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Auteur Sujet :

Vous écrivez ? Postez ici vos nouvelles ou chapitres.

n°7301263
vacnor
...
Posté le 28-12-2005 à 21:08:20  profilanswer
 

Vous écrivez pour votre plaisir et vous désirez partager vos créations pour progresser, pour voir les critiques, tout simplement pour la gloire (y'a pas d'mal  [:bluelightneon] ) ou, pourquoi pas pour se faire publier (mais ne rêver pas trop quand même) ?
 
Ce forum est une manne importante de personnes qui peuvent vous donner l'aide que vous attendez depuis si longtemps (ça fait pas trop promotionnelle ?)
 
Je vous propose de mettre vos nouvelles, vos chapitres de livre, vos poèmes, vos pièces de théâtre, vos manuels de philosophie sur la Grèce antique (pourquoi pas ?) et de critiquer les autres (intelligemment, cela vas de soi) dans le but de progresser, de s'amuser et de pouvoir lire de véritables histoires sur la toile (et pas que les dernières nouvelles informatiques ;) ).
 
Quelques conseils pour bien débuter :

  • Mettez un minimum en page, des sauts de lignes ça fait toujours du bien aux yeux.
  • Faites attention aux fautes d'orthographes, prenez le temps de vérifier la grammaire et la conjugaison, faites travailler vos correcteur automatiques.
  • Ne vous fâchez pas si personne ne répond à vos nouvelles dans les minutes qui suivent (ne vous fâchez même jamais ;) ) : lire une nouvelle prend du temps et rédiger une critique encore plus.
  • Amusez vous !
  • N'aillez pas honte de ce que vous avez fait !


Nombreux amis créateurs de fantasy, faites un tour sur : http://oliv-le-preux.livejournal.com/2895.html et pour tout un chacun : http://www.derniermot.net/

Message cité 1 fois
Message édité par vacnor le 27-01-2007 à 10:52:55
mood
Publicité
Posté le 28-12-2005 à 21:08:20  profilanswer
 

n°7310227
Profil sup​primé
Posté le 30-12-2005 à 13:32:11  answer
 

Bon, je commence. C'est un de mes chapitres d'un roman que j'ai commencé il y a quelques temps. Désolé pour la longueur, j'ai pas pu faire plus court.  
 
     
     Sarah mourait de chaud. La chaleur, qu'elle aimait pourtant quand elle l'enveloppait de sa douceur bienfaisante, devenait insupportable. C'est ce qui la réveilla. On était en plein été. Le jour, elle transpirait tout ce qu'elle pouvait et le soir, elle se mettait sous la couverture. Les températures étaient versatiles. Et elle n'était pas dans son lit, elle le sentait. Elle sentait des petits cailloux, des petits cailloux mélangés à de la terre sèche. Elle voulait ouvrir les yeux pour mieux voir, mais elle n'y arrivait tout simplement pas. Ses paupières voulaient rester closes, comme si elles voulaient dissimuler quelque chose à ses yeux. Elle pensa qu'elles étaient collées mais non, quelque chose les retenait. Pas une main, une forme humaine ou animale, mais quelque chose de plus fort. Quelque chose qui pourrait garder ses yeux fermés toute l'éternité,  jusqu'à la fin des temps. Mais au moment voulu, elle les lui ouvrirait pour lui dévoiler la vérité. La vérité dans toute sa splendeur, la vérité nue. L'éclatante vérité ! Cependant, ce quelque chose n'était, pour l'instant, pas décidé à lui ouvrir les yeux, et pourtant...  
 Elle sentait qu'elle le pourrait bientôt. Ses yeux étaient toujours plongés dans le noir complet, mais ils voulaient s'ouvrir vers la lumière du jour, voir cette vérité qu'on lui cachait, s'ouvrir au monde en quelque sorte. C'était bête comme impression. Elle voulait regarder les gens, pas seulement son père, sa mère et tous les autres, mais aussi les gens dans la rue qui ne faisaient que regarder devant eux, fixant un point imaginaire uniquement visibles d'eux. Elle voulait leur dire à quel point elle était heureuse de les voir, eux, ces inconnus en chapeaux, en chemise ou en T-shirt. Elle voulait presque les embrasser à pleine bouche pour les remercier d'être eux. C'était très bête comme impression, vraiment très bête. Mais elle ne pouvait cesser de penser à tous ces visages, images du monde autant que les facettes d'un diamant. Elle se les imaginait tous : laids, beaux, émaciés, gros, ovales, ronds... des milliers de combinaisons lui trottaient dans la tête. Elle s'imaginait dans la rue, et que tous la regardaient. Certains avec un œil indifférent (un œil en coup de vent), d'autres avec un œil sévère et désapprobateur (souvent, le froncement de sourcils suffisait), et d'autres avec un œil coquin, vous déshabillant presque du regard. Néanmoins, elle les aimait tous. Sans exception. Et sans raison particulière.
 C'était vraiment stupide, ce sentiment. Et un peu bizarre aussi...
 Elle était couchée sur la terre sèche (vraiment très sèche, pensa t-elle) et rocailleuse, et tout ce qu 'elle faisait, c'était penser à des inconnus qui la regardaient (certains devaient avoir le pénis en érection en la voyant). Cette dernière pensée la fit tressaillir. Elle n'était pas spécialement belle, mais elle avait certains charmes c'est vrai. Mais penser que certains hommes (et des femmes ?) puissent mouiller leur froc en la regardant l'écœurât.  
 Ses paupières se décollaient lentement, très doucement. Elle tenta de ramper, mais ses articulations craquèrent, lui laissant échapper un léger gémissement. La chose qui tenait fermés ses yeux n'offrait plus beaucoup de résistance. Elle ne résisterait plus longtemps, et elle pourrait enfin voir la vérité. Mais elle savait aussi que cette vérité serait horrible, en tout cas pas très joli à voir. Peut-être du sang. Mais peut-être pas, en fin de compte. Ce serait une vérité difficile à accepter. Comme toutes les vérités, à vrai dire. Le mensonge serait tellement plus facile. On vous donnerait les images que vous voudriez voir, et vous seriez contents. Comme pour les films. Voir le héros battre le bandit, alors qu'il s'est vidé de la moitié de son sang (à se demander comment il tient debout) vous procure un sentiment de joie irrésistible. Voir Bruce Willis se faire décocher une balle en pleine tempe dans Die Hard, et le monde s'écroule. Tout est remis en cause. Pas de happy end jubilatoire (mais que fait la police ?). Mais elle accepterait cette vérité.  
Elle mourait de chaud. C'était une chaleur désagréable, devenant peu à peu suffocante. Elle transpirait vraiment à grosses gouttes, et la sueur lui coulait sur les paupières. La sueur s'infiltrait et le sel lui piquait les yeux. Elle ne pouvait se les frotter pour apaiser les picotements. Car elle n'en avait, pour l'instant, pas la force. Les picotements devenaient de plus en plus insupportables, et elle commençait à pousser de petits gémissements. Ce sel qui la piquait ! Il fallait vraiment qu'elle ouvre les yeux. Et cette chaleur ! Elle avait beaucoup de mal à respirer. En plus de la chaleur, elle avait les poumons comprimés, du fait qu'elle était allongée sur le ventre. Elle essayait de prendre le maximum d'air, mais elle inspirait également de la poussière et toussait régulièrement. Et ces paupières qui ne voulaient pas s'ouvrir !
 Elle tentait d'écouter, d'entendre pour cerner la situation, mais rien ne lui parvenait. Pas un bruit, le silence total. Même pas le bruit de sa propre respiration. Elle n'entendait rien. Ah si ! Un crépitement lointain, très lointain. Peut-être à des centaines de kilomètres. Mais enfin, elle entendait. Aveugle mais pas sourde. Ce crépitement, c'était mieux que rien. Et malgré sa faiblesse, elle lui rappelait un bruit familier, un bruit qu'elle avait maintes fois entendues. Un bruit de tous les jours. Mais elle n'aurait pu dire lequel.
Et puis soudain, alors qu'elle n'aurait normalement pas dû être surprise, ses paupières se décollèrent complètement. Elles s'étaient décollées, lui sembla t-elle, dans un mouvement grinçant. Dans un bruit de circuits robotiques rouillés. Dans un mouvement lent et terriblement difficile. Elle vit enfin cette vérité qu'elle attendait. Qui l'attendait !
 
