double clic Why so serious? | Pierrot le rouge a écrit :
par F.B
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jour 1: 0659
Il était sept heures du matin quand le réveil, de sa profonde agonie, tira Thomas du lit. Ce réveil brutal marqua le réel début de sa vie. Thomas.B avait donc 18 ans le jour de sa nouvelle naissance. Ce ne fut qu'au prix d'un effort considérable qu'il arracha son corps du lit. Il se dirigea alors vers le miroir au regard implacable de la salle de bain. Il s'y planta devant comme pour l'interroger sur l' humeur à adopter aujourd'hui.
- « Comme toujours le syndicat des fabricants de miroirs ne m'épargnera jamais » marmonna t-il en fixant d'un oeil mauvais son reflet qui semblait incrusté sur l'objet. Thomas lui tourna le dos en sachant pertinemment que son reflet resterai encore quelques secondes à le narguer. Ce fut à ce moment précis que sa vie bascula. Instinctivement il se saisi d'une peau d'arbre encore toute sanguinolente de sève, objet que le monde avait unanimement admis comme support pour l'inscription de mots. Et pour la première fois il sentit cette étrange et rare impression de liberté. Il griffonna dans un état de demi-conscience ces quelques phrases:
« A quoi bon être un poète dans un monde refusant la magie de l'inutile, du futile, de tout ce qui colore un peu les sombres jours du quotidien??? C'est sur cette interrogation que débute ma vie. Je parle de la vie que l'on ne mène que pour soi et non plus pour le regard des autres. C'est ce passage vers l'égoïsme qui marque le réel début d'une vie. Aujourd'hui pour la première fois je peut l'affirmer sans l'ombre d'un doute: Je Vis ».
Puis emporté par son élan qu'il aurai volontiers confondu avec du talent, tout en en étant incapable, il entreprit de poser sur papier les idées qui flottaient dans son esprit:
Chapitre 1 « Mon Enfance »
Cette période n'étant pas digne d'être vécu, il vous serait inutile de la lire. Une nuit sans lune assombrie mon sommeil
Je me fuis je te fuis
La maison est vide depuis longtemps
Je peut t'oublier je ne veut plus de toi
Pourquoi es-tu partie sans un baiser?
Le silence lasse mes sens d'une paresse sensuelle, d'une danse sans sens.
joliiiiiii
Fin du chapitre 1... Comme toujours la sacro-sainte muse de l'inspiration s'était enfuie. Pourquoi? Ne suis je pas un hôte suffisamment accueillant pour cette garce.
ponctuation ?
Jour 2: 22.36
Ecrie contre l'oubli, l'oubli de soi, l'oubli des autres, l'oubli du temps.
Ecrire pour abreuver de nos peines les immortels démons sur notre épaule.
Ecrire avec son sang lorsque l'encre manque.
Ecrire sans retenue comme une fuite au-delà de ce monde.
Ecrire tout le temps et dans la caveau continuer.
Ecrire toujours et encore.
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Question au lecteur n°I: « Les mots ont-ils un réel pouvoir d'exorcisme? ou n'ont-ils que l'apparence de celui-ci? »
« Sans cesse à mes cotés s'agite le démon » Ch. Beaudelaire.
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Un jour d'automne alors que j'usai un banc public, j'observais des feuilles kamikazes se jeter des arbres. C'est alors que lassé du spectacle, je sortis de ma poche un livre de quelque conteur de génie. Je fut tiré de la torpeur de la lecture par un jeune que je connaissais, de ceux que l'on appelle des "amis jetables" de ceux dont ont fait usage à défaut de tout autre occupation. Passé la surprise, feinte pour ma part, de cette rencontre inopinée,il me dit: "Mais qu'es-tu en train de faire?" Mécaniquement, sans même remarquer la stupidité de cette question, je répondis que j'étais en train de lire. C'est alors qu'il eu ce mot terrifiant: "Pourquoi?". Le choc de la surprise me rendit muet. C'est alors qu'il me mit le coup de grâce en déclarant: "Ce qui est fait sans but est inutile, il est donc stupide d'agir ainsi." Et il partit en rigolant, me laissant une bien cauchemardesque vision du monde.
style peut être un peu maladroit sur la deuxième moitié du paragraphe, mais peut être est-ce voulu ?
