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Auteur Sujet :

tentative d'écriture

n°8085539
laster92
Non aux pseudos à numéro !
Posté le 05-04-2006 à 21:19:35  profilanswer
 

Bon voilà un début de roman "de ma composition"...
J'essaye juste comme ça, c'est ma première tentative, donc c'est sans aucunes prétentions que je vous montre ma création.
Merci de laisser des commentaires !
 
P.S : ce n'est pas un roman de fantasy, ni fantastique. Désolé pour les amateurs.
 
 
 
 
 
Le ciel était gris ce matin. Clairsemé de nuages, je constatais que de faibles rayons arrivaient tout de même à trouver un passage à travers son opacité. Les arbres, quelques mètres plus bas, frissonnaient, glacés par le souffle froid, et leurs feuilles, ces messagères des flux, s’agitaient, pour retomber ensuite sur le sol, leur terre d’accueil. Je les trouvais vivants et communicatifs ; mais le tireur de ficelle me disais-je, c’était bien le vent, celui de fin d’hiver qui se démène avant l’apogée des fleurs.
 
Je me levai de mon lit, et allai ouvrir grand les volets de la chambre, afin de faire rentrer la lumière ; malheureusement, seul une brume jaune parvenu jusqu’à la pièce.
« Demi-tour droite » me dis-je tout haut, pivotant sur mes talons. Mes pantoufles étaient là, posées sur la moquette ; elles paraissaient attendre ma venue, désespérées d’être employées à temps partiel. Moi je les préférais comme ça, intermittentes : elles s’usaient moins vite et gardaient de leur fraîcheur.
Notre amour durait depuis 10 ans, depuis leur irruption soudaine dans ma vie, aux abords d’un supermarché. Un mariage peu catholique.
Mon choix, je le dis avec recul, avait été génial : elles ne râlaient pas, elles, au moins, de ramper dans la précarité.
Et les jeunes qui manifestaient pour leurs droits vitaux !  
Si ils n’avaient regardé rien qu’une fois leurs protège pieds, ils auraient pu comprendre : leur condition, après tout, n’était pas si mauvaise : a priori, ni l’odeur, ni l’apparence n’étaient un motif de licenciement.  
Je compatissais pleinement à la cause de mes chéris, et me mis en elles : ainsi je leur témoignais de ma grande affection ; leur réponse ne se fit pas attendre, et quelques secondes après, une douce chaleur envahit tendrement mes pieds.
Puis plus rien. Rien d’intéressant dans ma journée : pas de crises d’angoisse, d’engueulades, ou d’accidents. Le seul moment épanouissant était en général celui décrit plus haut. La communion ne se faisait qu’en cet instant, car plus tard, ce n’était qu’un enchevêtrement de circonstances, dont je profitais contre mon gré, pour tenter d’avoir des affinités avec tel ou tel. Mon but après tout, c’était seulement d’être normal , petit dehors, grand chez moi. Je tendais uniquement, et cela sans aucune condescendance, à rejoindre mon doux logis, où m’attendais tout : mon frigo, mes petites porcelaines, le coussin – si moelleux – de l’oncle Girard, la table écaillée de la salle à manger, et bien sûr – je rajouterais évidemment – mes pantoufles.
 
