Les hommes préfèrent les blondes.
Coté Pils.

Car l’homme, dans le cadre d’une concurrence libre et non faussée entre blondes, brunes, rousses, châtains, blacks, beurs, asiatiques, grandes, petites, moyennes, obèses, rondes, maigres, frigides, polissonnes, planches à pains ou gros calibres, l’homme disais-je a déjà fait son choix.

Les hommes préfèrent celles qui sont d’accord.
Coté Fesses.

Un brin matérialistes, les hommes ? Certes…
Mais ce serait sous-estimer d’une manière un peu rédhibitoire leur capacité à surmonter le dépouillement affectif dans lequel les plongent les femmes.

Tel epris qui croyait prendre.

Il faut dire qu’elles ont une expérience pluriséculaire dans le domaine et qu’en général elle n’y vont pas avec le dos de la cuiller.
Nous faire avaler des couleuvres ou de l’aligot en opinant du chef afin de confirmer leurs capacités culinaires extraordinaires. Masser leurs pieds endoloris après une journée passée à macérer dans une vieille paire de cordeuses, d’espadrilles. Nous faire porter des chemisettes.
Ce n’est pas Guantanamo. C’est pire.

Mais que serions-nous sans elles ? Condamnés à aller laver son linge sale en famille ou à la laverie automatique. Tiens, je saute du coq à l’âne, mais je n’ai jamais mais vraiment jamais compris comment ça marchait ces machines-là... Faut pourtant pas être Marie Curie pour s’en servir. Je suis comme transformé en Phoebe Bouffey devant ce summum technologique.

Premier Essai : « Ah, faut mettre de la lessive?? Pourtant j’avais mis du romarin pour la senteur ».

Seconde Expérimentation : « Ah, faut pas mélanger les couleurs ? parce que Cabrel il dit qu’on peut, lui... »

Troisième et Dernière vaine tentative...
4...3...2...1...
Allez je me lance, j’appuie sur le bouton !
Suspense...
Roulement de Tambour...
...
Je ne fus pas le seul à être débordé par les événements.
...
« Comment ça trop de vêtements dans le tambour ??? Elle va marcher beaucoup moins bien, forcément... »

Amphibie
* Dépouillement
* « elle va marcher beaucoup moins bien, forcément »
>> Une laverie automatique
 
Les hommes préfèrent les blondes, tout le monde le sait. Alors les brunes joufflues avec le charisme de Marie Carie, qui macèrent dans la sueur et qui pataugent dans le sang de poisson toute la journée, tu imagines aisément que le nombre d’hommes beaux, riches et intelligents qui leur font la cour. Et même quand j’arrive à décocher un rendez-vous, quand j’arrive au premier un rendez-vous avec des écailles encore collées sur mes espadrilles, ça a tendance à les faire fuir.  
 
Je ne sais ce qui m'a pris de tomber amoureuse d'un type de ce calibre. Ma mère disait, toujours que la concurrence libre et faussée, c'est surtout bien pour les leaders. Alors pour les outsiders de l'amour comme moi, il ne faut pas y aller avec le dos de la cuillère.  
 
Pour assurer ma prise, je n'ai pas fait dans le dépouillement. Je le voulais, j'étais prêt à avaler des couleuvres, des boas même, s'il le fallait. J'avais tout préparer afin d’exciter ses instincts bassement matérialistes. Ma spécialité culinaire, l’aligot gorgonzola romarin, mijotait doucement sur le feu. Pour ses autres appétits, j'avais décidé de porter une chemisette. Juste ça. Et j’avais ouvert les fenêtres en grand depuis le début de l’après midi, histoire d’évacuer les odeurs. Oui, je sais, d’ordinaire les poissonnières épousent des bouchers ou des poissonniers rougeaux. Et bien moi, non. J’avais décidé que mon prince charmant serait un col blanc, un de ces types tellement élégant, qui mettent une cravate subtilement assortie à leurs chaussettes ou à leurs boutons de manchettes. Et j’avais fini par en rencontrer un, presque parfait.
 