      *
 
 Mais d'abord un voile blanc devant ses yeux. Ses yeux qui la piquaient. Ayant recouvré quelques forces (comme si ses yeux étaient la clé de son énergie), elle s'essuya machinalement les globes. Plus de picotements et plus de voile blanc. Et elle voyait... mal, en réalité. L'obscurité était là, présente. Bizarre, tout de même. Elle se serait pourtant cru en pleine journée. A cause de cette chaleur suffocante. Elle la sentait. Et elle entendait mieux, beaucoup mieux. Elle entendait beaucoup mieux ce crépitement qui n'était plus si lointain. Et elle reconnaissait maintenant ce bruit si familier, ce bruit de tous les jours. C'était le bruit que faisaient les morceaux de bûche qu'apportait son père dans la cheminée les soirs d'hiver, lorsque la neige tombaient en flocons ou bien s'abattaient en tourbillons, menaçant la maison de toutes parts de son froid mortel. C'était le bruit que faisait le feu lorsqu'il grignotait petit à petit le bois, elle avec ses mains tendues autour de lui, les flammes la frôlant et la léchant presque. Ces flammes qui rêvaient de s'emparer de ces mains glacées, les réchauffer, transmettre sa chaleur dans les moindres muscles, et finalement incendier le corps entier. Ce feu, dangereux et doux, destructeur et réconfortant.  
 Le rapport se fit presque instantanément : feu et chaleur, chaleur et feu. Elle écarquilla les yeux et n’eut pas le temps de crier. Elle roula sur le côté, se couvrant de poussière. Elle avait toujours eu de bons réflexes, et ce fut probablement ce qui lui sauva la vie. Quand elle se retourna, à genoux et toussant faiblement, elle vit des flammes orangées finir de calciner une maison autrefois blanche. Sa maison. Les flammes s’élevaient jusqu’au toit, s’évanouissant dans le ciel noir. Le crépitement du feu qu’elle avait pourtant trouvé agréable quand celui-ci était lointain –à des milliers de kilomètres, pensa t-elle- avait maintenant un bruit macabre, une sorte de musique d’enterrement difficile à supporter.  
L’odeur de brûlé qui sortait de l’intérieur de la maison avait un arrière-goût de cadavre. Sans doute les cadavres de son père et de sa mère en train d’être réduits minutieusement en cendres, qui ne seraient plus qu’un simple petit tas de poussière grise et froide. Et s’ils étaient vivants, périssant comme des chiens, asphyxiés par la fumée ? Cette idée lui vint à l’esprit, et elle décida presque de se jeter dans la maison, s’asphyxiant elle-même pour sauver des parents sans doute déjà morts. Une idée folle qu’elle chassa immédiatement. Une vraie rôtisserie là-dedans. Sûrement pire qu’un four. Elle se prit à avoir une pensée pour les poulets rôtis qu’elle dévorait, déchirant allègrement la tendre chair sous des coups de dents impitoyables.  
Les flammes sur le toit étaient hautes. Certaines s’évanouissaient immédiatement en atteignant les tuiles, mais d’autres semblaient ne jamais vouloir mourir. Elles semblaient s’élever toujours plus haut, grattant de leurs doigts rouge orangé la nuit qui était tombée. Elle contempla le ciel, et une sensation étrange l’envahit. Une sorte d’inquiétude mêlée d’angoisse. Quelque chose clochait dans ce ciel. Cette obscurité environnante n’augurait rien de bon. Elle aimait l’obscurité pourtant, la nuit en particulier. Ne plus rien voir, être bercée par le noir qui vous pénétrait presque, voilà ce qu’elle aimait. Avec la pleine lune, la nuit du loup-garou apportait encore un plus excitant dans l’aventure. Elle aimait la nuit, elle était une fille de la nuit. Mais là, quelque chose n’allait pas.  
Elle regarda autour d’elle. Et ce n’est que là qu’elle s’aperçut que d’autres maisons brûlaient, quatre exactement. La rue principale était maintenant inondée de lumière. Les maisons brûlaient bien, comme de frêles fétus de paille. Les flammes de chacune s’élevaient également hauts dans le ciel. Dans ce ciel qui ne lui disait rien de bon. Elle tenta de se relever, mais dès qu’elle tenta de faire pression sur sa jambe gauche une douleur fulgurante lui remonta le corps. Elle eut un mal de tête fracassant, se tint la jambe, se recroquevillant sur elle-même. Des frissons lui parcoururent l’échine et elle eut envie de vomir. Cette envie de vomir l’apaisa quelque peu. Dégueuler son dîner lui ferait peut-être du bien. Rien ne venait pourtant. Son estomac se nouait, elle voulait vomir, elle le voulait de tout son cœur mais rien ne venait. Mais la douleur se calmait un peu.  
Puisqu’elle ne pouvait marcher ni même boiter, il faudrait ramper. L’idée d’être en contact avec la terre poussiéreuse ne la réjouissait pas, mais il le fallait. Il fallait quitter cette chaleur suffocante, perdre de vue cette maison où elle avait forgé sa vie et perdu ses parents. Ses parents ? Qu’est-ce qui lui prouvait qu’ils étaient là-dedans en train de mourir étouffés ou brûlés ? Rien. Absolument rien. Seulement une partie de son esprit qui la persuadait de cela,  mais rien d’autre. Pas une ombre qui aurait flotté devant la fenêtre, tel un fantôme. Pas de cris ou de hurlements de douleur ou de détresse. Et puis surtout, personne aux alentours. Cinq maisons brûlent, et pas de pompiers, pas de rassemblements, pas de cohue, pas de panique. Personne. Et tout d’un coup, la peur l’envahit. Où étaient-ils ? A part le crépitement du feu qui embrasait les maisons et sa propre respiration, pas d’autre bruit. Partis, pensa t-elle, mais où ? Impossible de réfléchir ici dans cette vraie fournaise.
Elle se retourna. Une autre maison brûlait et, bien loin, une autre lueur illuminait le ciel noir. Mais bien loin, à l’autre bout de la ville. Le bout de la rue principale se partageait en une intersection de deux autres rues. Elle partit dans cette direction. Là-bas, à l’air frais, elle pourrait réfléchir, elle tenterait de se relever. Cette jambe lui faisait terriblement mal. Elle ne l’avait pas regardé et ne le voulait pas. Pas encore. Là-bas, oui, elle déterminerait les dégâts. Mais pas maintenant. Trop de choses se bousculaient dans sa tête : la maison, le feu, la chaleur, le ciel noir, ses parents, la rue déserte.  
Elle suait beaucoup et ses yeux la piquaient une nouvelle fois. Elle dût enlever les gouttes  avec la terre poussiéreuse, en laissant un peu sur son visage. Ce qui ne facilitait pas les choses, et la gênait maintenant encore plus. Elle rampait lentement, ne pouvant se permettre de provoquer une nouvelle douleur qui, cette fois, la stopperait net. Et pour un peu de temps sans doute. Quand la chaleur se fit moins étouffante, il lui restait une vingtaine de mètres avant l’intersection. Le feu lui permettait de bien distinguer. Malgré qu’elle se sentit mieux grâce à l’air un peu plus frais, elle décida de continuer jusqu’au bout. Elle ne voulait plus voir ces maisons qui brûlaient, sa maison qui brûlait.  
Plus que dix mètres. Dix longs mètres avant qu’elle ne puisse souffler. La chaleur s’évanouissait, mais la lumière était bien là. Douce et chaleureuse. La chaleur s’en allait, la lumière restait. Non, ce n’était pas la chaleur qui s’en allait, mais elle. Elle le savait maintenant. Elle partait, il le fallait. Elle quittait tout. Elle quittait tout, en rampant. Quelque chose dans sa tête lui disait : « Tout quitter, partir et vivre ». Oui, il le fallait.  
Sarah arrivait à l’intersection. Crépitements du feu (peut-être des poutres s’effondrent-elles sur des cadavres ou quelques tas de cendres), sa respiration. Pas d’autres bruits. Que des crépitements horribles ! Et sa respiration douloureuse. Une forte odeur de brûlé. Crépitements, respiration, gémissements, pensa t-elle. Crépitements, respiration, gémissements. Pas d’autres bruits. Mais… gémissements ?? Elle ne gémissait pas pourtant. Non, sa jambe ne lui faisait pas mal. Elle n’avait pas mal particulièrement. Alors, ça voulait dire que… quelque part, quelqu’un… était vivant, n’était pas parti. Elle soupira de soulagement et tendit l’oreille. Oui, des gémissements de souffrance mais aussi de peur. Comme si on savait que l’inéluctable allait se produire. Elle pensa –et affirma dans sa tête- que ces gémissements venaient de gauche. Elle rampa donc péniblement sur la rue de gauche et écouta. Toujours les mêmes gémissements. Douleur et peur. Quoique… la peur semblait prendre une ampleur plus grande. Ce n’étaient pas vraiment des gémissements mais des plaintes, des appels à l’aide. Elle regardait maintenant. Malgré l’obscurité très forte (bizarre, ce ciel noir), elle aperçut une silhouette à dix mètres, debout. Peut-être un homme. Mais pas sûr. Se rapprocher doucement, le plus silencieusement possible. La silhouette marchait à pas lents, titubant. Des gémissements de peur, des plaintes. La silhouette suppliait. Sarah se rapprochait et se dit : « C’est un homme. Papa ? » L’homme était frêle, maigre et de taille moyenne. Pas une stature imposante. Pas le genre à débouler dans les rues sinistres, se jetant sur ses pauvres victimes désarmées et leur infligeant toutes sortes de coups et tortures. Non, vraiment pas le genre. Elle tenta une approche primitive : «Eh ! Vous là-bas » Dans l’obscurité, aussi suffocante que la chaleur qui l’avait presque asphyxiée, la silhouette s’arrêta et se retourna. Ce fut très net, comme en plein jour. L’homme avait poussé un petit cri de stupeur. Il s’était retourné instinctivement. Elle s’était beaucoup rapprochée et pouvait voir son visage. Un visage déformé par un rictus de panique et d’horreur. Il devait avoir une cinquantaine d’années. Peut-être plus, mais pas beaucoup. « Ce n’est pas Papa, se dit-elle. Puis, tout de suite après : «Papa n’est plus là. Comme Maman. »
« Non, non ! dit-il, la voix apeurée et paniquée. Allez-vous-en, allez-vous-en. Partez, courez. Ne restez pas ici ou vous allez mourir !
-Mourir ici ? Comment ça ? Qu’est-ce que vous racontez ? Expliquez-moi.
-Ne posez pas de questions. Allez-vous-en. Vous pouvez peut-être vous en sortir, mais il faut que vous partiez maintenant !
-Mais les autres ? Où sont passés les gens ?  
-Eux, les monstres. Des démons. Venu de l’enfer.  
Il haletait et avait beaucoup de mal à parler.
-Comment ça, des démons ? Mais c’est quoi cette histoire ?
-Allez-vous-en, cria t-il en pleurant. Vous devez vivre, vous êtes jeune. Mais vous devez partir. Tout de …
Il n’eut pas le temps de finir. Une masse énorme se jeta sur lui et le plaqua au sol. Il hurla à pleins poumons. Sarah distinguait bien la scène. Elle vit la créature s’acharner sur le pauvre homme. Elle vit ses griffes, longues et tranchantes, ainsi que ses ailes qui lui donnaient une envergure gigantesque. Elle vit tout cela, mais ce qui la frappa (et lui fit battre son cœur encore plus fort) fut ses yeux. Des yeux ovales, jaunes, perçants. Elle ne pouvait fixer des yeux pareils, dans lesquels se reflétaient la cruauté, l’horreur et la violence (tout pour plaire, pensa t-elle). Des yeux vides, vides de bons sentiments, des yeux vides d’humanité.  
Elle continuait à voir le massacre. Les griffes de la créature se plantaient dans le dos de l’homme, s’attachant solidement, tandis que ses crocs s’enfonçaient profondément dans le cou. Elle voyait tout sans sourciller. Elle était pétrifiée, mais quelque chose dans son corps se réjouissait du spectacle. Une chaleur dans son ventre. Oh oui ! Quelque chose était contente. Voir le sang dégouliner, se répandre sur la terre, voir une boucherie en direct, tout cela lui procurait une forte jouissance.
La créature amena une de ses griffes au cou de sa victime, l’effleurant, laissant une fine traînée blanche sur la peau. L’homme pleurait de peur et de résignation. Il savait qu’il allait mourir. Mais de quelle façon ? Serait-ce d’une longue torture physique et mentale ? Ou bien d’une façon nette, brève, lui épargnant de longues souffrances ? Sarah espérait la deuxième solution. Il fallait être un très mauvais bookmaker pour oser parier sur la première. On préfère généralement voir la mort rapidement, sur un claquement de doigts, que la voir se dessiner lentement, sa longue robe noire avec la capuche tout aussi noire et sa faux à la main, s’approcher lentement, inexorablement, ne pouvant rien faire pour l’en empêcher. Nous la voyons près de nous, devant nous (mais aussi derrière. Elle est partout), nous pouvons sentir son souffle glacial nous frôler la nuque. Sa main s’appuie brusquement sur notre épaule. Une main presque amicale, réconfortante. Un sourire se dessine sur notre visage. Un être humain. C’est ça, un être humain, un être fait de chair et de sang vient nous sauver ! Nous tentons de voir ce qui se cache sous cette mystérieuse capuche sombre, et nous voyons… oui, nous voyons… un crâne de squelette, blanc. Un crâne qui renferme en son sein une chose macabre, surnaturelle. Une chose qui n’est pas du tout humaine. Nous paniquons, nous essayons de fuir mais elle nous en empêche. Nous tentons de hurler, nous n’avons plus de cordes vocales, elle nous les a enlevées. Nous n’avons plus qu’à regarder. Elle brandit sa faux bien haut, reste dans cette position quelques instants, et l’instrument de mort s’abat sur nous dans un bruit sinistre de tranchage. Adieu la vie !
La griffe se planta un peu plus profondément dans la gorge de l’homme. Quelques gouttes de sang coulèrent. Cette fois, il ne cria pas. Aucun son ne sortait de sa bouche. La créature semblait rire ou, en tout cas, se réjouissait de ses actes. Elle regarda une dernière fois l’homme. L’homme ne put la regarder, fixer ses yeux jaunes. La griffe glissa parfaitement sur la peau, la carotide fut sectionnée et du sang gicla tout autour. Sur le corps noir de la créature et sur elle. Elle sentit le sang recouvrir son visage. L’homme hurla une dernière fois et s’écroula. Une chaleur dans son ventre. Une chaleur qui remontait son corps, qui voulait sortir. Mais avant de partir, elle réclamait une dernière chose. Et Sarah sut tout de suite quoi, mais elle refusait. C’était ignoble ! Elle ne pouvait faire ça. Mais la chaleur réclamait. La chaleur avait un petit caprice d’enfant. Elle voulait… Elle voulait… Non, elle ne pouvait faire ça.  
La créature, voyant le produit de son dur labeur, hurla à son tour. Un hurlement d’appel mais aussi un hurlement de joie. Cette créature connaissait la joie, le bonheur. Elle connaissait la joie de tuer. Elle connaissait le bonheur de sentir le dernier souffle d’un homme. Cette créature monstrueuse n’était réellement heureuse que quand elle entendait le dernier son qui sortait de la bouche d’un humain avant qu’elle ne lui tranche la gorge. Cette créature était un monstre venu de l’Enfer. Un monstre sanguinaire dépourvu de pitié.  
Tandis que la créature hurlait sa joie, la chaleur dans le ventre de Sarah se fit plus pressante et remontait toujours son corps, mais refuserait de partir tant que Sarah n’aurait pas exécuté ce qu’elle voulait. Sa langue toucha ses lèvres, et elle put sentir l’odeur du sang lui arriver jusqu’aux narines. Une secousse dans sa poitrine. La chaleur se faisait plus insistante. L’odeur était écœurante. Mais la chaleur lui intimait l’ordre le faire. Une seule fois et elle partirait. Une seule fois.  
Sarah prit une grande respiration, marmonna une prière à l’insigne de Dieu et lécha le contour de sa bouche maculée de sang. Une secousse plus forte dans sa poitrine. La chaleur sortit brusquement de sa bouche (on aurait dit qu’elle dégueulait). Et pendant que la créature finissait de hurler, Sarah Milton perdit conscience, s’effondra et plongea dans les ténèbres.
 
     *
 
Elle eut peur d’ouvrir les yeux. Qu’allait-elle découvrir ? Les yeux jaunes de la créature qui la fixaient avant de la tuer ? Le corps noir de la créature, plus sombre encore que l’obscurité ? Ou bien ces ailes translucides lui permettant de survoler le monde ? Peut-être découvrira t-elle une horde de créatures, des dizaines, au-dessus d’elle prenant leur élan pour un piqué fatal ? En fait, rien de ce qu’elle imagina n’arriva. Pas de yeux jaunes, pas de corps noirs, pas d’ailes translucides, pas de hordes. Devant elle, une rue. Une rue déserte. Enfin, pas tout à fait déserte. A deux mètres d’elle, un corps sans vie gisait au milieu de la rue. Une mare de sang s’étendait sous lui. Du sang foncé, presque noir. Elle s’approcha de lui, le retourna et vit le triste spectacle. La gorge avait été tranchée parfaitement, les deux carotides étaient coupées nettement et quelques gouttes de sang coulaient encore, mais vraiment plus beaucoup. Il s’était complètement vidé de son sang. La tête de l’homme ne tenait que par un fil, fil qu’il serait facile de détacher.  
En voyant cela, elle eut peur. La chaleur dans le ventre allait peut-être revenir. Qu’est-ce qu’elle savait de cette chose ? Rien du tout. Si, un petit truc. Les chaleurs dans le ventre sont comme toutes les choses : elles savent et peuvent mentir. Les hommes sont des choses, les hommes savent et peuvent mentir. Ca lui rappela les énigmes qu’on lui racontait parfois : Si tous les pings sont des pongs, et certains pongs sont des pangs, peut-on dire alors que certains pangs sont des pings ? Mais alors, si tous les hommes et les chaleurs dans le ventre savent et peuvent mentir, alors peut-on dire que tous les hommes peuvent avoir des chaleurs dans le ventre qui se déclenchent dès qu’une scène est un peu trop violente ou sanguinaire. Non, bien sûr que non. Elle était donc particulière. Elle, Sarah Milton, petite fille sage et qui n’avait jamais été singulière, elle, avait pourtant quelque chose de particulier. Un truc que seuls les psychopathes pouvaient ressentir. Un sentiment de victoire dès qu’un poing atteignait rageusement un visage, dès que du sang giclait ou dès que la jouissance arrivait comme une récompense pour les violeurs. Des sentiments pervers, en somme.  
Mais pourquoi elle ? Elle n’en savait strictement rien. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’une créature venait presque de décapiter un homme sous ses yeux, et qu’elle avait aimé ça. Elle avait léché le sang de l’homme autour de ses lèvres, elle avait aimé ça et elle était tombée dans les pommes. Voilà ce qu’elle savait. Mais pour le reste, aucune idée. Pourquoi la créature ne l’avait-elle pas tué ? Pourquoi ce ciel noir ne lui disait rien de bon ? Pourquoi cet homme (qu’elle n’avait jamais vu auparavant) lui avait-il intimé l’ordre de s’enfuir ? Elle ne pouvait répondre à ces questions. Elle se retourna et vit quelques flammes calcinant les derniers restes des maisons qui se trouvaient dans cette rue. Les derniers restes de sa maison.  
Et elle sut quoi faire. C’était évident, en réalité. S’enfuir, comme l’avait dit l’inconnu. Partir pour ne plus jamais revenir. S’en aller maintenant. Sans se poser plus de questions. Elle se leva sans trop de difficultés, regarda une dernière fois le feu rougeoyant emporter les débris de son ancien foyer et se mit à courir tout droit.  
 
