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  Chapitre IV

 


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Auteur Sujet :

Chapitre IV

n°32748460
baclette
Posté le 22-12-2012 à 17:17:05  profilanswer
 

A suivre... le chapitre IV !  :jap:


Message édité par baclette le 24-12-2012 à 11:35:11
mood
Publicité
Posté le 22-12-2012 à 17:17:05  profilanswer
 

n°32749991
baclette
Posté le 22-12-2012 à 21:35:32  profilanswer
 

A suivre... le chapitre IV !  
N'oubliez surtout pas, ce topic est ouvert, chaque ligne est bienvenue.  :jap:


Message édité par baclette le 24-12-2012 à 11:34:39
n°32752132
baclette
Posté le 23-12-2012 à 12:21:03  profilanswer
 

Chapitre IV :
 


Message édité par baclette le 24-12-2012 à 11:34:02
n°32753271
baclette
Posté le 23-12-2012 à 16:18:42  profilanswer
 


(à suivre,  chapitre IV   )

Message cité 1 fois
Message édité par baclette le 24-12-2012 à 11:33:30
n°32755096
baclette
Posté le 23-12-2012 à 22:17:50  profilanswer
 

baclette a écrit :

Aboudnerzian sentit le vibreur [...] Par la vitrine crasseuse, il distingua Frank, essuyant ses verres et quelques habitués au comptoir.(à suivre,  chapitre IV   )  


Le fond n'a que l'importance qu'on lui accorde, mais la forme lorsqu'on vise le Nobel, se doit d'être impeccable !  :o  
 
Personne pour relever cette tournure maladroite, sorte de zeugma qui laisse penser que le barman essuie ses verres ET quelques clients ??  :fou:  
 
"Par la vitrine crasseuse, il distingua Frank essuyant ses verres alors que quelques habitués finissaient les leurs au comptoir. "
 
Va falloir faire une remise en page afin de s'y retrouver un tant soit peu, moussaillons !  
Par bonheur, je peux compter sur votre aide indéflectible !  :lol:


Message édité par baclette le 23-12-2012 à 22:21:11
n°32755867
Cheroke
Chef de tribu
Posté le 24-12-2012 à 00:25:43  profilanswer
 

Rinçant ses verres et quelques habitués [:doc petrus]


---------------
"- Je vais lire Bataille devant Sept à la maison ! - C'est quoi ? - C'est le bouquin où ils se branlent dans des oeufs. - Quoi ?? - Bah y cassent des oeufs, y mettent leur cul dedans et ils se branlent. - C'est dégeu... Mais avec les coquilles ou sans ?"
n°32755869
baclette
Posté le 24-12-2012 à 00:26:07  profilanswer
 

Que vous soyez :  :pfff:  :)  :o  ou encore  :fou:  Ce topic est le votre.  
 
On y retrouve des personnages universellement connus comme Sauveur Aboudnerzian que l'on accompagne dans sa quête mais également des illustres dont les manuels d'Histoire ne parlent hélas pas. Biezdomny, Talbazar etc.  
Aucune obligation, les héros étant éternels, tel se suicide la veille dans son garag, croisant sa Benz avec une gazinière se retrouve un peu plus tard en train d'acheter du curcuma ou des graines de cardamome.  
Surtout aucune unité ! Ni de lieu ni d'action encore moins de temps ! Par contre, la forme importe c'est même la finalité de ce topic.  
Plusieurs événements contradictoires peuvent se produire, rien n'est vrai, tout est possible, apportez votre obole à "Chapitre IV" Satan vous le rendra (sur les godasses)  
 
(Deouss, penis_de_castor, Cheroke Hello Gromit, talbazar et des meilleurs sont toujours attendus)  
 
biezdomny a fourni un texte bien fendard qui rappelle « Fantasia chez les ploucs » il est offert avec Chapitre IV !  :)  
 
J'aurais jamais cru que Bob The Bold, le grand aventurier, serait là. Crois-moi ou pas, mec. On me l'aurait dit, j'aurais rigolé. En même temps, on m'aurait dit, même y a deux mois, que je me serais gelé les miches en novembre, chez moi, à Tahiti, je l'aurais pas cru. Pourtant, et ça c'est valable du matin jusqu'au soir de cette foutue journée, et des précédentes, et des suivantes. To'eto'e !
 
C'était la fin du monde, en tout cas y en avait pas mal qui y croyaient dur comme fer, et je me permets de te dire que le jour où ça arrivera, on sera aux premières loges par ici. Les gens étaient tous partis ou presque, y avait un de ces vents glacés qui te giflait dans les rues et qui tournait les papiers abandonnés par terre, et quelques clodos qui restaient en claquant des dents dans leur visage tout bleu, sous leurs pancartes qui annonçaient l'Apocalypse.
 
Moi, j'avais chargé mes vieux dans le camion, et ma mère, que Dieu la garde, avait pris seulement ce qu'elle jugeait indispensable, le plat en verre, la corbeille du chat et la tête de sanglier empaillé. Elle avait même failli oublier le chat, la pauvre vieille. La tête de sanglier, c'était un cadeau, un tocard qui avait filé ça au grand-père, en paiement de son ardoise au troquet "Le Cholet" que le vieux avait tenu bien longtemps en plein Papeete. L'exotisme, mec, tu comprends. Alors le type avait filé un souvenir de safari en pleine Beauce qu'il avait fait, parce que c'était son bien le plus précieux et qu'il avait une ardoise comme un éléphant de mer.
 
Et nous, on est partis avec ça, et on avait bien entendu des rumeurs comme quoi qu'il y avait un grand aventurier qui venait là, quelqu'un qui savait quoi faire pour éviter la fin du monde et nous sauver. Mais j'y croyais pas trop. Alors je les ai tous emmenés à l'Observatoire, au mont Faiere, parce que c'est en hauteur. Et, crois-le ou pas (moi j'ai encore du mal) dans tout ce détraquement sur le chemin le camion a glissé, comme qu'il y aurait eu du verglas, alors j'ai paniqué, et y avait la mémé qui me criait dans les oreilles et le pépé qui faisait sa crise, qu'il va mourir du coeur mais qu'on aimerait que ça soit pas maintenant.
 
Et j'suis sorti de la plaque de verglas, et j'avais les freins à fond, et j'ai pilé, et j'ai senti les sangles qui craquaient à l'arrière du camion.
 
Je suis descendu. La tête de sanglier était descendue elle aussi, mais pas bien loin. Y avait une jeep juste derrière nous, et le gars il avait pas paniqué, non non, il était bien droit dans sa jeep sur sa plaque de verglas, et il avait les défenses du sanglier dans la tripe, que personne croirait qu'on  
 
l'observatoire, et le gars il criait avec une voix aiguë de fillette que j'avais tuéBob The Bold,
 
l'aventurier, le seul qui aurait pu nous sauver. Et p'tet'ben qu'il avait raison. J'l'ai dit à personne, mais je te le dis à toi. Le physicien là, il était en pleine crise d'hystérie, il reconnaîtrait pas sa mère si on la lui mettait en face. Personne sait que c'est moi, même pas je l'ai dit à mes vieux. Mais t'es mon pote, Ariihau, et les potes c'est sacré.
 
Alors je suis redescendu de la montagne, y a pas de raison, et je me suis fait un bonnet avec la tête du sanglier, c'est moche et pas confortable mais ça tient chaud, et il fait encore plus froid que ce jour-là. C'est demain la fin, qu'il paraît, mais je sais pas si je vais pas geler avant. Ressers m'en un, Ariihau, on sait pas si on sera là pour le boire demain. Manuia !

Biezdomny
 
Critique positive de BrisCris accompagnée d'un petit texte bien sympa !  
 
les textes sont amusants, bien écrits, rigolo et (puisqu'il faut coller le dernier item d'une liste au reste en employant et) je ne sais plus quoi.  
Ce n'est pas grave. Quand on a un cerveau de sanglier, on ne peut tout retenir.  
 
J'ai adoré la phrase totalement incompréhensible et impossible à retenir sur les cheveux gris et longs. Merde, je suis démasqué. Ils ressemblent aux miens en plus colorés, c'est que ça pousse ces petites choses toutes blanches et filandreuses. Bon sang mais c'est bien sûr, je vous laisse 5 minutes, les 5 dernières? pour trouver la raison.  
 
Le côté noir de biezdomny et l'absurde de la situation, c'est un mélange qui fait pshit.  
Et baclette me rappelle quelqu'un d'autre. L'amibe qui fréquentait ce topoc. Il y a longtemps. Un qui habitait en Absurdie.  
 
Question existentielle: la fin du monde est annoncée le 21. J'ai oublié l'heure qui n'a pas la moindre importance (il faudrait 24 fins du monde, une par fuseau horaire) et le reste. Je viens d'être attaqué par du travail. Il est reparti en emportant la fin de ma phrase.  
Ah oui, voilà, ça me revient.  
Fin du monde le 21. Si on s'éveille le 22 c'est qu'il y avait une couille dans le potage mais, car il y a un mais en dehors du joli mois du même nom, si on ne s'éveille pas le 22, sera-ce dû à la fin du monde ou à la fin de sa propre vie. Comment faire la différence? Qui pour nous la dire? Comment la comprendre?  
Tant de questions aussi stupides qu'inutiles et donc indispensables?  
 
Quoi? Je n'ai parlé ni de Tahiti, ni de Cholet, ni de pluies verglaçantes, pas plus que de novembre et de froid de canard?  
Je répondrai que je ne participe pas à la folie générale.  
Quoi que, maintenant que c'est chose faite, prenez-le comme vous le voulez, par le premier bout qui vous arrive dans la main, ou par la première phrase du texte, je déclare officiellement avoir participé.  
A quoi? je ne sais plus.  
 
A vous les studios.
 :)  
 
 
 
On en vient au texte « historique » ! Post-préfacé par Grenouille Bleue en personne !!!  :jap:  
"Lorsqu'on pense à Tahiti, on imagine le soleil et les vahinés.  
Mais ce Tahiti-là est différent: bar minable au milieu d'une zone industrielle, il n'a d'exotique que sa strip-teaseuse bedonnante et son enseigne au néon fatiguée.  
Tout va changer lorsque Sauveur Aboudnerzian offre une tête de sanglier pour régler son ardoise.  
Qui sont ces mystérieux voyageurs, VRPs et pèlerins qui se pressent désormais au comptoir ? Qu'est-ce qui attire de belles norvégiennes au fin fond du Choletais ? Pourquoi ces hommes en noir sont-ils armés ?  
 
Le diable frappe toujours à six hures
."