Sauf que quand il est entré, j’étais tellement nerveuse qu’au lieu de verser le champagne dans sa flûte, j’ai tout renversé sur sa montre. Sa montre. Celle à 100.000 euros qui proclame au monde qu’il fait partie de l’élite capitalistique de notre monde. La montre qui vaut plus cher que mon studio mais qui pour ce prix-là n’est pas amphibie du tout. Alors du coup, avec un demi-litre de champagne versée dessus, c’était sûr qu’elle allait marcher beaucoup moins bien, forcément. Pour faire bonne mesure j’avais bien sur renversé le reste de la bouteille sur sa chemise en soie tissé main.
 
Du coup la soirée romantique et sexy que j’ai prévu s’est transformée en une soirée pas romantique du tout dans l’austère dépouillement d’une laverie automatique ouverte 24h/24h, à regarder la chemise à 300€ se faire laver/sécher/défroisser, pendant qu’il secouait la montre d’un air absent.
 
Je me voyais déjà finir en couvent comme Sœur Emmanuel, à crier mon besoin d’amour tout en sachant que cela me serait interdit à jamais, quand il a éclaté de rire. Le plus long rire que je n’avais jamais vu, 5 minutes d’affilée, chronométré avec ma Swatch amphibie à 35 euros. En fait, les princesses parfaites gonflent les princes charmants. Du coup, ça fait 30 ans qu’on est marié et heureux. Et 30 ans qu’il met aussi des Swatch étanches à 35 euros chaque fois qu’on dine ensemble, dès fois qu’une bouteille de champagne trainerait à proximité.
 

- Les hommes préfèrent les blondes ! Vous croyez ? Les hommes préfèrent les blondes ? Et vous considérez que c’est une excuse ? S’il vous plait ! Dites-moi qui est cette intrigante ! Je doute qu’il continue à la préférer sa blonde lorsque je lui aurai rasé la tête… Là commencera la concurrence libre et non faussée par une satanée couleur de cheveux ! Ou alors je la découperai en morceaux, les ferai macérer dans du vin et je les cuirai à petit feu ! De la dinde au romarin ! De la chair à pâté ! Voila ce que j’en ferai, moi, de sa blonde ! Et je la lui servirai avec son aligot à ce polisson !  
- Vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère, tout de même !  
- Et pourquoi le ferais-je ? Pierre me fait avaler des couleuvres depuis des mois et je devrais être aimable ? Dire que lui ai acheté une de ces nouvelles montres amphibies pour  son anniversaire le mois prochain ! Sans vouloir jouer les matérialistes, elle m’a coûté une fortune ! L’horloger ne voudra jamais la reprendre !  
- Vous devriez pouvoir négoc…  
- Quand il saura pourquoi je veux la rendre, il se rira de moi… Mes amis, mes connaissances, les passants dans la rue, même cette table ou ce morceau de lave riront automatiquement de moi !  
- Enfin, Marie…  
- Et moi qui croyais qu’il faisait de nouveau attention à moi : il m’a offert ces jolies espadrilles ! Ça changeait des heures passées à calibrer son microscope et à lorgner dedans. Sotte que je suis d’avoir cru que c’était parce qu’il tenait à moi. Mais non, ce n’était qu’un prélude au dépouillement de mon cœur…  Juste parce qu’il culpabilisait de s’être épris d’une poule en chemisette cintrée.  
- Voyons Marie, il faut vous calmer, essayez de rester rationnelle, vous êtes une scientifique ! La rationalité est votre fort en temps normal !  
- Oh vous savez… Aujourd’hui la rationalité, elle va marcher beaucoup moins bien, forcément !

Les hommes préfèrent les blondes. Ni les brunes.
Ainsi en est-il du premier polisson qui passe.
 
Dessous son casque flamboyant rouge, Bernard aime à faire son numéro d'équilibriste, juché sur son vélo aux roues increvables, au cadre en acier hyper solide et aux sacoches bazardées depuis belle lurette.  
Son tatoueur n'y est pas allé avec le dos de l'écuyère : sur une bonne moitié de bras il lui a calligraphié Marie Curie chevauchant un BMX, cheveux au vent qui est plutôt frais pour la saison.
 