     *
 
Combien de temps avait-elle couru ? Un quart d’heure ? Trente minutes ? Une heure entière ? Ou peut-être simplement cinq petites minutes ? Elle n’avait plus du tout la notion du temps. Elle avait perdu le contrôle de sa vie (elle espéra que ce ne fut que temporairement). L’obscurité lui avait tout pris : ses parents, sa maison, sa vie. Mais l’obscurité lui avait donné une chose en échange : une sensation qui ne naissait que quand la violence apparaissait, seulement quand le sang coulait. Une sensation horrible. Elle se rendait de plus en plus compte du pouvoir de l’obscurité qui l’entourait. L’obscurité prenait et donnait. Elle prenait des vies et donnait la mort.
Mais elle pensa aussi à autre chose. Dans quelques heures, l’obscurité s’en irait pour une douzaine d’heures et elle pourrait reconstruire sa vie. Enfin, elle l’espérait. Une chose lui échappait : pourquoi cette créature ? Quel était le sens de cette créature ? Pourquoi était-elle apparue ainsi ? Elle n’en savait rien. Et peut-être ne voulait-elle jamais le savoir.  
Elle regarda une nouvelle fois le ciel. Il était noir, pas le noir de la nuit mais un noir plus angoissant. Un grondement accompagnait ce ciel noir, grondement dont elle ne s’était pas aperçue auparavant. Ce grondement venait du dessus. D’au-dessus de ce ciel noir. Il se cachait derrière cette couche sombre, protection on ne peut plus solide.  
Elle suivait une route de montagne qu’elle connaissait bien. Elle l’avait emprunté maintes fois pour des balades avec ses parents. A chaque fois, elle humait l’air frais et était heureuse d’être là, avec eux. Eux discutaient de tout et de rien, et elle les regardait parler. Sans rien dire. Parce qu’elle aimait ça. Elle aimait les voir heureux. Mais maintenant, c’était fini. L’air n’était pas frais, elle n’aimait pas remplir ses poumons de cet air. A chaque fois que ses poumons se gonflaient pour se nourrir d’oxygène, elle semblait étouffer. Mais surtout, ce qui changeait fut qu’elle n’avait plus de parents. Son père et sa mère avaient disparu. Soit morts carbonisés par les flammes qu’elle avait vu s’envoler dans le ciel noir. Soit morts quelque part ailleurs d’une façon ou d’une autre. Jamais elle ne pensa qu’ils pouvaient être vivants. Son instinct lui disait : « Tu es orpheline ». Et que pouvait-on contre l’instinct ? L’instinct nous guidait quand nous en avions besoin. Et parfois aussi quand nous le voulions. Elle était donc orpheline sur une route de montagne, courant toujours désespérément, parce que son instinct lui avait dit de le faire. Et une autre chose également. Quelque chose qu’elle n’aurait pu définir. Une force invisible mais puissante qui semblait la guider. Cette force l’attirait irrémédiablement vers un lieu unique, immense qu’elle ne pouvait imaginer. Mais elle savait l’importance de ce lieu.  
La route grimpait fort maintenant. Le bitume se mélangeait bien à l’obscurité. Il lui était difficile de la distinguer. Mais elle savait qu’elle n’était plus très loin du sommet. En courant, elle y serait rapidement et pourrait aviser.  
Elle pensa soudain à ce qu’elle faisait : courir. C’était très rare quand elle courait. Elle ne se pressait jamais. « Toujours un pas devant l’autre » était son expression favorite. Ses parents la regardaient toujours d’un air résigné. « Faut pas bousculer une petite fille sage » disait-on, « Oui, mais elle est adulte. Il faut qu’elle se fasse souffrance maintenant » répliquait-on. Elle n’avait jamais pu choisir un camp. Elle avait envie mais elle ne voulait pas sortir de son cocon familial. Et maintenant ses parents morts (ou très loin d’ici, disait son subconscient), elle courait au sommet d’une montagne pour trouver un peu de réconfort. Et aussi une présence humaine. Quelqu’un qu’elle pourrait serrer dans ses bras pour la consoler et lui offrir une protection. Encore trop fragile.  
Elle ne s’essoufflait pas. Elle respirait parfaitement bien. Comme si on lui avait appris cela depuis toute petite : «le vélo, ça ne s’oublie pas ». Oh que non ! Ça ne s’oublie pas. Mais des choses qu’elle n’avait pas apprises, est-ce que ça s’oubliait ? Est-ce qu’elle pourrait oublier la mort ? Elle ne savait pas, mais elle espéra qu’elle ne l’oublierait pas. Il ne faut pas oublier la mort. Ne pas perdre de vue qu’elle peut surgir pour glacer votre sang sans crier garde, arrêter votre cœur quand bon lui semble, vous prendre la vie quand elle en a envie.
Elle ne pourrait oublier ça : l’image de la créature s’abattant sur le pauvre homme, tel une proie facile. Comme elle n’oublierait pas non plus les flammes envahissant chaque recoin de sa maison, incendiant méthodiquement chaque meuble, chaque objet, chaque poussière qui serait passées à leur portée (Tu es né poussière et poussière tu retourneras). Mais de toute façon, personne n’aurait pu oublier tout cela.
Elle s’arrêta pour reprendre son souffle. Tout à l’heure, ses poumons étaient presque aplatis sous son poids (Merci pour le compliment !) et maintenant, elle pouvait sentir l’air se glisser dans chaque bronche, puis apporter l’oxygène bénéfique dans son sang. Vraiment, elle comprit tout l’intérêt de vivre. Non pas qu’elle ait eu, à quelconque âge, des envies suicidaires, mais après la boucherie à laquelle elle venait d’assister, elle comprenait soudainement qu’il fallait absolument s’accrocher à cette corde si mince qu’est la vie, et ne jamais renoncer même si nous la voyions s’effiler lentement pour bientôt se détacher en deux parties et nous précipiter dans le ravin de la mort. Elle décida qu’elle ne renoncerait jamais même quand cette corde ne serait plus composée que d’un minuscule fil qui céderait sous son poids. Car quelqu’un ou quelque chose (un miracle) pourrait toujours arriver et la remonter ou renouveler la corde et générer une nouvelle vie (comme les chats, en somme. Messieurs dames, voici  les sept vies de Sarah Milton).  
Et c’est pour ça qu’elle se remit à courir. Pour ne pas renoncer, mais aussi parce qu’elle arrivait bientôt à un point où la route  s’enfonçait dans la montagne. Elle voulait avoir un panorama de la plaine pour voir la ville, cette ville qui vous attirait et qui vous avalait. Impossible d’en ressortir. Vous étiez entraînés dans ses entrailles, toujours plus profond. L’œsophage, l’estomac, le foie, un petit tour par l’intestin grêle, puis le gros intestin. Mais rarement on arrivait dans l’anus. Il était plus fréquent que vous soyez rejeté quand vous arriviez dans l’estomac, la ville n’arrivait pas à vous digérer. Et de toute façon, même si vous étiez chiés et que vous pensiez être tirés d’affaire, vous sentiez constamment une aura teintée d’une certaine envie dans votre dos. L’envie de la société de consommation, tout simplement. L’odeur de l’argent qui vous entraînait toujours plus loin dans le centre commercial, qui vous faisait briller les yeux et vous faisait sortir inexorablement votre carte de crédit. Mais l’argent n’a pas d’odeur comme on dit, sauf pour ceux qui veulent le sentir.  
Elle ne voulait pas tourner la tête en direction de la ville, pour la simple et bonne raison qu’elle voulait attendre d’être à l’endroit même où la route s’enfonçait dans la montagne, pour pénétrer parmi les cols à plus ou moins forte pente afin de décider ce qu’elle ferait.
Et elle s’aperçut (juste à temps d’ailleurs) qu’elle s’y trouvait, à ce point de division. Elle reprit son souffle puis regarda à l’intérieur des terres. Elle ne voyait pas grand-chose à vrai dire, l’obscurité ambiante l’empêchait réellement de voir ce qui se cachait (et ce qui pouvait l’attendre si elle choisissait cette direction). Tout ce qu’elle vit fut de la végétation, beaucoup de végétation, pareille à une jungle mais sans doute ses yeux et son esprit lui jouaient-ils un mauvais tour. Tout ce qu’elle put en conclure fut qu’elle aurait un long et dur chemin à parcourir.
Puis, elle se retourna et prit presque sa décision à l’instant où elle vit la ville, ce qui l’entourait et ce qui était au-dessus.
 
     *
 
Comment n’avait-elle pas compris tout de suite ? Elle se le demandait encore. Elle était restée prostrée, immobile, comme figée par le temps et l’oubli. Elle aurait dû comprendre, mais ça n’aurait strictement rien changé. L’homme qu’elle avait vu auparavant aurait été tué de toute façon. La créature (ce monstre, oui !) était gigantesque et comment aurait-elle pu faire quoi que ce soit ? Elle se souvenait de ces yeux jaunes, perçants. Elle frémit, et souhaita ne plus jamais croiser ces yeux. Ca non, plus jamais !
La ville était immense, comme elle l’imaginait (bizarre, tout de même. Elle n’avait jamais habité très loin de la ville et pourtant, jamais elle n’avait vu cette étendue de béton). Des buildings (des gratte-ciel, comme on disait) asseyaient leur pouvoir sur la ville. De loin, elle croyait voir une grande couche de crasse grise, mais elle se rendit compte qu’en fait de crasse, c’était l’obscurité qui voilait légèrement la ville formant une sorte de brouillard grisâtre et semi-épais. Ce qui la rendit pensif fut le bruit. Elle avait toujours vu à la télévision des villes grouillantes de monde, le bruit des pneus de voiture s’usant sur le bitume. Mais rien de tout cela  n’était là. Au lieu de bruit, on entendait plutôt un silence oppressant (elle avait toujours eu du mal à supporter ce silence.), comme une bulle recouvrant la ville.  
Si la ville diffusait un silence oppressant, Sarah entendait quand même un bruit. Comme un bourdonnement au-dessus d’elle. Elle tendit l’oreille et perçut un peu mieux le bruit : c’était un bruit d’orage qui grondait et qui se déchaînerait bientôt. Elle leva les yeux au ciel et s’évanouit presque. Le ciel était totalement noir, mais d’un noir ardoise qui semblait une enveloppe protectrice. Le ciel noir semblait dessiner une spirale ou des cercles concentriques, elle n’aurait su le dire. Mais elle avait compris, et c’était cela le plus important. Elle comprenait qu’elle ne reverrait jamais plus ses parents, car ce ciel voulait tout dire. Il voulait dire que les ténèbres s’étaient abattus sur le monde et que la mort s’était installée. Et elle était vivante, elle.
Elle eut soudain envie de pleurer. Les larmes voulaient remonter du plus profond de son corps, être le reflet de son chagrin, mais aussi de sa colère. Elle voulait crier mais ne put que lâcher que quelques sanglots.  
Elle avait lu des livres sur les ténèbres, antithèse de la lumière avec tout ce que ça comportait de démons. Mais jamais elle n’aurait cru que les ténèbres pourraient envahir la Terre. Elle repensa à la créature et vomit enfin. Cela lui fit le plus grand bien. Tout à l’heure, quand elle avait eu cette douleur dans sa jambe gauche et qui allait beaucoup mieux maintenant.  
Elle s’essuya le menton et regarda une nouvelle fois le ciel. Il était vraiment beau pourtant. Il avait une jolie couleur noire ardoise et elle aimait le grondement que faisait l’orage (ou le pseudo orage, car elle n’en était pas sûr) au-dessus de la couche ténébreuse. Elle sentit une petite boule se former dans le ventre qu’elle tenta de dissiper, car elle savait parfaitement de quoi il s’agissait : deux entités se disputaient son corps, l’un était fait de lumière et de vie, l’autre de ténèbres et de mort. Elle ne pouvait décider, tout au plus pouvait-elle retarder l’échéance d’un affrontement direct entre les deux entités. Pour l’instant, seul l’entité ténèbres s’était manifestée (et de quelle façon). Elle devait maintenant attendre un signe de l’entité lumière. Mais elle devait toujours avoir à l’esprit qu’elle n’aurait aucune prise sur ni l’une ni l’autre des entités. Bientôt, elle deviendrait un guerrier ou un gardien et seulement à ce moment-là, son destin sera scellé. Mais entre-temps, elle se battrait et peut-être devrait-elle mourir en se battant contre les forces de ténèbres.  
Et c’est avec les poings serrés que Sarah Milton, fille de Richard et Marie, hurla sa rage et son chagrin pour ensuite s’effondrer sur le sol et pleurer toutes les larmes de son corps.    
 
 

n°7312635
troon93
Posté le 30-12-2005 à 19:54:57  profilanswer
 

Effectivement, c'est (très) long. J'ai pas tout lu mais je pense que tu pourrais dire la même chose en bcp plus court.

n°7312770
vacnor
...
Posté le 30-12-2005 à 20:15:48  profilanswer
 

8 pages A4 (soit 16 pages imprimé et édité), c'est tout à fait correcte pour un chapitre. Ca parait long sur internet, mais en réalité ca ne l'est pas tant que celà et c'est relativement rapide à lire.
Je lis ce texte le plus rapidement possible pour te dire ce que j'en pense.
Au passage, merci de faire vivre ce tomic !  [:mad_overclocker]

n°7313148
Profil sup​primé
Posté le 30-12-2005 à 21:03:49  answer
 

troon93 a écrit :

Effectivement, c'est (très) long. J'ai pas tout lu mais je pense que tu pourrais dire la même chose en bcp plus court.