 
 
 
 
 
TAHITI ZI  
Tout était désagréable dans ce bar-tabac de la zone industrielle de Cholet. Même le panonceau poussiéreux de la Française Des Jeux, annonçant un gagnant à quatre chiffres semblait minable.  
Le volumineux paquet enveloppé de papier kraft ne lui facilitant pas la tâche, Sauveur Aboudnerzian poussa la porte du "Tahiti" d'un coude hésitant.  
Il avança à l'aveuglette jusqu'au zinc, déposa son rocher tel un Sisyphe autorisé et se commanda un Fernet-Branca Perrier-tranche-olive.  
Après tout si on ne se payait pas une petite folie de temps à autre, la vie paraîtrait bien triste songea-t-il en extirpant un billet de cinq qu'un hasard origamique avait plié en forme de Shadock. Il le considéra d'un air matois se ravisa et le remis illico dans sa poche.  
Frank, le proprio, l'interrogea du menton :  
- C'que c'est qu'ce truc ?  
-Une éponge. Du genre qui va effacer mon ardoise et faire de toi un homme heureux, répondit Sauveur du tac au tac. Heureux et vivant ajouta t-il, deux adjectifs qui allaient souvent de pair.  
Le barman, bien que présentant une cinquantaine plus entamée qu'un camembert de cinq jours à prix réduit chez une famille d'indigents, arborait pourtant une étonnante toison capillaire qui descendait jusqu'à la ceinture.  
Depuis la douzaine d'années qu'Abou connaissait ce gars, il n'avait jamais réussi à dire si sa chevelure était plus longue que grise. Lorsque la taille paraissait l'emporter d'un cheveu, la grisaille s'accentuait juste assez pour que Sauveur reste perplexe.  
Tout en défaisant méticuleusement l'emballage, l’Arménien expliqua que le trophée provenait d'un descendant du sanglier dégommé par Hercule (sans s’avancer) près de Bugarach, ce qui lui accordait des propriétés protectrices époustouflantes.  
En comptant la conso qu'Aude venait de poser à côté de lui, son ardoise atteignait très exactement une somme équivalante au dixième du code postal du seul abri prémunissant contre la Fin du Monde. Montant qu'Aboudnerzian consentait à voir  généreusement oubliée par Frank en échange des trente casiers de liqueur Schoum qu'il avait éclusés ces derniers temps.  
Le refus d'un tel talisman ne s'envisageant pas une seconde et la Fin du Monde imminente assurèrent à Sauveur l'accord de la transaction.  
Verre à la main, il se dirigea vers le juke-box afin d'éplucher une fois encore, le contenu de l'engin telle une grosse légume.
A même la vitre un gaucher avait écrit de la main droite "HS" !
Sauveur ressentit un satori à Cholet,  
-Bon sang ! se dit-il, mais c'est... bien sûr !!  
La pub pour le Maryneland avec l'Orque, qui traînait insidueusement sur une table.  
Le gars qui avait eu tant de difficultés pour grimper sur le tabouret, il mesurait combien ce féroce Nain ?  
Cerné ! Même, lui, Aboudnerzian qu'on surnommait "Saint Maclou" à cause de sa pilosité faisait glabre à côté du décolleté de certains mecs au profil lupin !  
Un tourbillon maudit l'emporta et des canines pointues comme des sujets de thèses se mêlèrent à des doigts griffus, des ricanements lugubres retentissaient aux faux accords d'une musique aberrante qu'emmenait un atroce violon...  
Les ténèbres se firent et une main dotée d'une force peu commune lui broya l'épaule, un instant plus tard, il se retrouvait dans le cagibit, serpillères et balais, face à Frank qui lui asséna un coup d'encensoir doré sur le front.  
-Tout ça, c'est à cause de toi, Sauveur ! Le visage du barman était tordu par la folie et la haine.  
"A cause de ta grande connerie que nous en sommes là ! "
Il balança un coup de santiag dans une caisse en bois qui contenait des objets de cultes, ciboires et chandeliers,  
Tu vas de suite aller remettre ça où tu l'as pris, salopard d'apostat !  
Il ouvrit la porte donnant sur la rue et qui servait aux livreurs, un vent glacial coupa le souffle d'Aboudnerzian.  
Ahuri, Aboud acquiessa avec ardeur. Tout, oui, tout plutôt que de retourner dans cette salle d'où lui parvenaient des cris d'hyènes, braiements d'ânes sataniques dont il n'était séparé que par une mince porte qui avait étrangement résisté.  
-O...Okay, okay, Frank, promis ! je vais tout remettre gémit Sauveur alors qu'il n'avait pas le moindre souvenir d'avoir chapardé ce bric-à-brac  
-Ouais ! grinça le taulier "tout" ! Ses cheveux blanchirent et poussèrent dans l'instant de vingt bons centimètres tandis que le ton de sa voix montait pour finir en un hurlement rauque et démentiel :  
-N'oublie surtout pas le Pantocrator !  
 
 
Après un bref examen, Sauveur s'aperçut que le contenu de la caisse, en partie renversé sur le goudron mouillé représentait deux fois le volume maximum qu'il aurait accordé à la boîte et celle-ci était toujours pleine.  
Il avait tout d'abord cru à un minable butin de pilleurs d'églises mais certains objets, tels une ventouse au manche abîmé ou un flacon vide de liqueur Schoum l'amenèrent à reconsidérer la chose.  
Il se saisit d'un livre relié de cuir au titre particulièrement attirant :  
"Vie de Saint Sauveur Aboudnerzian" sobrement gravé au fer rougi.  
Sa curiosité l'amena à parcourir quelques pages, lesquelles retraçaient des événements authentiques de son existence, bien que parfaitement inintéressants, ainsi ce jour où ayant percé une pièce de monnaie il avait tenté,en vain, à l'aide d'un fil de pêche de la retirer d'un parcmètre.  
Mais évidemment il ne résista guère à parcourir fébrilement les dernières lignes de l'ouvrage et lu avec une certaine appréhension :  
il ne résista guère à parcourir fébrilement les dernières lignes de l'ouvrage et lu avec une certaine appréhension :  
 
Fin.

 
Il balança le bouquin dans la caisse, se gratta la barbe puis, plus étonné que déçu, le reprit en main et relu les dernières lignes :  
 
Il balança le bouquin dans la caisse, se gratta la barbe puis, plus étonné que déçu, le reprit en main et relu les dernières lignes :  
Fin.

 
Maugréant, il jeta un coup d'oeil rapide afin de s'assurer que personne ne se foutait de sa gueule  
dans les étages derrière les façades décrépies et remit le livre en place avec un certain trouble.  
 
Un chandelier, une clé de douze, un quarante-cinq tours ébréché « Micheline Dax siffle pour vous... » un porte-clé en forme de biscotte, sans doute une pub pour un fleuriste, une boîte à sucre en fer blanc ornée du Mont Saint-Michel et munie d'un cadenas laissait entendre un léger bruit métallique qui attira l'attention d'Aboud. La fermeture lui résista presque trente secondes et malgré une coupure à l'index, il réussit à récupérer une petite clé qui ouvrait... le cadenas. A l'intérieur du couvercle, était tracées des lettres gothiques presqu'effacées qu'il décrypta avec peine : VTFE.  
 
Cette fois, c'en était trop ! Aussi veule et peureux qu'il fût, Sauveur possédait encore assez de fierté pour refuser d'être pris pour un imbécile par un tas d'objets dont un pouilleux lui aurait offert moins de dix sous.  
Il s'enhardit, la ruelle déserte lui garantissait aucune confrontation physique et empoigna un lourd fer à repasser. Mû par une colère qui démultiplia ses forces il le projeta au sol avec une violence insoupçonnée.  
 
Les éclats s'éparpillèrent sur plusieurs mètres mais la semelle ne fit que rebondir, une enveloppe ventrue était scotchée à celle-ci . Sauveur l'ouvrit prudemment, s'attendant à ce qu'un objet en jaillisse et le pince cruellement au nez, mais lorsque le vin est tiré, il le faut boire, parait-il jusqu'à la lie.  
A sa grande surprise, le carré de papier plié contenait une somme qu'en tant qu'expert il estima instantanément à pas moins de cinq mille. Coupés par la diagonale et quelques mots qu'Aboudnerzian prit cette fois très au sérieux.  
 
« L'autre moitié contre un petit service » avec en dessous un numéro de portable.  
 Sauveur composa du premier coup le numéro, s'attendant à tomber sur une plateforme essayant de lui refiler un abonnement lorsqu'au bout de la deuxième sonnerie le facteur chance sembla se manifester.  
-M. Aboudnerzian, vous avez donc brisé le fer à repasser dans la ruelle... rejoignez immédiatement l'avenue, une limousine y est garée."  
Son interlocuteur raccrocha, laissant Aboud son portable en main, prendre une décision.  
A peine remis en poche, le portable se mit à vibrer agréablement telle une caresse intime contre la cuisse de Sauveur.
Il l'ouvrit d'une chiquenaude et lut sur l'écran minuscule:  
-Prené qq chose avc vou c1portan  
Aboud n'avait vraiment que l'embarras du choix parmi les innombrables objets hétéroclites qui jonchaient la ruelle.  
Alors, pourquoi réfléchir ? Sur quelles bases établir un choix ?  
Il ramassa le plus proche et accessible élément du fatras et se dirigea vers l'avenue.  
 
Il ne fut guère surpris de voir la somptueuse limousine garée devant le Tahiti, pas plus que de constater qu'aucune agitation particulière ne semblait se dérouler à l'intérieur du bar tabac. Par la vitrine crasseuse, il distingua Frank, rinçant ses verres et quelques habitués. En s'approchant de la luxueuse voiture, Aboud regretta de n'avoir pas choisi un objet plus lourd, qui aurait pu lui servir d'arme au cas où. Mais il songea que lorsqu'on possède une arme, il vaut mieux être capable d'oser s'en servir.  
 
La vitre fumée descendit sans bruit et une voix familière lui parvint, un timbre vocal oublié mais qui déclencha un réflexe de prudence chez Sauveur.  
Pendant ce temps, deux gars peu sympathiques descendirent de l'autre côté de la bagnole, l'un ouvrit la porte du coffre aussi épaisse que celle d'un frigo et d'une bourrade l'autre le poussa à l'intérieur, Sauveur tomba dans l'obscurité en criant de trouille alors que la caisse démarrait.  
 
Après une chute qui lui sembla durer une demi-éternité, Sauveur atterrit rudement sur une surface dure et humide, qui puait la poussière et le moisi.  
 
La peur lui avait tétanisé les muscles et il serrait toujours en main la même chose.
 
La pénombre laissait deviner la nature des lieux : une cave.  
Un escalier permettait d'atteindre la pièce du dessus d'où lui parvenait une conversation dont il n'identifia que quelques mots et une tonalité, toujours celle qui le mettait mal à l'aise.  
Peu rassuré mais n'ayant pas d'alternative, Sauveur grimpa lentement les quelques marches et heurta de la tête une trappe qu'il poussa sans trop d'efforts et regarda, ahuri, six personnes qui se tenaient autour d'une lourde table couverte d'une partie des objets de la caisse en bois.  
 
Aboudnerzian savait qu'il en manquait au moins un, puisqu'il tenait le manche rafistolé de la ventouse à la main.  
 
-Putain ! T'en as mis du temps Aboud pour trouver cette saleté de débouche-chiottes ! Râla Alex.  
Sauveur les connaissait tous et tous connaissaient Sauveur...  
 
(à suivre, chapitre IV )  
 
 
Par la vitrine crasseuse, il distingua Frank, essuyant ses verres et quelques habitués au comptoir.(à suivre, chapitre IV )  
 
 
 
Le fond n'a que l'importance qu'on lui accorde, mais la forme lorsqu'on vise le Nobel, se doit d'être impeccable !  
 
Personne pour relever cette tournure maladroite, sorte de zeugma qui laisse penser que le barman essuie ses verres ET quelques clients ??  
 
"Par la vitrine crasseuse, il distingua Frank essuyant ses verres alors que quelques habitués finissaient les leurs au comptoir. "  
 
Va falloir faire une remise en page afin de s'y retrouver un tant soit peu, moussaillons !  
Par bonheur, je peux compter sur votre aide indéfectible !  :lol:


Message édité par baclette le 24-12-2012 à 11:46:30
n°32755938
baclette
Posté le 24-12-2012 à 00:40:47  profilanswer
 

Cheroke a écrit :

Rinçant ses verres et quelques habitués [:doc petrus]


 Cheroke, tu tombes pile !
 
Bien rattrapé le zeugme !  
N'oublie pas que tu es engagé dans ce Roman qui va révolutionner la littérature.  
Ton aide est plus que bienvenue !  :bounce:

n°32760244
baclette
Posté le 24-12-2012 à 20:25:38  profilanswer
 

-Putain ! T'en as mis du temps Aboud pour trouver cette saleté de débouche-chiottes ! Râla Alex.  
Sauveur les connaissait tous et tous connaissaient Sauveur...  

