sujet 20- Talbazar
Blanche Neige torchait son quinzième mouflet, au dixième étage de son château ruiné, quand on sonna à la porte de logis. Son prince tocard avait fait de mauvaises affaires avec le marquis de Carabbas, cet escroc, et le couple battait de l’aile depuis longtemps. Blanche Neige laissa tomber Perle de Lune, sa petite dernière, et le choc sur les merveilleuses dalles qui pavaient la salle fut rude.  Blanche Neige  laissa brailler et se précipita pour ouvrir la porte d’entrée couverte de graffitis obscènes, afin de  laisser entrer cette petite lopette de chat botté.  
Sous prétexte de recouvrer une ancienne dette de la part de son maître,  cette créature aussi chafouine que libidineuse venait une fois de plus soumettre son odieux chantage à la pauvre princesse. L’autre lissa sournoisement ses longues moustaches en plissant les yeux, campé sur ses ridicules cuissardes volées à Francis le Naze.  Blanche Neige eut une moue de dégoût en voyant ce chat pervers la reluquer avec avidité, bien qu’au fond d’elle même, satisfaite, elle savait bien qu’elle avait maigri à force de becqueter du 0 %:
-  « Et comment que je me la pète, messire chat, depuis que t’as tourné dans Shrek ! »
-  « Ta gueule Snow-White, sinon je raconte à tout le monde que l’autre jour, vous avez mangé Bambi... »
 C‘était évidemment vrai, alors il faut ce qui faut. Elle releva sa jupe et le chat fit son truc. C’est alors que le prince entra. Complètement ramoné à la bière, il venait encore de chez cette salope de cendrillon et puait du bec à quinze pas. Perle de Lune hurla. Blanche Neige renvoya le chat botté vers un autre conte et colla une torniole à son jules :
-  « Alors cette garce au bois dormant te suffit plus, connard de Bachelord, il te les faut toutes ! Ah mais je te préviens ! je retourne chez ma marâtre, j’aime encore mieux sa compagnie à la tienne, dépravé minable ! »
 Mais bon, le prince charmant avait sa dose et préféra s’envoyer un rail de cette bonne coke que venait de lui refiler Barbe Bleu, le matin même. C’était bizarre, il voyait gambader des lapins blancs en retard partout au milieu des sacs poubelles qui envahissaient la piaule. Quand la bonne fée se pointa avec sa baguette pour lui demander ce qui lui ferait plaisir, il avait son idée. C’était super, la bonne fée portait des portes-jarretelles et un air engageant. Hélas le loup caché dans l’armoire se précipita sur Perle de Lune pour la bouffer et Blanche Neige dut se battre durement contre cette saloperie d’espèce protégée. Ah ! ( se lamentait Blanche Neige au teint si pur et aux gestes si gracieux), si seulement je pouvais gagner la bonne boite, chez messire Arthur ! Mais que nenni, alors elle fut prise de désespoir et se jeta du dixième étage. Mais heureusement sa jupe s’étala autour d’elle, fit parachute et elle arriva en douceur sur la pelouse, au milieu des nains qui jardinaient là, justement et se mirent à l’engueuler ferme pour avoir saboté une si belle pelouse ornée de fleurs magnifiques. SPONSORING JARDILAND.  
 C’est alors que la vilaine sorcière de l’ouest, qui passait par là pour faire la promotion de la constitution européenne afin que le bon peuple puisse voter oui librement , vit Blanche Neige faire un bras d’honneur aux sept personnes de taille réduite. Elle baragouina une formule et tout l’univers se trouva confiné dans une boule à neige, mais sans le prince charmant qui réussit juste à temps à partir aux Bahamas avec la bonne fée, les poches pleines de billets contrefaits.
 

Sujet 20 - Mario_
 
- Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants...
- Et après?
- Comment ça après?
- Ben oui, que s'est-il passé après ça?
- Rien, maintenant, va te coucher vite fait. Allez, à demain.
 
Mais qu'ont-ils donc avec les contes de fées, ces gamins? Ah, s'ils savaient... La vie n'est pas toujours rose. Tiens, v'la l'autre! L'autre? C'est mon mari, le soi-disant prince charmant. Ouais, bon, il est prince, c'est déjà ça.
 
Regardez-moi ça cette dégaine. 30 kilos de gagnés en 10 ans. Et dire que j'ai porté ce machin jusqu'à mon cheval quand je l'ai sauvée du donjon où elle dormait profondément. Mon cheval tirerait une de ces tronches si je me ramenais avec elle dans les bras aujourd'hui... Non mais sérieusement, c'est ahurissant ce qu'elle a pu prendre en 7 ans.
 