 
Tu n'ais pas le premier à me le dire ! J'ai une certaine tendance à dire 36 fois la même chose de 36 façons différentes. C'est un défaut qu'il faut absolument que je corrige.
Le problème est que, selon moi, le début est poussif. Ensuite, j'ai l'impression que ça s'arrange.  
Bien sûr, c'est un point de vue subjectif. Donc, j'attends vos réactions.
 

n°7341992
stiko
Posté le 04-01-2006 à 13:59:52  profilanswer
 

up

Message cité 2 fois
Message édité par stiko le 20-02-2006 à 20:09:20
n°7342130
Profil sup​primé
Posté le 04-01-2006 à 14:17:17  answer
 

Bon, moi j'ai un truc à poster, mais avant tout, je veux dire que je n 'ai aucunes ambitions, et que j'écris pour mon propre plaisir, et que le texte qui va suivre c'est le début un court roman (si j'arrive au bout un jour....). En passant je n'ai pas trop d'idées pour la suite, mais bon...
si vous avez des conseils, n'hésitez pas ^^
Bien sûr le chapitre 1 est loin d'être fini^^
et puis je pense que je vais changer les noms
 
edit
 
INTRODUCTION  
 
 
 
 
 
Il faisait froid. Un froid qui vous prend jusqu'à la moelle. Ma respiration produisait de la buée, je ne sentais plus les extrémités de mes doigts et mes pieds étaient comme gelés. Un vent froid faisait légèrement bruisser les frondaisons et me cinglais le visage. La nuit enveloppait la montagne, elle était sombre. D’épais nuages cachaient  la lune. Je me sentais mal, cette ambiance me troublait, je stressais. Malgré cette froidure de la sueur gouttais sur mes tempes. Plus j’avançais dans cette satanée forêt et plus la peur grimpait en moi. Des buissons feuillus encombraient ma route, je passai à travers, m’éraflant le visage avec des ronces. J’écarta une petite branche souple quand soudain j’entendis des bruits de pas sur des feuilles sèches. Aussitôt je m’accroupis, lâchant ma branche. Les bruits de pas cessèrent. Alors ne demeurait plus que le frottement des feuilles. Les yeux écarquillés je scrutais la forêt sans rien discerner d’autre que le contour des arbres et les ténèbres. Mon cœur battait fort. La main dessus, j’essayais tant bien que mal de maîtriser ma respiration, tout en continuant à examiner le bois. Tandis que la panique redescendait en moi, je me redressai, lentement et silencieusement. « Crac !»Le bruit me fit sursauter, instinctivement je posai la main sur mon épée. Glaciale, elle me piqua la main. Tous les sens aux aguets je tournais la tête de tous les cotés. « Ne pas s’affoler, murmurais-je, ce n’est qu’un animal. » J’étais loin d’en être persuadé. C’est alors qu’un souffle lent et rauque se fit entendre derrière moi. Je fis volte face paniqué, ma respiration se bloqua j’effectua quelques pas en arrière, percuta une racine et failli perdre l’équilibre. Le souffle était toujours là. Je dégainai, la main tremblante. Je frémissais de froid et de peur, la main crispée sur mon épée. Une lueur  perça à travers les ramures, et je distinguai un reflet suintant dans les fourrés ; la lueur s’agrandit pour laisser entrevoir un œil, un œil rouge. Il me scrutait… La frayeur m’envahit, je pris mes jambes à mon cou et m’enfuis a travers la forêt. Je courrais à perdre alène, les branches basses me fouettant le visage. Je mis l’épée en travers de ma figure et continua à cavaler sans me retourner. Des troncs d’arbres morts apparaissaient au dernier moment sur ma route, me faisant trébucher. Le vent gelé me donnait des larmes aux yeux, me brouillant la vue. Je passa un ruisseau et tenta un regard à ma droite. J’entraperçus une ombre qui courait, sur deux pattes. Je crus que mon cœur allait lâcher, il battait trop vite, bien trop vite. Je ramenai mon regard devant moi, je ne voyais pas la fin du bois, ne désespérant pas, je poursuivis ma course effrénée à travers ruisseaux gelés et branchages. Peu à peu ma vue devenait de plus en, plus trouble, l’air me manquait, ma respiration fut saccadée puis se bloqua de nouveau. Le vertige me saisit alors, je vacilla et puis chuta. Ma tête heurta brutalement le sol, mon épée partit dans les taillis. Sonné, je n’arrivais pas à me relever.  Je ramenai les mains en avant, tâta ma tête à la recherche d’une blessure. Elles étaient chaudes et paraissait plus grosses. Mon corps me faisait mal de partout.  J’hurlai et, avant de m’évanouir je distinguai une forme imposante et haute qui approchait et toujours ce regard…, puis tout fut noir.
 
 
 
CHAPITRE 1 :
 
 
 
Des tintements d’épées retentissaient dehors, par séries, des coups secs et bruyants qui résonnaient dans la cour. Je m’éveillai. Mes yeux me piquaient, je les ouvris, un plafond de bois apparus. Le dortoir, je suis au dortoir « oui, normal… »chuchotais-je.  Je me redressai sur mon lit, les coudes sur le matelas rembourré de paille. Je fis tourner ma tête, j’ai mal au cou, j’avais mal dormis. Je m’étirai et plongeai ma tête dans mes mains « Pourquoi ce malaise ? Qu’avais-je fais hier soir ? Pourquoi je ne me rappelais plus de rien ? » Je tentais en vain de me souvenir de la veille au soir de ce qui m’est arrivé au point que je n’ai plus aucunes brides de souvenirs. « Une bonne cuite ? »supposais je. Non, pas possible, nous n’avions pas eu de permission hier, de plus je m’en serais, un minimum soit-il, souvenu. Je me levai et enfila les vêtements déposés à mon intention en bout de lit. Ce n’étais pas les miens, n’ai pas cherché à comprendre pourquoi… Me suis dirigé vers l’escalier, mal réveillé, d’un pas peu assuré. Rendu en bas, la première personne que je croisai fut Vadrek qui courrait une selle dans les bras. Il stoppa sa course en me voyant :
« Tomen ! Enfin réveillé ! Vas vite voir le lieutenant, il veut te parler.
- De suite ?  
- L’a dit de t’envoyer le voir dès que tu serais réveillé.  
- Ca va barder…
- Non je pense pas, il avais plutôt  l’air inquiet quand il nous a parlé de toi », répliqua-t-il en fronçant les sourcils.  Il marqua un léger temps d’arrêt, il avait l’air de cogiter en me regardant.  
« Bon, j’y vais, plus tôt sera le mieux.»  Je lui adressai un sourire gêné et fila direct vers la cour. Je traversai les couloirs sombres de la Grande Tour en trottinant, les pierres massives défilaient  à droite à gauche, polies par l’usure.  
J’arrivai à l’extérieur. Un ciel dégagé s’offrit à moi et un soleil bien présent illuminait toute la place, je fronçai les sourcils, avant de rapidement m’habituer à cette clarté.  
La cour s’étalait devant moi, recouverte de pierres dont les interstices laissaient parfois place à des brindilles d’herbe. Malgré qu’elle soit cerclée d’hautes et larges murailles, de part son ampleur le sentiment d’enfermement ne transparaissait pas. Des présentoirs d’armes (ratières ?) se tenaient à l’entrée, des mannequins de paille se dressaient à gauche de la cour, quelques hommes s’entraient à frapper, enchaînant parades et coups d'estoc, tandis que d’autres amélioraient leur visée. A droite, la scène classique d’une matinée à la Grande Tour : les  lieutenants de chaque escouades s’affairaient à crier sur leurs hommes à l’entraînement. Quotidiennement, le matin nous avions le droit, tous sans exceptions, de nous coltiner une série d’exercices physiques et de maîtrise au maniement des armes. Le fait que j’y ai d’ailleurs échappé ce matin me perturbait tout au plus. Je me dirigeai alors plus promptement vers Crydee, notre lieutenant.

Message cité 1 fois
Message édité par Profil supprimé le 04-01-2006 à 18:35:11
n°7342209
vacnor
...
Posté le 04-01-2006 à 14:27:20  profilanswer
 

stiko a écrit :

Voilà le début de mon premier chapitre. C’est un livre destiné à la jeunesse, genre fantastique. Qu’en pensez-vous ?  
 
     Chapitre 1 :
[...]


 
Je trouve la forme un peu trop haché : les phrases sont un peu trop simpliste (sujet, verbe, complement). Ca casse un peu la lecture qui se trouve un peu difficile.
Après, sur l'histoire en elle même, c'est le début, on ne peut trop rien dire mais c'est plutôt bien conté (pour la cible, bien sur) et je pense qu'il y a matière à faire quelque chose de fort sympathique.
 
Donc, je pense que ça commence plutôt bien mais il faudrais peut être revoir un peu la forme des phrases, à les étoffés un peu, à mettre des descriptions pour faire un peu plus ressortir les émotions, à rendre la lecture un peu moins monotone.
 

stiko a écrit :


Bon, moi j'ai un truc à poster, mais avant tout, je veux dire que je n 'ai aucunes ambitions, et que j'écris pour mon propre plaisir, et que le texte qui va suivre c'est le début un court roman (si j'arrive au bout un jour....). En passant je n'ai pas trop d'idées pour la suite, mais bon...
[...]


 
J'aime bien le style de l'introduction, on ressent bien l'angoisse du pov' soldat. Le ressentit de vitesse est vraiment sympas, on lit ca d'une traite, on s'imerge plutôt bien dans l'histoire (ce qui est pas mal pour une introduction) et on veux lire la suite. J'aime bien :)
Le chapitre 1 commence plutôt bien, mais ici les descriptions sont parfois un peu trop "longues" (par exemple quand il se demande ce qu'il a fait la veille, ca dure mais on n'apprend rien et les trois interrogations n'apportent pas grand chose, je trouve).  
Après il y a un petit truc à améliorer dans le dialogue : c'est les "Me répondit-il." "ai-je dit" "repliqua-t-il". On peut très bien comprendre le dialogue sans celà et les enlever permettrait de ne pas sortir le lecteur de l'histoire.
 
Sinon, il y a également quelques petites répétitions, des choses comme ça, vraiment pas très importante et génante pour la lecture, que je signale tout de même (autant tout dire ;) ).
 
Pour conclure : j'aime vraiment bien le style de l'intro et le chapitre 1 commence plutôt bien, on reste bien avec le personnage, bien qu'on recente tout de même moins les émotions du personnages.
 
Merci à vous deux de participer :)
 
(ps : skybabybel, je n'ai toujours pas eu la force de lire tout, mais dès que c'est fait, je te dis ce que j'en pense :) )


Message édité par vacnor le 04-01-2006 à 14:45:11

---------------
Le blog d'un libraire...
n°7342401
stiko
Posté le 04-01-2006 à 14:48:48  profilanswer
 

[quotemsg=7342209,8,274249]Je trouve la forme un peu trop haché : les phrases sont un peu trop simpliste (sujet, verbe, complement). Ca casse un peu la lecture qui se trouve un peu difficile.
 
C’est ce à quoi je redoutais, mais comme j’écris pour les enfants, je ne veux surtout pas les ennuyer et utiliser de longues phrases tarabiscotés.  (Mon intention est donc de faire des phrases courtes et précises. C’est ce que me conseille le livre de Tracey E. Dils « You Can Write Children's Books » : mieux vaut écrire des phrases courtes que longues)
 Mais si ça donne une lecture monotone…, ce n’est pas ce que je souhaite car je voudrais passer de l’émotion aux enfants.  

n°7342462
Profil sup​primé
Posté le 04-01-2006 à 14:56:47  answer
 

Merci à toi Vacnor ça fait plaisir d'entendre ça.  
Pour les "me répondit-il" et tout, eh bien, je ne savais pas si je devais les mettre (je n'avais jamais l'habitude d'en mettre et des fois ça manquait...) mainteant, je suis fixé.
Pour le début du chap 1 j'ai légèrement ressentis la même : ça n'apporte pas grand chose mais comme j'écit à la première personne, je ne sais pas si je devais mettre les interrogations ou pas.
 
Donc merci, je vais m'y remettre cet aprèm (un peu de courage...) et une question juste avant :
 
Dois-je continuer avec des phrases courtes (comme elle la :" Le vertige me saisit alors, je vacilla et puis chuta." ) ou je dois modérer afin que ça ne devienne pas lassant ?

mood
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Posté le 04-01-2006 à 14:56:47  profilanswer
 

n°7342980
vacnor
...
Posté le 04-01-2006 à 16:00:05  profilanswer
 

stiko a écrit :

[quotemsg=7342209,8,274249]Je trouve la forme un peu trop haché : les phrases sont un peu trop simpliste (sujet, verbe, complement). Ca casse un peu la lecture qui se trouve un peu difficile.
 
C’est ce à quoi je redoutais, mais comme j’écris pour les enfants, je ne veux surtout pas les ennuyer et utiliser de longues phrases tarabiscotés.  (Mon intention est donc de faire des phrases courtes et précises. C’est ce que me conseille le livre de Tracey E. Dils « You Can Write Children's Books » : mieux vaut écrire des phrases courtes que longues)
 Mais si ça donne une lecture monotone…, ce n’est pas ce que je souhaite car je voudrais passer de l’émotion aux enfants.


 
Comme déjà dit en MP, je trouve que - pour moi, personne de 18 ans - ca à une facheuse tendance à mettre le lecteur un peu en dehors de la lecture. Mais pour des enfants, effectivement, il est peu être beaucoup plus simple pour eux de lire des phrases courtes et simples...
 
 
 
 
Je trouve que les phrases courtes donnent une impression de vitesse, qui font ressortir l'angoisse du personnage. Donc, il faudrais continuer tant que tu veux mettre cet effet en avant, tant que le perso est angoisser, qu'il ne sais pas trop de quoi il en retourne, qu'il se pose pleins de questions, etc.
Mais il faut également que ca reste un effet, si tu le met tout le temps, ça auras tendance à ne plus avoir cet effet, et donc une grande partie du style se verra perdu, ce qui serais domage.