 
Ils éclatèrent de rire.  
Aboudnerzian se releva péniblement et parcourut la pièce d'un coup d'oeil circulaire, il se trouvait dans un chalet. D' une cheminée de pierre un feu de bois conséquent chauffait et éclairait les lieux aidé par une suspension faite d'une roue de charrette. Sous ce lustre improvisé couvert de bougies, l'énorme table en bois trônait.
Assis autour et se fendant la poire, se tenaient Alex Lebigot, faux marin Breton et véritable escroc, Gilles Houx, surnommé A+, Chris Carbeva et ses deux chats ainsi que T.A Le Bazar l'homme qui écrivait plus vite que son nombre, 666.  
Pour finir le tour de table, des jumeaux auxquels Sauveur rattacha immédiatement la voix désagréable, Billy et Auguste Espinasse...  
-Well, well, well ! Dit Alex, on dirait bien que nous sommes au complet, la séance peut débuter... Il s'apprêtait à concrétiser symboliquement ses mots en tapant sur la table avec une règle quatre couleurs lorsque Aboudnerzian lui saisit le poignet, l'arrêtant à quelques centimètres du plateau.  
 
-Un moment, Alex... il me semble que j'ai droit à un minimum d'explications, tu ne penses pas ?  
Bien que Sauveur ait mis le plus de sérieux possible dans son geste et sa phrase, l'hilarité redoubla.  
Lorsque le calme fut retombé, Lebigot se dégagea violemment de la poigne d'Aboud et le regarda fixement.
-Des explications, Aboudnerzian, c'est plutôt à toi d'en donner !  
Il sortit de sa poche de poitrine un tract jaunasse et sans quitter Aboud des yeux, lui demanda :  
-Ces "invitations", que chacun de nous a reçu, c'est quand même bien toi qui les a envoyées... Non ?

n°32760942
baclette
Posté le 24-12-2012 à 23:33:26  profilanswer
 

Les jambes d'Aboud se dérobèrent... incrédule il parcourut rapidement la feuille...  
 
Tahiti, soleil et vahinés... zone industrielle,  strip-tease, des scandinaves, etc.
Il lui sembla, l'espace d'un instant avoir lu, sinon rédigé cet encart... conseillé par Gibi...    
-tout allait changer...  tête de sanglier pour régler son ardoise. Le batracien azuré lui avait-il promis ou non des mystérieux voyageurs, VRPs et pèlerins ?  
-Le diable frappe toujours à six hures. Il aurait, hélas, fallu deux Cerbère ! Trahi par l'amphibien ??
 
-Alors, Aboudnerzian, demanda Alex avec un sourire mauvais, ces belles Norvégiennes, elles sont où ?  
Parce que tu n'as pas peut-être pas remarqué que nous sommes tous vêtus de noirs et... armés !?
 
 
-Mais... bredouilla Sauveur en se laissant tomber sur une chaise,  
C'est complètement dingue cette histoire.  
 
-Si c'est tout ce que tu as en magasin comme explication, j'ai peur que ça soit pas suffisant.  
Il se leva et le reste de la tablée l'imita menaçant.
 
(à suivre, chapitre IV )  

mood
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Posté le 24-12-2012 à 23:33:26  profilanswer
 

n°32762129
fatah
Posté le 25-12-2012 à 10:16:38  profilanswer
 

Bordel, que se passe-t-il ici  [:hide]


---------------
Mon image publique est étonnamment négative, est-ce à cause de mon hobbie qui consiste à gifler des orphelines ? | Je dois aller faire quelque chose de masculin, tel conquérir une nation ou uriner debout.  
n°32762228
o'rome
Extrémiste modéré
Posté le 25-12-2012 à 10:53:32  profilanswer
 

La drogue caylemal! :o


---------------
J'ai touvé une pierre noire la mèr
n°32762257
SanPe'
Membre n°312819
Posté le 25-12-2012 à 11:03:21  profilanswer
 

Joyeux Noël sinon :o


---------------
"Vous avez beau travailler dur, devenir intelligent, on se rappellera toujours de vous pour la mauvaise raison."
n°32763486
baclette
Posté le 25-12-2012 à 17:14:28  profilanswer
 

Happy Xmas !  
La drogue, oui, mais pas de la molle !  :heink:  
 
Il se passe qu'Aboudnerzian est dans de sales draps.  
Aux prises avec l'infâme Alex Le Bigot, ici en train d'animer de sa joyeuse humeur légendaire le loto de Pouhinec'h...
http://www.fixweb.free.fr/uploads/img_063263a3c2a8a1d9d5464794afc4cf71.PNG
 
De plus il est coincé dans un dédale scénaristique alarmant faute de scénario.  :sweat:  
But ! le bougre est plein de ressources et il va sans doute réussir à se tirer de ce fâcheux mauvais pas.  ;)  
(Si vous avez des idées, faites en profiter "Chapitre 4" parce que  c'est parti pour que Blue Frog paye les pots cassés alors qu'il est d'un gentillesse exemplaire.  :cry: )

n°32764199
Penis_de_C​astor
Réincarnation du Christ
Posté le 25-12-2012 à 20:03:32  profilanswer
 

Mais qu'est ce que c'est que cette AQ de merde ?

n°32764863
baclette
Posté le 25-12-2012 à 21:43:28  profilanswer
 

Citation :

Penis_de_castor : -Mais qu'est ce que c'est que cette AQ de merde ?


 
 
Beaver cock, merci pour cette réplique que nous allons insérer derechef dans le dialogue !  :love:  
 
 
Ils repoussèrent leurs chaises dans un bel ensemble, rayant le lourd silence d'un raclement strident. Dans la cheminée la bûche s'effondra sur elle-même, le feu de bois  prit des allures d'artifice accompagnant même quelques braises d'un sifflement dans leurs courses de lucioles.
Sauveur n'avait rien d'un bravache et malgré son physique imposant, en venait rarement aux poings. La dernière fois l'avait refroidi, car il fut défait par un type qui lui rendait 70 kilos mais à qui il devait bien le double en couronnes norvégiennes.
D'ailleurs,  Alex, Chris, les frères Espinasse, Le Bazar et Gilles « A+ » Houx avaient tous un rapport avec Sauveur Aboudnerzian, il était leur débiteur pour des sommes variables mais conséquentes.  
Il brandit la ventouse telle une épée et sans le vouloir vraiment, emprisonna la bouche moustachue et la cigarette d'Alex, lequel après un « blob » libérateur  hurla de douleur, Sauveur profita de l'effet de surprise pour sortir sa meilleure arme, le bagou de ses très lointains ancêtres, vendeurs d'épices ralliant les villages en caravansérail à flanc de dunes du côté de Tabriz.
Il sortit promptement l'enveloppe contenant les coupures en diagonale en priant pour qu'aucun ne les connaissent et tel un prestidigitateur, d'une main, l'autre tenant toujours la ventouse il en fit un éventail qu'il continua d'agiter afin de les rendre justes visibles.  
-J'ai du cash, les gars ! Je double la mise de chacun mais on se rassoie et on discute !  
Sauveur, les passa rapidement en revue. Alex, qui semblait diriger l'équipe se massait la lèvre inférieure entre le pouce et l'index demanda, visiblement dérouté :
-Mais qu'est ce que c'est que cette AQ de merde ?
Aucun des autres ne fit le moindre mouvement, Aboud sentit le moment venu de saisir sa chance, il s’assit lentement et demanda :
-Bon ! Primo, j'aimerais fichtrement savoir où nous sommes , comment et depuis quand êtes-vous arrivés ?  
 
(A suivre...  chapitre 4)

Message cité 1 fois
Message édité par baclette le 25-12-2012 à 22:01:04
n°32764922
baclette
Posté le 25-12-2012 à 21:48:59  profilanswer
 

 
 
 
(A suivre...  chapitre 4)


Message édité par baclette le 25-12-2012 à 21:54:23
n°32766710
SanPe'
Membre n°312819
Posté le 26-12-2012 à 08:18:00  profilanswer
 

baclette a écrit :

Citation :

Penis_de_castor : -Mais qu'est ce que c'est que cette AQ de merde ?


 
 
Beaver cock, merci pour cette réplique que nous allons insérer derechef dans le dialogue !  :love:


Oh sainte mère [:rofl]


---------------
"Vous avez beau travailler dur, devenir intelligent, on se rappellera toujours de vous pour la mauvaise raison."
n°32767795
baclette
Posté le 26-12-2012 à 11:41:18  profilanswer
 

SanPe', ni de castor d'ailleurs, ce topic est tout vert, n'hésitez pas à écrire quelques lignes !  :lol:

n°32768855
superbob56
Posté le 26-12-2012 à 14:06:13  profilanswer
 

Is this real life?


---------------
By bob.
n°32768922
baclette
Posté le 26-12-2012 à 14:14:20  profilanswer
 

superbob56 a écrit :

Is this real life?


Rien n'est vrai, tout est possible... Disons que l'univers à tiroirs dans lequel évolue S.A et les autres personnages de "Chapitre 4" sera réel jusqu'à ce que le contraire soit prouvé.  :jap:  
 
J'en profite pour donner mes dates de congés, syndicales, du jeudi 27 décembre 2012 au 3 janvier 2013...
La porte du topic reste ouverte, chacun peut prendre la main et faire avancer l'histoire.  
Un seul mot d'ordre du délire, encore du délire...  A bientôt ! :hello:  
B.

n°32799644
baclette
Posté le 30-12-2012 à 13:07:36  profilanswer
 

:hello:  
Vacances dans les vacances, je consacre 5 minutes à nos héros intrépides...
(J'en profite aussi pour remettre en ordre, un tant soit peu le récit...  :)  )
 
TAHITI ZI  le 20/12/2012
 
 
 
