Loopkin Chess-Boxing | format_c a écrit :
T'es gentil de nous inclure dans le tas, mais à part les présidents de fédés, le ministère des sports, les directeurs de club ou d'équipe, et les sponsors, personne ne peut rien faire. Ils ont qu'à se prendre en main eux même pour dénoncer le système. Au lieu de ça les courreurs du tour de France font grêves comme un seul homme quand on leur fait un contrôle anti dopage surprise de masse.
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Je nous mettais dans le tas car pour moi le public a aussi une responsabilité, moindre bien sur. Mais tant qu il y aura des milions de gens sur les etapes du tour, prenons le cyclisme au hasard, ben y a pas de raisons que ca change. Sinon je suis d accord avec toi sur l attitude des cyclistes qui contribue a etouffer le dopage...
J ai retrouvé un bouquin que j ai lu y a un moment et qui reprend le theme de la responsabilité du public et aussi decrit l engrenage du dopage dans le cyclisme. C est un peu longuet mais bon je mets les deux passages en question ca interressera peut etre quelques uns :
Citation :
C'est pour bénéficier de la "méthode italienne" (EPO+genotropine etc...)qu'un coureur a toujours envie d'intégrer une équipe transalpine, même si le salaire est généralement moins élevé que dans les formations françaises. Le cyclisme n'est d'ailleurs pas le seul à profiter de ces bienfaits, et le salon d'attente du "Dotore" ne désemplit pas de sportifs en tout genre. La première fois que je les ai vus, sagement assis, avec leur mine de vierge à sa première visite chez le gyneco, j'ai failli exploser de rire. C'était donc là que le gratin du sport de haut niveau venait se ressourcer. Quelle magnifique photo de famille ! Dormez tranquilles fans de buts surnaturels et amateurs de records pulvérisés. Si un Paparazzo réussissait un cliché, aucun magazine n'aurait le mauvais goût de le publier. Pourquoi briser les rêves de millions de spectateurs à travers le monde, surtout quand ils génèrent autant d'argent ? En son temps, Giovanni Agnelli l'avait bien compris. La Juventus n'était pas un investissement de mécène. Le lundi matin, lorsque "leur" equipe avait gagné la veille, les ouvriers de chez Fiat retournaient à l'usine de bon coeur. Du pain et des jeux. C'était la Rome antique, mais rien n'a vraiment changé depuis.
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J aime bien le parallèle avec la Juve et Rome... Concernant l engrenage et les cadences infernales imposées par les fédés:
Citation :
Au début, le néophyte qui a un tant soit peu de talent croit toujours qu'il peut pratiquer le cyclisme sans se doper. Il récupère vite, gagne des courses et rivalise même avec des adversaires dont on dit qu'ils sont "chargés".
Puis la fréquence et le nombre de courses augmentent, ainsi que l'intensité de l'entraînement, et il est très vite confronté au fossé qui existe entre lui et ceux qui "se soignent". Le passage à l'acte se fait petit à petit. Cela commence souvent dans les courses par étapes, là où les efforts s'accumulent et où le moral du coureur, amateur ou professionnel, est soumis à des variations brutales. Il est éloigné de son milieu habituel, immergé dans la vie de son équipe. Il y a toujours quelqu'un, soigneur ou directeur sportif, pour lui "apprendre le métier".
On lui propose d'abord de la vitamine B12, du fer, de l'acide folique ou de l'ATP pour les muscles. Des produits qui, sur le papier, ne présentent aucun effet secondaire indésirable, mais sont administrés par injection. Ce qui permet de franchir un premier seuil psychologique car, dans l'esprit du jeune, la piqûre est synonyme de dopage. Ce traitement qui permet de palier à une surcharge de travail constitue la premiere etape du dopage, la suite vient logiquement.
Puisque l'activité est améliorée, on passe au comprimé de Solupred, un corticoïde banal, conseiller par un équipier qui assure que ce n'est pas dangereux. Au début, le bénéfice est évident. Mais par la suite, avec l'accoutumance, comment ne pas augmenter les doses et refuser les produits plus lourds ?
Tous les coureurs ont connu cette spirale implacable. Certains resistent plus longtemps que d'autres, mais tous finissent par céder. Par amour du vélo, ou par goût de la victoire. Personne ne peut pratiquer un sport qui demande autant de sacrifices sans vouloir être payé de retour, moi le premier. Ma force, c'est de n'avoir jamais eu d'états d'ame, dès le début je savais ce qui m'attendait. On peut mentir aux autres, pas à soi même. Il y a toujours un moment où l'on est seul face à son miroir, la pilule ou la seringue à la main.
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Je trouve ca édifiant et ca date de 99 Source : "Secret défonce" d'Erwann Menthéour (J ai lu).
=> Un autre bouquin interressant a lire sur ce sujet "Les scandales du sport contaminé" de Eric Maitrot (Flammarion), edifiant lui aussi...mais qui ne traite pas que du cyclisme.
Edit : concernant le topic, bonne nouvelle, Maradona va mieux.
http://www.lequipe.fr/Football/20040420_082611Dev.html Message édité par Loopkin le 20-04-2004 à 10:36:56
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