sundy2a a écrit :
Grippe aviaire : des millions de volailles abattues dans l’indifférence générale https://www.aveniragricole.fr/sites [...] 695.HR.jpg
A la crise de la Covid-19 vient hélas s’ajouter une nouvelle crise sanitaire qui peine à trouver un écho médiatique : celle de la grippe aviaire. Ce virus, qui avait déjà frappé la France durant les hivers 2015-2016 et 2016-2017, et qui avait causé l’abattage de millions de canards, est de retour depuis novembre dernier dans le Sud-Ouest. Quelque 415 foyers d'infection à la grippe aviaire ont été recensés, dont 392 dans le Sud Ouest. Le gouvernement a annoncé une amplification des abattages préventifs de canards élevés notamment pour l’industrie du foie gras, face à « l'extrême contagiosité du virus ». Au 25 janvier, plus de 2 millions de volailles avaient été abattues dans le Sud Ouest, essentiellement des canards.
Nous n’apprenons donc rien de nos erreurs. Au pied du mur, le gouvernement ordonne la mise à mort de pauvres vies innocentes, par mesure de précaution. Combien en faudra-t-il encore, alors même que les professionnels du foie gras avouent « leur impuissance » face à « une situation hors de contrôle » ? Vous noterez par ailleurs que le virus influenza aviaire, relégué au second plan derrière la toute-puissante-Covid, n’a vraisemblablement pas empêché les habitués à manger du foie gras lors des fêtes de fin d’année…
Ceci étant, ces canards étant élevés pour la consommation humaine, ils étaient de toute façon condamnés, à plus ou moins longue échéance, après une vie de torture et de terreur, entassés par dizaines de milliers dans des hangars obscurs, gavés et pataugeant dans leurs excréments. Car c’est bien cela le quotidien d’un canard d’élevage : les lanceurs d’alerte de L214 ont su dénoncer ce calvaire à grand renfort de vidéos chocs. Lanceurs d’alerte, qui, soit dit en passant, sont aujourd’hui menacés par la cellule Demeter (cellule de la gendarmerie nationale française créée en 2019 qui a pour objectif de protéger les agriculteurs des agressions et intrusions sur les exploitations agricoles).
A quoi bon défendre la cause d’animaux qui, de toute façon, étaient nés pour mourir, me direz-vous ? Pourquoi s’insurger face au massacre massif et soudain de millions de volailles qui, virus ou pas, devaient finir dans nos assiettes ? La réponse est simple : cette terrible actualité doit absolument nous pousser à nous remettre en question. Il faut que cesse la barbarie envers les animaux, et cela doit passer par une remise en cause drastique et urgente de nos modes d’élevage face à l’obsolescence d’une filière.
Cette nouvelle crise sanitaire fait inévitablement écho au massacre des visons qui a eu lieu cet été dans plusieurs pays européens, notamment aux Pays-Bas et en Espagne, où des centaines de milliers d’animaux élevés pour leur fourrure ont été tués par mesure de précaution en raison de la Covid-19. J’étais déjà scandalisé par cette effroyable actualité.
Ce qu’il se passe aujourd’hui dans les élevages de canards est similaire. Cela n’a rien de nouveau ni d’étonnant, malheureusement. La situation ne fait que se répéter, inlassablement, sans que personne n’y change quoi que ce soit. Pourtant, après les premiers épisodes de grippe aviaire, le gouvernement avait décidé d’octroyer aux éleveurs une aide pouvant aller jusqu’à 500 00€ selon la taille de l’exploitation, dans le cadre de nouvelles mesures de biosécurité. Ces aides devaient permettre aux éleveurs de construire des bâtiments destinés à isoler les animaux maladies en cas d’épidémie. Qu’en est-il advenu ?
Les conditions actuelles d’élevage et d’abattage industriels, elles, sont totalement désuètes et dépourvues de bon sens, non seulement pour la santé animale que la santé humaine et celle de notre planète. Nous ne pouvons plus agir comme si nous ne le savions pas, et rester ancrés dans nos habitudes comme si nous étions au-dessus des lois de la nature. La Covid-19 nous a durement ramenés à la réalité. Ce ne sera pas la dernière crise de ce type. Alors agissons, il y a urgence, ce n’est pas qu’une question de biosécurité mais aussi de bioéthique.
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