Tout était désagréable dans ce bar-tabac de la zone industrielle de Cholet. Même le panonceau poussiéreux de la Française Des Jeux, dans le bar-tab' "Le Tahiti" annonçant un gagnant à quatre chiffres semblait minable.  
Un volumineux paquet enveloppé de papier kraft sous le bras, Sauveur Aboudnerzian poussa la porte d'un coude maladroit.
Il avança jusqu'au zinc à l'aveuglette et, tel un Sisyphe autorisé, déposa son rocher.
Il commanda un Fernet-Branca Perrier-tranche-olive songeant qu'après tout si on ne se payait pas une petite folie de temps à autre, la vie paraîtrait bien triste.
Il extirpa un billet de cinq qu'un hasard origamique avait plié en forme de Shadock, le considéra d'un air matois, se ravisa puis le remis illico dans sa poche s'assurant qu'Aude, la serveuse, ne l'avait pas aperçu.
De l'autre côté du comptoir, Frank, le proprio, l'interrogea du menton :
- C'que c'est qu'ce truc ?
-Une éponge. Du genre à faire de toi un homme heureux, répondit Sauveur du tac au tac. "Heureux et vivant" ajouta t-il, deux adjectifs qui allaient parfois de pair.
Le barman, bien que présentant une cinquantaine plus entamée qu'un camembert de cinq jours à prix réduit chez une famille d'indigents, arborait néanmoins jusqu'à la ceinture une foisonnante toison capillaire.
Depuis la douzaine d'années qu'Abou connaissait ce gars, il n'avait jamais réussi à dire si sa chevelure était plus longue que grise. Lorsque la taille paraissait l'emporter d'un cheveu, la grisaille s'accentuait juste assez pour que Sauveur restât perplexe.
Tout en défaisant méticuleusement l'emballage il dévoila une hure gigantesque !
L’Arménien expliqua que le trophée provenait d'un descendant du sanglier dégommé par Hercule (sans s’avancer) près de Bugarach, ce qui lui accordait des propriétés protectrices époustouflantes.
En comptant la conso qu'Aude venait de poser à côté de lui, son ardoise atteignait très exactement une somme équivalante au dixième du code postal du seul abri prémunissant contre la Fin du Monde. Montant qu'Aboudnerzian consentait à voir généreusement oublié par Frank en échange des trente casiers de liqueur Schoum qu'il avait éclusés ces derniers temps.
Le refus d'un tel talisman ne s'envisageant pas une seconde et la Fin du Monde imminente assurèrent à Sauveur l'accord de la transaction.
Verre à la main, telle une grosse légume, il se dirigea vers le juke-box afin d'éplucher une fois encore, le contenu de l'engin.
A même la vitre un gaucher avait écrit de la main droite "HS" !
Sauveur ressentit un satori à Cholet, une de ses attaques de panique que les cachets échouaient à éradiquer complétement.
-Bon sang ! se dit-il, mais c'est... bien sûr !!
La pub pour le Maryneland avec l'Orque, qui traînait insidieusement sur une table.
Le gars qui avait eu tant de difficultés pour grimper sur le tabouret, il mesurait combien ce féroce Nain ?
Cerné ! Même, lui, Aboudnerzian qu'on surnommait "Saint Maclou" à cause de sa pilosité pectorale paraissait glabre à côté du décolleté de certains mecs au profil lupin !
Un tourbillon maudit l'emporta, des canines pointues comme des sujets de thèses en théologie se mêlèrent à des doigts griffus, des ricanements lugubres et de faux accords d'une musique aberrante qu'emmenait un atroce violon lui scièrent le crâne.
Les ténèbres se firent et une main dotée d'une force peu commune lui broya l'épaule, un instant plus tard, il se retrouvait dans le cagibit encombré de casiers, de seaux et balais, face à lui, Frank lui asséna un coup d'encensoir doré sur le front.
-Tout ça, c'est à cause de toi, Sauveur ! Le visage du barman était tordu par la folie et la haine.
"A cause de ta grande connerie que nous en sommes là ! "
Il balança un coup de santiag dans une caisse en bois qui contenait des objets de cultes, ciboires et chandeliers,
"Tu vas de suite aller remettre ça où tu l'as pris, salopard d'apostat !"
Il ouvrit la porte donnant sur la rue, un vent glacial coupa le souffle d'Aboudnerzian.
Ahuri, il acquiesça avec ardeur. Tout, oui, tout plutôt que de retourner dans cette salle d'où lui parvenaient étouffés, cris d'hyènes, braiements d'ânes sataniques dont il n'était séparé que par une mince porte qui avait étrangement résisté.
-O...Okay, okay, Frank, promis ! je vais tout remettre gémit Sauveur bien qu'il n'eût pas le moindre souvenir d'avoir chapardé ce bric-à-brac
-Ouais ! grinça le taulier "tout" ! Ses cheveux blanchirent et poussèrent dans l'instant de vingt bons centimètres tandis que le ton de sa voix montait pour finir en un hurlement rauque et démentiel :
-N'oublie surtout pas le Pantocrator !
 
Dans la ruelle
 
Après un bref examen, Sauveur s'aperçut que le contenu de la caisse, en partie renversé sur le goudron mouillé, représentait deux fois le volume qu'il aurait accordé à la boîte et celle-ci était toujours pleine.
Il avait d'abord cru à un minable larcin de pilleurs d'églises mais certains objets, tels une ventouse au manche abîmé ou un flacon vide de liqueur Schoum l'amenèrent à reconsidérer la chose.
Il se saisit d'un livre relié de cuir au titre particulièrement étonnant :
"Vie de Saint Sauveur Aboudnerzian" sobrement gravé au fer rougi.
Sa curiosité l'amena à parcourir quelques pages, lesquelles retraçaient des événements authentiques de son existence, bien que parfaitement inintéressants, comme ce jour où ayant percé une pièce de monnaie il avait tenté, en vain, à l'aide d'un fil de pêche de la retirer d'un parcmètre.
Mais évidemment il ne résista guère à parcourir fébrilement les dernières lignes de l'ouvrage et lu avec une certaine appréhension :
 
il ne résista guère à parcourir fébrilement les dernières lignes de l'ouvrage et lu avec une certaine appréhension :
 
Fin.
 
Il balança le bouquin dans la caisse, se gratta la barbe puis, plus étonné que déçu, le reprit en main et relu les dernières lignes :
 
Il balança le bouquin dans la caisse, se gratta la barbe puis, plus étonné que déçu, le reprit en main et relu les dernières lignes :
Fin.
 
Maugréant, Sauveur jeta un coup d'oeil rapide afin de s'assurer que personne ne se foutait de sa gueule
dans les étages derrière les façades décrépies et remit le livre en place avec un certain trouble.
 
Un chandelier, une clé de douze, un quarante-cinq tours ébréché « Micheline Dax siffle pour vous... » un porte-clé en forme de biscotte, sans doute une pub pour un fleuriste, une boîte à sucre en fer blanc ornée du Mont Saint-Michel et munie d'un cadenas laissait entendre un léger bruit métallique qui attira l'attention d'Aboud. La fermeture lui résista presque trente secondes s'infligea une coupure à l'index mais réussit à récupérer une petite clé qui ouvrait le cadenas. A l'intérieur du couvercle, était tracées des lettres gothiques presque effacées qu'il décrypta avec peine : VTFE.
 
Cette fois, c'en était trop ! Aussi veule et peureux qu'il fût, Sauveur possédait encore assez de fierté pour refuser de passer pour un imbécile devant un tas d'objets dont un pouilleux lui aurait offert moins de dix sous.
Il s'enhardit, la ruelle déserte lui garantissant aucune confrontation physique, il empoigna un lourd fer à repasser. Mû par une colère qui démultiplia ses forces il le projeta au sol avec une violence insoupçonnée. Un bien-être l'envahit.
 
Les éclats s'éparpillèrent sur plusieurs mètres mais la lourde semelle ne fit que rebondir sur place. Une enveloppe ventrue était scotchée à celle-ci. Sauveur l'ouvrit prudemment, s'attendant à ce qu'un objet en jaillisse et le pince cruellement au nez, mais à sa grande surprise, le carré de papier plié contenait une somme qu'en tant qu'expert, il estima instantanément à pas moins de cinq mille. Coupés par la diagonale et quelques mots qu'Aboudnerzian prit cette fois très au sérieux.
 
« L'autre moitié contre un petit service » avec en dessous un numéro de portable.
 
Un choix déterminant
 
Sauveur se saisit de son cellulaire et s'attendit à tomber sur une plate-forme essayant de lui refiler une méthode révolutionnaire pour apprendre à nager dans sa baignoire lorsqu'au bout de la deuxième sonnerie le facteur chance sembla enfin se manifester.
-M. Aboudnerzian, vous avez donc brisé le fer à repasser dans la ruelle... rejoignez immédiatement l'avenue, une limousine y est garée."
Son interlocuteur raccrocha, laissant Aboud son portable en main, prendre une décision.
A peine remis en poche, le portable se mit à vibrer agréablement procurant une caresse intime contre la cuisse de Sauveur.
Il l'ouvrit d'une chiquenaude et lut sur l'écran minuscule :
-Prené un objet avc vou c1portan.
Aboud n'avait vraiment que l'embarras du choix parmi le tas hétéroclite qui jonchait la ruelle.
Alors, pourquoi réfléchir ? Sur quelles bases établir un choix ?
Il ramassa le plus proche élément du fatras et se dirigea vers l'avenue.
 
Voyage express
 
Il ne fut guère surpris de voir la somptueuse voiture garée devant le Tahiti. Pas plus que de constater qu'aucune agitation particulière ne semblait se dérouler à l'intérieur du bar tabac. Par la vitrine crasseuse, il distingua Frank, rinçant ses verres et quelques habitués. En s'approchant de la luxueuse voiture, Aboud regretta de n'avoir pas choisi un objet plus lourd, qui aurait pu lui servir d'arme au cas où. Mais il songea que lorsqu'on possède une arme, il vaut mieux être capable d'oser s'en servir.
 
La vitre fumée descendit sans bruit et conversation lointaine et animée lui parvint ainsi qu'une voix familière, un timbre vocal oublié mais qui déclencha un réflexe de prudence chez Sauveur.
Pendant ce temps, deux gars peu amènes descendirent de l'autre côté de la bagnole, l'un ouvrit la porte du coffre aussi épaisse que celle d'un frigo et l'autre le poussa  d'une bourrade à l'intérieur, Sauveur tomba dans l'obscurité en criant de trouille alors que la caisse démarrait.
 
Après une chute qui lui sembla durer une demi-éternité, Sauveur atterrit rudement sur une surface dure et humide, qui puait la poussière et le moisi.
La peur lui avait tétanisé les muscles et il serrait toujours en main ce qui aurait pu être une arme...
 
Malgré la chute, il ne ressentait aucune douleur, la pénombre laissait deviner la nature des lieux : une cave.
Seul un escalier permettait de rejoindre la pièce d'où lui parvenait une conversation dont il n'identifia que quelques mots et une tonalité, toujours celle qui le mettait mal à l'aise.
Peu rassuré mais n'ayant pas d'alternative, Sauveur grimpa lentement les quelques marches et heurta de la tête une trappe qu'il poussa sans trop d'efforts. Six personnes se tenaient autour d'une lourde table couverte d'une partie des objets de la caisse en bois. Aboudnerzian savait qu'il en manquait au moins un, puisqu'il tenait le manche rafistolé de la ventouse à la main.
Ils éclatèrent de rire en apercevant le visage d'Aboud au ras du plancher
-Putain ! T'en as mis du temps pour trouver cette saleté de débouche-chiottes ! Râla faussement Le Bigot rallumant son mégot.
Sauveur les connaissait tous et tous connaissaient Sauveur...
 
Refuge mortel
 
Aboudnerzian se releva péniblement et parcourut la pièce d'un coup d'oeil circulaire, il se trouvait dans un chalet. D'une cheminée de pierre un feu de bois conséquent chauffait et éclairait les lieux, aidé dans sa tâche par une suspension faite d'une roue de charrette. Sous ce lustre improvisé couvert de bougies, l'énorme table en bois trônait. Le reste de la pièce était vide.
Assis confortablement et se fendant la poire, se tenaient Alex Le Bigot, faux marin Breton et véritable escroc, Gilles Houx, surnommé "A+", Chris Carbeva et ses deux chats ainsi que T.A Le Bazar, l'homme qui écrivait plus vite que son nombre : 666.
Pour finir le tour de table, des jumeaux auxquels Sauveur rattacha immédiatement la voix désagréable, Billy et Hyppolite Espinasse...
-Well, well, well ! Dit Alex, on dirait bien que nous sommes au complet, la séance peut débuter... Il s'apprêtait à concrétiser symboliquement ses mots en tapant sur la table avec une règle quatre couleurs lorsque Aboudnerzian lui saisit le poignet, l'arrêtant à quelques centimètres du plateau.
 
-Un moment, Alex... il me semble que j'ai droit à un minimum d'explications, tu ne penses pas ?
Bien que Sauveur ait mis le plus de sérieux possible dans son geste et sa phrase, l'hilarité redoubla.
Lorsque le calme fut retombé, Le Bigot se dégagea violemment de la prise d'Aboud et le regarda fixement.
-Des explications, Aboudnerzian, c'est plutôt à toi d'en donner !
Il sortit de sa poche de poitrine un tract jaunasse et sans quitter Aboud des yeux, lui demanda :
-Ces "invitations", que chacun de nous a reçu, c'est quand même bien toi qui les a envoyées... Non ?
 