7 ans. 7 ans sans un mot gentil. Quand il me parle, c'est pour me dire des grossièretés ou pour me comparer à Belle-Maman. Parlons-en de Belle-Maman! "Maman est parfaite par-ci, maman faisait mieux la cuisine, maman avait ramené une plus grosse dot à mon père"...
 
Elle ne tient pas la comparaison avec Maman. Sauf sur un point: on a eu plus d'enfants. De là à dire que sa libido est plus importante... Qu'est-ce que je raconte moi? Maman est une sainte, il est hors de question de parler d'elle ainsi! Quant à mon épouse, 3 ans qu'elle ne veut plus que je la touche! D'un autre côté, quand je la touchais, elle menaçait de s'endormir dans les 15 secondes. Car Madame est narcoleptique. La moindre émotion et hop, elle s'endort. En revanche, elle est insomniaque. Ca aide pas, elle me réveille à pas d'heure en se levant du lit. Avec son poids, je sens le matelas se redresser tout d'un coup, j'en ai mal au coeur parfois.
 
Il m'écoeure. Mon époux est un alcoolique. Quand il est assis devant la télé, il boit bière sur bière. Et après il s'étonne que je n'ai pas envie que nous fassions l'amour. Ca pourrait ne pas être dramatique s'il avait la classe du comte James de Bond. Celui-là, il a beau s'enfiler les Martini lors des réceptions, il garde toujours son charme fou. Mais ne peut pas être un homme galant qui veut.
 
Elle me trompe. J'en suis sûr. L'autre fois, à une réception, elle est restée toute la soirée collée à un bellâtre, un comte, je crois. Elle m'a tellement humilié ce soir-là que je n'ai fait que boire. D'après ce qu'elle m'a dit après, je lui ai fait honte. C'est vraiment l'hopital qui se fout de la charité.
 
Il a crié des obscénités à travers la pièce, ce soir-là. C'était une horreur. Je lui ai bien fait comprendre que je quitterais s'il recommençait cela. Je ne suis pas certaine que ça puisse le faire changer.
 
J'aimerais bien changer pour à nouveau lui plaire, redevenir le fringant jeune homme que j'étais avec mon fidèle destrier. J'avais le monde à conquérir et son coeur aussi...
 
Mon coeur serait de nouveau à lui avec un peu plus de délicatesse dans ses propos. J'ai décidé la semaine dernière de me mettre au régime. Je me suis trop laissé aller. Je suis encore jeune.
 
32 ans. C'est rien, de nos jours! J'ai encore 40 ans à vivre, au bas mot. Et j'aimerais tant les vivre avec celle qui m'a plu dans ce donjon. Ce visage angélique, ce baiser qui m'avait tellement ému, ses yeux qui s'ouvrent doucement, clignant à cause de la lumière. Et ce sourire qu'elle m'a adressé...
 
Je fus si heureuse de le voir à mon réveil. Il était comme dans mes rêves de jeune fille. Et moi, j'étais comme dans les histoires que je raconte maintenant aux enfants. C'est décidé, je vais tout faire pour refaire vivre cet amour qui nous a emportés au début.
 
Elle vient de me sourire. Cela faisait des années que cela n'était plus arrivé. Et quel sourire! Le même que celui du premier jour. Je me sens prêt à déplacer des montagnes quand je le vois. Nous avons des années de bonheur à rattraper. Plus de retard serait superflu. Je commence maintenant.

Sujet 20 – Eitry.
 
 Le crépuscule doucement frôlait mon corps, ses caresses laissant les meurtrissures du temps sur ma peau, le silence régnait dans la chambre d’enfant, la petite Asmodée venait de s’endormir et je sentais son souffle nocturne qui embaumait la chambre de doux parfums.  
Je la regardais, doucement apaisée par le si beau conte de princesses et de fées que j’achevais de lui lire avec passion et amertume, en espérant qu’elle prendrait le goût de la lecture et de l’écriture comme pouvait l’avoir son père. Son père qui n’était plus là, pour la voir s’endormir, pour l’admirer grandir, pour entendre les premiers mots qu’elle dirait dans quelques mois, il n’était plus là, son corps effleurait maintenant les douceurs du néant et chaque jours Asmodée lui ressemblait de plus en plus, ses yeux bleus, ses cheveux noirs, sa musicalité.
 
