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Un Week-end avec Dominique SARRON. Tout commença avec la réception d?un courrier de la Sodème via Yamaha Motor France. Un week-end de perfectionnement avec comme prof Dominique SARRON. La veille du départ, le cerveau fulmine légèrement inquiet. Je me vois déjà en train de lui faire un exter, genou et coude par terre. (Ce qui est arrivé, mais pas vraiment comme prévu !!!. Mais ça on verra plus tard. °Plus réellement, j?y allais pour me prendre une putain de leçon d?humilité ( ce qui est vraiment arrivé !). La nuit passe, et on se retrouve le matin avec une légère brume, sûrement lié à la nuit agitée. Bref le R1 est doucement incliné sur sa béquille en train de chauffer tranquillement. A son coté un R6 piaffe déjà d?impatience. Un Wheeling, une roue, un freinage plus loin, on se retrouve sur l?autoroute. Ensuite voilà la jolie petite route que l?on « attaque » gentiment. Quelques freinages tardifs, et une épingle qui nous a valu un accroissement non négligeable du rythme cardiaque, nous amènent enfin au circuit. C?est marrant, mais à ce moment la, il n?y avait plus aucunes grandes gueules. Le p?tit père SARRON vraiment cool, fait le tour des présentations. On parle des bécanes, des problèmes de fiabilités ( pour faire plaisir à ceux qui ne roulent pas Yamaha !). Viens le moment ou l?on cause des trajos. Freinage exter, point de corde, accel, exter. Bon jusque la c?est simple. Ca commence à se compliquer quand on attaque la partie réglage. Tiens faut baisser la pression des pneus ? Ouais ! Mais quand il pleut ? Ben en fait là, soit tu sur-gonfle pour utiliser les structures de ton pneu pour évacuer la flotte, mais la il chauffe pas bien, soit tu sous-gonfle, et là ton pneu chauffe mais il évacue mal l?eau et là ; Aquaplaning. Moralité, on a tous jetés un coup d??il dehors en espérant que cette putain de piste sèche ! Bon en théorie c?est fini, on passe à la pratique. Et à propos de pratique, je peux certifier que la combine complète pour aller pisser ça l?est pas ! Bien entendu officiellement c?est juste pour gagner quelques grammes. La recherche de la performance étant ce qu?elle est ! On retrouve donc nos motos bien alignées alors qu?ont les avaient laissées en vrac au milieu du chemin, avec une équipe de mécanos qui nous les avaient bichonnées. Pression de pneu, réglage de la partie cycle, vérification d?usage? Premier tour « de reconnaissance », ça caille, le moteur ne chauffe pas, et la piste est encore humide. Chouette ça promet ! Et bien entendu, c?est quand le moteur est enfin chaud, qu?on arrête de tourner. Le p?tit père SARRON sur son TW commence à nous faire faire pleins de trucs bizarres. Tiens c?est marrant les cônes qu?il place, ça ressemble à la rapide du permis ! Cà y ressemble tellement qu?on rentre tous à 40Km/h ; appuis sur les bracelets, contre braquage, et zou c?est fini. Pis ensuite il complique. D?une main, avec une main dans le dos, juste au cale-pied, en déhanché, à 70, 90, et 120. Ca commence à faire vite sur la fin ! Bon je crois qu?on a tous bien compris. On arrive sur le virage, on freine, on déhanche, appuis sur le cale-pied, on déclenche le virage, point de corde, gaz, sortie. Facile, puis comme ça commence à aller, on va tourner sur l?ensemble du circuit. La piste sèche pratiquement partout. Sur ce circuit y a un virage à droite qu?est vraiment sympa. Je colle l?aspi de SARRON et hop ! On reste en contact. Et la le miracle commence, je réussis à le suivre. Un tour puis deux, puis après ce salopiau me pète à environ 240 un freinage à 110 mètres pour attaquer un droite en posant tout par terre. A pas suivi du tout, premier cours d?humilité et premières larmes. Bon reste plus qu?a bien bosser ce virage que je me dis. 240 freinage à 140 mètres, déhanché, on rentre plein pot et la rien, que dalle ça frotte pas ! Bon réfléchissement, 240 freinage à 130 mètres et rebelotte. Finalement pour poser le slide, faut freiner entre 125 et 120 mètres. Et la je peux vous jurer que c?est pas le cerveau qui domine. Pour lui la vitesse est d?au moins 40 bornes trop vite. Mis à part, faire frotter un slide dans ce double droite sur une bonne quinzaine de mètres est réellement jouissif (remarquez, y a toujours le même problème avec les combinaisons une pièce !). Mais putain ça fatigue vite de tourner. A déjà plus de cuisses, plus de bras, et plus de cervelle. Pour preuve dernier tour, mon double droite, mon freinage derrière SARRON qui venait de me bouffer « a l?aspi » (un poil de mauvaise foi ? moi ?). Lui, freinage à 110 mètres, moi freinage à 120, lui ça passe, moi ça passe pas. Explication : freinage 120 mètres, déhanchement, on déclenche le virage, point de corde, genou à terre, fuite de l?avant, coude, dos, genou et moral à terre. Premier réflexe, ou qui sont les autres qui arrivent pleins pot ? Ou qu?elle est ma belle ? Ou que je la relève, ou que je peux pas, ou que c?est bizarre cette douleur à l?