 
Ce soir soirée magique !
 
Les jambes d'Aboud se dérobèrent... incrédule il parcourut rapidement la feuille...
 
Tahiti, soleil et vahinés... zone industrielle, strip-tease, des scandinaves, etc.
Il lui sembla, l'espace d'un instant avoir lu, sinon rédigé cet encart... conseillé par Gibi...
-tout allait changer... tête de sanglier pour régler son ardoise. Le batracien azuré lui avait-il promis ou non des mystérieux voyageurs, VRPs et pèlerins ?
-Le diable frappe toujours à six hures. Il aurait, hélas, fallu deux Cerbère ! Trahi par l'amphibien ??
 
-Alors, Aboudnerzian, demanda Alex avec un sourire mauvais, ces belles Norvégiennes, elles sont où ?
Parce que tu n'as pas peut-être pas remarqué que nous sommes tous vêtus de noirs et... armés !?
 
 
-Mais... bredouilla Sauveur en se laissant tomber sur une chaise,
C'est complètement dingue cette histoire.
 
-Si c'est tout ce que tu as en magasin comme explication, j'ai peur que ça soit pas suffisant.
Il se leva et le reste de la tablée l'imita menaçant.
 
 
Ils repoussèrent leurs chaises dans un bel ensemble, rayant le lourd silence d'un raclement strident. Dans la cheminée la bûche s'effondra sur elle-même, le feu de bois prit des allures d'artifice accompagnant même quelques braises d'un sifflement dans leurs courses de lucioles.
Sauveur n'avait rien d'un bravache et malgré son physique imposant, en venait rarement aux poings. La dernière fois l'avait refroidi, car il fut défait par un type qui lui rendait 70 kilos mais à qui il devait bien le double en couronnes norvégiennes.
D'ailleurs, Alex, Chris, les frères Espinasse, Le Bazar et Gilles « A+ » Houx avaient tous un rapport avec Sauveur Aboudnerzian, il était leur débiteur pour des sommes variables mais conséquentes.
Il brandit la ventouse telle une épée et sans le vouloir vraiment, emprisonna la bouche moustachue et la cigarette d'Alex, lequel après un « blob » libérateur hurla de douleur, Sauveur profita de l'effet de surprise pour sortir sa meilleure arme, le bagou de ses très lointains ancêtres, vendeurs d'épices ralliant les villages en caravansérail à flanc de dunes du côté de Tabriz.
Il sortit promptement l'enveloppe contenant les coupures en diagonale en priant pour qu'aucun ne les connaissent et tel un prestidigitateur, d'une main, l'autre tenant toujours la ventouse il en fit un éventail qu'il continua d'agiter afin de les rendre justes visibles.
-J'ai du cash, les gars ! Je double la mise de chacun mais on se rassoie et on discute !
Sauveur, les passa rapidement en revue. Alex, qui semblait diriger l'équipe se massait la lèvre inférieure entre le pouce et l'index demanda, visiblement dérouté :
-Mais qu'est ce que c'est que cette AQ de merde ?
Aucun des autres ne fit le moindre mouvement, Aboud sentit le moment venu de saisir sa chance, il s’assit lentement et demanda :
-Bon ! Primo, j'aimerais fichtrement savoir où nous sommes , comment et depuis quand êtes-vous arrivés ?
 
Itinéraires parallèles
 
Un lourd silence s'installa puis, d'une voix aussi fluette que désagréable, Auguste Espinasse criailla :
 
-Mon frère et moi sommes arrivés en premiers, enfin, je pense, hier vers huit heures on montait chez nous par l’ascenseur, quand on a lu ton tract reçu dans la boîte "grande fête au Tahiti" patati, patata, strip tease et bibine à gogo...
 
-Billy n'y croyait pas, mais bon... on pouvait pas prévoir que cinq secondes plus tard, la cage allait dégringoler et qu'on allait finir dans une cave, une ventouse à la main !
 
Les récits de Carbeva, Gilles Houx et des autres décrivaient à quelques nuances près la même histoire.
 
T.A Le Bazar comme à l' accoutumée ménageait ses effets, il attendit un silence propice et asséna :
 
-Oui, mais le passage et le reste, c'est moi qui les ai découverts !
 
-Quel passage et quel reste ? demanda Sauveur...
 
Le Bazar interrogea la tablée du regard et comme personne ne disait mot, il passa devant Aboud, lui demandant de le suivre.
 
-Il y a des clients pour une petite visite, les mecs ? Tous lui emboîtèrent le pas, afin de ne pas rester seul, revoir la trouvaille de T.A ne les emballait pas du tout mais mieux valait rester en groupe.
 
Ils descendirent par la trappe, Le Bazar en tête, muni du chandelier.


Message édité par baclette le 31-12-2012 à 19:38:14
n°32812673
baclette
Posté le 31-12-2012 à 19:32:29  profilanswer
 

Le passage de l'année
 
 
Avant que Gilles « A+ » Houx ne referma la trappe, Sauveur aperçut au-dessus de la cheminée la hure et durant un bref instant, il lui sembla que celle-ci dardait un œil noir et maléfique dans sa direction.
Il n'eut guère le temps de conjecturer sur ce regard porcin car Le Bazar avait atteint le bas des marches, et filait d'un pas décidé vers l'angle opposé.
Il saisit un anneau encastré dans le sol et avec grand peine fit glisser une lourde dalle, libérant un passage suffisant pour que le plus ventru de la suitée puisse s'y glisser. Le reste de l 'équipe, disposé en demi-cercle, regardait, visiblement mal à l'aise les quelques échelons rouillés, fixés sur la paroi se noyer dans l'obscurité humide.  
-Je suis descendu jusqu'à une autre pièce, environ vingt mètres plus bas, expliqua Le Bazar. Il ajouta d'un air mystérieux « il faut être sept pour continuer. »  
Carbeva, les jumeaux, Gilles Houx regardaient leurs pieds, visiblement pas plus chauds à l'idée de descendre dans ce boyau lugubre que Le Bigot qui avoua à contrecœur :
-Apparemment, c'est la seule issue, il y a des barreaux aux fenêtres et la porte est verrouillée.
-Quant à jouer les Père Noël... faut pas y compter, le conduit de cheminée doit faire trente centimètres de large.
 -En somme dit Aboudnerzian, on se fait diriger comme des rats !
Gilles « A+ » conclut logiquement :  
-On ne pourra pas rester longtemps dans ce chalet vide, nous avons tout examiné, nada, niente que dalle !
-Sauveur perplexe, demanda à Le Bazar :  
-Comment as-tu réussi à trouver ce passage ?
-C'est étrange, Aboud, répondit l'intéressé, mais... j'ai l'impression que je le « savais » !
-Bon ! Reprit Sauveur, je crois qu'il va falloir se fier à tes intuitions.
 
Après avoir passé en revue leurs maigres ressources lumineuses, briquets, allumettes et mini-torches, Le Bazar suivi de Sauveur commençèrent la descente.
-C'est d'un pratique ce chandelier, je te jure, bougonna le premier.
-Gaffe de ne pas me mettre le feu ! Prévint Aboudnerzian. Et toi, Le Bigot, ne me piétine pas les doigts !
-Quand il aura fini de se plaindre celui-là chuinta un des jumeaux, sans doute Hippolyte, le plus crispant des frères estima Aboudnerzian,.
Le Bazar n'avait pas menti, vingt mètres plus bas, il prévint de la fin de la descente avant que Sauveur ne distingue le sol d'une pièce en tous points identique à celle du haut. Seule la présence d'un carrousel de sept chevaux fixés par des barres verticales
les différenciait.
En s'approchant d'un, Sauveur distingua le nom « Carbeva » gravé sur la selle.
-Celui-là est pour moi  ! annonça Le Bigot dépoussiérant son siège de la main.
Venue d'on ne sait où, une musique de fête foraine monta dans l'air, et Le Bazar commanda :
-En selle les enfants ! Tâchez d’attraper le pompon !  
 
(A suivre « chapitre 4 » )

n°32813434
baclette
Posté le 31-12-2012 à 21:17:44  profilanswer
 

:)  
Bon ! les gars ( et les fifilles !) on peut continuer longtemps comme ça, j'ai l'impression de raconter "Les feux de l'amour" On va arriver à l"épisode 6523,  
Le combat des congélateurs
 
Aboudnerzian, bla-bla, machin et truc...
 
Faudrait voir à proposer des éléments, des pistes pour la suite !  
 
Sauveur, en grosse truffe malchanceuse, prend au mot Le Bazar et attrape justement pour de bon le pompon qui gigote au bout d'une ficelle, qu'est-ce qu'il s'en suit ?
Le carrousel fait passer la troupe dans un monde // que s'y passe t-il ?
 
Au bout d'un moment, Aboudnerzian, malade, tombe du carrousel.  
Où se retrouve t-il ?  
 
Ou tout autre chose...  :hello:  
 

n°32934371
baclette
Posté le 11-01-2013 à 20:42:01  profilanswer
 

Le démarrage fut poussif et bruyant mais bientôt le manège commença à vraiment prendre de la vitesse, beaucoup plus qu'il ne paraissait pouvoir supporter.  
Gilles Houx tenta vainement de récupérer ses lunettes que la force centrifuge arrachèrent de son visage. Les jumeaux couinaient comme des porcelets promis au gril et Carbeva flottait tel un drapeau accroché à la barre.
Alex Le Bigot émettait un rire de dément et Le Bazar semblait avoir reçu 50 centimètres cube de formol an intra-veineuse.  
Aboudnerzian aussi était pétrifié mais l'instinct de survie fut le plus fort et lorsque le pompon passa devant lui, il n'hésita pas. Sa grosse pogne engloutit le morceau de laine et fit jouer un mécanisme qui freina le carrousel d'une manière si violente que les sept furent violemment projetés sur le sol.  
La tête de Sauveur heurta un coude mal placé et il s'évanouit, sonné autant par le coup que par les effets de ce maudit manège (TM).
Le décor avait radicalement changé. Le sous-sol avait fait place à une ville telle qu'on les imagine dans les westerns.
Il se retourna et vit qu'il trainait laborieusement son cheval de manège. Soudain deux coups de feu claquèrent simultanément; du toit de l'établi du forgeron un indien tomba lourdement faisant voler un nuage de poussière.
Nonchalemment adossé à un poteau de bois, Clint Eastwood tenait un colt encore fumant.
-Le monde est partagé en deux, commença t-il...  
-Ouais, ouais, arrête tes conneries le coupa Sauveur,  tout étonné de sa hardiesse, il continua :
-Les autres ne sont pas encore là, bien sûr !
-Qu'est-ce que t'en sais ? demanda Eastwood ?  
-Il n'y a qu'un cheval à l'abreuvoir, à moins que vous ayez emprunté le même moyen de locomotion que moi poursuivit -il avec un rire gras.  
Il voulut désigner le cheval de manège mais à la place un coyote reniflait des traces de sanies.
Aboud cracha dans la direction de l'animal qui n'interrompit pas pour autant son examen.  
-J'ai bien besoin d'un verre, je crois dit Sauveur en poussant les postes battantes.  
 

n°32934517
baclette
Posté le 11-01-2013 à 20:57:17  profilanswer
 

si violente brusque que les sept furent violemment projetés sur le sol.

n°32942652
baclette
Posté le 12-01-2013 à 19:18:03  profilanswer
 

Passée la porte du saloon, Sauveur ressenti un étrange et agréable sentiment.
Un peu comme s'il était enfin arrivé chez lui.
Bien qu'il découvrît la pièce, sobrement décorée, baignant dans une lumière douce, il ressentit une impression de déjà-vu alors qu'un sentiment de bien-être l’inondait.  
Sur la droite, un monumental comptoir tout de miroirs et d'ébène couvrait le coté, tel un cétacé échoué. S'il ne connaissait pas le gars qui rangeait les bouteilles sur leurs supports, son visage vieilli par un bon mètre de cheveux gris ne lui était pas totalement inconnu non plus.
Un feu crépitait dans la cheminée de pierres dont la tablette accueillait un bric-à-brac  
constitué au gré des ans par des donateurs peu généreux. Au-dessus Une énorme tête de sanglier trônait.
-Un massacre, dit le barman.
-Oui, bon, ça dépend de quel coté on se place, moi, vous savez... répondit Aboud
-De n'importe quel coté. Une tête de gros gibier empaillée,ça s'appelle un « massacre » reprit
paisiblement l'homme à la tignasse grise.  
-Je crois que vous êtes attendu, ajouta-t-il en désignant une table ronde autour de laquelle étaient installés une demi-douzaine de personnes en pleine discussion.  
Sauveur commanda une bouteille de Scotch et s'avança vers eux.  
 