 C’était un soir de janvier, la brise de la nuit était douce, et mes cheveux s’envolaient caressant mon visage pâle, l’asphalte s’effondrait sous mes pieds, et il était là, étendu, face contre terre, les mains écorchées, le corps vide d’absence, l’amour brisé. Dans les lumières rouges de la nuit l’on pouvait entendre mes hurlements, mes cris alertes, mon angoisse et la douleur intense qui parcourait tout mon être, me laissant instable sur cette face livide du monde.
 
 J’étais seule. Je l’avais perdu.
 
Sept mois après, elle était née, la petite Asmodée, une tendresse acidulée, dans ma détresse amoureuse, dans ma destruction intime, dans ma passion oubliée et le chagrin qui jamais ne cessait. Elle se trouvait dans mes bras ensanglantés, meurtris, et je l’effleurais légèrement de mes lèvres gercées, de mes fluides lacrymaux, elle ne pleurait pas, elle était belle et elle lui ressemblait.
 
 Un peu de lui et un peu de moi. On vécu heureux, mais il n’était plus là et dans un écrin de velours était né notre amour. Asmodée.

ma participation :
Mes parents furent heureux,j'en suis certain. Ma mère était grande, brune,souriante, mais pas vraiment belle.Il était petit, châtain et peu jovial; Ce couple asymétrique se créa une douce nuit de mai : il lui demanda son chemin, elle le guida, elle le suivit;
Telle est l'histoire, toute l'histoire. Ah j'oubliais : nous !
Je suis le premier d'entre nous, l'aîné comme on dit. J'ai vingt-sept ans et une vilaine moustache.J'habite Neuilly, Neuilly-sur-Marne, et je travaille dans un petit journal du coin, en tant que reporter de premiere classe affecté aux faits divers; Mes enquêtes sur les rixes urbaines, mes photographies de voitures calcinées me rapportent ainsi deux mille euros par mois, ce qui je le crois, est tout à fait convenable.
On pourrait penser qu'un soleil d'or brille dans mon ciel, que ma vie sans être royale, est confortable. On pourrait le penser, mais on aurait tort de le faire; Car je vous le rappelle, je ne suis pas seul ! Je suis l'aîné, et par là même le père de famille. Père etant mort, mère etant morte, qui d'autre que moi aurait pu s'occuper de Marc, Christiane, Joseph, Axel, Marion ? Mes frères et soeurs sont des enfants courageux, qui subissent les privations sans jamais se plaindre. Ils travaillent dur à l'école et ne sortent pas beaucoup. J'ai confiance en eux. Mais si leur succès scolaire me fait plaisir et me donne espoir, mon coeur se serre souvent, et de sombres idées viennent de plus en plus polluer mon cerveau ; N'aurais-je pas pu vivre une autre vie que celle-ci, plus belle, plus illuminée ? Mes parents vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, moi je n'ai ni femme ni enfant;  
Je ne serai pas heureux, j'en suis certain.

ganesha06     sujet 20
 
Ils se sont rencontres par internet. Un véritable coup de foudre.
Dans les méandres de la technologie, des ondes radio, de câbles téléphoniques en fils téléphoniques….
Ils se sont unis, et leur union fit jaillir des étincelles dans la carte mère. Ils prirent pour nom la famille Swen.
Quand a savoir qui avait orchestré leur rencontre... nul ne le sait, une puissance occulte, un géni de l’informatique…
Ils firent de grands rêves de reproduction. Dans leur folie, ils voulaient envahir leur monde. Leurs petits seraient tout puissant. Alors ils ont commencé à se multiplier, se multiplier, se multiplier encore, leur délire ne se cantonnait encore qu’à une infime partie de l’environnement, mais déjà les prémices d’instabilité s’installaient.
Les voisins voyaient d’un mauvais œil s’agrandir cette famille, ils lui prêtaient de bien mauvaises intentions et ils avaient raison. Certains essayèrent d’avertir les autorités locales, mais celles ci ont pris le problème à la légère et rien ne fut fait. Quant à la police du quartier, elle n’était pas formée aux dernières méthodes et ne put faire face.
Mais faire autant d’enfants demande beaucoup de place, c’est alors que des familles entières ont disparues, ont-elles déménagées ou bien furent-elles exterminée par le couple fou qui voulait installer leurs rejetons ?  
De nombreux problèmes éclatèrent dans le quartier, problèmes qui forcément eurent une incidence sur les quartiers voisins. Pendant ce temps les Swen jubilaient ; ils étaient prés du but : installer leur suprématie sur la carte du monde. Rien ne les arrêtait, ils avaient pris pour maxime la fameuse phrase qui termine tous les contes ; « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Leur bonheur atteignit son apogée le jour où mon écran ne voulu rien faire d’autre qu’une délicieuse couleur bleue. Les Swen avaient grillé ma Carte Mère