Oui même si l'auteur est plutôt naïf. Le substitut aussi d'ailleurs. "On est dans le trouble", hummm...
Les pervers ont été "inventés" par les médecins légistes: pédophile, pédéraste, gérontophile, nécrophile, zoophile, fétichiste, travesti, exhibitionniste, voyeur, sadique, masochiste, nymphomane, échangiste, ou encore homosexuel... La liste est longue et changeante. Elle correspond aux aléas moraux de la société et est biaisée non seulement dans ce sens mais dans le sens où il ne s'agit pas d'observations directes sur les sujets. On pensait aussi parfois que les pervers étaient des êtres "sains" (ce qui est logique si l'on ne considère la perversion que comme une déviation morale de la normalité sexuelle) et donc nécessairement "incurables" (puisque pas malades). Cette position a le mérite, pour le moralisateur, de pouvoir édicter une condamnation lui donnant "bonne conscience". En effet, on ne punit pas les malades mentaux dans notre société, enfin, à ce qu'il paraît... Cela m'amène à ce que l'on condamne dans les oeuvres traitant des perversions: à savoir le trouble qu'elles provoquent chez leurs lecteurs. Non pas l'horreur, mais le désir suscité.
Dans le cas qui nous intéresse, ce qui est "intolérable" au censeur moral, ce n'est certainement pas la mise en scène "obscène" d'enfants qui seraient à protéger mais bien plutôt le sentiment que créé l'oeuvre artistique en lui. Il ne s'agit pas de protection de l'enfance mais de protection de la morale. Traduisez: de protection des moralisateurs... Quoi qu'il en soit, la "morale" prend ici la forme, littéralement, d'une rétorsion perverse. Les raisons invoquées ne sont que des faux-semblants destinés à assurer la bonne conscience et la stabilité, l'équilibre psychique, des censeurs (magistrats, policiers, prêtres, psychiatres, ...).
"On est dans le trouble". Traduisez: "on" n'aime pas avoir conscience de sa part de "perversion".