(à suivre, chapitre 4)
 
Suppression des adverbes ! ;o) Gibi !


Message édité par baclette le 12-01-2013 à 19:20:17
n°32950083
baclette
Posté le 13-01-2013 à 16:45:04  profilanswer
 

C'est bien beau de ne pas se relire ou si fugitivement. :(
Les répétitions, les fautes d'orthographe, les tournures maladroites s'ébattent tels des germes dans une boîte de Pétri.  
Passée la porte du saloon, Sauveur ressenti(t) un étrange et agréable sentiment.  
Un peu comme s'il était enfin arrivé chez lui.  
Bien qu'il découvrît la pièce, sobrement décorée, baignant dans une lumière douce, il ressentit une impression de déjà-vu alors qu'un sentiment de bien-être l’inondait.  
Sur la droite, un monumental comptoir tout de miroirs et d'ébène couvrait le coté, tel un cétacé échoué. S'il ne connaissait pas le gars qui rangeait les bouteilles sur leurs supports, son visage vieilli par un bon mètre de cheveux gris ne lui était pas totalement inconnu non plus.  
Un feu crépitait dans la cheminée de pierres dont la tablette accueillait un bric-à-brac  
constitué au gré des ans par des donateurs peu généreux. Au-dessus une énorme tête de sanglier trônait.  
-Un massacre, dit le barman.  
-Oui, bon, ça dépend de quel coté on se place, moi, vous savez... répondit Aboud  
-De n'importe quel coté, une tête de gros gibier empaillée, ça s'appelle un « massacre » reprit  
paisiblement l'homme à la tignasse grise.  
-Je crois que vous êtes attendu, ajouta-t-il en désignant une table ronde autour de laquelle étaient installés une demi-douzaine de personnes en pleine discussion.  
Sauveur commanda une bouteille de Scotch et s'avança vers eux.  
 
(à suivre, chapitre 4)  
 
Les fautes et les répétitions ne résistent guère à une sérieuse relecture.  
Pour ce qui est des tournures maladroites ou des phrases mal construites, c'est déjà une autre paire de manches !
Il est impossible d'être juge et partie... C'est pourquoi un topic dédié "atelier d'écriture" est indispensable.  
De plus, apprendre à mettre en forme correctement est une chose élaborer une trame, un plan, un scénario en est une autre. C'est ce que j'explique un peu plus haut (Le combat des congélateurs ) à moins de faire dans l'absurde et encore ! L'absurde est un genre qui répond lui aussi à des normes.  
Il y a sur ce forum des "écrivains" qui ont acquis par beaucoup de travail sur une base de talent indéniable un niveau qui dépasse largement ce que je lis lorsque je pique au hasard dans les rayons de librairie.  
Reste à trouver le thème, l'histoire...  
 
Pas simple...  :??:  
 
 
 
 


Message édité par baclette le 13-01-2013 à 16:50:48
n°32963485
baclette
Posté le 14-01-2013 à 17:41:26  profilanswer
 

(Chapitre 4, suite... )  
 
Entre le bar et la table animée où il se dirigeait, Aboud fut pris dans une sorte de paradoxe de Zénon temporel.
Afin de parcourir la dizaine de mètres qui les séparait, Sauveur devait impérativement en couvrir la moitié, puis resteraient encore cinq mètres, lesquels divisés en deux lui imposeraient de franchir deux mètres cinquante ad vitam... Nous résolvons sans nous en apercevoir, à chaque instant ce qui restât un mystère jusqu'à ce qu'on prouve qu'un « tout »pouvait être divisé en une infinité de parties...
Durant une seconde infinie, Sauveur prit conscience que quelque chose clochait méchamment dans sa relation avec la réalité depuis quelque temps.  
Il se souvenait vaguement d'une chute dans un coffre de voiture, des images fugitives du chalet et de la descente jusqu'au carrousel.  
Aboud comme beaucoup, lorsqu'il évoquait Dieu, pensait à une croix. Non pas une croix expiatoire mais au X, symbole de l'inconnue si pratique en mathématiques pour résoudre divers problèmes. Dieu n'était qu'un concept et il voyait mal comment en tant que tel il aurait pu intervenir sur le déroulement de sa vie. La question restait entière.  
Quelqu'un ou quelque chose le manipulait... mais qui ou quoi ?
 
( à suivre dans : Chapitre 4 ! )

n°32976400
baclette
Posté le 15-01-2013 à 17:39:10  profilanswer
 

Alors qu'Aboud se perdait en conjectures et tentait vainement d'identifier l'adversaire ophidien qui s'instillait, tel un mortel mamba dans sa conscience,  
Chris Carbeva, dont les pieds ne touchaient que rarement le sol et jamais lorsqu'elle était assise, entrait en communication mentale avec ses chats, Julio et Azur.  
Peu importait la distance, les années ou le nombre de dimensions qui les séparaient, Chris et ses chats maintenaient un lien télépathique constant.
Elle avait maintenant les yeux clos et échangeait en psalmodiant de nombreuses informations avec les deux félins, restés dans le chalet.  
Les nouvelles étaient surprenantes.  
Les chats avaient réussi à se glisser entre les solides barreaux qui condamnaient les fenêtres et d'après leur compte-rendu, le chalet se trouvait sur une île lacustre.
La prison idéale pour retenir des chats ! Ils avaient entendu les coups de feu rapprochés il y a quelques instants ce qui laissait à penser qu'ils étaient très proches du Saloon.
 
Pour Julio et Azur tout ce qui n'était pas humain ou félin était à ranger dans la vague catégorie des créatures. Selon eux,  une créature, abominable de surcroît, se terrait dans les sous-sols de la maison et empêchait d'emprunter le même chemin.
Chris sortit d'une bourse de cuir jaune trois osselets qu'elle fit rouler plusieurs fois avant d'arriver à une configuration qui la satisfasse puis, à l'aide d'un pendule détermina la distance
ainsi que la direction à suivre pour retrouver ses précieux minets. Elle sortit de sa transe et aperçut Aboud se dirigeant vers la tablée, bouteille en main.  
 
Gilles « A+ » Houx se félicitait de toujours trimbaler une vielle paire de lunettes lesquelles en l'occurrence remplaçaient celles perdues sur le carrousel. Il les essuya méthodiquement, redressa une branche et les chaussa. Il ressemblait à un prof de physique décalé et effectivement, alliait ces deux qualités.  
-Les hypothèses « dickiennes » d'une partie du passé dérivant ou d'une semi-vie sont à écarter déclara-t-il, péremptoire.
 
Personne n'osa demander de précisions sur cette déclaration et seul Le Bigot faux-cul professionnel, esquissa  un air d'approbation. Il ne comprenait rien ni aux propos de Gilles, ni à la nature de la situation mais cela ne l’empêcha pas de faire courir le fond de liquide ambré contre la paroi de son verre d'un air entendu et de l'engloutir avec une rapidité surprenante.
 
Le Bazar était absorbé dans la rédaction de son prochain best-seller et se foutait bien pas mal du pourquoi du comment, du moment qu'on lui fichait la paix.  
 
Finalement, seuls les jumeaux Espinasse semblaient vraiment mal à l'aise, mais comme leur nature anxieuse les maintenait toujours dans cet état, il était difficile d'en tirer une conclusion utile.
 
C'est Le Bigot, avec sa grande gueule, constatant que son verre était vide qui sortit Aboudnerzian de son paradoxe temporel :
-Bon ! Tu te bouges un peu Aboud !  Qu'est-ce que tu as ? On dirait que t'as fumé une meule de « Marie-jus-Anna » !  
 
Sauveur parcourut les derniers mètres et posa la bouteille au centre de la table. Il avait l'air soucieux en demandant :
-Vous avez quoi, vous, comme monnaie ?  
 
Un silence gêné parcourut la table et c'est Auguste Espinasse qui le rompît en sortant un vieux porte-feuilles à soufflet de sa poche droite et en fit tomber des pièces en argent.  
-Des pièces du Dahomey frappées dans les années 60 ! s'étonna t-il.  
Le reste de l'équipe était tout aussi exotiquement loti.  
 
(A suivre... Chapitre 4 )


Message édité par baclette le 16-01-2013 à 22:22:24
n°32991206
baclette
Posté le 16-01-2013 à 20:07:01  profilanswer
 

Mon-Ki Biznès.
 
Le frère d'Auguste fut très surpris de découvrir dans son sac des morceaux de coquillages découpés en disques et cylindres de couleur blanche et noire enfilés et tissés comme des bracelets. Les plus sombres présentaient des reflets violacés rappelant l'aubergine.  
Nonchalamment, A+ jeta un coup d’œil par-dessus ses lunettes, ce geste lui conférait une autorité scientifique à toute épreuve.  
-Des Wampums, déclara-t-il doctement, ou des Dentaliums... Les tribus indiennes établies le long de la côte, de la Nouvelle-Angleterre à la Virginie, s'en servaient de monnaie d'échange. Un musée d'ethnologie t'en donnerait cher, mais je doute que tu payes la tournée ici avec çà !  
Carbeva sortit de sa besace un lourd tube de cuir et fit tomber sur la table une douzaine de pièces d'or.
-T'ain ! s'étrangla Le Bigot en contemplant le petit trésor que Chris venait de sortir, des pesos mexicains ! La légendaire pièce de 50 !  
-Avec ça, t'achète le saloon et l'écurie ! Confirma Aboudnerzian. Enfin... tout dépend de l'époque à laquelle nous nous trouvons, modéra t-il, se ménageant des arguments en cas de négociation.  Pour ma part, j'ai payé la bouteille avec un « quart d'Aigle » et comme la monnaie manquait, j'ai payé le gîte et le couvert pour une semaine ajouta t-il négligemment, sinon, quelques pièces d'argent... éluda t-il l'air faussement soucieux.  
Gilles Houx sortit des pépites d'or de bonne taille d'une bourse qu'il portait autour du cou et Le Bazar, consentit à interrompre ses écritures pour se taper du plat de la main sur la poitrine et les poches. Il palpa dans celle de droite de son pantalon et extirpa un sachet dont le pliage rappelait celui des dealers de poudre et fit rouler quelques rubis, des saphirs et deux diamants de taille respectable.
Les jumeaux commencèrent à gémir qu'ils étaient toujours le dindon de la farce, qu'une fois de plus le sort s'acharnait sur eux et il fallut que le groupe entier s'y mette pour les faire taire.  
-Nous sommes embarqués dans la même galère, bordel ! S'emporta Aboud qui préférait de très loin ses pièces aux morceaux de coquilles moisis des frères. Je ne pense pas qu'on puisse s'en tirer sans rester groupés. Alors cesser de geindre et essayez plutôt de gamberger !