Bernard en jette, il est ce spécimen qui préfère les blondes et dont les blondes s'éprennent. Le casque lui a légèrement comprimé la calotte cérébrale, il est persuadé qu'une espadrille est un regroupement d'avions de combat en sandales et que les aligots éléments sont bons pour la santé mais font grossir.
Oui mais Bernard a un tatouage, des muscles et un vélo qui brille.
 
 
         T'as vu mon vélo comme il brille? lol
                          \
                            \

 
 
 
 
Les hommes préfèrent les brunes. Sauf les blondes.
Il est comme ça, cet individu.
 
Chemisette déboutonnée, cigarette au romarin scotchée au coin de la bouche, le Bruno est de ceux dont l'habit fait le moine. Calibre planqué dans le slip, il égorge les hérissons à mains nues et avale des couleuvres vivantes, le dépouillement de celles-ci étant réservé à la période de fête des mères, lorsque vient le temps des cadeaux en fausse maroquinerie.
Les muscles, les tatouages et le vélo qui brille il les a troqués pour un cerveau, une moustache de truand et une caravane poussiéreuse.
Du coup il en jette un peu moins que l'apollon tout-terrain, mais au moins on peut lui parler de concurrence libre et non faussée sans qu'il ne risque l'apoplexie du neurone.
 
 
                         L'chians, t'aim' les chians?
                                         /
                                       /

 
 
 
 
Les femmes se préfèrent en blonde. En brune, elle marche beaucoup moins bien, forcément, sa capacité de séduction à la rabouine.
 
Equipée d'un cœur amphibie, qu'aucun chagrin d'amour ne saurait noyer, la Guillemette se distingue de ses congénères de sexe égal par son aptitude matérialiste à s'amouracher du premier connard venu dès lors que la brillance de son vélo est inversement proportionnelle à celle de son esprit.
 
 
 Si un jour je rencontrerais un homme musclé comme un big jim et aussi intelligent que la gourde de Bernard Hinault,  
                               je m'aurais marié avec lui d'amour.
                                            /
                                          /

 
 
Plus le cerveau du bellâtre avait macéré dans un bouillon d'inculture, plus ses chances de faire dans la pirouette bicyclique avec la blonde augmentaient.
 
Il avait fait 2-3 cascades sans casque, avait sauté par dessus un caillou assez gros, avait fait un dérapage sans tomber et avait cligné des yeux en regardant son vélo. Elle avait rougi puis tendu sa croupe qu'il avait honorée. Au sprint.
 
 
              Oh oui, bouillave moi la mindj!!
                                   \                         ???
                                    \                         /

 
 
 
 
Oui mais l'autre, qui préfère les brunes comme on préfère les blondes, l'autre il était malheureux comme les pierres. Il pigeait pas ce qu'elle lui trouvait au vélo pas cipède que ça.
 
Le manouche, en principe, ça attire la gadji. Elle fantasme de se faire prendre dans une caravane comme on fantasme de se faire prendre dans les fesses. Ou dans une laverie automatique.
Alors quoi? Pourquoi pas?
Fallait-il qu'il fasse des pirouettes avec sa roulotte, qu'il bondisse de caillou en caillou sans tomber ou encore qu'il feigne de croire qu'un rabouin est une espèce de singe?
 
Aux grands mots les grands-mères, il lui fit un coup de pute comme on les aime (les coups, pas les putes) dans sa communauté roulante.
"Allo, la Guillemette? Tu sais, ta copine la brune, celle que tu m'as présentée la semaine dernière en huit. Ben on va se revoir surement. J'espère qu'on va faire des trucs… Quoi? Ah, tu arrives tout de suite? Bon ben arrive."
 
La jalousie, chez les femmes, la jalousie. Ca marche aussi fidèlement que la fierté chez les manouches.
 
 
                                                            J'vais t'carave jusque dans l'œsophage
                        ???                                                      /
                           \                                                    /

 
 
 
 
Les hommes préfèrent les blondes.
C'est quoi déjà son téléphone, à la brune?