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Le blog d'un libraire...
n°7343027
didpat
si on veut on peut
Posté le 04-01-2006 à 16:07:08  profilanswer
 

Bonjour vacnor , et bonne année.. Voilà je t'envoie le début d'un chapitre, c pas très long. J'aimerais avoir un avis critique, sur ce qui va et ce qui ne va pas. Merci.
A plus
did
 
 
 
Je te souhaite une bonne année 1958, j’espère qu’elle sera meilleure que la précédente.
La personne à qui je parle ne peux pas me répondre, ce n’est que mon reflet dans le miroir de la salle de bain. Ce soir je suis seul et je n’ai personne à qui parler. Ne vous inquiétez pas j’ai l’habitude, c’est toute l’année comme çà. Je ne suis pas triste, je me fais une raison. Malgré tout, je n’ai pas le courage de me déboucher une bouteille de champagne. De toute façon je crois que je n’en ai pas. Je n’ai plus grand chose, d’ailleurs. Je n’ai pas vraiment d’amis, ma famille est loin, je n’ai pas de femme. Vous me direz qu’à 45 ans c’est désolant de ne pas être marié. D’avoir des enfants, une famille quoi ! Je suis d’accord. Mais que voulez-vous la vie en a décidé autrement. J’ai bien eu quelques femmes, mais je n’ai jamais pu ou su les garder. Sans doute en suis-je le principal responsable. Ce doit être mon caractère, c’est du moins ce que je me dis. Je n’ai plus de travail, non plus. Cà fait, maintenant, presque trois mois. J’avais un bon boulot. J’étais contremaître dans une usine qui fabriquait les boites à fromage. J'étais bien payé, personne ne m’emmerdait. J’étais peinard, quoi. Et ils m’ont viré comme un malpropre, ces salauds. Après 15 ans de service, ils n’ont eu aucun remord à me foutre dehors comme un chien. Et tout çà pour mettre à ma place le fils d’un ami du patron. Enfoirés ! ! Bon, je crois qu’il faut mieux que sorte, çà va me calmer et çà me fera voir du monde, cà me fera oublier tout ces cons. Cà me changera les idées.
J’ai bien fait de mettre mon pull épais et mon gros manteau, il fait un froid de canard. Pourquoi de canard, d’ailleurs. Pourquoi pas d’oie, de kangourou ou bien de cheval. J’en sais rien et puis de toute façon je m’en fous. Il caille et peu importe de quelle bestiole. Je marche au hasard, sans but. Les rues sont animés. Il y a plein de gens plus ou souls qui crient, qui chantent, qui hurlent. Je viens de m’engouffrer dans une rue parallèle au Champs-Élysées. Je croise toute sorte de gens. Des badauds crient « bonne année » à tous ce qui bouge. Certains leurs répondent gentiment, d’autres s’en désintéressent. Celui-là m’interpelle en venant vers moi les bras tendus, près à me faire l’accolade. je lui tend la main, lui faisant comprendre que pour les embrassades se sera sans moi. Déçu, il m’injurie. De colère, je lui lance un «  Tu sais où tu peux te la mettre ta bonne année »  en pleine figure. Sympa l’ambiance. Au moins je ne m’ennuie pas. Arrivé, presque au bout de cette rue, un homme assis en tailleur sur le trottoir, les yeux fixes, me regarde passer. Sans y prêter attention je continue mon chemin, comme tout le monde, d’ailleurs. Mais au moment de tourner dans une rue à droite, je ne saurais trop vous dire pourquoi, mais quelque chose ou quelqu’un en moi me demande de retourner voir cet homme. Je fais donc demi-tour. Une fois arrivé à sa hauteur, je le regarde sans rien dire. L’homme n’était vêtu que d’un tee-shirt, d’un pantalon en toile bleu et d’une paire de godillot sans lacets. Je ne me posais même pas la question de savoir commet cet homme arrivait à supporter ce froid glacial. Je fixait son regard d’un bleu profond, extraordinaire. J’avais la sensation qu’il voulait me parlait, mais ce ne devait être qu’une idée, ses lèvres ne bougeaient pas. Nous sommes restés une bonne minute comme çà. Je ne sentais même plus le froid, je n’entendais plus les badauds crier et chanter. J’étais comme happé par cet homme. Puis retrouvant un peu de lucidité, je lui demande si il n’avait pas froid. Ses yeux se firent plus gros, un bout de sa langue dépassa de sa bouche, mais pas un mot n’en sortit.
Vous avez froid, dis-je en insistant.
L’homme resta muet. Je m’approche un peu plus de lui, et lui touche les mains. Elles sont congelées, son visage aussi. Cet homme est congelé. Il ne parle pas parce qu’il ne peux pas parler, ses lèvres sont gelées. Le pauvre, il faut que je fasse quelque chose je ne peux pas le laisser comme çà, il ne passera pas la nuit. Je regarde autour de moi si, par hasard, quelqu’un pourrait m’aider à lui venir en aide. Mais les gens passent sans même regarder. J’entreprend, donc, tout seul de le prendre par les aisselles pour essayer de le lever. Il est lourd le bougre. Pourtant il n’est pas très gros, mais on dirait qu’il est devenu un bloc de glace. Après un effort, qui pour moi était surhumain, je réussi à le mettre debout. Enfin debout n’est pas exactement le terme approprié. Ses jambes avait gardé leur position. Croisées. Il ne pouvait pas se tenir debout. Je le rassit et commence à lui masser  les jambes pour essayer de les réchauffer. Je le fait avec précaution de peur de lui casser. J’ais l’impression de masser un stalagmite. Une fois ses jambes redevenues normales, j’entreprend de lui masser ses mains et son visage sous les remarques désobligeantes des passants qui nous traitent de «  Petites fiottes « et autres gentils surnom destinés à une certaine catégorie d’homme dont, je tiens à vous le signaler, je ne fais pas parti. Après trois minutes de massages, son visage retrouvent une couleur rosée, ses mains bougent. Il peut esquiscer un sourire et me dit avec difficulté.
Merci.
Ce merci me fait chaud au cœur . J’est l’impression pour la première fois de ma vie d’avoir accompli une bonne action. Je suis un héros. J’ai redonné vie à un être humain. Cette idée me fait sourire.
De rien, lui répondis-je.
Dans mon élan, je lui propose de venir se réchauffer dans un bar en buvant un bon chocolat bien chaud. L’homme acquiesce de  la tête. Je l’aide à se relever, je le couvre avec mon manteau et nous partons en direction du bar le plus proche qui doit se trouver à trois cent mètres environ. Nous marchons lentement. Je le soutiens, il a des difficultés à se mouvoir. Il nous faut un bonne vingtaine de minutes pour accéder à l’estaminet. En entrant le patron nous jette un regard noir. Nous sommes bras dessus bras dessous. Sans doute pense t-il que nous sommes ensemble. Je vais le rassurer tout de suite.
Bonjour, patron cet homme est mal en point, je l’ai trouvé dans la rue, pourriez-vous nous servir deux chocolats bien chauds, s’il vous plait.
Vous avez de quoi payer, me lance t-il sur un ton sec.
Je le rassure et nous nous asseyons à une table près d’un radiateur.
En avalant tranquillement nos boissons je m’inquiète de sa santé.
Vous allez mieux, vous n’avez plus froid.
Ca va mieux, merci.
A ma grande joie, il pouvait me parler.
Vous m’avez fais peur, vous savez. Si je n’étais pas passer par là vous seriez certainement congelé, me vantais-je.
Je vous dois la vie, me dit-il d’une voix très douce.
N’exagérons rien, repris-je très fier.
Je le questionnais pour savoir ce qu’il faisait dans la rue, pourquoi n’était-il pas chez lui.
Je dors dans la rue defuis que j’ai quitté l’hôpital, me renseigna t-il.
Le pauvre il a encore du mal à articuler.
Et depuis combien de temps ? continuais-je
Deux mois.
Je le regardais plein de compassion, cet homme devait avoir une cinquantaine d’années et sa vie ne devait pas être très drôle.
 

n°7343135
troon93
Posté le 04-01-2006 à 16:20:41  profilanswer
 

Stiko >> quelques remarques en vrac :  
 
- Je suis d'accord avec Vacnor pour ce qui est des phrases simplistes qui cassent un peu le rythme. Ce serait pour des enfants de quel age à peu près ?
 
- J'ai un peu du mal à suivre la logique de l'histoire : le directeur du magasin a promis d'offrir un cadeau aux orphelins (un cadeau choisi par eux), alors pourquoi sont ils à se lamenter et à baver devant la vitrine ? Pourquoi pensent ils à leurs économies qui ne sont pas suffisantes pour acheter le jouet ?
 

Citation :

La formidable aventure de Kévin Friman, âgé alors de dix ans et demie, commença le jour où il reçut la plus belle nouvelle de sa vie.  


J'aurais bien vu cette phrase là comme première phrase.
 
- Un truc qui sonne bizarrement : ca se passe visiblement dans un autre monde mais on y retrouve certaines choses de notre monde, dont Noël. JC aurait donc pu naitre dans deux mondes différents à la fois ? Voir une fete aussi importante que Noel dans un autre monde, ca me fait bizarre.
 
- Si effectivement ca se passe dans un autre monde, pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de similitudes avec notre monde quand meme.
 
- Pour finir, qui est Franck ?  
 
 

n°7343319
Sebounette​2
Posté le 04-01-2006 à 16:40:28  profilanswer
 

Voici ma courte (et modeste) contribution
 
 
 
 
Venez
 
Les rues sont désertes depuis longtemps au moment où la petite troupe se glisse vers sa proie. Ils sont une dizaine, à se couler ainsi dans l’obscurité .Les ombres crées par la noirceur de leurs cœurs les enveloppent comme un linceul. Ils auraient pu choisir de ne faire aucun bruit, mais cette nuit leurs vêtements laissent échapper un doux froufrou.
Un vieux chat s’écarte de leur passage en miaulant. Ils ne lui accordent aucun regard. Leurs esprits sont attirés dans une même direction, vers ce cri de désespoir qui les nourrit.
L’immeuble devant lequel ils s’arrêtent est anonyme, bloc gris au milieu de blocs gris, au cœur d’une ville morte dans le cœur des morts. Il me semble toutefois qu’on peut le distinguer grâce à une vieille enseigne lumineuse hors d’usage marquée Droguerie.
Toujours est-il qu’ils sont désormais dans la cage d’escalier. Une vieille dame qui dormait tout près ne résiste pas à leurs manteaux de désespoir. Son cœur lâche et ses cris silencieux rejoignent ceux qui tourbillonnent autour du groupe. Ils s’en délectent un instant mais ils savent que le festin qui les attend là-haut sera d’une toute autre ampleur.
Encore quelques étages et ils seront au 13ème et dernier. Ils s’immobilisent devant une porte aux couleurs passées et hésitent. L’homme a du les sentir, ils ne masquent plus du tout leur présence. Et pourtant, le désespoir ne s’est pas mué en terreur comme cela se produit invariablement. Enfin, la porte s’ouvre et ils entrent.
Je n’ai pas peur, ils sont là pour moi. Ils ont enfin répondu à mes appels.

n°7343376
troon93
Posté le 04-01-2006 à 16:48:36  profilanswer
 

Tenaka >>
 
- Pour l'introduction, moi elle m'a plutot fait rigoler que flipper... En fait, j'ai du mal à y croire : le gars a une épée, donc à priori c'est pas pour rien qu'il l'a. Et là, il est dans une foret, a avoir peur du moindre bruit et à s'enfuir comme un poltron. Bon, pourquoi pas, mais alors il faudrait plus de détails, d'explications sur ce qui peut causer une telle peur à un gars qui a une épée.
 

Citation :

Alors ne demeurait plus que le frottis des feuilles.


 
elles vont chez le gynéco les feuilles ?? :lol:  
 

Citation :

je posai la main sur mon épée. Glaciale, elle me piqua le bout des doigts.


 
Tel que je m'imagine tenir une épée glaciale, moi elle me piquerait tout l'intérieur de la main, pas que le bout des doigts...
 

Citation :

Je fis tourner ma tête, j’ai mal au cou, j’avais mal dormis.


 
Passé simple, présent et plus que parfait dans la meme phrase, je sais pas si c'est très correct.
 
- Je trouve que la description (et l'histoire) du fort tombe a un mauvais moment et on se demande pourquoi le narrateur en parle à ce moment là. On a envie de sauter le passage pour savoir ce qui va se passer, plutot que de connaitre l'histoire du fort.
 

Citation :

et fila direct vers la cour.


 
ca fait langage "parlé" (et parlé "jeune banlieusard" meme) plutot qu'écrit. Dans un dialogue, on peut dire "tu vois quoi ?! chuis allé le voir direct, quoi ?!". Dans une narration, je trouve que ca passe pas.
 
voila, c'est ce qui m'a le plus choquée pour l'instant. j'y reviendrais peut etre plus tard.

n°7343543
Profil sup​primé
Posté le 04-01-2006 à 17:12:08  answer
 

stiko a écrit :

Voilà le début de mon premier chapitre. C’est un livre destiné à la jeunesse, genre fantastique. Qu’en pensez-vous ? (…)


 
De toute façon, je trouve très bien de vouloir s'engager dans l'écriture d'un roman, qui plus est de jeunesse car, selon moi, ce type de roman est beaucoup plus exigent que le roman pour "adultes" car cela nécessite une écriture adaptée sans pour autant verser dans le gnan-gnan. Donc, beaucoup plus de difficultés, plus d'exigences et plus de mérite.
Quant à mon chapitre, je suis sincèrement désolé pour la torture occasionnée par la longueur de cet humble extrait.  :cry:  
Soyez sûrs que je comprends votre douleur. :)  

n°7343712
stiko
Posté le 04-01-2006 à 17:34:08  profilanswer
 

troon93 a écrit :

Stiko >> quelques remarques en vrac :  
 
- Je suis d'accord avec Vacnor pour ce qui est des phrases simplistes qui cassent un peu le rythme. Ce serait pour des enfants de quel age à peu près ?
                                    A partir de 9 ans.
 
- J'ai un peu du mal à suivre la logique de l'histoire : le directeur du magasin a promis d'offrir un cadeau aux orphelins (un cadeau choisi par eux), alors pourquoi sont ils à se lamenter et à baver devant la vitrine ? Pourquoi pensent ils à leurs économies qui ne sont pas suffisantes pour acheter le jouet ?
                            Désolé, mais la suite du texte répondra à cette question.  

Citation :

La formidable aventure de Kévin Friman, âgé alors de dix ans et demie, commença le jour où il reçut la plus belle nouvelle de sa vie.  


J'aurais bien vu cette phrase là comme première phrase.
 
                                       Voilà mon problème. Je n'arrive pas à trouver un bon début accrocheur. J'avais d'abord commencé par cette phrase, mais j'ai vite changer d'avis, pensant que c'était trop "Stéréotypée".
 
- Un truc qui sonne bizarrement : ca se passe visiblement dans un autre monde mais on y retrouve certaines choses de notre monde, dont Noël. JC aurait donc pu naitre dans deux mondes différents à la fois ? Voir une fete aussi importante que Noel dans un autre monde, ca me fait bizarre.
 
- Si effectivement ca se passe dans un autre monde, pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de similitudes avec notre monde quand meme.
 
                                            Oui, ça se passe dans un autre monde mais qui ressemble très fort au notre.  
- Pour finir, qui est Franck ?

