Claude Berri est mort
 
Dimanche : Claude Berri en réanimation
CINEMA - Le cinéaste avait été admis dans la nuit de samedi à dimanche à l'hôpital de la Pitié Salepétrière...
 
Le film «Tchao Pantin» avec Coluche (1983), c'est lui qui l'a réalisé. «Jean de Florette» et «Manon des Sources», avec Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart, c'est lui aussi. Le réalisateur et producteur de cinéma Claude Berri est décédé lundi matin des suites «d’un accident vasculaire cérébral». Il avait 74 ans.  
 
Hospitalisé dans la nuit de samedi, vers 3 heures du matin, à l'hôpital de la Salpétrière, à Paris, il était, dès dimanche, dans un «état neurologique très sévère» à cause d'un «hématome intracrânien». Le cinéaste avait déjà été victime d'un accident vasculaire cérébral en 2006.
 
Une filmographie impressionnante
 
Claude Berri, né Claude Langmann en 1934, était un monument, salué par Nicolas Sarkozy comme «la figure la plus légendaire du cinéma français» et «l'ambassadeur du 7eme art français à travers le monde».  
 
De fait, son parcours est impressionnant. Il a commencé fort, recevant à 28 ans un Oscar pour son deuxième court-métrage, «Le Poulet» (1963). Puis enchaîne avec d'autres succès, populaires mais rarement critiques, dont, en 2007, «Ensemble c'est tout», avec Audrey Tautou et Guillaume Canet. Juste avant son hospitalisation, Berri planchait sur le tournage de «Trésor», avec Alain Chabat et Mathilde Seignier. «Je n'ai jamais travaillé dans ma vie. Je m'amuse», disait-il.  
 
Pourtant, les journalistes qui l'ont croisé racontent qu'il ne supportait guère la critique. Même Gilles Jacob, le président du Festival de Cannes, évoque les coups de sang de Berri: «Claude me raccrochait au nez quand il avait fini sa conversation: de lui que j’aimais je l’acceptais volontiers.»
 
Réalisateur, producteur et acteur...
 
Non content d'être un réalisateur reconnu, Berri comptait aussi parmi les producteurs phares du cinéma français. Il a ainsi produit Eric Rohmer, Maurice Pialat, André Téchiné, Patrick Chéreau, Jean-Jacques Annaud, Claude Zidi, Alain Chabat, Les Inconnus, Costa-Gavras.  
 
La production d'«Astérix et Obélix, mission Cléopâtre» est encore signée Claude Berri. Il y joue d'ailleurs, sous la direction d'Alain Chabat, le rôle du portraitiste de Cléopâtre.  
 
Berri travaillait encore à la production du film «L'Ombre des autres», d'Eric Barbier, avec... Mylène Farmer comme actrice principale.  
 
Mais l'un de ses plus gros coups, c'était «Bienvenue chez les Ch'tis», de Dany Boon, énorme succès avec plus de 20 millions de spectateurs.  
 
«Il n’y a pas longtemps que je pense à la mort, écrivait Claude Berri dans son "Autoportrait", publié en 2003. Jusqu’à l’âge de 50 ans, je n’y pensais pas. Je dois mourir, mais comment? Lentement? (...) Ou bien brutalement? Il faut mourir et vivre encore. Il faudrait écrire ses mémoires une fois mort. Je vais essayer de me rappeler à quoi je pensais avant, avant de penser à la mort.» Des phrases qui résonnent d'autant plus fort, aujourd'hui.
 
Une famille de cinéphiles
 
Sa femme, la romancière Nathalie Rheims, avait dit de lui dans un article du «Monde»: «C'est un homme relativement autiste, sauf quand il va bien, ce qui est rare. Il ne sait pas qu'il est Claude Berri.»  
 
Le cinéaste avait trois fils de différentes unions. Dont deux accros au cinéma. L'un, Julien Rassam, a joué dans plusieurs films, dont «L'Accompagnatrice», avant de se donner la mort en 2002. L'autre, Thomas Langmann, est devenu producteur de cinéma - du dernier «Astérix aux Jeux Olympiques» et des deux volets de Mesrine. Comme son père.