Brexit. Les animaux britanniques devront être munis d’un certificat international pour voyager en Europe
Un certificat sanitaire international sera nécessaire pour chaque voyage d’un animal domestique britannique en Europe. Mais la réciproque ne s’appliquera pas pour les Européens, qui pourront continuer à emmener leurs animaux au Royaume-Uni sans plus de démarches.
C’est l’une des conséquences du Brexit. Les chiens et chats de Grande-Bretagne perdront vendredi leur passeport européen pour animaux domestiques, de quoi compliquer la vie de leurs maîtres qui se préparent à de nouvelles démarches potentiellement onéreuses.
Après la fin de la période de transition post-Brexit, les propriétaires de ces animaux devront désormais obtenir un certificat sanitaire international au plus tard dix jours avant leur voyage vers l’Union européenne ou la province britannique d’Irlande du Nord, qui reste soumise à certaines règles européennes.
« Ce certificat de santé est une nouveauté et va évidemment ajouter de la paperasse », se désole Stuart Pearson, fier maître de huit chiens - cinq Dalmatiens et trois Braques italiens - qui participent régulièrement à des compétitions en Europe.
« Cela va augmenter nos dépenses lorsqu’on va aller à l’étranger… Le voyage des animaux ne sont pas les moins chers, de toute façon ! », ajoute cet habitant de Gateshead, dans le nord-est de l’Angleterre, âgé de 42 ans.Avec sa femme Carole, il emmenait entre 15 et 20 fois par an leurs chiens en Europe. Désormais, il prévoit de réduire la fréquence de ces voyages, ainsi que le nombre de chiens qu’il emmènera avec lui, afin d’économiser de l’argent.
Mais ce qui énerve le plus Stuart Pearson, qui a voté contre le Brexit en 2016, c’est que la réciproque ne s’appliquera pas pour les Européens, qui pourront continuer à emmener leurs animaux au Royaume-Uni sans plus de démarches.
Il estime ce déséquilibre d’autant plus absurde que la rage a aujourd’hui disparu au Royaume-Uni, ce qui n’est pas le cas dans tous les pays européens. « Cela n’a pas de sens, ça ressemble plus à une punition de la part de l’UE », avance-t-il, interrogé par l’AFP, se disant « déçu » de ce changement unilatéral.
Les vétérinaires britanniques ont aussi accueilli cette nouvelle avec lassitude, se désolant qu’un certificat soit nécessaire pour chaque voyage de l’animal.
« Il faudra tout prévoir plus en amont et prendre plus de rendez-vous chez le vétérinaire », a déploré Daniella Dos Santos, vice-présidente de l’Association britannique des vétérinaires (BVA), estimant que « ces nouvelles exigences seront plus onéreuses que les actuels passeports pour les animaux de compagnie ».
« Ces certificats sanitaires internationaux pour les animaux sont très complexes et les vétérinaires vont avoir peu de temps pour s’y habituer », a-t-elle indiqué, soulignant que le nouveau système n’avait été annoncé qu’en décembre.
D’autres voix se sont élevées, comme Kennel Club (la plus grande organisation britannique consacrée à la santé et au dressage des chiens) pour critiquer le fait qu’un tel document sera aussi nécessaire pour se rendre dans la province britannique d’Irlande du Nord, où se trouve la seule frontière terrestre du Royaume-Uni avec l’UE.
Celle-ci restera soumise à des règles spéciales après le Brexit pour empêcher le retour à une frontière physique avec la République d’Irlande - un élément crucial de l’accord de paix de 1998 qui ont mis fin à des trois sanglantes décennies de violence.
David Woods préfère voir le bon côté des choses. Il se dit « enthousiaste » face aux nouvelles règles, dont il craignait qu’elles soient plus restrictives. Implantée près d’un des principaux ports de départ pour la France, sa compagnie de taxi respectueuse des animaux - Folkestone Taxi Company - dispose de clients réguliers qui ont besoin de ses services pour traverser la Manche.
Sa « plus grande inquiétude » était que le Royaume-uni dispose d’un statut encore moins avantageux, comme d’autres pays où les propriétaires doivent subir une prise de sang trois mois en avance.
« Avec la réglementation adoptée », assure-t-il, « il n’y a pas de raison que les gens n’aillent plus à l’étranger avec leurs animaux ».
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