On sonna à ma porte. Un long bruit, un peu étranger, retentit dans la maison.
Je marchai jusqu’à l’entrée, trainassant les pieds, mais sans me faire entendre, un loup n’aurait pas été plus discret.
Un homme se dessina à travers le trou voyeur : une connaissance apparut. Je n’avais jamais parlé auparavant à cette personne, mais il m’était familier, c’était mon voisin du 3ème étage. Tout les jours, je le voyais sortir, son fils à ses cotés, qu’il tenait en laisse ; au début, ce fait m’avait choqué, mais j’en conclut peu après que la présence de ce fil devait être rassurante et que l’homme se sentait comme ça plus humain. Peut-être tenait-il son enfant en laisse afin de protéger les passants de ses attaques, et ainsi éviter des demandes de sucettes peu recommandables. A ce moment là, il avait noble cause. Et puis, après tout, il avait le droit d’élever sa progéniture comme bon lui semblait.
A 30 ans, son fils, au lieu de boursicoter fébrilement, pourra courir dans les champs, la crinière au vent, déchiquetant les fines antilopes, et rugissant pour impressionner les belles lionnes. C’était une bonne vie, qui valait autant qu’une autre.
Lui manquait uniquement, à mon voisin, le billet d’avion pour la savane.
J’ouvris donc la porte, fier de mon raisonnement, et convaincu déjà de connaître le motif de sa visite.
- Bonjour, je me présente : François Guichard. Je suis un des locataires du dessus.
- Bonjour dis-je dans ma barbe. Quel entrée ratée !
- Excusez-moi de déranger, mais j’ai un petit problème, là haut, avec la plomberie. On m’a dit que vous pourriez m’aidez parce que vous vous y connaissez un peu. Donc, si ça ne vous dérange pas, vous pourriez peut-être passer voir…
Là voilà la fraternité humaine, on ne communique que par besoin.
- C’est un problème de fuite ?
- Oui voilà c’est ça.
J’en étais sûr ; c’est toujours comme ça. C’est un cliché humain, les fuites.
- Bon j’vais voir c’que je peux faire pour vous. Laissez moi me préparer, et j’arrive. Dans un quart d’heure ça va ?
- C’est parfait ! Il commença à monter les escaliers. A tout à l’heure !
Cela avait été foudroyant. Nous avions enchaîné les causeries, comme si le fisc nous courrait après ; la course était ici les phrases, les mots constituaient les jambes.
J’étais tout chamboulé par la violence verbale que nous nous étions prodiguée. Son « bonjour » avait été pour moi un « punch in my face », comme dise les américains des ghettos d’aujourd’hui. Le personnage, qui m’était apparu à distance plein de bonhomie – malgré sa méthode d’éducation – et d’un type paysan moyen, avec le tracteur et tout ce qui en suit, m’avait en face agressé de phrases dérangeantes, comme ce « A tout à l’heure !» de très mauvais goût. Et on me disait que j’avais tort de me plaindre de l’exode rural…
Voilà ce que ça donnait en vérité, un laboureur à la ville. Il te marchait dessus comme sur ses plantations, puis faisait rouler sa grosse machine toute vilaine sur ton corps déjà marqué par les traces de ses bottes.
 
Bref, en fait, je crus ne pas vouloir y aller, là haut. Il aurait fallu monter les marches, nombreuses et pire encore, alors que je n’avais qu’à en descendre sept, d’après ma rapide énumération, pour rejoindre la rue, tout pensionnaire du premier étage que j’étais. D’ailleurs mes mains tremblaient, tellement j’avais peur d’y aller, chez François Guichard ; peut-être avait-il des vaches dans son appartement ? Et moi, les vaches, elles m’intimidaient, en particulier les salers, celles d’Auvergne. Je commençais comme par hasard à sentir une odeur de Cantal, vous savez ce fromage du Massif Central…J’en avais une vrai phobie, à cause de mon grand-père, lui-même fervent danseur de bourrée.  
Le risque d’être complice de production laitière et fromagère clandestine me persuadait progressivement, et moi, la goutte aux nez, comme les rois puant, j’avais peur.
Finalement, je décidai de ne pas aller chez lui, et je pris la clé des champs - mais pas les siens.
Je sortis de l’appartement, un pull sur le dos, mais le sourire aux lèvres : tout allait bien, j’avais évité le début d’une relation susceptible d’amplification accélérée, et qui aurait sûrement finie en crime passionnel, malgré le dégoût – grand mot ! – que le personnage m’avait inspiré au premier abord. Vous savez j’étais en général très vite soumis aux gens et, dominé dans la conversation, je ne pouvais que leur obéir, par peur de les troubler. On dit qu’il y a beaucoup de gens qui son victimes de ce mal, victimes de leur gentillesse, et je dis ça sans l’intention d’élever ma cause, moi je suis totalement désintéressé.
Je parvenais donc à la rue, celle-là où les manifestations avaient lieu. Je dis celle-là, pas la rue de François Guichard, mais la rue au sens général, car aux informations, on parle comme ça, de la ville et du peuple bas. Et je respecte Mr. Paurnaut très profondément soi dit en passant, tout comme son journal télévisé que je trouve d’une très bonne facture. Grâce à lui, j’en apprend – c’est pour votre culture générale - toujours plus sur les loutres, et leurs bonnes meurs. C’est un animal passionnant.
Car sachez-le, la loutre dans sa forme la plus pure peut se reproduire toute l’année, et cela avec seulement 60 jours de gestation, pour donner ensuite naissance à jusqu’à 3 loutrons, comme on les appelle quand on est proche. Elle est, de source sûre, de la famille des Mustélidés et cousine du blaireau – je le signale pour faire référence à François Guichard – et d’après notre présentateur favori, elle délimite son territoire à l’aide de ses crottes, ou même de son urine.  
Quand je vois ma rue, je me dis que c’est aussi une coutume humaine.
 