Message édité par baclette le 18-01-2013 à 16:40:07
n°33001669
baclette
Posté le 17-01-2013 à 17:21:59  profilanswer
 

 Windigo part 1
 
A peine Sauveur eut-il terminé sa phrase que Gilles A+ ôta ses lunettes d'une main tremblante et se massa le front avec insistance ; d'une voix étranglée par l'émotion il parvint à dire :
-Quelque chose de très puissant s'approche.
Aussitôt les jumeaux mirent en contact leurs cicatrices frontales, vestige de leur unicité et confirmèrent en choeur, effrayés – Oui ! et animé d'intentions peu sympathiques !
-Putain, les gars, marmonna Le Bazar visiblement troublé, « Sacrément balèze l'entité ! »
Les verres vides sur le comptoir témoignèrent du passage de l'onde en cliquetant à qui mieux-mieux tandis qu'un pichet en bout de comptoir tomba projetant des éclats à plusieurs mètres.  
Le barman rabattit un treillis métallique fixé sur un cadre en bois contre les rangées de bouteilles avec la décontraction d'un quincaillier tirant le rideau après une journée de boulot. Au dehors les hennissements l'emportaient sur les hurlements lugubres des coyotes, plus nombreux mais plus éloignés.  
Carbeva semblait garder une certaine sérénité et seuls ses doigts crispés sur la bourse contenant ses osselets trahissait sa tension.  
Les secondes qui suivirent furent une montée en puissance de la vague qui s'approchait; lorsque dans un claquement assourdissant les portes se rabattirent contre les murs, déferla dans la pièce un courant mortifère invisible qui fit peser son poids maléfique. Tout ce qui n'était pas solidement fixé s’agita. Comme si elle annonçait le passage de pestiférés la clochette en bronze posée sur la cheminée se mit à tinter tandis que le feu redoublait d'intensité, une silhouette monumentale et indistincte apparut dans une brume épaisse par l'embrasure.  
Aboudnerzian s'assit brusquement et enfouissant la main de Gilles A+ dans la sienne il tendit l'autre à Le Bazar en hurlant :
-Foutez-vous en réseau, et Fissa !  
Personne ne se fit prier et les mains se joignirent; l'instant suivant, les images comme les sons avaient perdu leur netteté, comme perçus à travers une solide épaisseur de cristal. Les regards se tournèrent vers la porte d'entrée...


Message édité par baclette le 18-01-2013 à 16:37:41
n°33014737
baclette
Posté le 18-01-2013 à 19:04:00  profilanswer
 

Chakra Ken
 
(Pendant ce temps, sur l'île lacustre...)
 
A l'écart du chalet, dans une petite crique sableuse, Julio regardait Azur gratter frénétiquement le sol de la patte droite, faisant voler des grains de sable aux alentours.  
-Si tu comptes creuser un tunnel jusqu'à la rive, autant attendre que la flotte s'évapore se moqua t-il.
-Je compte pisser un coup, si Monsieur n'y voit pas d'inconvénient... répondit le gros chat tigré s'asseyant la queue droite et frémissante. Puis, il recouvrit le trou d'une patte plus appliquée vérifiant du museau que le travail avait été correctement effectué. Visiblement satisfait, il contempla au loin la berge et déclara mentalement :
-Sans nous, ils n'ont pu former qu'un réseau mental primaire mais cela devrait les protéger de presque toute agression psychique.  
-Presque, comme tu dis pensa Julio soudain soucieux . Tu as vu comme moi le genre de créature qui traîne dans le coin.
 
Dans la matinée, ils s'étaient aventurés jusqu'à la dalle déplacée par Le Bazar, l'air vicié et les miasmes qui s'en échappaient les avaient heureusement maintenus sur le qui-vive.
Alors que gueules ouvertes pour mieux identifier la nature de l'ennemi ils s'approchaient avec une infinie prudence de l'orifice un tentacule noirâtre et gluant avait jailli leur faisant effectuer un bond en arrière de plusieurs mètres  sauvant ainsi une de leurs vies.  
Dans la fuite éperdue qui suivit et malgré ses kilos supplémentaires, source intarissable de moqueries de la part de Julio, Azur avait laissé sur place son compagnon, moins sensible à l'adrénaline. La terreur engendra une pression telle que Julio prit l'apparence d'une cornemuse et Azur celle d'un chapeau haut-de-forme passablement usagé. Ce n'est qu'au bout de plusieurs heures qu'ils reprirent leur aspect.  
 
-Ouais, admit Azur. Un kraken. Je me demande bien ce qu'un kraken vient faire dans ces eaux douceâtres. Toujours est-il qu'il est hors de question que je mette une patte dans l'eau.  
-Pffff ! Se moqua Julio, je reconnais tes talents de sprinter, mais je te vois mal nager plus d'une minute !  
-Qui te parle de nager ! miaula Azur soudain tout excité.  
Au loin un canoë fendait les eaux paisibles du lac droit dans leur direction.


Message édité par baclette le 19-01-2013 à 11:06:41
n°33023307
baclette
Posté le 19-01-2013 à 18:27:15  profilanswer
 

Windigo part 2
 
Le réseau de protection mentale souffrait d'une solidité moindre due à l'absence des chats et surtout d'un manque de netteté tant visuelle qu'auditive.  
Hors de son périmètre, les personnes et objets en mouvement étaient d'une teinte sombre et semblaient se mouvoir au ralenti comme étirés dans le temps et l'espace.  
Une déformation infra-sonore empêchait de saisir le contenu des conversations et restreignait la modulation vocale aux sons graves ce qui donnait aux conversations « la voix du Diable » comme seule tonalité.  
Depuis l'heptagone, Aboud et ses compagnons assistèrent pétrifiés à l'entrée d'une créature qui dépassait le linteau de la porte.
Telle une flaque d'huile dans de l'eau sale elle se dirigea vers le comptoir en mugissant. Le barman répondit d'une voix à peine moins grave et sembla décrocher quelque chose du mur, une arme peut-être ? Le Bigot, Gilles A+ et Le Bazar étaient pétrifiés, Carbeva semblait en pleine crise catatonique tandis qu'une tache se répandait sous les jumeaux Espinasse.  
Une agitation s'en suivit, un morceau du parquet parut se soulever tandis que des cris plus aigus se faisaient entendre.  
 
Conscient du danger mais ne pouvant réprimer sa curiosité, Sauveur lâcha un instant la main de Gilles Houx, rompant la protection et l'horreur de la scène lui apparut dans toute sa netteté.  
De part et d'autre d'une trappe soulevée par ce qui s'avéra être un simple crochet métallique, se tenaient l'homme aux cheveux gris et une gigantesque bête émaciée dont l'odeur épouvantable frappa Aboud comme un coup de poing. Du parquet, une forme humaine apparut, aussitôt happée par le monstre qui planta ses crocs dans un crâne chauve qui explosa projetant des débris d'os et de sang sur le comptoir et les murs.
 
Sauveur fut incapable de dire qui, du monstre, de lui-même ou de la victime hurla mais la terreur qui l'envahit lui fit broyer la main d'A+ qui étouffa un cri de douleur. La protection reprit instantanément sa fonction .  
 
-Oh putain, les gars ! S'étrangla t-il, les yeux exorbités -Oh putain ! Sans trop savoir à qui il adressait sa requête, il demanda : « Faites que ce truc ne nous voit pas !!! »
 
Le néant sans doute dans sa mansuétude lui répondit favorablement et quelques instants plus tard, la bête repartait comme elle était venue. les sept restèrent pourtant très longtemps dans la protection de leur connexion mentale.

n°33033296
baclette
Posté le 20-01-2013 à 20:33:02  profilanswer
 

Racoon stew
 
Pendant que Tobby O'brian relevait les mesures enregistrées par la station météo située sur l'île, Julio et Azur se glissèrent en catimini dans son canoë.  
 
Le vieil homme notait scrupuleusement les indications de l'hygromètre à cheveux et la température mais c'est le sismographe qui retint son attention. Sans la moindre surprise il constata que l'aiguille du stylet avait tracé une pointe très importante suivie de nombreuses répliques une heure auparavant.  
 
Il avait ressenti comme beaucoup le passage d'une onde dont seuls quelques initiés auxquels il se vantait d'appartenir connaissaient l'origine.  
Le Wendigo avait dû rapidement trouver pitance car il ne s'était pas attardé.  
 
Les chats lui soufflèrent l'idée d'aller chez le barbier et c'est avec entrain qu'il regagna sa carriole, chargea son embarcation et pris le chemin de la ville.  
 
Frank, car il s'agissait bien de lui, finissait de nettoyer les traces du passage du Wendigo. En quelques coups de balai il fit tomber un pied et un morceau de bras dans l'ouverture et de vagues grognements firent place à des bruits de mastication. Il ne s'arrêta de siffloter, que pour concentrer ses efforts à soulever une lourde malle qu'il plaça de manière à recouvrir la trappe. Il parfaisait le boulot à l'aide d'une serpillière lorsqu'il vit le groupe réapparaître à la table du fond.  
 
-Courageux, mais pas téméraires ! Rigola t-il à l'adresse de la tablée ! les uns se massaient les poignets alors que d'autres examinaient la pièce visiblement encore sous le choc.  
 
-C'est Wendy qui vous a foutu les jetons ? Bah ! Rien à craindre de lui tant que vous avez un bout de barbaque à lui refiler.  
 
-Un bout de barbaque ?? s'exclama Sauveur ahuri, c'est un être humain que vous avez refilé à ce monstre ! Et à combien d'autres réservez vous le même sort ? Demanda t-il en désignant la malle. Combien et surtout qui ?  
 
-Vous êtes sans doute les rois du camouflage les jeunes reprit Frank mais il y a un certain nombre de trucs qu'il va vous falloir admettre.
 
-Comme quoi par exemple s'enquit Aboud.  
 
-Comme le fait que c'est moi qui vous ai convoqués et les intérêts que nous partageons.
 
Gilles A+ demanda curieux :
-Vous êtes sûr d'avoir « convoqué » les bonnes personnes ? Parce que personnellement, je ne vois pas ce qui...
 
-Une anamnèse le coupa Frank, la traversée chamboule les réseaux de neurones, spécialement chez les médiums. Des souvenirs disparaissent ou se mélangent à des bribes de rêves rendant la réalité difficile à appréhender. L'anamnèse remet les idées en place. Vous voulez manger un morceau avant ou on passe de suite aux choses sérieuses ?  
 
Les jumeaux, méfiants, demandèrent en quoi consistait le plat du jour. Frank leur expliqua comment cuisiner la moufette en la dépiautant et en la rinçant trois jours dans un torrent glacé.  
 