La première censure n'est pas celle que l'on nous impose mais celles que l'on se créée soi même. => y a une confusion singulier/pluriel qui me gêne là
Pour ma part c'est la peur qui m'a longtemps dissuadé de « prendre la plume » ou plus exactement de prendre le clavier. La peur de ne pouvoir écrire quelque chose de digne d'être lu. Puis après, cette terrible angoisse qui survient lorsque l'on a mobilisé notre courage et les poussières de notre égo et que l'on se retrouve devant une feuille qui reste désespéremment blanche...
Ecrire, Toujours Ecrire. Ne rien faire d'autre qu' Ecrire.
Concevoir la vie comme une longue phrase que nos brèves joies ponctuent de trop rares répits.
Que serai-je sans l' Ecriture? Rien.
Que suis-je avec l' Ecriture? Presque rien.
Et si l'attrait de la Vie résidai dans ce « presque »?
A quoi reconnaît-on un bon d'un mauvais écrivain?
A quoi reconnaît-on la qualité de sa production?
Est-ce utile? Non, au diable l'utilité, Vive l'Art Libre.
fin (pour l'instant)
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voilà à peu près pour mes annotations bon je suis loin de me prétendre un grand critique littéraire, je suis même plutôt un "scientifique", mais qu'importe
sur le fond, l'ambiance de l'histoire me rappelle un peu 1984 d'Orwell, que je suis en train de lire, en tout cas sur le thème d'un personnage seul qui prend conscience et se rebelle contre le collectivisme et qui trouve refuge dans l'écriture. ça doit pouvoir donner quelque chose d'intéressant !
sur la forme j'ai un peu du mal à saisir qu'est ce qui fait partie du journal et qu'est ce qui est de la narration extérieure, mais c'est peut être une simple histoire de mise en forme. sinon j'ai trouvé beaucoup de fautes de conjugaison, et une ponctuation assez désastreuse (pas mal de virgules qui manquent), ce qui est assez regrettable surtout que globalement le style n'est pas mauvais !
j'ai essayé d'adopter un 'code' pour mes remarques, gras pour les fautes d'orthographe/grammaire, souligné pour les remarques que je vais développer ici, et italique pour les remarques que j'ai insérées à l'intérieur du texte.
"Il était sept heures du matin quand le réveil, de sa profonde agonie, tira Thomas du lit" => Je dois avouer que je ne comprends pas bien la métaphore de l'agonie du réveil
"Il se dirigea alors vers le miroir au regard implacable de la salle de bain." => A mon avis l'ordre des mots serait à changer, si c'est un effet de style je trouve qu'il n'est pas tout à fait approprié
"Il s'y planta devant comme pour l'interroger sur l' humeur à adopter aujourd'hui." => ici le terme exact serait "ce jour là", aujourd'hui n'étant utilisable que dans le cadre d'un discours au présent (ou éventuellement discours indirect mais ici ça me paraîtrait un peu maladroit). Soit tu passes tout au présent, auquel cas "aujourd'hui" est approprié, soit il faut changer la concordance des temps c'est chiant
"une peau d'arbre" => est-ce une dénomination volontaire ? j'aurais vu ici plutôt "écorce" que "peau", mais c'est possible que ce soit un nom qui s'explique par le contexte de l'histoire...
voilà pour ce que je peux en dire pour le moment, mais continue c'est bien et fais attention à l'orthographe/grammaire/ponctuation Message édité par double clic le 10-08-2004 à 03:48:39 ---------------
Tell me why all the clowns have gone.
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