pas me coucher, vous ne pourrez pas vous attendre à ce que je lise votre négation concernant ce qui précède.
Il n'est pas raisonnable de veiller si tard! Et il serait par conséquent judicieux d'avoir un rythme (Ô temps de mes 2 suspends ton vol !) sain.
P.S. :
vonstaubitz a écrit :
[...]
L'homme (ou plutôt son cerveau) aurait-il une vision biaisée de la réalité à cause du langage et de sa capacité à "nier"?
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Excellente question.
Si on s'arrête à "langage". Mais la négation (intentionnelle*) peut être au contraire synonyme de lucidité (entre gros guillemets) au sens où tu vas pouvoir te défaire d'une chose au bénéfice d'un rapport plus objectif concernant une autre. Autrement dit, tu gagnes en autonomie dès l'instant où ce n'est plus tant le langage qui t'enferme mais toi qui le développes pour qu'il soit plus à même de traduire tes perceptions. Donc d'un point de vue personnel, social, c'est un plus qui permet une meilleure communication. Et on revient à la question du langage.
* intentionnelle : puisque je présume que quand tu évoques le cerveau, tu sous-entends qu'il peut nous tromper. C'est bien vrai.
D'ailleurs je croyais qu'il était 20h... (joke).
Message édité par Occurrence le 17-11-2005 à 05:59:36
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" Il était tellement obsédé qu'à la fin il sautait même des repas. " (Desproges)