J’allais donc vers le coté gauche, qui m’était plus sympathique, tout en marchant cependant sur la chaussée droite pour avoir une sensation d’équilibre. C’est très important l’équilibre.
J’étais libre, dans la rue, avec la possibilité de faire du lèche-vitrine si bon m’en semblait. Je pouvais même aller aux manifestations, alors que je n’en avais aucune envie.  
Pouvoir faire des choses qu’on exècre, c’est ça la liberté.
Je décidais donc, révolutionnaire dans l’âme, de rejoindre la jeunesse rebelle, celle qui reniait ses pantoufles, son chez soi, et revendiquait son droit humain au travail, plutôt qu’une baisse de facture du chauffage.
Aucune cause ne m’alliait finalement à eux, si ce n’est l’envie, le besoin de contestation ; j’étais comme un collégien : je voulais du plaisir, je voulais contredire.
Le bonnet phrygien me coiffait déjà.
 
Arrivé avenue de la république, lieu de la manifestation, je fouillais dans une poubelle en quete d’un panneau pour ne pas rester bredouille ; dès la troisième fouille, j’en trouvais un, avec pour inscription « C comme chomâge » ; le reste était malheureusement déchiré. Mais cela suffisait pour leur faire comprendre mon adhésion.
Je m’approchais du mouvement ; la foule grandissait à vue d’œil. Les bruits eux aussi s’amplifiaient, par acoups : dès qu’ils jetaient sur la table un nouveau slogan, chacun chantait à tue-tête, mais leur jeune cordes vocales s’essoufflaient aussi tôt ; il leur manquait du rythmes à ces jeunes ; à cause de leur musique artificielle, il n’arrivait plus à faire les leur, et à conjuguer tous ça avec l’air de la rue, pourtant si fiévreux.
J’étais maintenant dedans, parmis les pépins, insignifiant dans la grosse pomme. Je les voyais, les entendais ; je parlais, à mon grand étonnement, le même langage qu’eux.
Des journalistes s’étaient glissés parmis nous, des privés. Ils tentaient d’interroger les collégiens présents, qui, pour la majorité, refusaient de répondre, n’en sachant sûrement pas assez sur la question.
Au niveau des slogans, on en était maintenant à « C comme Chômage – je montrais à l’occasion bien haut mon panneau – et P comme précaire et E comme exploités ». Derrière moi j’entendis un grand demander à son camarade :
- Tu sais c’est quoi toi la précarité ?
- Nan. On s’en fout d’façon…
Et il recommencait à hurler.
Robespierre, lui, avait une bonne raison de lancer des pavés ;  ces jeunes étaient dans leur jeu vidéo, et se sentaient important à balancer leur cris dans la rue : ils contestaient le système, comme Tony Montana, mais s’en foutait du résultat.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

mood
Publicité
Posté le 05-04-2006 à 21:19:35  profilanswer
 

n°8085589
el tihaho
1mposteur
Posté le 05-04-2006 à 21:23:06  profilanswer
 

Alors à la fin il quitte le gouvernement ou pas ?  [:mister_k]  
 
 

Spoiler :

[:violon]

n°8088635
Azemaria
Always
Posté le 06-04-2006 à 01:54:34  profilanswer
 

J'aime bien. Et en plus tu cite Robespierre  :jap:


---------------
On a tous un Silent Hill en nous
n°8088672
Pinzo
Vorsprung durch technik
Posté le 06-04-2006 à 01:59:02  profilanswer
 

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