épaule ? Clavicule ? Deux mécanos se précipitent relèvent la belle et l?emmènent au camion d?assistance. D?ailleurs moi aussi on m?emmène au camion, mais moi c?est le toubib que je vois. Je vous le conseil pas, mais ça fait quelque chose d?être pilote d?usine d?un jour. Conclusion, la moto : un coté râpé. Une tête de fourche, un flan, un pot et un demi-guidon. Moi : un amour propre, une épaule luxée, et un cuir déco façon champêtre. Bon avec tout ça, un vrai pote s?y met aussi par solidarité. Moto idem mais lui n?a rien. Bref fallais pas ma causer pendant une bonne heure. C?est SARRON qui m?a un poil remonté le moral. Y m?a dis que c?est dommage car j?allais vraiment bien. On se retrouve au repas, on bouffe et on cause mot. D?ailleurs Dominique nous racontait que le plus impressionnant avec les pneus qualif. De son époque c?est que quand on vissait la poignée dans l?angle, tout passait au sol, mais qu?il ne fallais pas rater son tour, car sinon on ressemblait plus à une limande dansant sur une patinoire. A propos ce monsieur manie avec art le politiquement correct. Quand on lui demande son avis sur les TX15, 25, il affirme que ces pneus étaient sans concurrence à l?époque de leur sortie, et que les pilots sports sont excellents. ( ) Avez-vous dit que les TX étaient merdiques ? Sinon l?autre sujet de discussion était sur le déhanchement, car le R6 qui m?accompagnai ne déhanchait pas, et réussissait à tourner dans les mêmes chronos que les autres. Longue discussion, exemple de Christian SARRON qui pendant de nombreuses années a roulé sans déhancher. Tout ça pour finir par dire que s?il avait fini par y venir c?est qu?il avait bien une raison !!! La nuit passe et au petit matin retour sur le circuit. Là, j?ai compris ce qui se passait dans la tête d?un pilote. Epaule détruite, mais envie furieuse de rouler. Donc je me fais aider pour enfiler mon cuir champêtre de la veille car pas capable de le mettre tout seul. Gros yeux du toubib que j?essaye de rassurer en lui disant qu?une foi en position sur la moto je ne ressens pas la douleur (petit mensonge). Merci monsieur Di-antalvic qui fait des miracles. Retour salle de briefing, regard surpris de tout le monde et nous repartons pour la journée. Re-cours, re-plots?D?ailleurs y avait un très joli pif-paf que nous attaquions tous à environ 120. Explication 230 freinage 75m pif, gaz, paf. Erreur qu?il nous a dit.230 freinage 50m 160 pif, balancement, paf point de corde, gaz? Et pour enfoncer le clou, il nous l?a montré en rentrant à 180. J?vous jure ça calme !!! Bon maintenant on test ( mais pas comme hier !!!). Premier passage ; 120 merde. Deuxième passage 140 mieux, troisième passage 150, chaleur. Conclusion à 140 ça va déjà vite. Puis faut dire que physiquement y a plus personnes qui tient, cuisses, bras, cerveau). Au final on est lâché sur le circuit. Moralité voici ce que ça donne à la fin du week-end : Ligne droite devant les stands en 3 puis 4 à 220 juste avant un léger gauche. Point de corde, gaz, 230, freinage à 60m, on rentre la 2, 140 dans le pif, paf, point de corde, gaz, freinage pour négocier un 180° à droite en 2 (ou en 1er pour les couillus). On monte la 2, on plonge dans un droite, on balance dans un gauche, 3ème, freinage, on tombe la 2, re pif-paf, gaz, puis 3, 4, 240 freinage à 125m (une certaine retenue peut être !!!) pour attaquer le double droite qui ouvre dans un gauche que l?on passe a toc en vue de bien enquiller la ligne droite des stands. Les tours s?enchaînent, et j?ai décidé de rendre la main après avoir tiré tout droit dans la deuxième chicane du circuit (fatigue oblige !). On finira par les classiques poignée de mains, la séance de dédicace, quelques commentaires sympathiques comme « heureusement qu?hier tu t?y es mis, car aujourd?hui t?envoi encore fort » ou « dite monsieur SARRON, y serai pas réglé trop dur en suspat à l?arrière, regardez comme son pneu bouloche ». Réponse de ce dernier « Non non, c?est normal, c?est qu?il ouvre !!! ». Et à coté de cela pour ma part la mise en place de la logistique pour rapatrier différentes pièces liées a mon exploit de la veille. A avoir exploité ma belle à un niveau que je n?avais encore jamais atteint, je me suis retrouvé à rouler comme un con ; a rentrer trop vite dans les virages, à tous passer sur l?élan? Y a pas a dire sur route on arrive difficilement, ou à moins de prendre des risques inconsidérés, à exploiter de la même manière sa moto. En conclusion, la piste c?est vraiment dément, super, j?y retournerai mais cette fois avec une moto plus adaptée financièrement à cet exercice. A coté de cela, ce stage m?a permis d?apprendre à mieux maîtriser ma belle, et je ne peux que conseiller à qui veux l?entendre dans faire un. Que vous aimiez rouler calmement ou que vous cherchiez l?extrême et la limite, dans tous les cas, vous apprendrez à rouler avec une marge de sécurité plus grande.
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