 Désolé, c'est une erreur de ma part. C'est bien Kévin.


Message édité par stiko le 04-01-2006 à 17:44:29
n°7343744
stiko
Posté le 04-01-2006 à 17:39:54  profilanswer
 

Au fait, merci à Vacnor, troon93 , et skybabybel  pour vos remarques. :jap:  Si vous en avez d'autres, je suis preneur!  :bounce:  

n°7343998
Profil sup​primé
Posté le 04-01-2006 à 18:13:25  answer
 

-> troon 93

Citation :


 
- Pour l'introduction, moi elle m'a plutot fait rigoler que flipper... En fait, j'ai du mal à y croire : le gars a une épée, donc à priori c'est pas pour rien qu'il l'a. Et là, il est dans une foret, a avoir peur du moindre bruit et à s'enfuir comme un poltron. Bon, pourquoi pas, mais alors il faudrait plus de détails, d'explications sur ce qui peut causer une telle peur à un gars qui a une épée.


ok c'est noté, je vais revoir cela en modifiant des descriptions.
 

Citation :

elles vont chez le gynéco les feuilles ??  


 :lol: ouais je voulais mettre frottement  :o  
 

Citation :

Citation :

je posai la main sur mon épée. Glaciale, elle me piqua le bout des doigts.


 
Tel que je m'imagine tenir une épée glaciale, moi elle me piquerait tout l'intérieur de la main, pas que le bout des doigts...


 
Je vais modifier, c'est vrai que c'est pas très logique.
 

Citation :

Citation :

Je fis tourner ma tête, j’ai mal au cou, j’avais mal dormis.


 
Passé simple, présent et plus que parfait dans la meme phrase, je sais pas si c'est très correct.

Je n'en sais pas plus que toi mais en lisant la phrase je n'ai pas trouvé que cela faisait bizarre.
 

Citation :

- Je trouve que la description (et l'histoire) du fort tombe a un mauvais moment et on se demande pourquoi le narrateur en parle à ce moment là. On a envie de sauter le passage pour savoir ce qui va se passer, plutot que de connaitre l'histoire du fort.


 
J'y ai aussi pensé mais en faisant une courte description je me suis dit que ça irais. :sweat:  
 

Citation :

Citation :

et fila direct vers la cour.


 
ca fait langage "parlé" (et parlé "jeune banlieusard" meme) plutot qu'écrit. Dans un dialogue, on peut dire "tu vois quoi ?! chuis allé le voir direct, quoi ?!". Dans une narration, je trouve que ca passe pas.


 :lol: C'est vrai que vu sous cet angle ! :lol:  je vais changer tout de suite :D  
aussitôt ça devrai aller ?
 

Citation :

voila, c'est ce qui m'a le plus choquée pour l'instant. j'y reviendrais peut etre plus tard.


 
Merci pour la remarque c'est déjà pas mal. :jap:
 
J'ai trouvé que

Citation :

une âme de guerrier inné

ça faisait vraiment trop exagéré alors j'ai retiré.


Message édité par Profil supprimé le 04-01-2006 à 18:21:44
n°7345586
Profil sup​primé
Posté le 04-01-2006 à 21:12:48  answer
 

Voici la nouvelle version (j'ai essayé de tenir compte de toutes les remarques) avec la suite (pas bien grande la suite j'ai pas trop eu le temps...) :  
 
 
 
INTRODUCTION
 
 
 
 
Il faisait froid. Un froid qui vous prend jusqu'à la moelle. Mon souffle produisait de la buée, je ne sentais plus les extrémités de mes doigts et mes pieds étaient comme gelés. Un vent glacé faisait légèrement bruisser les frondaisons et me cinglais le visage. La nuit enveloppait la montagne, elle était sombre. D’épais nuages cachaient  la lune. Je me sentais mal, cette ambiance me troublait, je stressais. Malgré cette froidure de la sueur gouttais sur mes tempes. Plus j’avançais dans cette satanée forêt et plus la peur grimpait en moi. Certains la disaient hantée durant certaines nuits, je ne les ai jamais crus… C’était la première fois que je m’y enfonçais si loin, je m’étais perdu et je n’avais aucunes traces de mes compagnons. La densité des feuillages m’empêchait de me repérer. Des buissons feuillus encombraient ma route, je passai à travers, m’éraflant le visage avec des ronces. J’écarta une petite branche souple quand soudain j’entendis des bruits de pas sur des feuilles sèches. Aussitôt je m’accroupis, lâchant ma branche. Les bruits de pas cessèrent. Alors ne demeurait plus que le frottement des feuilles. Les yeux écarquillés je scrutais la forêt sans rien discerner d’autre que le contour des arbres et les ténèbres. Mon cœur battait fort. La main dessus, j’essayais tant bien que mal de maîtriser mon pouls, tout en continuant à examiner le bois. Tandis que la panique redescendait en moi, je me redressai, lentement et silencieusement. « Crac !»Le bruit me fit sursauter, instinctivement je posai la main sur mon épée. Glaciale, elle me piqua la main. Tous les sens aux aguets je tournais la tête de tous les cotés. « Ne pas s’affoler, murmurais-je, ce n’est qu’un animal. » J’étais loin d’en être persuadé. Je héla : « Sieven ! C’est toi ? », pas de réponse…  C’est alors qu’un souffle lent et rauque se fit entendre derrière moi. Je fis volte face, l’épée dégainée, j’avançai de quelques pas prudents vers l’origine du bruit et décrochas un coup de lame ayant pour seul effet d’abattre une branche et de provoquer l’envol de corbeaux. Le souffle quant à lui était toujours là. Je frémissais de froid, la main crispée sur mon épée. Une lueur  perça à travers les ramures, et je distinguai un reflet suintant dans les fourrés ; la lueur s’agrandit pour laisser entrevoir un œil, un œil rouge. Il me scrutait… La frayeur m’envahit : un Ylian ! Mon cœur s’accéléra, je reculai, percutai une racine puis m’enfuyais a travers la forêt. Je courrais à perdre alène, les branches basses me fouettant le visage. Je mis l’épée en travers de ma figure et continua à cavaler sans me retourner. Des troncs d’arbres morts apparaissaient au dernier moment sur ma route, me faisant trébucher. Le vent gelé me donnait des larmes aux yeux, me brouillant la vue. Je passai un ruisseau et tenta un coup d’oeil à ma droite. J’entraperçus une ombre qui courait, sur deux pattes. Je crus que mon cœur allait lâcher, il battait trop vite, bien trop vite. Je ramenai mon regard devant moi, je ne voyais pas la fin du bois, ne désespérant pas, je poursuivis ma course effrénée à travers ruisseaux gelés et branchages. Peu à peu ma vue devenait de plus en, plus trouble, l’air me manquait, ma respiration fut saccadée puis se bloqua de nouveau. Le vertige me saisit alors, je vacillai et puis chuta. Ma tête heurta brutalement le sol, mon épée partit dans les taillis. Sonné, je n’arrivais pas à me relever.  Je ramenai les mains en avant, tâta ma tête à la recherche d’une blessure. Elles étaient chaudes et paraissait plus grosses et velues. Mon corps me faisait mal de partout.  J’hurlai et, avant de m’évanouir je distinguai une forme imposante et haute qui approchait et toujours ce regard…, puis tout fut noir.
 
 
 
CHAPITRE 1 :
 
 
Des tintements d’épées retentissaient dehors, par séries, des coups secs et bruyants qui résonnaient dans la cour. Je m’éveillai. Mes yeux me piquaient, je les ouvris, un plafond de bois apparus. Le dortoir, je suis au dortoir « oui, normal… »chuchotais-je. Je me redressai sur mon lit, les coudes sur le matelas rembourré de paille. Et scrutai la pièce : il n’y avait personne, la chambrée était vide et on ne m’avait pas réveillé ... étrange. Je fis tourner ma tête, mal au cou, j’avais mal dormis. Je m’étirai et plongeai ma figure entre mes mains « Pourquoi ce malaise ? Qu’avais-je fais hier, ou cette nuit ? Pourquoi je ne me rappelais plus de rien ? » Je tentais en vain de me souvenir de la veille au soir de ce qui m’est arrivé au point que je n’ai plus aucunes brides de souvenirs. « Une bonne cuite ? »supposais je. Non, pas possible, nous n’avions pas eu de permission hier, de plus je m’en serais, un minimum soit-il, souvenu. Je me levai et enfila les vêtements déposés à mon intention en bout de lit. Ce n’étais pas les miens, n’ai pas cherché à comprendre pourquoi… Me suis dirigé vers l’escalier, mal réveillé, d’un pas peu assuré. Rendu en bas, la première personne que je croisai fut Vadrek qui courrait une selle dans les bras. Il stoppa sa course en me voyant :
« Chalas ! Enfin réveillé ! Vas vite voir le lieutenant, il veut te parler.
- De suite ?  
- L’a dit de t’envoyer le voir dès que tu serais réveillé.  
- Ca va barder…
- Non je pense pas, il avais plutôt  l’air inquiet quand il nous a parlé de toi », répliqua-t-il en fronçant les sourcils.  Il marqua un léger temps d’arrêt, il avait l’air de cogiter en me regardant.  
« Bon, j’y vais, plus tôt sera le mieux.»  Je lui adressai un sourire gêné et fila direct vers la cour. Je traversai les couloirs sombres de la Grande Tour en trottinant, les pierres massives défilaient  à droite à gauche, polies par l’usure.  
J’arrivai à l’extérieur. Un ciel dégagé s’offrit à moi et un soleil bien présent illuminait toute la place, je fronçai les sourcils, avant de rapidement m’habituer à cette clarté.  
La cour s’étalait devant moi, recouverte de pierres dont les interstices laissaient parfois place à des brindilles d’herbe. Malgré qu’elle soit cerclée d’hautes et larges murailles, de part son ampleur le sentiment d’enfermement ne transparaissait pas. Des râteliers d’armes se tenaient à l’entrée, des mannequins de paille se dressaient à gauche de la cour, quelques hommes s’entraient à frapper à l’épée, enchaînant parades et coups d’estoc, tandis que d’autres amélioraient leur visée. A droite, la scène classique d’une matinée à la Grande Tour : les  lieutenants de chaque escouades s’affairaient à crier sur leurs hommes à l’entraînement. Quotidiennement, le matin nous avions le droit, tous sans exceptions, de nous coltiner une série d’exercices physiques et de maîtrise au maniement des armes. Le fait que j’y ai d’ailleurs échappé ce matin me perturbait tout au plus. Je me dirigeai alors plus promptement vers Daegan, notre lieutenant. Lorsque j’arrivai à hauteur de notre escouade il m’aperçu, je m’apprêtai à lui présenter des excuses quand il m’arrêta d’un signe de main. Il affecta un sergent à la tête de la troupe pour continuer l’entraînement, et me fit signe de le suivre en silence. J’obtempérai et marchai derrière lui, en me mordillant la lèvre, je le sentais mal ce coup là. On traversa la cour, et il pénétra dans la bâtisse que je venais de quitter. Il avançait vite, et au deuxième escalier que l’on prit je commençai à avoir le souffle court, il le remarqua et me jeta un coup d’oeil : « On manque d’entraînement soldat ? » Me dit-il un léger sourire sur le coin de la bouche. Je lui rendis maladroitement, et rendu en haut je fus content de ne pas avoir de pointe de côté. Au bout d’un petit couloir on parvint à un porte sur laquelle était clouée une plaque de métal : « Lieutenant Daegan ».
On entra dans son bureau et il me présenta une chaise bancale en face de lui.  
Il posa bruyamment les mains sur la table et me regarda dans les yeux :
« Où t’étais hier soir ?  
- Aucune idée, il fronça les sourcils, vraiment mon lieutenant je n’en sais rien.
- Ah… tu ne te souvient de rien… c’est embêtant ça. Son ton en disait beaucoup.
- Mais c’est la vérité mon lieutenant, moi-même j’en sais sûrement moins que vous !  
- Hum…, il soupira légèrement. » J’ai dus être crédible ou étais-ce simplement parce qu’il me connaissait bien, toujours est-il qu’il avait l’air de me croire. Il  inclina son regard puis le remonta vers moi, j’haussai les épaules. Il ramena sa chaise plus près de son bureau et continua :
-  De quoi te rappelles-tu de ta journée d’hier ?  
- Eh bien…, je regardai le plafond, on m’avait envoyé avec Sieben, Orases, et…Kharas il me semble. Il acquiesça et m’invita d’un signe de tête à continuer. On devait partir en reconnaissance dans la forêt de Troski parce que les sentinelles percevaient deux feux de camps, ou un seul, je ne sais plus exactement. On s’est enfoncé dans la forêt, nous sommes séparés afin de procéder à une reconnaissance plus discrète, et… c’est à partir de là que je ne me rappelle plus de rien.
- Et… c’est tout ? s’étonna-t-il.
- Je vous avais prévenu….Une question me taraudait l’esprit et je ne me pu m’empêcher de la poser : Comment m’avez-vous retrouvé ?  
- Ce matin l’absence du rapport de reconnaissance sur mon bureau m’a tout d’abord énervé, puis j’ai été me renseigner auprès des gardes de nuit afin de savoir si vous étiez ou non rentrés. « Non » m’ont-ils répondus  « Mais les feux se sont éteints après plusieurs hurlement de loups. » De toute évidence il vous était arrivé quelque chose. J’envoyai donc une escouade à votre recherche dès que l’aube fut apparue. » Il marqua une pause et du regard je l’empressai de continuer : « Les dépouilles de Sieben et Kharas ont été découvertes pratiquement à l’entrée de la forêt…entièrement  déchiquetées, sûrement par des loups car des traces de crocs et de griffes apparaissaient à plusieurs endroits. L’escouade n’a pas réussie à retrouver Orases, aucune trace de lui, dit-il en secouant la tête. Quant à toi Chalas, tu as aussi été retrouvé en piteux état. » J’écarquilla les yeux :  
- Hein ? lâchais-je d’un air niait.
- Tes vêtements demeuraient en lambeaux, et des blessures de toute sorte zébraient ton corps. Ce qui a parut curieux c’est que malgré le froid et le vent tu avais un pouls normal et une peau chaude. Une fois rapatrié ici, on t’a confié au médecin, Elnarc. Tes blessures provenaient en fait pratiquement toute de lames. Environ deux heures après Elnarc nous a assuré que la plupart de tes plaies s’étaient déjà refermées, jamais il n’avait vu ça de toute  sa carrière, un homme ne guérit pas aussi vite… »
 