Alors que les chats se glissaient dans la pièce, d'un commun accord les Sept décidèrent de passer directement aux renseignements.

n°33047096
baclette
Posté le 21-01-2013 à 20:17:39  profilanswer
 

Time Fades Away
 
En une virevolte digne d'un toréador Frank fit glisser un lourd tissu maintenu au plafond par des crochets délimitant dans l'espace un vaste tipi.  
Tous s'assirent en cercle, les chats se faufilèrent, Julio s'installa sur une peau de bison tandis que Azur estimait, méfiant la dangerosité d'un crotale empaillé immortalisé en position d'attaque.  
Frank tenait dans sa main droite un tuyau de pipe et dans la gauche le fourneau taillé dans une pierre rouge.  
-Bon ! Attaqua t-il, j'ai deux mauvaises nouvelles... l'une c'est que les Mayas avaient raison, un cataclysme s'est bien produit le 21 décembre.
La nouvelle fut diversement encaissée et attira même l’intérêt de Le Bazar.
Tout en parlant, Frank construisait un feu et grâce à une poulie il souleva une lucarne dans la toiture, juste au-dessus de l'endroit où les bâtons qui constituaient l'armature du tipi formaient un cercle ouvert.  
Évidemment, les frères Espinasse gémirent de concert :  
-Un cataclysme c'est à dire ? S'enquit l'un.  
-La terre a été détruite ? Chevrota  l'autre.  
Frank accroupi, soufflait sur les braises, il s'interrompit afin de répondre « Pas exactement ». Vu de profil,  Aboud se rendit compte des origines indiennes du bonhomme. Un Dakota sans doute...
-Un « Sans-Arcs » précisa l'intéressé lançant un regard amusé à Sauveur.  
-Qu'est... comment... tu lis dans les pensées ! Constata Aboudnerzian troublé.
-Comme chacun d'entre vous répliqua le faiseur de feu impassible.  
Le Bigot prit la parole : - tu parlais de deux nouvelles, non ? L'autre, c'est quoi ?  
Un malaise palpable parcourut le groupe.  
-Cet endroit n'est pas stable, c'est au plus un refuge temporaire. Le Non-Bien, appelait-le comme bon vous semble suivant vos convictions gagne du terrain d'heure en heure.  
-On peut stopper son action ? demanda Gilles A+.  
-Je crains que ce soit parfaitement impossible répondit Frank.  
-Il nous faut donc fuir, conclut Carbeva.  
-C'est la raison pour laquelle nous sommes réunis expliqua l'indien retirant vivement son visage hors de portée de la flamme qui jaillit subitement du foyer.

n°33058259
baclette
Posté le 22-01-2013 à 19:30:40  profilanswer
 

On Penny Lane...
 
(9 h 15)
 
La crasse qui recouvrait la vitrine du Barber's shop obligea O'Brian à mettre ses mains en conque  
et à coller son nez contre le verre pour constater avec satisfaction qu' Ernie était libre.  
La cloche accrochée au-dessus de la porte remplit son boulot et annonça d'un tintement sonore le premier client de la journée.
-Ernie ! Seule l'idée de me taper quinze lieues à cheval pour trouver un barbier digne de ce nom me fait pousser ta porte. Comment vas-tu sale Rital pouilleux ?
Tobby accrocha son chapeau et s'avança vers le fauteuil en cuir en dégrafant son col. Il se laissa tomber sur l'antique siège qui couina sous le poids respectable du vieil homme.  
-Justement, répondit le petit coiffeur à la fine moustache savamment entretenue, j'ai filé la main pas plus tard qu'hier à Larry Redman, si je venais à trembler, tu serais le deuxième porc que j'égorgerais en deux jours ! Vu les trois cheveux qu'il te reste, je suppose que tu viens pour la barbe.
D'un geste savant il enroula un torchon dont le gris n'était hélas pas la couleur d'origine autour du cou d' O'Brian et actionna la molette libérant ainsi l'air contenu dans le mécanisme d'ajustement de hauteur du fauteuil.  
Même en position basse, le sommet du crâne de l'Irlandais restait hors de sa vue et il se félicita que ce dernier soit chauve.  
-Je t'ai déjà parlé de ma théorie sur les difficultés d’irrigation sanguine du cerveau des grandes perches dans ton genre, Tobby ? Demanda le barbier tout en badigeonnant les joues et le cou du factotum qui maugréa pour la forme.  
Tobby O'Brian réparait tout et le reste depuis des années. Il se félicitait parfois avec humour de ne pas être croque-mort, car cela l'aurait obligé de se mettre lui-même en bière pestant faussement sur les piètres qualités manuelles de la population de Townville.  
Il aurait d'ailleurs très bien pu se raser seul, mais en bon citoyen, il aimait à faire travailler les commerçants, dont la majorité à l'image de Fantozzi le coiffeur étaient des amis.  
Ce dernier venait d'effectuer un premier passage sur la jugulaire droite d' O'Brian et s'appliquait à essuyer la mousse sur la serviette disposée sur son avant-bras lorsqu'une puissante déflagration se fit entendre. Moins d'une seconde plus tard, les vitres sales volaient en éclat, les tuyaux d'eau explosèrent et un nuage de poussière venu de l'extérieur se mélangea en un déluge de cendres et de vapeurs d’eau.  
De l'intérieur de la boutique dévastée, O' Brian et Fantozzi contemplaient un gigantesque nuage en forme de pin parasol au dessus du trou où se trouvait le saloon l'instant d'avant.

n°33070998
baclette
Posté le 23-01-2013 à 18:57:07  profilanswer
 

Un bon jour pour mourir.
 
 
Bien que l'assistance ne dépassât pas la douzaine, le juge Abott dû jouer du maillet pour faire revenir le silence dans son bureau.  
-Allons ! Allons ! Messieurs dames, un peu de calme s'il vous plaît !  
Le brouhaha s'éteint de lui-même lorsqu'il tira une enveloppe d'un de ses tiroirs, une ambiance glaciale s'abattit même sur la pièce alors que d'une main tremblante il s'apprêtait à l'ouvrir à l'aide d'un stylet.  
-Il y a douze jours exactement, Frank Bowless, me remettait ici-même cette enveloppe avec comme consigne de ne l'ouvrir que lorsque le moment serait venu, chevrota le vieil homme.  
-Je pense qu'après la catastrophe de ce matin, rien ne s'oppose à ce que sa volonté soit respectée.  
L'approbation générale fut stoppée d'un coup de marteau nerveux.  
 
Le matin même, quelques minutes après que les derniers débris furent retombés , toute la ville avait afflué sur le lieu de l'explosion et la perplexité régnait dans la foule massée aux abords du cratère demi-sphérique qui se trouvait à la place du saloon.  
 
La paroi était parfaitement lisse et semblait vitrifiée comme la surface du lac durant les pires hivers,  
ceux où Tobby O'Brian pouvait effectuer ses relevés météorologiques à pied sans le moindre risque.  
L'ennui était, entre autres, que le soleil de septembre brillait sans relâche depuis le début de l'été.  
 
Le coupe-papier déchira méticuleusement l'enveloppe et malgré le lorgnon dont il venait de se munir, le juge demanda embarrassé :
-Hum, je... quelqu'un déchiffre t-il le Lakota retranscrit parmi vous ?  
 
Une fois encore la haute silhouette d' O'Brian s'avança. Son visage à moitié rasé et buriné en imposait malgré l'état lamentable de son Stetson qu'il prétendait tenir de William F. Cody lui-même.
 
Tobby examina le feuillet et au fur et à mesure que ses yeux descendaient le long de la page, la stupeur s'installait sur son visage blême.  
Ayant fini sa lecture, il parcourut l'assemblée le regard vide et d'un geste inattendu mit en bouche le document sous les cris outrés et indignés puis mâcha et avala avec difficulté la feuille de papier.  
 
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Parvenu à ce stade de l'histoire, même si je suis assez satisfait de la tournure que prennent les événements, j'éprouve le besoin de réécrire le début, de revoir certains passages et de modifier pas mal de détails.  
 
Une fois mis en forme, les aventures surprenantes et cocasses de nos héros reprendront, si ce n'est sur HFR ce sera sur un blog dédié dont l'adresse sera aimablement et bien entendu gratuitement communiquée à toute personne le désirant.  

n°33139004
baclette
Posté le 29-01-2013 à 23:59:36  profilanswer
 

Passages secrets et service obligatoire.
 
En l'an de Grâce 1412, aux aurores, un pèlerin apporte une bien sinistre nouvelle à deux moines assez peu appréciés de l'Abbaye du Saint Carême de l'Enfant Jésus.
Les frères Espinasse se rejettent la faute, à vouloir trop se cacher, on est vite retrouvé. Leur présence est exigée par les Très Hautes Instances à la fête annuelle du porc.  
 
En ramonant sa cheminée, Chris Carbeva y trouve les restes d’un pigeon mort. Une des pattes de l'oiseau porte une capsule rouge, contenant un message crypté de la Seconde Guerre mondiale.  
A se cacher trop près... Le Salon Mondial du chat de compagnie réclame sa présence ainsi que celle de ses deux félins.
 
North Dakota Heritage Center, section poterie, pendant que le gardien somnole, un étrange visiteur  
S'attarde devant les vitrines et marmonne d'étranges paroles devant un calumet au fourneau constitué d'une pierre rouge taillée. Les caméras de surveillance ne révéleront aucune image d’effraction. Frank Bowless a néanmoins repris la route.  
 
Alors qu'il négocie un baril d'olives cassées à un marchand portugais, Sauveur Aboudnerzian est interrompu par un jeune copte qui lui remet un chapelet d'onyx.  
Il sait qu'il ne dormira pas chez lui ce soir.  
 
Après avoir mis son ordinateur en veille, Le Bazar, pris d'un doute le rallume et constate sans surprise excessive que les dernières lignes qu'il a tapées forment l’acrostiche « Les vacances sont finies » il réprime de justesse l'envie d'envoyer l'appareil par la fenêtre ouverte sur une chaude nuit d'été péruvienne.  
 
Alex Le Bigot, trahi par ses mains calleuses est sur le point d'être arrêté pour usurpation d'identité dans un hôtel de Valladolid où il tente de revendre de faux diamants à un émir qatari. Alors que des voix peu amènes lui intiment d'ouvrir, un vortex s'ouvre dans les toilettes de sa salle de bains.  
Le personnel du « Estrella Amarilla » n'expliquera pas sa disparition.  
 
Gilles Houx, surnommé affectueusement « A+ » achève son cours sur les liaisons de van der Waals
et remet le gecko qui a servi a appuyer sa démonstration dans son terrarium lorsque celui-ci couine  
en grec koiné « Le moment est venu » L'université de Houston déclarera en vain sa disparition.
 

n°33191177
baclette
Posté le 03-02-2013 à 19:07:29  profilanswer
 

La carpe et le péritoine.
 
Guy de Taers, (prononcez de Tare ) était shérif comme d'autres sont cocus, sans trop savoir pourquoi...
Son intelligence affûtée et sa distinction naturelle, qu'il tenait sans doute de ses origines néerlandaises lui auraient ouvert bien d'autres portes que celle de l'office qu'il poussait chaque jour avec un peu moins d'entrain, mais « Fatum » était tatoué sur son avant-bras gauche en lettres gothiques.  
Pour l'heure, de Taer était perplexe. Son regard bleu iceberg traversa les barreaux.  
Qu'un citoyen de Townville soit en cellule, tranquillement assis sur la paillasse crasseuse ne l'aurait guère choqué si cet homme n'était Tobby O'Brian.  
O'Brian, le plus respecté des hommes de la ville, l'homme de cœur toujours partant pour défendre les causes les plus désintéressées, l'homme de toutes les tâches de confiance, accusé de destruction de documents publics.  
Peu loquace de nature, de Taers ne put s'empêcher de poser la question qui brûlait les lèvres de la ville entière.  
Du quincaillier à l'armurier, de l' écrivain public ivrogne notoire au sobre pasteur, tous auraient donné très cher pour savoir. Savoir !  
-Mais enfin, O'Brian qu'était-il inscrit sur la lettre que Frank Bowless avait laissée au juge Abott ?
Tobby déplia sa grande carcasse et regarda de Taer fixement, celui-ci discerna une étincelle dans l'oeil de l'Irlandais et une esquisse de sourire confirma son impression. Tobby O'Brian ne dirait jamais la vérité.  
-Le contenu est de peu d'importance, lâcha Tobby, l'essentiel est que je l'ai avalé.
Alors qu'il prononçait ces mots, sa silhouette  sembla perdre de sa netteté et de Taers assista ahuri
à l'effacement progressif mais indéniable de son prisonnier.  
En quelques secondes O'Brian disparut totalement de la cellule. A peine le shérif perçut-il une vague brume s'élevant à travers la lucarne grillagée vers un ciel sans nuages.

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