C'est prouvé : les pets de vaches nuisent à l'environnement. Et ils contribuent à faire de l'agriculture l'une des principales sources de gaz à effet de serre au sein de l'Union européenne. C'est ce que démontre, chiffres à l'appui, une étude du très sérieux organisme Eurostat, publiée vendredi. L'agriculture pèse ainsi 10% des émissions de gaz à effet de serre de l'UE élargie à 25 Etats membres, loin derrière la production d'énergie (81%) mais devant tous les autres secteurs, d'après ces statistiques.
Le rôle exact des vaches dans l'UE élargie devra faire l'objet d'études plus approfondies. Mais d'ores et déjà, cette étude a pu détailler la nocivité pour l'environnement des paisibles ruminants au sein de l'ancienne UE à 15. Les principales sources d'émissions de gaz à effet de serre imputables à l'agriculture y étaient la fermentation entérique (32%), la gestion des effluents d'élevage (20%) et les émissions provenant de sols agricoles (48%), selon Eurostat. Le cheptel bovin contribuait aux deux premières catégories à hauteur de 84% et 35%. Les vaches laitières, bien qu'elles ne représentent que 7% des troupeaux, produisent à elles seules... un tiers des émissions générées par la fermentation entérique et un sixième de celles liées à la gestion des effluents !
Réunion de ministres de l'UE à Londres
Les ruminants, ainsi accusés de perturber le climat par leurs pets et rejets intempestifs, ont des inquiétudes à se faire. Les relations entre agriculture (et vaches) et changement climatique sont en effet à l'agenda samedi et dimanche à Londres d'une réunion informelle des ministres européens de l'Agriculture et de l'Environnement.
Dans son étude pointant la nocivité bovine, Eurostat a toutefois noté que les émissions d'origine agricole ont diminué de 6% entre 1999 et 2003. Un espoir pour les vaches ? Leurs pets seraient-ils devenus moins agressifs pour la planète en quatre ans ? Pas vraiment : cette réduction s'explique principalement... par la diminution de 6% du cheptel total (bovins, ovins, porcins) entre 1995 et 2004. Au cours de cette période, le nombre de vaches européennes est tombé de 98,6 à 86,4 millions de têtes. De quoi faire tourner le lait... |