 
 

n°7347836
blougou
Posté le 05-01-2006 à 00:53:21  profilanswer
 

(voici un chapitre qui a un sujet bien precis, meme s'il est pris vers le debut du roman. Pour situer, le roman parle simplement du fait que j'ai decidé d'ecrire un livre, et en route simone. Le reste est sur mon blog, cf signature)
 
________________________________________________________
 
Oui donc c’est bien beau de parler de mon passé, mais revenons au présent proche : mon disque. Ce qui est par conséquent chouette avec Internet, c’est que du coup vous avez bien plus de critiques à découvrir (j’entends par critique un apport positif ou, sait-on jamais, négatif au sujet de mon disque, que ce soit par le biais d’une chronique ou, pire que tout, sur un forum de discussions (il faut souvent remplacer ‘discussions’ par ‘échanges obtus et virulents d’opinions’)). Je ne demande qu’à être détaché de toutes ces sornettes, mais que voulez-vous, je suis à fleur de peau, et l’avis d’autrui avait tendance (j’utilise l’imparfait car à présent j’ai de la bouteille, je sais faire face, je suis un véritable roc à l’intérieur) à m’importer bien plus qu’il ne l’aurait dû (j’ai donc pris en compte les conseils que j’allais me donner avant même de les énoncer, c’est dire si je le pense). Bref, on en lit des vertes et des pas mûres. Que ce soit élogieux ou non, c’est souvent complètement à côté de la plaque. J’ai ainsi pu lire que je devais être complètement drogué à de nombreuses substances hautement illicites dont l’usage est hautement réprimandé par le pouvoir en place, dans quelque pays que ce soit, l’air hagard devant mon ordinateur lorsque j’ai composé cette musique. J’ai surtout pas voulu leur briser l’image qu’ils avaient de moi, mais la vérité c’est que j’ai cette névrose totalement obsessionnelle qui m’empêche d’ingurgiter quoique ce soit qui pourrait, quelque soit la quantité, me rendre malade. Oui bon je peux pas non plus être parfait, ça va. Et c’est pas tous les jours facile, car du coup je suis obligé d’expliquer à ceux qui rêvaient pourtant de partager avec moi cette bouteille de Vodka au rapport qualité prix irréprochable, allez, rien qu’un peu, juste pour trinquer, vazy fais pas ta gonzesse, que non, je ne suis pas un ancien alcoolique et que non, ça n’a rien à voir avec une quelconque foi, même si je dois bien admettre que j’ai l’air d’avoir une aura particulièrement forte par moment.
 
Je sens que ce point vous intrigue, je vais donc développer un peu (de rien). Avant, je buvais, comme tout adolescent qui non seulement se cherche un peu, mais qui en plus se respecte. Evidemment, à ce moment souvent douloureux et riche en expériences qui vous écrasent de tout leur poids, on ingurgite un peu tout et n’importe quoi, avec une prédilection, et ça je ne saurais l’expliquer que par le rapport quantité/prix, pour cette bière qui commence par un K et finit irrémédiablement par un sale goût sur le palais. Alors on boit, on rigole, on s’adonne à des jeux ludiques (jeu de la canette, tequila paf, montre moi la tienne et je te montrerai la mienne (à moins que je confonde), et j’en passe) et, avant même qu’on s’en rende compte, on est mal, on va dans un coin de la pièce (de préférence près des toilettes) et surtout, surtout on ne bouge plus, le sol bouge assez tout seul comme ça. Je ne sais pas trop ce qui a été le déclic, mais du jour au lendemain je me suis rendu compte que je préférais aller bien que d’avoir l’estomac retourné (si j’en crois les statistiques, je fais partie des très rares (névrosés chroniques) à être parvenu à cette conclusion), avec cette sensation pas très nette qui se situe pile poil entre le vomira et le vomira pas. Si encore on était fixé dès le début, je dis pas, mais cette attente insupportable, je dis non. Là où tout devient un peu dérangeant c’est que ça a pris une dimension un peu surréelle, c'est-à-dire que bien que n’ayant jamais franchi ce point de non retour évoqué plus haut (en gros j’ai jamais été malade au point de vomir mes mélanges alcooliques. Je pense que des années passées à la cantine ont aidé mon estomac à se forger une santé de fer), je suis tout de même persuadé que la moindre goutte d’alcool me plongera dans un coma éthylique profond. Et encore, le coma est le meilleur des cas, au moins le coma c’est juste une lumière au bout du tunnel et on se préoccupe de rien d’autre, alors que le stade avant c’est l’agonie et le temps passé à genoux par-dessus la cuvette (où le premier sac a main venu). Et c’est valable aussi bien pour une gorgée de cidre, que pour du vin, de l’alcool plus fort, ou le simple fait de savoir qu’il y a dans ce dessert un ersatz d’alcool d’amandes de toute façon évaporé à la cuisson (qu’ils essaient de me faire croire, mais je ne suis pas dupe, juste un  peu fou).


Message édité par blougou le 05-01-2006 à 00:54:59

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http://blog-eponyme.over-blog.com/
n°7348770
troon93
Posté le 05-01-2006 à 08:23:33  profilanswer
 

didpat >>
 
- un truc tout bete : met des tirets devant les dialogues, ce sera plus facile a lire
 
- sur l'histoire en elle meme : j'ai l'impression que tu écris ce qui t'arrange en tant qu'auteur plutot que ce qui se passerait dans la vie réelle. C'est dommage car cette impression gache tout.
 

Citation :

il fait un froid de canard. Pourquoi de canard, d’ailleurs. Pourquoi pas d’oie, de kangourou ou bien de cheval. J’en sais rien et puis de toute façon je m’en fous. Il caille et peu importe de quelle bestiole.


 
le problème, c'est que moi aussi (en tant que lecteur) je m'en fous... si en plus tu viens confirmer qu'on s'en fout, c'est ptet pas la peine de mettre ces phrases là...

n°7350780
Sebounette​2
Posté le 05-01-2006 à 15:21:44  profilanswer
 

Personne pour lire mes 3 lignes ?  :D

n°7350996
stiko
Posté le 05-01-2006 à 15:50:58  profilanswer
 

Sebounette2 a écrit :

Personne pour lire mes 3 lignes ?  :D


 
Je trouve que c’est assez bien construit. Je trouve le style agréable, avec un vocabulaaire assez plaisant; l’intrigue est captivante: on veut savoir ce qui va se passer ensuite…Mais je ne peux rien dire de plus, par manque d’éléments : c’est trop court ! Poste, si tu souhaites recevoir plus de remarques de ma part  :jap: (et des autres),  un extrait ni trop long ( pas comme skybabybel   :D ) , mais  ni trop court ( comme ton ancien extrait ).

n°7351832
Profil sup​primé
Posté le 05-01-2006 à 17:45:40  answer
 

stiko a écrit :

Poste, si tu souhaites recevoir plus de remarques de ma part  :jap: (et des autres),  un extrait ni trop long ( pas comme skybabybel   :D ) , mais  ni trop court ( comme ton ancien extrait ).


 
J'ai retenu la leçon.  
La prochaine fois que je posterais un chapitre, s'il est vraiment trop long, je le posterais en plusieurs fois.  
Ca commence mal, je vois que mon chapitre est très impopulaire. Faut-il en :lol: ou en  :cry: ?
 

n°7351841
stiko
Posté le 05-01-2006 à 17:47:05  profilanswer
 
n°7351856
Profil sup​primé
Posté le 05-01-2006 à 17:49:12  answer
 


 
Je pense aussi
M'enfin...

n°7354321
melgre
Posté le 05-01-2006 à 23:55:07  profilanswer
 

Bonjour skybabybel,
Je viens souvent sur le forum pour lire et aujourd'hui j'ai enfin décidé de m'inscrire et de te faire part de mes remarques si cela peut t'aider. J'ai remarqué que plusieurs personne font des erreurs de temps de verbe lorsqu'il écrive. Ton texte est très bon mais tu pourrais facilement l'améliorer en corrigeant le temps de tes verbes... Regarde la différence :
tu as écrit :
Il n’eut pas le temps de finir. Une masse énorme se jeta sur lui et le plaqua au sol. Il hurla à pleins poumons. Sarah distinguait bien la scène. Elle vit la créature s’acharner sur le pauvre homme. Elle vit ses griffes, longues et tranchantes, ainsi que ses ailes qui lui donnaient une envergure gigantesque. Elle vit tout cela, mais ce qui la frappa (et lui fit battre son cœur encore plus fort) fut ses yeux.
 
Il serais plus intéressant de garder le même temps de verbe et de faire en sorte que l'action se déroule au moment de la lecture exemple :
 
Il n’avait pas fini qu'une masse énorme se jetait sur lui et le plaquait au sol. Il hurlait à pleins poumons. Sarah distinguait bien la scène. Elle voyait la créature s’acharner sur le pauvre homme. Elle voyait(répétif) ses griffes, longues et tranchantes, ainsi que ses ailes qui lui donnaient une envergure gigantesque. Elle voyait (répétitif) tout cela, mais ce qui la frappait (et (j'enleverai le lui) faisait battre son cœur encore plus fort) était ses yeux.
 
On se sent beaucoup plus dans l'action du moment ainsi...

n°7354403
melgre
Posté le 06-01-2006 à 00:05:43  profilanswer
 

Pour faire suite à mon message ci-haut. skybabybel, je te conseille de déterminer à quel temps est-ce que tu veux que ton histoire se passe et évite de le changer pour conserver une certaine constance.
autre  exemple : (avec plein de temps de verbe mêlé )
Sarah se rapprochait(passé) et se dit(présent) : « C’est un homme. Papa ? » L’homme était frêle, maigre et de taille moyenne. Pas une stature imposante. Pas le genre à débouler dans les rues sinistres, se jetant sur ses pauvres victimes désarmées et leur infligeant toutes sortes de coups et tortures. Non, vraiment pas le genre. Elle tenta(futur) une approche primitive :  
 
il serait plus beau d'uniformiser tes temps :
 
Sarah se rapprochait et se disait (ou en se disant) : « C’est un homme. Papa ? » L’homme était frêle, maigre et de taille moyenne. Pas une stature imposante. Pas le genre à débouler dans les rues sinistres, se jetant sur ses pauvres victimes désarmées et leur infligeant toutes sortes de coups et tortures. Non, vraiment pas le genre. Elle tentait une approche primitive :  
 

n°7355699
troon93
Posté le 06-01-2006 à 08:44:01  profilanswer
 

melgre >> je suis pas trop d'accord avec toi...
 
dans ton 1er message, honnetement je préfère la version de skybabybel et (en tant que lecteur) je me sens beaucoup plus dans l'action en lisant du passé simple que de l'imparfait.
 
dans ton 2ème message, idem. De plus, tu indiques : "se dit(présent)" et "elle tenta(futur)". Alors que pour moi, les deux verbes sont au passé simple :non:

n°7356399
Profil sup​primé
Posté le 06-01-2006 à 11:31:38  answer
 

Merci d'abord à melgre pour ses remarques, et qui a eu le courage de tout lire.  
Pour ce qui est des temps, j'utilise généralement le passé simple et l'imparfait en les adaptant à la situation (imparfait pour la description, passé simple pour l'action...).  
Merci pour les répétitions du verbe voir que je n'avais pas vu.
Pour ce qui est du premier passage (bien que ce soit un avis subjectif), il me semble que le passé simple est meilleur, car scène d'"action".  
Pour ce qui est du second passage, "se dit" est au passé simple. C'est vrai que ça peut porter à confusion puisqu'ici le présent et le passé simple sont identiques.  
Pour le verbe tenter, c'est effectivement du passé simple, car au futur ce serait tentera.  
 
Je vais tenir compte de tes remarques, notamment sur les temps des verbes et sur les répétitions. Merci de m'avoir fait remarquer que le lui de "lui fit battre son coeur" était superflu. Je ne l'avais pas vu.  
 
Quant à troon 93, s'il a lu le chapitre, qu'en penses-tu?

n°7356628
troon93
Posté le 06-01-2006 à 12:05:18  profilanswer
 

Bah comme je te l'ai déjà dit plus haut, j'ai pas tout lu car je pense que tu pourrais dire la meme chose en beaucoup plus court. En fait il m'a suffit de lire en diagonale pour comprendre le principal de l'histoire (ce qui se passe en gros, car c'est ce qui nous intéresse au final). Tu le dis toi meme, tu as tendance a te répéter et à dire la meme chose de 36 facons différentes. Un exemple :  
 

Citation :

Combien de temps avait-elle couru ? Un quart d’heure ? Trente minutes ? Une heure entière ? Ou peut-être simplement cinq petites minutes ? Elle n’avait plus du tout la notion du temps.


 
alors que tu pourrais dire par exemple :  
 
Combien de temps avait-elle couru ? Cinq minutes ? Une heure ?  Elle avait complètement perdu la notion du temps.
 
Et c'est tout le chapitre comme ca, donc moi j'aurais envie de tout dégrossir a la hache

n°7357712
Profil sup​primé
Posté le 06-01-2006 à 14:40:43  answer
 

troon93 a écrit :

Bah comme je te l'ai déjà dit plus haut, j'ai pas tout lu car je pense que tu pourrais dire la meme chose en beaucoup plus court. En fait il m'a suffit de lire en diagonale pour comprendre le principal de l'histoire (ce qui se passe en gros, car c'est ce qui nous intéresse au final). Tu le dis toi meme, tu as tendance a te répéter et à dire la meme chose de 36 facons différentes. Un exemple :  
 

Citation :

Combien de temps avait-elle couru ? Un quart d’heure ? Trente minutes ? Une heure entière ? Ou peut-être simplement cinq petites minutes ? Elle n’avait plus du tout la notion du temps.


 
alors que tu pourrais dire par exemple :  
 
Combien de temps avait-elle couru ? Cinq minutes ? Une heure ?  Elle avait complètement perdu la notion du temps.
 
Et c'est tout le chapitre comme ca, donc moi j'aurais envie de tout dégrossir a la hache


 
Ta méthode me semble un peu barbare. Peut-être que débroussailler un peu serait mieux. :)  
C'est vrai que je vais tâcher de trouver un juste milieu dans mes futurs extraits (s'il y en a). De toute façon, si je vois que je ne peux vraiment pas raccourcir, je le posterais en plusieurs fois.
Donc, ni trop court ni trop long. Merci à toi et à melgre pour vos conseils.
D'autres critiques ?  

n°7360390
didpat
si on veut on peut
Posté le 06-01-2006 à 20:00:02  profilanswer
 

troon93 a écrit :

didpat >>
 
- un truc tout bete : met des tirets devant les dialogues, ce sera plus facile a lire
 
- sur l'histoire en elle meme : j'ai l'impression que tu écris ce qui t'arrange en tant qu'auteur plutot que ce qui se passerait dans la vie réelle. C'est dommage car cette impression gache tout.
 

Citation :

il fait un froid de canard. Pourquoi de canard, d’ailleurs. Pourquoi pas d’oie, de kangourou ou bien de cheval. J’en sais rien et puis de toute façon je m’en fous. Il caille et peu importe de quelle bestiole.


 
le problème, c'est que moi aussi (en tant que lecteur) je m'en fous... si en plus tu viens confirmer qu'on s'en fout, c'est ptet pas la peine de mettre ces phrases là...


 
troon93>>
 
Déjà merci de m'avoir lu. Ensuite tu as évidemment raison pour les tirets. Je n'en ai pas mis car ce n'est qu'une ébauche, j'ai un peu mis tout en vrac. Je modifierais. Sinon je ne raconte pas spécialement la vie réelle et c'est dommage que tu es cette impression.
Pour le froid de canard tu as sans doute raison, j'ai juste voulu intégrer un peu d'humour.
 
Voilà. En dehors de çà j'espère que tu n'as pas trouvé çà trop mauvais.
 
A plus.

n°7362601
Borabora
Dilettante
Posté le 07-01-2006 à 00:08:56  profilanswer
 

didpat a écrit :

Sinon je ne raconte pas spécialement la vie réelle et c'est dommage que tu es cette impression.


C'est justement ce qui m'a gêné, le côté irréel de ce qui est raconté. Mais c'est peut-être voulu, et ça va continuer sur une fable (genre le clodo est un génie qui va lui exhaucer 3 voeux... :D ) ?
 
A part ça, c'est vraiment lourd, il faut tailler et retailler. La dernière phrase bat tous les records : "sa vie ne devait pas être très drôle". Non, sans blague ?  ;)
 
Evite aussi les anachronismes, puisque tu as choisi l'année 1958 (très belle année, soit dit en passant  :D ) pour ton histoire. Personne ne porte encore de T-Shirts à cette époque. C'est le maillot de corps (le tricot de peau, le marcel...). Un contremaître qui reste 3 mois au chômage, c'est une situation assez extraordinaire. Et s'il a 15 ans de boîte, cela veut dire qu'il a été embauché en... 43, soit en plein milieu de la guerre. Inutile de te dire que les embauches dans les usines de fabrication de boîtes de camembert, surtout d'hommes de 30 ans, c'était assez peu courant.  ;)


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°7367077
troon93
Posté le 07-01-2006 à 18:19:41  profilanswer
 

Citation :

Ta méthode me semble un peu barbare. Peut-être que débroussailler un peu serait mieux. :)  


 
oui, dégrossir, débroussailler, l'idée est la même... Quand je dis a la hache, je veux dire que tu peux facilement en enlever la moitié sans que ca change l'idée principale.
 

Citation :

Sinon je ne raconte pas spécialement la vie réelle et c'est dommage que tu es cette impression.


 
je me suis mal exprimé. en fait, je suis d'accord avec borabora : tu peux raconter un truc tout a fait irréel, mais il faut que ca reste logique et credible. Par exemple, tu dis qu'on est en 1958, mais rien ne rappelle cette année et tout rappelle notre époque actuelle. Est ce qu'en 1958 ils allaient déjà sur les champs élysées pour feter le nouvel an ? Ce qui m'a le plus gêné, c'est la facon dont le narrateur vient aider le clodo : plusieurs points me gênent :  
 
- moi je ferais comme les autres passants et je ne m'arreterais pas devant un clodo, à moins d'être un professionnel de santé (ou secouriste) qui voit qu'il va vraiment pas bien ou bien une ame très très charitable.
 
- si par miracle je m'arrete et que je veux l'aider : je ne vais certainement pas le toucher et encore moins le masser, mais j'appellerais les pompiers ou le samu... au mieux, je lui mettrais mon manteau sur le dos.
 
- le narrateur n'hésite pas une seconde à masser le clodo, alors que celui-ci peut s'exciter tout d'un coup, sortir un couteau, bref pas apprécier qu'un inconnu se mette a le tripoter comme ca...
 
- ca fait deux mois que le clodo vit dehors, alors pourquoi penser que cette nuit il mourra s'il n'est pas mort les autres nuits ?
 
- si le clodo est vraiment congelé et sur le point de mourir de froid, je ne pense pas que des massages soient suffisants pour le soigner. Encore une fois, la meilleure solution aurait été d'appeler les pompiers ou de l'emmener à l'hopital.
 
Bref, tout ca pour dire que j'ai du mal à "gober" cette histoire, meme si c'est de la fiction

n°7444137
Sebounette​2
Posté le 17-01-2006 à 13:36:48  profilanswer
 
n°7446378
Profil sup​primé
Posté le 17-01-2006 à 18:18:38  answer
 


 
Tout ça, c'est à cause de mon chapitre long, long, long...
Mais il se pourrait que bientôt je poste un chapitre (pas du même roman) moins long que le premier.  :D  
Patience...
The topic is not dead ! :non:  

n°7473134
la louve
Posté le 20-01-2006 à 21:19:22  profilanswer
 

voilà le début de mon deuxième roman qui va s'avérer tellement différent de son prédécesseur.
 
                  opposition.
 
   Chapitre d'introduction.
 
 
   La nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà. Dans le village de Thérys, tout le monde dormait. Seul le bruit des branches crépitant dans les cheminées se faisait entendre. Carmen fut soudain la réveillée. Elle avait un pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Elle se leva lentement pour ne pas réveiller son mari et descendit les escaliers. Ils grincèrent sous ses pas pourtant légers. La bougie qu'elle tenait à la main n'éclairait que faiblement.  
   Elle réalisa alors qu'il faisait froid. Le feu dans la cheminée s'éteignait petit à petit. Elle prit son châle et le posa sur ses épaules. Elle écarta légèrement ses rideaux mauves. Il n'y avait rien dehors excepté le souffle du vent qui balayait les arbres leur donnant l'impression de danser. Ce n'était pas le vent qui l'avait sortit de son sommeil. Non, quelque chose se préparait et elle en était sûre. Elle s'assit sur une chaise et attendit quelques instants. Elle ne devait pas dormir.    
 
   Soudain, elle crut entendre un bruit au loin. Elle se leva et s'approcha de la porte d'entrée. Le bruit se fit plus fort. Elle crut reconnaître des pleurs d'enfant. Elle frissonna: et si à quelques pas de chez elle, un enfant se faisait attaquer par des loups? Elle recula, il était hors de question d'ouvrir la porte même pour aider un enfant, il en allait de sa vie.
   Mais les sanglots se rapprochaient. Cela devait être un enfant d'à peine quatre ans. Elle se rassit et ferma les yeux. Elle ne les rouvrit que lorsqu'on frappa à la porte faiblement. Elle ne savait que faire. Le peu de courage qu'elle avait lui fit ouvrir la porte. Une légère rafale de vent entra à l'intérieur et elle découvrit sur le pas de sa porte, à demi courbée, sa soeur. Surprise, elle lui fit signe d'entrer. Mais la femme refusa secouant la tête. Elle desserra alors les bras et lui montra l'enfant:
" Bonsoir Carmen. Je t'en pris j'ai besoin de ton aide."
   
   Sa voix était faible et du sang coulait de son front. Ermen paraissait tellement vieille. Ses cheveux étaient détachés, chose très rare chez elle. Ils étaient sales et emmêlés. Diverses brindilles d'herbes les parsemaient. Elle avait des ennuis et cela se voyait. Sinon pourquoi au bout de sept ans sans nouvelles, serait-elle là à la porte de sa soeur, un enfant dans les bras?
  Elle portait une longue cape arrachée çà et là montrant ses jambes nues:
" Si j'avais eu d'autres solutions, crois-moi je ne serais pas devant ta porte Carmen. Je sais que cela fait des années que nous ne nous sommes pas vu.
- Alors pourquoi es-tu là? Je regrette mais je ne peux rien faire pour toi Ermen. répondit l'autre sèchement.
- Alors ne le fais pas pour moi mais pour elle."
Elle lui tendis l'enfant qui avait cesser de gémir et qui regardait fixement l'autre femme. Le bébé était aussi sale que sa mère et peut-être même plus. Il avait d'énormes yeux verts qui auraient pu être magnifique si le nourrisson avait été mieux soigné:
" Edward est mort, Carmen. Ils l'ont tué. Je n'en ai plus pour longtemps moi non plus alors ais pitié de mon enfant. Prends-le. Occupes-toi de lui comme si il était le tien. Je t'en conjure Carmen."
   
   Elle plaça le bébé de force dans les bras de sa soeur et ouvrit sa cape, lui révélant une profonde entaille d'où sortait beaucoup de sang. Une fléchette était figée dans sa poitrine. En voyant la blessure de sa soeur, Carmen se retourna. Ses jambes tremblaient toutes seules. Elle avait beau se concentrer, elle n'y arrivait pas. C'était incroyable: sa soeur allait mourir et lui demandait de s'occuper de sa fille. Carmen réfléchit. Elle avait déjà une fille, très belle et douée pour ses trois ans.
Ermen lui prit alors le bras:
" Pour l'enfant, je t'en pris, gémit-t-elle. Elle n'a que trois ans... Elle est tout ce qui me reste... Carmen pour elle...pour Keena."
 
   Sa voix se tut et elle tomba en avant, enfonçant plus profondément la flèche dans sa poitrine, la tuant sur le coup. Carmen était horrifiée. Elle n'avait encore jamais vu quelqu'un mourir et surtout personne de sa famille. Et maintenant sa soeur était là gisant à terre et elle, elle tenait sa nièce dans ses bras. Le bébé avait du sentir la mort de sa mère puisqu'il se mit à pleurer de plus belle, réveillant toute la maison. Quand Jonathan descendit les escaliers et vit sa femme, il ne comprit pas ce qu'il s'était passé. Il l'approcha, la réconforta mais les larmes coulaient sans plus s'arrêter. Il amena alors le corps d'Ermen et le recouvrit . Puis il ferma la porte.
 
 
voilà j'espère que votre lecture sera agréable et que vous pourrez dégager des critiques qui pourront m'aider.


---------------
prends garde à toi
n°7473781
subsk8
c4c4powered
Posté le 20-01-2006 à 22:55:08  profilanswer
 

Elle avait parfois du mal à se réveiller le week-end, et ce n’est qu’en fin de matinée qu’elle ouvrit ses volets, en ce Dimanche de printemps. Les enfants étaient déjà dans le jardin, en train de courir après le labrador, qui adorait jouer avec Peter et Steven. Un bon café l’aiderait à se remettre les idées à l’endroit. La nuit avait été pénible, comme toutes les fois où elle était de garde à l’hôpital militaire. Le poids des années atténuait les émotions, mais les innombrables drames auxquels elle assistait là-bas la touchaient encore terriblement. Encore trois pilotes broyés dans la ferraille hier. Deux étaient déjà morts en arrivant, mais ils ne trouvèrent la paix qu’une fois vidés de leur sang, vaine tentative pour ressusciter le troisième.
«Suzie ! Une guêpe a piqué Peter et il ne veut plus descendre de la balançoire.» Heureusement que les enfants étaient là pour donner un sens à cette vie. Elle pensait au jour où elle était allée les chercher à l’orphelinat, pendant qu’elle désinfectait et pansait la plaie. Deux petites têtes blondes, abandonnées par des parents obnubilés par leurs recherches, qui payèrent de leur vie cette pitoyable tentative d’établir un contact. Elle tenait les scientifiques pour responsables de ce qui était arrivé ensuite. On écoutait toujours les scientifiques, et on rejetait systématiquement les objections des militaires, soi-disant paranoïaques et incultes.  
Au début, le phénomène faisait la une des faits insolites dans les médias. Tous les services gouvernementaux avaient reçu des Snickers® dans leur boîte aux lettres. Les envois concernaient le globe entier, partout des Snickers® avaient été découverts. L’histoire aurait pu en rester là mais ça ne faisait que commencer. Les Snickers® étaient plus nombreux chaque jour, finissant par déborder les services de nettoyage. Bientôt ils jonchaient la voie publique, leur nombre était astronomique. Dès que le Soleil se couchait, chacun d’eux opérait une division sur lui-même, à l’instar des cellules, et les deux parties croissaient jusqu’à former des spécimens adultes. La panique s’emparait des villes, les gens essayaient de les détruire par tous les moyens mais les Snickers® étaient sans cesse plus nombreux. Les scientifiques fournissaient des théories farfelues, mais étaient d’accord pour dire que les intentions des barres n’étaient pas hostiles. Ils préconisaient la communication et le dialogue.
Les choses prirent une tournure différente lorsqu’il fût observé un Snickers® géant en orbite autour de la Lune. Après moult tergiversations, la navette Endeavour fût envoyée là-bas. Les scientifiques envoyèrent des signaux lumineux dans un premier temps, puis tentèrent un contact direct. Ils n’eurent pas le temps d’éviter la cacahuète géante projetée vers eux, Endeavour explosa faisant par la même occasion deux orphelins. A la suite de quoi le Snickers® géant se subdivisa en dizaines de clones qui prirent place au dessus des grandes métropoles terrestres. Du chocolat fondu se déversa sur Londres, Tokyo, Sydney, Paris, Shangai, Moscou, anéantissant toute trace de vie.
Les larmes roulèrent sur sa joue, mais elles n'avaient pas le goût caractéristique des larmes. Elles avaient le goût de Snickers®...

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